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| Lénification logorrhétique | |
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Goldmund
Nombre de messages : 2123 Age : 36 Localisation : Plus loin qu'ailleurs Date d'inscription : 23/12/2007
| Sujet: Lénification logorrhétique Jeu 27 Déc - 13:00 | |
| En fait ça parle de trucs compliqués.
Dernière édition par Goldmund le Ven 12 Fév - 19:45, édité 7 fois | |
| | | Goldmund
Nombre de messages : 2123 Age : 36 Localisation : Plus loin qu'ailleurs Date d'inscription : 23/12/2007
| Sujet: Re: Lénification logorrhétique Jeu 27 Déc - 13:58 | |
| Bwarf, je viens de trouver un autre petit bout qui se rattache à cette chose - c'est fou tout ce qu'on peut accumuler comme fichiers word sur un vieux PC. Je vous poste ça et j'arrête de vous embêter:
J’écris: « Quentin est. » De par ces mots, je deviens le géniteur d’une nouvelle créature, et il me suffit d’une ligne pour lui donner naissance. Quentin n’est pas un prénom, ce n’est pas non plus une personne. Parce qu’il n’existe pas, Quentin n’est rien d’autre que Quentin. C’est un mot qui placé dans son contexte s’anime brusquement et échappe à mon contrôle. Pourtant, Quentin n’existe qu’à travers moi. Si je l’oublie il ne meurt pas, il est anéanti. Il ne vit que dans l’instant car l’instant le façonne. Il pense, il juge, il éprouve. Parfois, il contemple son reflet sur le papier, en avise les justes proportions, les voyelles, les consonnes: elles obéissent à un rythme. Il soupçonne une trame à son histoire tout comme les hommes pressentent le destin. Déjà, il connaît les premiers symptômes du vivant : il ne se contente plus d’exister, il se débat. Et son action fait partie du plan, et l’instant le rattrape, et tout s’effiloche. L’instant, c’est le présent du personnage. L’instant, c’est quand il se croit vivant, quand il envisage le futur comme un choix qu’il lui faudra prendre. Mais il ignore que le futur est déjà dans l’instant. Il ne sait pas. Il ne sais pas que toute sa vie défile en ce moment même, qu’il n’y rien avant, qu’il n’y aura rien après. Et l’instant se déplace, il le suit, obstinément, et le temps reste figé. Figé dans l’instant. Tout le temps. | |
| | | nef-tys
Nombre de messages : 54 Age : 35 Localisation : Dans son antre de sorcière. Frapper avant d'antrer. Date d'inscription : 25/12/2007
| Sujet: Re: Lénification logorrhétique Jeu 27 Déc - 17:29 | |
| Dix erreurs se sont glissées dans ce texte. Sauras-tu les retrouver? :bounce: (orgasme nefique) Nous sommes ainsi débarrassés de la remarque mesquine, mais tu m'accorderas que c'est la remarque qu'il faut, la remarque qui fait, la remarque qui t'as déjà fait jouir d'innombrables fois à grandes gouttes de cruauté esthétique (car l'orthographe, n'est-ce autre chose que de l'esthétique?). Je me sens mieux, beaucoup mieux. Mais rentrons, si tu le veux bien, et si tu ne veux pas c'est le même tarif, dans le sujet à vif écorché. Mes remarques seront désordonnés et mon commentaire bien désuni, veuille me pardonner.
Ton monceau de mots pêche, à mon humble avis, en ce qu'il n'est abouti à aucun point de vue. Tu me diras que l'inaboutissement formel serait bien salutaire, au regard du thème abordé. S'il avait été parfaitement maitrisé, peut-être; cependant, une certaine quantité de choses me gêne réellement ici; elles tendraient à changer l'inabouti en véritable maladresse, ou du moins en maladresse ponctuelle. Tout d'abord, en ce qui concerne le thème, il semble que tu hésites sur la technique à employer pour le traiter; tu commences à le dépeindre par déduction, en ménageant un quasi-effet de suspense qui se rompt brutalement avant d'avoir exploité tous ses effets. Cette technique est relayée par des descriptions suggestives écrites avec l'air de ne pas vouloir y toucher, et pourtant, à un moment donné, il va bien falloir rentrer dans le tas, qu'il soit question ou non de jouer avec le lecteur. Mais non, ça n'avance pas. Malgré que tu sois stylistiquement un bon finisseur, rompant théâtralement des paragraphes par une formule retentissante, on ne nous la fait pas. Dépeindre le personnage de roman comme un fantasme, un objet qui nait par miracle, par hasard et sans raison, qui n'est que pour ce qu'il est, oui...et alors? Prends donc ton papier par les cornes, ses coins écornés, fais-lui rendre ses tripes, insupporte ton lecteur si tu le veux, fais-le attendre, tourner en rond, mais fais quelque chose! En ce qui concerne le style en lui-même, va falloir arrêter un peu de fumer de l'anaphore; c'est joli, c'est facile, mais ça peut pas durer bien longtemps. Même chose pour les imparfaits d'être et avoir...oui, ça suggère l'évidence, la naïveté, mais ça gonfle raisonnablement. Quelques virgules supplémentaires, par endroits, arriveraient à point nommé pour affiner le rythme. Et par pitié, dégage-moi "pour faire être cette entité"! Pour ce qui est de l'autre petit bout...c'est beaucoup moins bon (oui, parce que dans le premier, je ne l'avais pas dit, mais il y avait deux-trois idées qui auraient mérité de ressembler à quelque chose), on dirait que tu as écrit ça après avoir lu un cours de philo sur la perception ou un extrait d'un quelconque empiriste, c'est terrible. Relis donc tes mots avec cette perspective, je pense que ça va te sauter aux yeux, notamment le passage: "J’écris: « Quentin est. » De par ces mots, je deviens le géniteur d’une nouvelle créature, et il me suffit d’une ligne pour lui donner naissance. Quentin n’est pas un prénom, ce n’est pas non plus une personne. Parce qu’il n’existe pas, Quentin n’est rien d’autre que Quentin. C’est un mot qui placé dans son contexte s’anime brusquement et échappe à mon contrôle. Pourtant, Quentin n’existe qu’à travers moi. Si je l’oublie il ne meurt pas, il est anéanti. [...]
Tu m'aimes toujours?
Dernière édition par le Ven 28 Déc - 19:24, édité 1 fois | |
| | | Goldmund
Nombre de messages : 2123 Age : 36 Localisation : Plus loin qu'ailleurs Date d'inscription : 23/12/2007
| Sujet: Re: Lénification logorrhétique Jeu 27 Déc - 17:50 | |
| Je crois qu'il est inutile de me défendre en quoi que ce soit: tes critiques sont justes et implacables. Je pourrais hasarder qu'il ne s'agit-là que du premier paragraphe de ma nouvelle, et qu'en cela, il est normal qu'il n'y ait pas de réel aboutissement: mais ce serait malhonnête dans la mesure où j'ai sciemment choisi et cet extrait et les limites qui le bornent - du reste, le problème de fond reste inchangé. Je pourrais avancer que cet écrit date un peu - le lycée n'est pas si loin - mais à tout prendre, je ne crois pas avoir fait de véritable progrès depuis cette époque. Aucune échappatoire. Enfin, la surabondance de l'anaphore et la gêne occasionnée est un effet recherché, tu l'as compris, mais il est rendu ici très maladroitement, de manière fade et systématique. J'en conviens. Bien, puisque tu es rentré dans mon jeu, je reviendrai à la charge avec un texte un peu différent, voir ce que tu pourras m'en dire. Je te remercie de ton attention.
PS: Oui, je t'aime toujours, surtout quand tu jouis :heart: | |
| | | Dounette
Nombre de messages : 4122 Date d'inscription : 22/11/2007
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: Lénification logorrhétique Jeu 27 Déc - 19:12 | |
| Bon.
Bon bon bon.
Nef Tys nous ayant déjà fait une très brillante critique de ton texte, je ne vais pas m'hasarder à faire la même chose, je le ferais nettement moins bien, faut dire.
Juste donc un petit mot d'une non-écrivaine, non-littéraire et surtout une sans-méthode comme on en fait plus : moi, j'ai préféré ton deuxième extrait. Et toc !
Non, plus sérieusement. Je ne goute pas comme Nef Tys ou d'autres d'entre vous la qualité de l'écriture, les techniques alambiquées employées ou la maitrise parfaite des mots. Moi ce que j'aime, c'est ce que je ressens, en lisant. Dans ton premier texte, mon premier reflexe a été de me dire "rien pigé". J'ai d'abord cru que tu parlais d'une poupée, genre Ken, puis de Dieu, puis de Jésus. La fin m'a laissée perplexe devant la mise en avant du mot "bleu" comme si il avait une grande importance. Léger perdue un peu quand même. J'ai donc retiré de ton premier texte comme une impression de "trop bien pour moi". Comme si je n'étais pas capable de comprendre, que je n'avais pas toutes les clefs, ou les astuces, ou le QI nécessaire. Or la littérature, même lorqu'elle sort de grands esprits, se doit d'être compréhensible par tous. Tu as donc péché, pour moi, d'un excès de "trop" : trop de méthaphores, trop de mots, trop de "vide". Ce "trop" a fini par donner un texte qui pour moi n'a que peu de sens, et n'a d'interêt que le plaisir de l'Art, de voir quelque chose de beau, même si on comprend pas l'ensoit de la chose. A mettre sous cadre, donc, mais on a pas envie de le ramener chez soi.
Le deuxième par contre...là j'ai compris ! Et non seulement j'ai compris, mais j'ai apprécié. Cela ressemble peut être à un cours de philo, mais moi, je buvais, extatique, les paroles de mon prof, à l'époque déjà lointaine où j'usais les chaises du lycée. Ce deuxième texte, je l'ai relu, trois fois. A chaque lecture, j'étais toujours aussi enchantée de sa signification et de ton écriture.
Réussi, donc, pour moi.
Je donnerais aussi mon petit avis sur le commentaire de Nef Tys : juste "Eh bé !!" | |
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