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 Millionnaire de rien

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Dounette
Franz
dale cooper
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dale cooper

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MessageSujet: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeJeu 30 Oct - 15:04

« Alors ?
_ Alors quoi ?
_ Tu ferais quoi toi si tu les gagnais tous ces millions ? »

C'était puéril ! Comment pouvais-je encore passer au tant de temps avec ces « amis »? Au fonds de moi je savais que d'ici quelques mois, quelques années pour les plus tenaces, je ne les verrais sans doute plus. En serais-je « débarrassé » ? Ou bien m'arriverait-il encore de penser à eux avec nostalgie, y penserais-je comme à la bande de potes inséparables que nous n'étions déjà plus?

« Ben alors ? Tu réponds ou quoi ?
_ Ce que t'es chiant quand tu fais ta tête de con comme ça ? Moi ça m'étonne pas qu'elle soit partie tiens ...
_ Remets pas ça sur le tapis ! On en a déjà trop parlé de cette affaire ! »

Fallait-il vraiment qu'ils prennent tous des pincettes pour me rappeler comment mon ex s'était barrée. Enfin, ça leur faisait toujours un sujet de conversation, ça changeait de nos souvenirs collectifs du lycée. On avait tous eu nos diplômes à la fac; on bossait tous, mais ils étaient restés « scotcher » à leurs années de lycée. Ils en parlaient si souvent et avec tant de délectation que ça en était devenu ridicule.

« Si on ne peut plus dire ce qu'on pense de peur de froisser certaine âme sensible, je vois pas pourquoi on reste là à discuter alors !
_ c'est bon ! Arrête de monter sur tes grands chevaux aussi ...
_ et voilà c'est reparti !
_ oh c'est bon la ramène pas toi non plus...
_ quoi ? Quoi encore ? Pourquoi tu dis « c'est reparti » ?
_ c'est bon, c'est bon, il pensait pas à mal !
_ t'as tes ragnagna ? C'est pour ça que t'es si désagréable !
_ t'es pourtant bien placé pour savoir que c'est pas la bonne semaine ... »

Ca m'aurait presque amusé, si ce n'était une scène déjà vue trop de fois. La vérité c'est que je les détestais tous. On avait tous été très liés, trop peut être. On avait amalgamé toutes nos personnalités dans cet espèce de maelström souriant et versatile, mais le ciment n'avait pas bien pris, les fissures des ressentiments béaient depuis trop longtemps déjà.

Autour de cette table, assis dans le même café depuis des années on ne faisaient plus que s'engueuler. Chaque semaine il y avait toujours un ou deux absents sur le dos desquels casser du sucre; pour ensuite mieux se rabibocher et s'embrasser en se pardonnant tous ces petits errements.

Plus je pensais à eux, plus je me trouvais stupide de rester assis là.

Je les regardais s'échauffer, se tempérer, se prendre dans les bras pour se consoler. J'intervenais de moins en moins. L'avait-il seulement remarqué ? Je ne pense pas. C'est drôle ce qui se passe quand on confronte autant d'égoïstes autour de la même table.

Je me levais brusquement. Peut être avais-je atteint le point de saturation. Le silence se fit et tous les regards convergèrent sur moi. Ils devaient sans doute s'attendre à ce que je les plante encore une fois. Je les soupçonnais même de le désirer ardemment, afin de pouvoir diriger leur malaise vers un objet bien concret. Comme ça la tension retomberait d'un coup lorsque, une fois parti, ils pourraient médire passionnément sur moi.

« ben quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? où tu vas ?
_ je vais me prendre une bière ! Quelqu'un veut quelque chose ? »

J'avais demandé juste pour la forme. J'attendis volontairement deux secondes supplémentaires avant de m'en aller au bar commander.

Je passais les quelques secondes d'attente dans la contemplation du groupe. D'ici j'avais une vue d'ensemble sur toute la clique. Je les haïssais. Comme tous les autres se haïssaient entre eux d'ailleurs. Mais j'étais peut être le seul à me l'avouer.

Avec du recul je me dis que mon ex avait bien eu raison de se barrer. Elle en avait eu assez de cette « bande de gamins qui se la joue en se prenant pour du beau monde ». Elle les avait bien définis. L'envie me pris de l'appeler pour lui dire à quel point elle avait raison... mais ça n'aurait servi à rien. Après tout elle m'avait largué, et elle l'avait fait avant que je commence à me lasser d'elle. En fait j'étais heureux d'être célibataire.

« Votre bière Monsieur. »

Je revins soudainement au présent. Je remerciais, souriais et empochais le reste de monnaie.

De retour à la table je remarquais que la tension avait baissée d'un cran. Les sourires revenaient et j'en profitais pour raviver la conversation.

« Moi si je gagnais les millions, je ferais comme tout le monde : je quitterais mon boulot pour devenir rentier et voyager à travers le monde. Avec mes investissements je me paierais un voyage tous les six mois. Un mois de vacances, six mois de préparation, et ainsi de suite.
_ vachement pragmatique ! Je te reconnais bien là ! T'y avais déjà pensé ? »


OUAI !! j'y avais pensé au moment même où j'avais joué mon billet de loterie. Je pensais à cette somme faramineuse, en me disant qu'il fallait avoir les nerfs solides pour assumer un truc pareil.

Bizarrement j'accueillis très froidement la nouvelle. Bien évidement la première heure fut complètement alarmante. Je lus et relus la combinaison gagnante au moins cinquante fois, vérifiant sur internet et dans trois ou quatre journaux différents. Il n'y avait pas d'erreur, je venais de gagner la super cagnotte historique. Je n'avais aucune idée de ce que représentait quatre cent cinquante neuf millions d'euros, mais j'imaginais que je pourrais facilement partir un mois en Toscane sans me soucier de rien d'autre que du choix de l'hôtel le soir venu.

Une fois l'euphorie passée, je commençai à me faire à l'idée que ma vie venait de changer du tout au tout. Je décidais d'attendre un peu. De ne rien montrer, ni au boulot, ni devant « mes amis ». Ensuite j'irais au bureau des paris toucher mon chèque. Enfin je suppose qu'avant d'avoir l'argent j'aurais le droit à un stage de coaching avec conseiller financier, psychologue et tout le reste. Et ensuite...

Ensuite je souriais. Ensuite il suffirait d'être patient. Et attendre que la nature humaine fasse son oeuvre.

« Non mais plus sérieusement. Si tu gagnais tu partagerais ?
_ non ! Mais je vous paierais un coup. D'ailleurs l'addition c'est pour moi ! »

Je crois que ça fit son petit effet. Je passais pour être un radin, on m'appelait parfois l'oursin. Ce que les gens ne comprenait pas, c'est qu'il fallait de la force d'esprit et de l'abnégation pour vivre à notre époque sans crédit revolving, miroir aux alouettes d'une société où la virilité se mesurait désormais à la taille de son écran télé.

Ca leur mis peut être la puce à l'oreille.

Quoi qu'il en soit bientôt je ne fus plus obligé de justifier mes absences au bar. Si mes amis avaient le sentiment que je les abandonnais il me suffisait de claquer quelques centaines d'euros pour leur faire plaisir. J'avais ainsi la paix pendant quelques semaines. Je prétextais avoir des tas de projets en cours.

La vérité c'est que j'avais un emploi du temps de ministre. Je ne sais comment, mais bientôt se mirent à affluer nombre de personnes issues de mon passé plus ou moins lointain. Il me fallait donc beaucoup de temps pour les accueillir, affronter les banalités d'usage et leur donner ou non un ou deux billets pour qu'ils me fichent la paix pour le restant de mes jours. Et ce que j'attendais depuis si longtemps, arriva enfin.

Le premier fut Charles. Ou Carlos comme on l'appelait alors. Il était grand et fort quand il avait dix ans. Maintenant il était juste gros. Il avait dû faire le pied de grue en bas de chez moi pendant des heures, voire des jours, espérant me voir. Il avait simulé une rencontre anodine, fruit d'un heureux hasard. Prenant tout d'abord un air étonné, puis ravi, il fit remonter artificiellement nos souvenirs d'enfance à la surface. Il me remémora à quel point on s'amusait dans la cour de récréation de l'école quand on était gamin. Moi je me rappelais plutôt de ses gifles, le souvenir de mes dents cassées et du goût de mon propre sang, quand il me fit tomber un jour dans l'escalier. Je souriais aux réminiscence de ces tendres années. Et puis il me parla de son bébé qui allait naître, des difficultés dans son domaine professionnel, où les gens y pensait à deux fois avant d'acheter des maisons. Il me demanda si j'avais des projets immobiliers, l'air de rien. Et puis, l'air de rien je lui répondit que peut être j'en avais. Je lui dis que ça m'avait fait plaisir de le revoir et qu'on pourrait prendre un verre un de ces soirs. Quand il nota avidement mon numéro de téléphone, je vis dans ses yeux l'éclat de fierté du pêcheur venant de ferrer une belle prise. Il en oublia complètement d'effacer son sourire de requin. J'entendais presque ses pensées, je l'imaginais très bien arriver chez lui le soir et dire à sa bobonne engrossée « tu vas pas me croire chérie : je suis sur le point de nous faire gagner un paquet de pognon. Tu te souviens de l'abruti qui a gagné tous ces millions en ville ? Celui qui était à l'école avec moi ... ». Fanfaronne petit fanfaron; moi je sentais déjà le goût suave et glacé de la vengeance.

Encore un peu de temps.

Mais très vite une seconde victime vint se poser sur mon échiquier, comme une mouche noire et bruissante cherchant à profiter des miettes de mon heur. Cette fois il s'agissait de Marco. Marco était lui aussi un « ami d'enfance » de l'école. Il était sans doute l'être que j'avais le plus détesté durant mes jeunes années. Il avait été l'ami de Carlos, à l'époque où je leur servais de jouet à briser.

La vie m'avait presque vengée, avais-je pensé tout d'abord.

Gamin il était le plus beau, le plus blond et à défaut d'être le plus brillant, il était sans doute le plus richement vêtu. A « l'école de l'égalité des chances », il avait sû corrompre d'un sourire immaculé, et avec l'aide d'un père chef d'entreprise et d'un oncle député, la rigueur des institutrices issues de « la vieille école ». Ce qui était réservé aux cancres, aux boursiers, aux enfants de parents endettés, n'avait pas lieu de l'atteindre. A chaque fenêtre cassée par son tir de ballon, il parvenait à faire punir qui il voulait. Souvent moi, qui ne touchais jamais un ballon de foot. Pourquoi moi d'ailleurs ?
Tout simplement parce que j'avais un sens plus développé de la justice et que j'avais un jour osé m'insurger contre sa tyrannie. J'avais écopé d'une gifle administrative et de la mise au ban éternel de mes petits camardes de classe.

Un jour j'étais même allé jusqu'à me planter devant son aïeul pour lui relater l'iniquité des actes de son engeance. J'avais du conclure par une cinglante remarque sur la fierté d'être issu d'une noble lignée. Le grand-père de Marco se permit toutefois de me gifler à son tour.

Mais tout ça c'était il y a bien longtemps. Les années avaient passées. A l'adolescence Marco avait voulu changer de religion, il avait voulu revivre la belle époque des bourgeois-bohèmes. Alors il s'était défoncé au vin blanc et avait exploré les paradis artificiels, en espérant un jour devenir artiste à temps plein.

Il se présenta à moi bien des années après, sidaïque et réduit à l'état de pochetron repenti, inadapté social, vivant des rentes versées par ses parents afin de l'encourager à rester éloigné du noyau de plus en plus brillant de sa famille. Devenu le fils maudit, vivotant chichement entre sa tritérapie et les après-midi passés les yeux rivés sur l'écran de résultat des courses hippiques dans un sordide troquet. Il me raconta tout ça. Et me dit qu'il avait encore des projets. Qu'il saurait s'en sortir si seulement quelqu'un reconnaissait son talent d'artiste. Il me montra quelques dessins que j'admirai de longues minutes avant de me proposer d'être son Pygmalion officiel.

Lorsque j'empoignai mon chéquier, je l'entendis soupirer d'espoir. Je le regardai un moment. Il avait complètement oublié ma présence, il ne voyait plus que ce chéquier et ce crayon se rapprochant l'un de l'autre, prêt à convoler et à fusionner dans une espèce de danse nuptiale fiduciaire. Son sourire était indécent. Dans ces yeux je vis s'éterniser la folle attente. Il allait enfin pouvoir s'offrir d'ici quelques heures le shoot de sa vie. Déjà il imaginait son dealer venir lui livrer sa dose d'inspiration.

J'avais interrompu mon geste depuis déjà près d'une minute. Quand il s'aperçut enfin que je le dévisageais depuis tout ce temps, il releva les yeux vers moi. Son sourire figé prit le ton du doute.

« Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ? tu sais pas combien me donner c'est ça ?
_ non c'est pas ça. Je me demandais. Jusqu'où irais-tu pour avoir cet argent ?
_ comment ça ? Tu en as plein tu peux me le donner !
_ oui et je vais le faire, mais ... peut être serait-il plus sage que je te le donne après que tu m'ai montré à quel point tu en as envie.
_ je ferais n'importe quoi putain ! Tu vois pas que je suis au bout du rouleau là ? Alors files moi ton putain de blé et tu me revois plus après !
_ jusqu'où seras-tu prêt à aller ?
_ j'm'en fous ! Demande moi n'importe quoi putain !
_ serai-tu prêt à croiser le chemin d'un agent immobilier par exemple ? »


Quand Carlos se présenta chez moi quelques jours plus tard, je vis le pansement autour de son poignet. Il se tenait au dessus de moi, me tendant le contrat qu'il avait soigneusement rédigé et qui allait le rendre riche d'ici quelques instants. Alors que j'allais signer, je lui demandai :

« que t'est-il arrivé au bras ? Tu t'es blessé ?
_ non ! Une histoire de dingue. Un type, une espèce de clodo, m'a agripé dans la rue et m'a filé un coup de seringue. Un drogué sans doute. Il m'a pas loupé le salaud. J'ai même pas eu le temps de voir son visage. Il est parti en courant aussitôt après.
_ sale histoire.
_ comme tu dis... tiens mets ton paraphe ici et là !
_ tu y tiens vraiment à ce contrat ?
_ bien sûr, autant que toi sans doute !
_ que ferais-tu pour que je le signe ?
_ comment ça ?
_ serais-tu prêt à me rendre un service ?
_ tout ce que tu veux ! J'adore faire des affaires avec toi. Je pourrai vendre mon âme au Diable ou tuer qui tu veux si ça peut te faire plaisir »

Il rit de bon coeur à sa propre blague; puis peu à peu son sourire s'estompa quand il me vit reboucher mon stylo et repousser son contrat.

« Et bien dans ce cas... fais moi plaisir ! »
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Franz

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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeJeu 30 Oct - 20:18

Vraiment, j'aime beaucoup ce texte. Je l'ai lu cinq minutes après que tu l'aies posté et encore à cette heure, j'y pense.

J'ai presque envie de demander une suite, tellement.

Le texte est vraiment très captivant, ainsi que le personnage/narrateur. On se ressemble sur quelque points d'ailleurs.

Merci.
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dale cooper

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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeVen 31 Oct - 2:00

Ca fait plaisir !

Tu n'es pas la première à demander une suite. Depuis la rédaction de ce premier texte, j'en ai commencé un autre qui tourne autour des mêmes thèmes et qui reprend certains personnages de celui-ci. L'idée de faire quelque chose de plus travaillé avec cette ambiance et ses personnages me démange depuis un moment. Maintenant quant à savoir si j'aurai le courage de la faire ça c'est une autre question.


J'en profite aussi pour remercier "l'auteur" du titre : Me GNOMAX que certains connaissent déjà sans doute. En effet il a été l'un des premiers commentateurs du Millionnaire, et c'est lui qui a trouvé le titre (alors que j'avais rien trouvé). Avec le recul je trouve que le titre colle vraiment bien. Encore merci l'heptapode !!!
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Dounette




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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeVen 31 Oct - 11:07

Un texte lu d'une traite. Tu as une merveilleuse écriture fluide et simple, qui parle directement au lecteur sans passer car la case laborieuse du vocabulaire. C'est fluide, tout doux, et cela nous laisse tout loisir pour nous imprégner de l'histoire...

Et quelle histoire ! Géniale. Excellente. Je suis comme Franz : cette idée là va me rester tout le long de ma journée.

Bravo, dvb.
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dale cooper

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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeVen 31 Oct - 22:50

Oui rhoo ! c'ets bon hein !

c'est pas Alighieri non plus !

:face:
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Fingolfin




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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeMer 5 Nov - 0:53

Bon texte.
Y a un style assez jeune, assez frais, assez fluide et envoutant, mais pas grossier du tout; les mots sont bien choisis, sans être soutenus. La fluidité parait travaillée, le texte reste simple à lire, sans que les thèmes abordées ne soient simples; les phrases ne sont pas ronflantes, ni ennuyeuses ; les descriptions elles-mêmes demeurent dynamique, et le dynamisme du texte, ceylebien, y a pas a chier.
C'est ce qui fait que l'on décroche pas les yeux du texte. A chaque fois, une sorte de nouvelle objectif. En gros, d'abord les amis chiants, puis la nouveauté (le pognon), puis l'oubli, puis "ou ça va me mener" et puis bien sûr, la fin. D'ailleurs, zoom sur la fin. L'idée est exellente, mais elle est épurée, vide, pas assez riche enfait. C'est, je trouve, le point noir de ton texte, vraiment. On perd un peu de l'envoutement, c'est trop brut finalement, j'aurais aimé que tu décrive un peu plus la démarche du narrateur, c'est surprenant, mais aussi presque agaçant d'en arriver d'un coup à "Alors fais moi plaisir" (même si, encore une fois, c'est sacrément fluide, dynamique)

Techniquement, quelques fautes de syntaxe ci et là, et peut être un jeu pas assez puissant avec la ponctuation ; : , et quelques majuscules par ci par là (oui je sais, c'est pas important, mais je préfère lire un texte écris sur du papier doré que sur du PQ, la forme, c'est sympa aussi n_n ) mais dans l'ensemble, c'est plus que correct.
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Tr0n

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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeJeu 6 Nov - 15:59

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dale cooper

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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeVen 7 Nov - 20:11

Ah ben écoute je trouve ça dommage justement que tu l'ais mis en MP seulement. Le nombre d'informations et le sens critique et technique gagnent à être rendus publics (ça c'est pour t'encourager à éditer ^^)

Du coup je me dis que ça fait longtemps que je l'ai pas relu. Je vais peut être faire un exercice de réécriture façon avant/après.

En tout cas merci.
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Nicolas




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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeLun 10 Nov - 18:40

Ce texte est extrêmement sympa, de par la simplicité de son scénario : le pouvoir financier transforme le narrateur en diable manipulateur, entre mélancolique lucidité et soif de revanche exacerbée. Un narrateur finalement particulièrement odieux, mais en ça plaisant, qui ne se contente pas du revers de fortune que constitue son gain mais se paye le luxe de rendre une justice qui fait au minimum objet de prescription (à ce titre, le motif de la punition est plus l'avidité calculatrice que les méfaits enfantins). La toute fin est ainsi parfaitement maîtrisée (sauf peut-être ce choix de couleur aussi peu esthétique que symbolique).

Quelques détails pèchent néanmoins. Il y a peu à dire sur la correction générale, sinon qu'une relecture aurait sans doute été nécessaire pour éviter d'une part la confusion dans la première partie du texte entre futur et conditionnel, des fautes simples (tritérapie), les e ne coulant pas dans l'eau ou une mise en forme des phrases qui m'apparaît étrange (pourquoi les lignes de dialogue se dispensent-elles si souvent de majuscule et, s'il s'agit d'un effet voulu, pourquoi ne le font-elles alors pas systématiquement ?)

Au point de vue de la cohérence scénaristique, il me semble que nous sommes dans le ton de la fable plus que du récit objectif et, à ce titre, la grosseur de certaines ficelles (les deux brutes qui viennent chacune quémander en ayant oublié leurs exactions passées, allant jusqu'à ne pas se reconnaître l'une l'autre, la bande d'amis re-lou dont on s'extrait comme métaphore de l'ascension sociale par l'argent...) n'est pas dérangeante. Mais était-ce finalement réellement voulu ?

Récit un brin grossier ou fable sans morale ? L'intention de l'auteur importe, certes, mais pas autant que le ressenti de son lecteur, censé se passer d'une explicitation. Et je fais partie de ceux qui l'interprètent de la façon qui t'est la plus favorable.

Fais donc voir ce que ça donne réécrit. A mon sens, les deux premiers tiers sont perfectibles, dans la justesse du ton notamment (parler du fait que le narrateur ait réellement gagné après un certain temps seulement fait son petit effet, mais est-ce crédible au final ?)



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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeJeu 13 Nov - 1:35

J'ai repris le texte de façon grossière et générale (le flemme de le réécrire complètement, c'ets pas mon but à vrai dire !!). Du coup j'ai tenu compte des remarques de Tron et UF, même si j'ai à peine touché aux cordes du scenario. Du coup on restera sur l'idée de la fable immorale, puisque après tout on parle bien d'un type qui s'affranchit de toutes les conventions sociales superflues.

Pour la structure, qui n'en est pas une en fait, je voulais bien introduire le personnage, par le biais de ses frustrations. Le présenter sous son aspect "normal", avant d'introduire l'aspect "gagnant", qui n'est pas pour moi l'aspect essentiel, mais bien le prétexte à l'assouvissement de sa "vengeance".

En fait, ya pas grand chose qui change !!



dvb a écrit:
« Alors ?
_ Alors quoi ?
_ Tu ferais quoi si tu gagnais tous ces millions ? »

C'était puéril ! Comment pouvais-je encore passer autant de temps avec ces « amis »? Au fonds de moi je savais que d'ici quelques mois, quelques années pour les plus tenaces, je ne les verrais certainement plus. En serais-je « débarrassé » ? Ou bien m'arriverait-il encore d'y penser avec nostalgie, comme à la bande de potes inséparables que nous n'étions déjà plus ?

« Ben alors ? Tu réponds ou quoi ?
_ Ce que t'es chiant quand tu fais ta tête de con comme ça ! Moi ça m'étonne pas qu'elle soit partie tiens ...
_ Remets pas ça sur le tapis ! On en a déjà trop parlé de cette histoire ! »

Leur fallait-il vraiment prendre des pincettes pour me rappeler le départ brutal de mon ex ? Enfin, ça leur faisait toujours un sujet de conversation, ça changeait de leurs sempiternels souvenirs de lycée. On avait pourtant tous eu nos diplômes supérieurs depuis; et même si on bossait tous, ils étaient restés « scotchés » à leurs années de lycée. Ils en parlaient si souvent et avec tant de délectation que ça en était devenu ridicule.

« Si on ne peut plus dire ce qu'on pense de peur de froisser, je vois pas pourquoi on reste là à discuter alors !
_ C'est bon ! Arrête de monter sur tes grands chevaux aussi ...
_ Et voilà c'est reparti !
_ Oh c'est bon ! La ramène pas toi non plus...
_ Quoi ? Quoi encore ? Pourquoi tu dis « c'est reparti » ?
_ C'est bon, c'est bon, il pensait pas à mal !
_ T'as tes ragnagna ? C'est pour ça que t'es si désagréable !
_ T'es pourtant bien placé pour savoir que c'est pas la bonne semaine ... »

Ca m'aurait presque amusé, si ce n'était une scène déjà vue trop de fois. En vérité je les détestais tous. Nous avions tous été très liés, trop peut être. Nous avions amalgamé nos personnalités dans cet espèce de maelström souriant et versatile, mais le ciment n'avait pas bien pris et les fissures des ressentiments béaient depuis longtemps déjà.

Autour de cette table, assis dans le même café depuis des années, nous ne faisions plus que nous s'engueuler. Chaque semaine il y avait toujours un ou deux absents sur le dos desquels casser du sucre; pour ensuite mieux se rabibocher, s'embrasser et se pardonner tous ces malentendus.

Plus je pensais à eux et plus je me trouvais stupide de rester assis là.

Je les regardais s'échauffer, se tempérer, se prendre dans les bras pour se consoler. J'intervenais de moins en moins. L'avaient-ils seulement remarqué ? Je ne pense pas. C'était drôle de voir se confronter autant d'égoïstes autour de la même table.

Je me levais brusquement. Peut être avais-je atteint le point de saturation. Le silence se fit et tous les regards convergèrent sur moi. Ils avaient l'air de s'attendre à ce que je les plante encore une fois. Je les soupçonnais même de le désirer ardemment, afin de pouvoir concentrer leur malaise sur un objet bien concret.

« Ben quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? où tu vas ?
_ Je vais me prendre une bière ! Quelqu'un veut quelque chose ? »

Je l'avais demandé juste pour la forme. J'attendis volontairement deux secondes supplémentaires avant de m'en aller au bar commander.

Je passais les quelques secondes d'attente dans la contemplation du groupe. D'ici j'avais une vue d'ensemble sur toute la clique. Je les haïssais. Comme tous les autres se haïssaient entre eux; mais j'étais assurément le seul à oser se l'avouer.

Avec du recul je me disais que mon ex avait bien eu raison de partir. Elle en avait eu assez de cette « bande de gamins qui se la joue, en se prenant pour du beau monde ». Elle les avait bien définis. L'envie me pris de l'appeler, pour lui dire à quel point elle avait eu raison... mais ça n'aurait servi à rien. Après tout elle m'avait largué, et elle avait même eu le bon goût de le faire avant que je ne me lasse d'elle. A vrai dire j'étais heureux d'être célibataire.

« Votre bière, Monsieur. »

Je revins soudainement au présent. Je remerciais, souriais et empochais le reste de monnaie.

De retour à la table je constatais un calme tout relatif. Les sourires revenaient et j'en profitais pour raviver la conversation.

« Moi si je gagnais les millions, je ferais comme tout le monde : je quitterais mon boulot pour devenir rentier et voyager. Avec mes investissements je me paierais un voyage tous les six mois. Un mois de vacances, un mois de préparation, et ainsi de suite.
_ Vachement pragmatique ! On te reconnait bien là ! T'y avais déjà pensé ? »


Bien sûr que j'y avais pensé ! Au moment même où j'avais encaissé le gain de cette loterie. Je pensais à cette somme faramineuse, en me disant qu'il fallait avoir les nerfs solides pour assumer un truc pareil.

Bizarrement j'avais accueilli très froidement la nouvelle. Bien évidement la première heure fut complètement alarmante. Je lus et relus la combinaison gagnante au moins cinquante fois, vérifiant sur internet et dans trois ou quatre journaux différents. Il n'y avait pas d'erreur, je venais de gagner la super cagnotte historique. Je n'avais aucune idée de ce que représentait quatre cent cinquante neuf millions d'euros, mais j'imaginais que je pourrais facilement partir un mois en Toscane sans avoir à me soucier de mon loyer.

Une fois l'euphorie passée, je commençai à me faire à l'idée que ma vie allait changé du tout au tout. Je décidais d'attendre un peu. De ne rien montrer, ni au boulot, ni devant « mes amis ». Ensuite il suffirait d'être patient. Et d'attendre que la nature humaine fasse son oeuvre.

« Non mais plus sérieusement. Si tu gagnais tu partagerais ?
_ non ! Mais je vous paierais un coup. D'ailleurs l'addition c'est pour moi ! »

Je crois que ça fit son petit effet. Je passais pour être un radin et ils m'appelaient parfois l'oursin. Ce que les gens ne comprenait pas, c'est qu'il fallait de la force d'esprit et de l'abnégation pour vivre à notre époque sans crédit revolving, miroir aux alouettes d'une société où la virilité se mesurait désormais à la taille de son écran télé.

Ca leur mis peut être la puce à l'oreille.

Quoi qu'il en fut, je ne fus bientôt plus obligé de justifier mes absences au bar. Si mes amis avaient le sentiment d'être abandonnés, il me suffisait de claquer une poignée d'euros pour leur faire plaisir. J'avais ainsi la paix pendant quelques semaines puis de prétexter avoir de nombreux projets en cours.

La vérité c'était que j'avais un emploi du temps de ministre, car bientôt se mirent à affluer nombre de personnes issues de mon passé plus ou moins lointain. Il me fallait donc beaucoup de temps pour les accueillir, affronter les banalités d'usage et leur donner ou non un ou deux billets en espérant avoir la paix pour le restant de mes jours.

Mais ce que j'attendais réellement depuis longtemps, arriva enfin.

Le premier fut Charles. Ou Carlos comme on l'appelait alors. A dix ans il était grand et fort. Maintenant il était juste gros. Il avait dû faire le pied de grue en bas de chez moi pendant des heures, voire des jours, espérant me voir. Il avait simulé une rencontre anodine, fruit d'un heureux hasard. Prenant tout d'abord un air étonné, puis ravi, il fit remonter artificiellement nos souvenirs d'enfance à la surface. Il me remémora à quel point on s'amusait dans la cour de récréation de l'école quand on était gamin. Moi je me rappelais plutôt de ses gifles, le souvenir de mes dents cassées et du goût de mon propre sang, quand il me fit tomber un jour dans l'escalier. Je souriais aux réminiscence de ces tendres années. Et puis il me parla de son bébé qui allait naître, des difficultés dans son domaine professionnel, où les gens y pensait toujours à deux fois avant d'acheter des maisons. Il me demanda si j'avais des projets immobiliers, l'air de rien. Et puis, l'air de rien je lui répondis que j'en aurais peut être. Je lui dis que ça m'avait fait plaisir de le revoir et qu'on pourrait prendre un verre un de ces soirs. Quand il nota avidement mon numéro de téléphone, je vis dans ses yeux l'éclat de fierté du pêcheur venant de ferrer une belle prise. Il en oublia complètement d'effacer son sourire de requin. J'entendais presque ses pensées; je l'imaginais très bien arriver chez lui le soir et dire à sa bobonne engrossée « tu vas pas me croire chérie : je suis sur le point de nous faire gagner un paquet de pognon. Tu te souviens de l'abruti qui a gagné tous ces millions en ville ? Celui qui était à l'école avec moi ... ». Fanfaronne petit fanfaron; moi je sentais déjà le goût suave et glacé de la vengeance.

Encore un peu de temps.

Mais très vite une seconde victime vint se poser sur mon échiquier, comme une mouche noire et bruissante cherchant à profiter des miettes de ma chance. Cette fois il s'agissait de Marco.

Marco était lui aussi un « ami d'enfance ». Il était sans doute l'être que j'avais le plus détesté durant mes jeunes années. Il avait vaguement été le copain de Carlos, à l'époque où je leur servais de jouet à briser.

La vie m'avait presque vengée, avais-je pensé tout d'abord.

Gamin il était le plus beau, le plus blond et à défaut d'être le plus brillant, il était sans doute le plus richement vêtu. A « l'école de l'égalité des chances », il avait su corrompre d'un sourire innocent, et avec l'aide d'un père chef d'entreprise et d'un oncle député, la rigueur des institutrices issues de « la vieille école ». Ce qui était réservé aux cancres, aux boursiers, aux enfants de parents endettés, n'avait pas lieu de l'atteindre. A chaque fenêtre cassée par son tir de ballon, il parvenait à faire punir un autre. Souvent moi, qui ne touchais jamais aux ballons de foot.

Pourquoi moi d'ailleurs ? Tout simplement parce que j'avais un sens plus développé de la justice, tout comme j'avais un jour osé m'insurger contre sa tyrannie. J'avais écopé d'une gifle administrative et de la mise au ban éternel de mes petits camardes de classe.

Un jour j'étais même allé jusqu'à me planter devant son aïeul pour lui relater ses actes. J'avais dû conclure par une cinglante remarque sur la fierté d'être issu d'une noble lignée. Le grand-père de Marco se permit toutefois de me gifler à son tour.

Les années avaient passées. A l'adolescence Marco avait voulu changer de religion, il avait voulu revivre la belle époque des bourgeois-bohèmes. Alors il s'était défoncé au vin blanc et avait exploré les paradis artificiels, en espérant un jour devenir artiste à temps plein.

Il se présenta à moi bien des années après, sidaïque et réduit à l'état de pochetron repenti, inadapté social, vivant des rentes versées par ses parents afin de l'encourager à rester éloigné du noyau de plus en plus brillant de sa famille. Devenu le fils maudit, vivotant chichement entre sa trithérapie et les après-midi passés les yeux rivés sur l'écran de résultat des courses hippiques d'un sordide troquet. Il me raconta sa vie et me dit qu'il avait encore des projets : il saurait s'en sortir si seulement quelqu'un reconnaissait son talent d'artiste. Il me montra quelques dessins avant de me proposer de devenir son Pygmalion officiel.

Lorsque j'empoignai mon chéquier, je l'entendis soupirer d'espoir. Je le regardai un moment. Il avait complètement oublié ma présence, il ne voyait plus que ce chéquier et ce crayon se rapprochant l'un de l'autre, prêt à convoler et à fusionner dans une danse nuptiale fiduciaire. Son sourire était indécent. Dans ces yeux je vis s'éterniser la folle attente. Il allait enfin pouvoir s'offrir d'ici quelques heures le shoot de sa vie. Déjà il imaginait son dealer venir lui livrer sa dose d'inspiration.

J'avais interrompu mon geste depuis déjà près d'une minute pour le dévisager. Lorsqu'il s'en aperçut, il releva les yeux vers moi. Son sourire figé prit le ton du doute.


« Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ? tu sais pas combien me donner c'est ça ?
_ Non c'est pas ça. Je me demandais. Jusqu'où irais-tu pour avoir cet argent ?
_ Comment ça ? Tu en as plein tu peux me le donner !
_ Oui et je vais le faire, mais ... peut être serait-il plus sage que je te le donne après que tu m'ai montré à quel point tu en as envie.
_ Je ferais n'importe quoi putain ! Tu vois pas que je suis au bout du rouleau là ? Alors files moi ton putain de blé et tu me revois plus après !
_ Jusqu'où seras-tu prêt à aller ?
_ J'm'en fous ! Demande moi n'importe quoi putain !
_ Serai-tu prêt à croiser le chemin d'un agent immobilier par exemple ? »


Quand Carlos se présenta chez moi quelques jours plus tard, je vis le pansement autour de son poignet. Il se tenait au dessus de moi, me tendant le contrat qu'il avait soigneusement rédigé et qui allait le rendre riche d'ici quelques instants. Alors que j'allais signer, je lui demandai :

« Que t'est-il arrivé au bras ? Tu t'es blessé ?
_ Non ! Une histoire de dingue. Un type, une espèce de clodo, m'a agripé dans la rue et m'a filé un coup de seringue. Un drogué sans doute. Il m'a pas loupé le salaud. J'ai même pas eu le temps de voir son visage. Il est parti en courant aussitôt après.
_ Sale histoire.
_ Comme tu dis... tiens mets ton paraphe ici et là !
_ Tu y tiens vraiment à ce contrat ?
_ Bien sûr, autant que toi sans doute !
_ Que ferais-tu pour que je le signe ?
_ Comment ça ?
_ Serais-tu prêt à me rendre un service ?
_ Tout ce que tu veux ! J'adore faire des affaires avec toi. Je pourrai vendre mon âme au Diable ou tuer qui tu veux si ça peut te faire plaisir »

Il rit de bon coeur à sa propre blague; puis peu à peu son sourire s'estompa quand il me vit reboucher mon stylo et repousser son contrat.

« Et bien dans ce cas... fais moi plaisir ! »
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MessageSujet: Re: Millionnaire de rien   Millionnaire de rien Icon_minitimeJeu 13 Nov - 22:24

Quel histoire ! Le texte est trop prenant c'est super =D !
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