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| Zagreus, devoir n°2 [Tr0n] | |
| | Auteur | Message |
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zagreus
Nombre de messages : 33 Age : 36 Date d'inscription : 28/03/2008
| Sujet: Zagreus, devoir n°2 [Tr0n] Jeu 17 Juil - 21:30 | |
| Sujet: Je veux que tu me fasses un résumé synthétique d'une cinquantaine de lignes de l'Etranger de Camus, sans justement ouvrir le livre, pour voir tes capacités à te documenter et à résumer de manière concise et juste une pensée d'ordre philosophiqueDoublement absurde. Nous sommes étrangers au monde et à nous-même, pas parce que le monde est absurde mais car l’homme est en perpétuelle recherche d’un sens à sa vie. « Je me révolte, donc nous sommes », telle est sa lucidité face à l’absurde. Un homme absurde est donc un homme lucide qui comprend que la vie imposée par la société n’a aucun sens. Par l’absurde, l’homme est donc en rupture avec le monde mais aussi avec lui-même. Sa lucidité irréelle fait de lui un héros, au sens mythologique. C’est un être authentique par son refus de mentir aux autres et de se mentir à lui même. Donc la vérité, même si elle peut faire souffrir, est ce qui le conduit à accepter son propre sacrifice : héros de l’absurde. Mais à coté de ce tragique et d’une injustice humaine abordée ensuite, il s’agit aussi d’un roman d’amour malgré l’impassibilité aigue dont le héros fait preuve. Son indifférence face à la mort de sa mère peut être prise comme un rejet de la pression sociale, collective. Mais une de ses phrases avant de mourir explique son point de vue : « Maman devait se sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n’avait le droit de pleurer sur elle » Il refuse de jouer la comédie sociale, de monter sur cette scène cyclique de l’erreur, dont il est indifférent. Il n’établit pas non plus de connexion entre le sentiment naturel de l’amour et le rite social du mariage, donc le romantisme n’aurait pas de réel sens existentiel puisqu’il ne serait qu’un mensonge. L’honnêteté du héros se retrouve aussi dans son comportement face à l’amour : il refuse d’adhérer à cette convention mais se résout à se marier pour ne pas faire de peine : cela prouve donc son réellement attachement à sa compagne, même si la dimension ambiguë, puritaine et hédoniste, ainsi que le moment de la rencontre choquent la société. L’élément central du roman reste tout de même le procès. Ce procès, où il est plus jugé par son attitude dans la société que par le meurtre, dont on ne sait finalement que peu de chose, même pas le nom de la victime. Il s’agit donc bien d’une caricature de la justice, d’un avis sur le conflit entre l’ordre naturel et l’ordre institutionnel. Car même le réel est masqué par une idéologie de convention comme la religion. Ensuite, se pose aussi la question de la prison, de la définition d’un crime. Le soleil comme coupable peut être pris au premier degré, comme un plaisanterie, mais aussi comme une cause mystique dont est friande la mythologie, un élément incontrôlable, dont il se trouve lui-même être victime. Il serait par conséquent étranger au crime qu’il a commit, donc se situerait entre la fatalité des événements et le crime social par excellence. L’utilisation de normes morales, appliquées comme une norme juridique, peut être douteuse car elles acquièrent le caractère juridique : le jugement final est donc moral et étranger au droit. Ces règles forment une sorte de pyramide dont le sommet est la vérité pour le héros, alors qu’elle est une norme de droit stricto sensu pour la société. Et comme le caractère coercitif de la règle de droit se justifie en dehors du jugement, le droit ne serait que l’instrument de l’ordre public. On aboutit donc à une règle morale ayant une sanction étatique pour une obligation morale théoriquement non sanctionné comme le deuil. On en revient donc à l’éternel question fabriquant les martyrs pour l’histoire : doit-on désobéir à la loi injuste ? Mais ici, elle n’a pas une réelle incidence pour les choix d’avenir car même si elle marque la lucidité du héros, a posteriori dans la procès, il n’est plus dans le profond embarras de savoir comment agir parce que la règle doit presque être acceptée tacitement. Là où le héros se distingue, c’est dans son acceptation sans refuge religieux. Sans cet idéal de justesse, la règle de droit peut se résumer à l’oppression. Mais la notion reste floue, même avec ces droits naturels imprescriptibles censés projeter l’image de la nature équilibrée sur la vie sociale. Reste donc à méditer sur la finalité de l’instrument manipulé : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » Le droit subjectif en tant qu’élément du droit objectif apparaît ainsi comme une manifestation de la volonté de l’état. Le héros ne participe qu’en apparence à cette mascarade qu’est son procès : il y a donc une distinction entre l’être pensant et l’être juridique. Ainsi un comportement moral est attribué à la personne juridique qui est étrangère au héros. Même si Meursault veut être un homme comme les autres, il reste fondamentalement un étranger au monde. Juste avant sa mort, il s’ouvre à l’indifférence du monde, et par cela vit enfin. Le tragique conduit à une vie plus intense. | |
| | | Tr0n
Nombre de messages : 3306 Age : 44 Date d'inscription : 13/03/2008
Personnages RP Pseudo: Sucedebout Pseudo : Grocube Pseudo : Tron
| Sujet: Re: Zagreus, devoir n°2 [Tr0n] Sam 19 Juil - 23:40 | |
| Correction dans la semaine. Petite absence pour moi.
:heart:
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| | | Tr0n
Nombre de messages : 3306 Age : 44 Date d'inscription : 13/03/2008
Personnages RP Pseudo: Sucedebout Pseudo : Grocube Pseudo : Tron
| Sujet: Re: Zagreus, devoir n°2 [Tr0n] Jeu 24 Juil - 15:25 | |
| - Citation :
- Nous sommes étrangers au monde et à nous-même, pas parce que le monde est absurde mais car l’homme est en perpétuelle recherche d’un sens à sa vie.
« Je me révolte, donc nous sommes », telle est sa lucidité face à l’absurde. Un homme absurde est donc un homme lucide qui comprend que la vie imposée par la société n’a aucun sens. Par l’absurde, l’homme est donc en rupture avec le monde mais aussi avec lui-même. Sa lucidité irréelle fait de lui un héros, au sens mythologique. C’est un être authentique par son refus de mentir aux autres et de se mentir à lui même. Donc la vérité, même si elle peut faire souffrir, est ce qui le conduit à accepter son propre sacrifice : héros de l’absurde.
C'est là tout l'art de savoir parler et de se répéter. Le fait de résumer un auteur, une pensée, un livre nécessite de la précision et de la concision. Dans ce paragraphe introductif tu répètes cinq fois le mot "absurde". C'est maladroit et ça ne colle pas avec la profondeur du sens que tu veux donner à ce départ sur les chapeaux de roue. De même je pourrais prendre les mots "lui-même", "sens" qui sont eux aussi par trop redondants. Tu exprimes assez bien l'opinion sur le héros de l'absurde qu'est Meursault mais d'une manière maladroite dans la structuration. La concision devrait pouvoir te faire enlever la moitié du contenu. Attention aussi aux banalités rhétoriques "pas parce que". Tu emploies un vocabulaire, une façon d'agencer plus "haute" et "culturel" tu te dois donc d'avoir un français irréprochable. Cette expression est par exemple à remplacer par "non parce que le [...]". De même ta toute dernière phrase est un tantinet trop ponctuative et pas forcément compréhensible. Elle est donc à restructurer pour la transition avec ce qui suit.
- Citation :
- Son indifférence face à la mort de sa mère peut être prise comme un rejet de la pression sociale, collective. Mais une de ses phrases avant de mourir explique son point de vue : « Maman devait se sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n’avait le droit de pleurer sur elle » Il refuse de jouer la comédie sociale, de monter sur cette scène cyclique de l’erreur, dont il est indifférent.
Des précisions seraient de rigueur dans ce passage. Tu dis que "son indifférence [...] peut être prise comme [...]". J'attends donc un développement d'interprétations possibles de ce caractère du héros ce que tu ne fais pas dans la phrase suivante en affirmant qu'il s'agit bel et bien de la seule vision possible. Quitte à jouer avec l'art de bien parler, autant le faire justement. Lorsqu'on fait une "hypothèse" il est beaucoup plus percutant d'en exprimer d'autres de manière à mettre en valeur celle qui fera l'objet de la démonstration.
- Citation :
- L’honnêteté du héros
Hum... L'indifférence sociale plutôt non ? Est-ce vraiment de l'honneteté intellectuelle que de se résoudre à épouser Marie en désaccord avec sa propre existence ? Le non mensonge ne veut pas dire être honnête. Pour être honnête ne faut il pas "comprendre" le mensonge ?
- Citation :
- Reste donc à méditer sur la finalité de l’instrument manipulé : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
Est-il juste de comparer le droit à une science ?
- Citation :
- Le tragique conduit à une vie plus intense.
Paraphrase !
Conclusion sans réel transition ni ouverture philosophique. Il est beaucoup d'interprétations possibles de ce que développaient Camus - aujourd'hui encore on se pose des questions qui sont sans réponses. Dans ton résumé tu paraphrases certains éléments (une petite recherche m'a permis de me rendre compte de ce qui était repris ou non). C'est plutôt bien dans l'explication philosophique mais tu n'abordes qu'un point de vue unique de la pensée de Camus, bien plus complexe que le simple "Homme de l'absurde".
L'axe centrale : accepter les choses telles qu'elles sont dans la fatalité de la vie qui n'a pas de "sens". De même la révolte n'est pas le seul élément caractéristique de Camus dans sa vision de l'homme de l'absurde (tu t'apesantis sur ce point dans l'étape du procès par exemple). La passion et la liberté en sont deux composantes essentielles que tu n'abordes pas. La passion de la recherche de la Vérité voyons. "Un amoureux du soleil qui ne laisse pas d'ombres". Oui tu ne développes pas assez cette composante importante de la chaleur et de la lumière omniprésente tout au long de l'oeuvre, qui a un impact sur justement "la passion". Et l'illusion finale de Dieu ? Qu'apporte-t-elle ? Le procès est je te l'accorde volontiers un moment important - mais certaines scénettes souvent moins visible ont un sens très profond : la lumière sur la plage, les voisins de palier dont Raymond, l'audition de certains témoins...
Le roman est presque partagé en deux : dans la première partie Meursault juge les autres, dans la seconde c'est l'humaine comédie qui le juge. Et cette structuration externe n'est pas sans donner du "sens" à l'absurdité de l'existence.
Une petite introduction sur le roman en lui même n'aurait pas été de trop. Il manque aussi l'expression "philosophie camusienne" en ce qui concerne l'absurde et l'existentialisme. Une ouverture finale ? Un rappel sur la triologie de l'absurde ?
Pour conclure, c'est plutôt bien résumé et assez synthétique malgré quelques oublis et maladressses. Tu sais employer un vocabulaire analytique intéressant et résumer une pensée philosophique sans "trop" paraphrasé ce qui n'est une chose pas évidente du tout.
12/20
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| | | zagreus
Nombre de messages : 33 Age : 36 Date d'inscription : 28/03/2008
| Sujet: Re: Zagreus, devoir n°2 [Tr0n] Jeu 24 Juil - 19:09 | |
| Hum hum, je vois déjà mieux ce qui me manquait.
Donc par rapport à ton corrigé, je ne me souvenais pas de la séparation distincte du roman en deux, donc c'est vrai que je me suis surtout intéressé aux arguments que j'ai trouvé sur la deuxième partie.
La paraphrase, c'est possible mais je doute qu'il y en ait beaucoup car je n'écris jamais avec des livres ouverts autour de moi: je lui les passages intéressants avant et fais un résumé de ce que je retiens, c'est d'ailleurs un défaut pour les citations citations précises, enfin bon.
Pour l'honnêteté du héros, il s'agit certes d'une indifférence sociale mais je souhaitais montrer là sa complète honnêteté vis à vis de ses sentiments et de Marie, peut être plus sa franchise alors, même si elle peut faire mal.
Est-il juste de comparer le droit à une science ? Belle disert de philo en perspective, mais je n'ai pas le courage ni le temps . Pourquoi le droit ne pourrait-il pas être comparé à une science. Ce n'est certes pas une science « dure » comme la physique, mais c'est tout de même une science sociale, donc une science, comme la sémio est une science, la politique aussi (on dit bien sciences politiques), l'éco, la socio, l'histoire même sont des sciences humaines. Pour reprendre ma citation de Rabelais, toute science n’est qualifiée ainsi que si sa finalité est juste; le droit a un double caractère de juste et force (cf balance et glaive) donc même si ce n’est pas vraiment le cas ici, doit être un acte conscient, comme le chimiste qui peut être destructeur si une cause juste ne l’anime pas. Le droit est apprécié vis-à-vis de la morale, même n’ayant pas un but moralisateur, donc au même titre qu’une science « dure », la conscience dirige « l’instrument » juste, dans le sens d’équité. Donc le droit est une science même si mon pseudo argumentaire n’arrive à convaincre personne.
L'intoduction du livre, j'aurais bien voulu mais je m'en souvenais pas assez pour ça. Les répétitions, j’en suis conscient mais j’ai toujours eu un peu plus de mal à les éviter en philo, car c’est beaucoup plus dur de faire appel à des synonymes. Pour la répétition d’absurde, je voulais accentué sur ce point, donc j’ai trop accentué sur le mot j’pense. Car devant le nombre de livres parlant de l’Etranger, je m’en sortais plus, je savais plus si je devais tenir avec ceux qui s’y retrouvaient dans son essai le mythe de sisyphe, ceux qui les prenaient pour 2 œuvres distinctes, ces rapprochements ou non avec Sartre, le contre existentialisme, enfin je m’y suis un peu perdu au début et devant l’impossibilité de résumer des dizaines et dizaines de bouquins en 50 lignes, je suis resté uniquement sur l’absurde.
L’ouverture philosophique, j’ai évité pour pas partir dans la dissert, enfin j’ai du avoir tort, surtout qu’il n'était pas dur de trouver des centaines de questions malgré celles déjà traitées depuis plus de cinquante ans.
Mais bon, je m’en suis pas si mal tiré que ça. Je n’espère pas avoir à le retravailler sinon je bronze en faisant une dépression Et justement, je pars après-demain jusqu’à fin août parfaire mon italien, donc pour le prochain devoir, je le ferai fin aout, ou avant mais en italien, à ta guise | |
| | | Tr0n
Nombre de messages : 3306 Age : 44 Date d'inscription : 13/03/2008
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| Sujet: Re: Zagreus, devoir n°2 [Tr0n] Ven 25 Juil - 14:33 | |
| Non d'une culbute à pipe !
Je te laisse donc t'évader en Italie.
Je réfléchis au prochain devoir en fonction des lacunes que je détecte dans l'écriture - j'ai moi aussi quelques impératifs sociaux notoires.
:geek:
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