L'un de mes rares textes romantiques (les experts reconnaitront tout de suite un certain Lamartine)
Chaque jour, toujours inépuisable, inlassable,
Je me rends dans la forêt, au pied d’un érable,
Témoin de ma misère et de mon infortune,
Seul de mes amis avec la diaphane lune.
Sous ses feuillaisons, avec l’astre de la nuit,
Je me plains, en leur compagnie, de mon ennui ;
Ennui de vivre dans un Univers vidé,
Par la joie, la gaieté, à jamais déserté.
Ce monde, remplit de silhouettes affreuses,
Ce monde ; fruit d’une inspiration malicieuse.
Mon monde, où de sombres ombres sans nombre encombrent
Mes pensées, mais sans que jamais je les dénombre.
Ici bas que me font toutes ces vénustés ?
Ces senteurs délicates, ces branches courbées
Ces palais, fontaines, ramages, ces musiques,
Que me fait le jour et ses attraits magnifiques ?
Orageux aquilons emmenez moi au bord
De l’univers. Tumultueux Zéphyrs encor,
Conduisez moi enfin dans ce noir abîme,
Sombre séjour où la mort conduit ses victimes !