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 Conte Oublié III ~ Belle nuit pour cette flamme argentée

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Astriel
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Astriel


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MessageSujet: Conte Oublié III ~ Belle nuit pour cette flamme argentée   Conte Oublié III ~ Belle nuit pour cette flamme argentée Icon_minitimeMer 23 Juil - 20:56

Contes Oubliés III
Belle nuit pour cette flamme argentée




Conte Oublié III ~ Belle nuit pour cette flamme argentée Bellenuitv2qa7
by sephiroth44 (i think xD)





Belle nuit en ce jour d'été, le ciel est clair et étoilé et la lune arbore ses couleurs argentées dans toute sa splendeur. Elle danse avec grâce entre les nuages sous la mélopée du vent qui veille à ce que ces êtres éthérés n'embrassent pas l'astre lunaire, reine du ciel, afin de préserver tout le charme de ce jeu de nature. Mais je dois m'esquiver de ce spectacle troublant, mon client arrive bientôt et comme d'habitude, mon employeur serait fort désappointé de savoir que cette nuit fut infructueuse. Me dépêchant d'entrer dans ce grand bâtiment dédier au bal du mois, je prépare mes outils pour le moment crucial. Me remémorant la description de la personne vers laquelle je dois aller, pour faire plus ample connaissance. Je connais son visage, ses traits, c'est tout, le reste n'importe que peu de toute façon.

Longue inspiration. J'entre, et me rend dans la loge que l'on m'a aloué en tant qu'artiste, et me prépare pour cette soirée. Après m'être maquillée et habillée, je range mon poignard sous ma robe, dans une petit fourreau de cuire attaché à ma cuisse droite. Quelqu'un frappe, je me fige un instant, puis abaisse d'un geste vif ma robe. J'accorde alors à la personne d'entrer. Un homme classement habillé entre pour me dire que le spectacle est sur le point commencer. Un charmant spectacle oui, sans doute ne l'oublieraient-ils jamais. D'ailleurs c'était mon tour, cela allait être grandiose. Je congédia l'homme, mis mes talons-aiguilles aux mille et un reflets argentés, et sortit de ma loge, me faufilant parmi les nombreux couloirs pour arriver dans les coulisses.

Le moment approche, les palpitations de mon coeur s'accélèrent, comme toujours dans ces moments là, où le rideau est prêt à se lever...Maintient de respiration.

Vérifiant une dernière fois dans ma tête que tous les préparatifs sont fin prêts, j'acquiesce à moi-même. L'organisateur du spectacle fait son discours, et une femme, la matrone sans doute, m'intime de me dépêcher. Malgré ses airs désagréables et son ton hautain et dédaigneux, j'hoche la tête docilement et m'y rend. Qu'importe, ce n'est pas une perruche qui me fera trébucher dans mon devoir. Le rideau de veloure pourpre devant moi, une salle pleine de monde juste derrière. Impressionnée, mais curieuse, je regarde, de manière discrète, les gens attablés discuter entre eux.

Je ne le vois pas, une inquiétude me prend tout à coup, et si il ne se présente pas ici ? Non, impossible quoique...non ne pas réfléchir ainsi, ne pas se laisser berner par son imagination, il est là, parmi cette centaine de personnes, en train de manger un succulent repas dans ce cabaret nocturne. Je dois y aller, et sur ce je me lance, l'engrenage est enclenché, la machine tourne et de toute façon ne peut plus s'arrêter. Pas plus que ma détermination. Je fais mon travail et je m'en vais, aussi simple qu'un « bonjour » en somme. J'ai étudié la structure du bâtiment, et connait les plans par coeur, et la ville est loin de m'être inconnue. Et quant ben même un pépin sortirait sans crier gare, je saurais m'en accomoder. Il en a toujours été ainsi, il en sera toujours ainsi. Un sourire se dessine sur mes lèvres, serein, éphémère, sans joie et plein d'assurance.

Le rideau se lève, les projecteurs sont braqués sur moi, j'arrive même à sentir leur chaleur tandis que la salle entière se retrouve sous les halos des bougies disposées sur l'ensemble des tables. Le silence règne, et ma robe blanche brille de milles diamants sous des regards éberlués, ravis, éblouis ou simplement attentifs. Mais tous regardent vers moi, moment de frisson, même avec l'habitude, mon échine se glace un instant, puis je m'avance d'un pas léger sur les devants de la scène, commençant à chanter de ma plus belle voix. Et pendant que je lâche un simple mélodie et que je me déhanche de la manière la plus gracieuse que je peux me permettre, je regarde l'assemblée, chaque table à la recherche de cet homme. Quelques tours sur la scène puis je m'enfonce vers le centre de la salle. Je descends les escaliers, pour aller me confondre parmi le public qui semble ravit aux vue de leur regards fascinés et hypnotisés. Un regard me perturbe lorsque je le rencontre, une fausse note, merde ! Je me reprends avec brio mais pas de doute c'est bien lui, pourquoi me regarde-t-il comme ça ? Quelle importance ? Il est mignon quand même, dommage, il semble même sous le charme. Long soupire intérieur, mais la chanson se poursuit, je porte mon regard vers d'autres spectateurs, mon plus beau sourire en prime entre les petites pauses qui distillent la chanson, accompagnée au piano, violon et saxophone. Admirable goût très jazzy, j'aime.

Je m'avance vers lui, doucement, ne pas éveiller les soupçons, mais il semble qu'il ait comprit. Il me regard avec toute la fougue que ses yeux peuvent transmettre. Se croit-il dans un rêve ? Il hésite. Moi aussi...Pourquoi ? Je me rapproche et ne suis plus qu'à quelques centimètres de lui. Il se lève et me tend la main, je la saisis après un bref instant de considération. C'est vraiment dommage de devoir lui faire ça, il à l'air gentil en plus...je soupire, pour ensuite me ressaisir. Non, je ne doit pas me laisser envahir par de tels sentiments, je suis...je suis...Il m'étreint avec douceur, je répond à son appel, tiraillée par mes démons, j'hésite. Que dois-je le faire ? Son regard paraît si sincère, mon âme hurle de sortir de ce cercle infernal et sanguinolant. Nos bouches se rapprochent, pour parvenir à se toucher. Moment de trouble, un rêve. Je ferme les yeux tout comme lui tandis que le silence se fait une place dans la pièce en émoi. Seul les instruments poursuivent leur mélopée. Perdue, un élan de colère éclabousse cette floraison de sentiments et d'émotions fasse à ma bêtise. Idiote ! Imbécile ! Ma main glisse furtivement vers ma cuisse, je me saisit de la garde de ma lame. Il me regarde...idiot...idiote...

Un frottement d'éther,
Puis le glissement dans la chair,
Une Fine giclée écarlate,
Enfin un cruel espoir disparate,


Son regard est envahit par la surprise, il me toise avec incompréhension, la lame sanguinolante dans ma main droite, la gauche sur son coeur, mon souffle sur son cou, mon regard dans le sien. La nappe tacheté son sang s'imbibe de son sang qui se faufile à travers la plaie ouverte sur son cou. La cloche de l'église situé tout près sonne les minuit. Le glas final. La chute irrémédiable et létale. Il n'a pas comprit, pas encore, je lis sa peur naître et se mélanger à sa surprise dans son regard, sa terreur de cette réalité, de sa propre fin. Et je devine cette douleur provoquée par ce métal froid que je chéris tend sous le clair de lune, cette âme glaciale qui rappelle à quelle point la mort est cruelle et aliénée dans la main des Hommes. Il s'accroche à moi, tente de préserver ses illusions, ses rêves que je viens de lui donner et paradoxalement, d'ôter et ce sans apparence d'un quelconque état d'âme. Et sous le regard du public, il s'écroule au sol, trouvant les portes de la mort vers lesquelles je l'ai conduit. Aggripant la nappe, les couverts tombes et se brises au sol, petite ode en cristal pour l'accompagner. Tel un vampire, sa marque fut fatal, une fois encore, son regard neutre parcouru l'assemblée horrifiée et encore enveloppée d'une incompréhension partielle.

Pas de temps à perdre, je m'enfuis, laissant les conséquences de mes actes aux autres, ma mission est terminée. Je cours vers la sortit, bousculant plusieurs personnes,. J'en enjambe un autre qui tentait de me barrer la route, un dernier vois sa main tailladée par un geste précis et tranchant. J'ai l'habitude de donner des coups et d'en subir, c'est le mode de vie que j'ai choisit. J'atteins la sortie principale, celle-ci est trop bien gardée, et mes détracteurs ne sont guère loin derrière moi. Je prend l'escalier et monte au premier. Courant dans les couloirs, j'entre dans une chambre, vide,, tant mieux, je me précipite vers du balcon tout en sortant un filin de cuir. Je l'accroche à l'une des poignées des fenêtres menant à l'extérieur et saute dans le vide, me glissant en silence jusqu'au sol. Là un cocher m'attend, mon passe de sortie. Je rentre dans la voiture sans attendre et celle-ci démarre en trombe.

C'est finit.

Suis-je fière ?

Non. Je me sans seule et partage une mélancolie imbibée de sang...mélancolie à laquelle j'ai prit goût, à jamais...Après tout, je l'ai voulu.

Long soupire, puis mon regard se tourne vers le paysage urbain, et devenant progressivement rurale et campagnard.

Quelques lieux plus tard, le cocher me dépose, me donnant un lettre contenant l'argent qui m'est dû. Il repart, je ne le connais pas, lui non plus, ou juste les rumeurs que l'on tiens à ma personne. Peut importe, il fait ce qu'on lui dit de faire, quelque part, moi aussi, seulement, j'ai le choix.

Je me dirige vers ma demeure, vieille bâtisse aux allures délabrées, ressemblant à un petit manoir et situé non loin d'un bosquet et d'un petit lac boisé. Un endroit parfait pour ne pas être dérangé. Et malgré son allure délabré, en partie voulue, l'intérieur est soyeux, enfin à mon goût. Devant l'entrée je m'arrêtes et me tend mon regard vers le ciel. Il est nuageux...mais la lune est encore là, toujours si belle, toujours si froide et mystérieuse...comme cette lame froide que j'aspire à devenir, insaisissable et mortellement passionnée. Triste vie, la nuit sera mon tombeau et mon ciel ouvert, à jamais, jusqu'à la fin de ma flamme argentée qui m'anime...la mort si fascinante. La pluie tombe, elle aussi pleure. Et cette lame ?

Un goutte tombe de ma joue, il ne fait que commencer à pleuvoir pourtant. Une de mes larmes ? Je reste immobile sous ce manteau glacial posant une main sur ma joue.

Un long moment dans cet état, j'entre enfin, trempée et gelée. Un dernier regard à ma lune, belle soeur argentée, jumelle qui sait ? Je ferme les rideaux.

Sans doute me répondra-t-elle lors de mon jugement, ce sera mon unique question avant de me rendre en enfer. La mort pleure-t-elle, elle aussi ?
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