~ Soliloque ~
Ô, vous, grand séraphin, si l’eau, le feu et l’air
Se plient à vos désirs tels de loyaux valets,
Si le monde entier tourne entre vos doigts replets,
Si vous êtes si grand, apaisez ma colère !
Oubliez les nuées, le ciel et les éclairs,
Les flots torrentiels, les monts béants de plaies,
Oubliez votre Nom, le Fils, le Paraclet,
Et concentrez sur moi votre esprit tutélaire ;
Car mon âme baignait doucement dans l’extase
Quand mon cœur, l'y noyant, s'enlisa dans la vase
De ce qu’ici-bas tous appelleraient l’amour.
Montrez-moi le pardon, s'il est vrai que vous êtes...
Je ne suis plus aveugle, ô, Dieu ! bougre de sourd ;
La nymphe de mes eaux à d'autres eaux se prête.