Soleil d'été, visage bleuté du ciel illuminaient cette journée chaude, mais surtout, sec. Mackiel, par contre, ne se prélassait point. Il entreprenait déjà son voyage, pour le meilleur ou le pire. Descendant directe d'une grande lignée de guerrier de Sul-Nâr, il se promenait dans les rues de cette ville depuis toujours et, accompagné de son épée, il s'offrait à des duels ci et là pour se faire de la monnaie, au lieu de quêter ses parents tous les jours. La famille ne vivait pas dans une maison modeste, loin de là, leur maison était un petit oasis, un petit paradis, mais Mackiel avait toujours été fier de son indépendance. Mais à son départ, sa mère semblait complètement tous ses exploits en solitaire, comme ses nombreuses victoires tout petits contre de grands guerriers bien plus âgés.
« Tu es certain, fils, de n'oublier rien ? Le voyage jusqu'à Belthil ne promet que d'être long, troubles ne doivent t'arriver, disait-elle poétiquement, trop habituée à composer des paroles pour sa musique. »
« Certes mère, je n'ai en rien oublié quoi que ce soit. Mes deux majors d'homme et leurs lézards géants, ainsi que le mien, suffiront à mon déplacement, aussi long puisse-t-il être. »
Et c'est ainsi que Mackiel quitta sa famille, son palace et sa ville en destination de Belthil. Mais pourquoi ce voyage ? Et bien un si jeune homme comme lui rêvait de la perfection, et son talent ne lui suffisait à l'atteindre. Il espérait donc pouvoir retrouver les plus grands scientifiques et magiciens, les plus reconnus, afin de se créer une formule, ou une potion, peu importe, qui lui permettrait de faire de son épée l'épée la plus tranchante, la plus maniable. Il en parlait si souvent. Il souhaitait aussi rencontrer, dans la capitale de Ter Aelis, les plus grandes légendes du combat et peut-être même se trouver un maître, qui l'aiderait à perfectionner son art du combat.
Il prenait donc la route vers l'ouest, direction Belthil, aucun arrêt, espérant qu'aucun bandit ne ferait interférence. Dans ce cas, il saurait se défendre, heureusement, contre les malfrats.
Le petit groupe entreprit donc la route. Un voyage, estimé à deux jours, deux et demi tout au plus, n’avait rien de bien intéressant, mais Mackiel quittait rarement sa ville. Il n’avait ni même pénétré une autre ville, ou vu une autre ville ailleurs que sur papier. Il pouvait donc enfin admirer de nouveaux paysages, malgré le désert persistant jusqu’à une frontière lointaine. Même si Mackiel était quelqu'un de solitaire et de plutôt silencieux, il aimait les doux cadeaux de la nature. Son voyage jusqu’à Belthil l’excitait, surtout que la ville l’impressionnait sur les dessins.
Le premier jour passa. Mackiel et ses majors d’homme couchèrent à la belle étoile tout près de leurs lézards géants, qui leurs assuraient une certaine protection. Le lendemain matin, ils prirent un petit déjeuner bien léger et se remirent en route à deux de leurs bêtes. De longues heures passèrent jusqu’à ce qu’ils voient enfin autres choses qu’un désert ; des montagnes et même, un peu plus loin, un fleuve. Ils approchaient décidément de Belthil et Mackiel le savait bien. Il en tremblait presque. Vraiment, son arrivée dans la ville administrative l’excitait énormément.
Une heure de plus passa avant que Mackiel soit officiellement devant Belthil. La ville était là, devant, et elle s’érigeait à des centaines et des centaines de mètres plus haut que lui, à peine arrivait-il à voir le bout tout en haut, dans le ciel. Il se retourna alors vers ses deux majors d’homme. Leur route à eux s’arrêtait là.
« Merci de m’avoir accompagné jusqu’ici. Maintenant, vous pouvez retourner à la maison, je me débrouillerai seul avec l’argent de mes parents. Voici un peu de monnaie, pour le service… déclara-t-il en sortant de son sac des pièces de monnaies toute brillantes, polies par les servants eux-mêmes. »
Lorsque Mackiel eut fini son court discours, les majors d’homme rebroussèrent chemin, alors que Mackiel, lui, était maintenant seul face à son destin ; Belthil. Il fit alors ses premiers pas dans la perle régisseuse des Mornes Plaines. Bien des gens ciculaient, et Mackiel s’aperçut que non seulement la ville était-elle haute, mais elle avait aussi son souterrain, où siégeaient les scientifiques. Mais trêve de visite, le jeune épéiste devait absolument se trouver un endroit où vivre, et c’est pour ce qu’il interceptait quelques citoyens de cette belle grande ville pour leurs demandé s’ils ne connaîtraient pas une bonne auberge, ou un petit chez-soi à vendre.