Voici une réédition des premiers chapitres des mondes reliés Heldrann et Nardheln. Excusez les fautes je tape vite
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Chapitre 1
Cela faisait plusieurs jours qu'il pleuvait sur Samariis, mais malgré la pluie battante martelant ses flancs la cité était toujours aussi majestueuse. Les tours blanches de l'académie des puissances se dressaient fièrement vers le ciel, prenant pied dans la dixième enceinte de la cité. La ville était la plus grande de tout Heldrann, elle était divisée en dix enceintes successives, dans les plus proches se trouvaient quelques fermes et leurs champs, appartenant à de riches propriétaires pouvant se payer le luxe de protéger leurs récoltes, leurs bêtes et leurs champs avec les murs de la cité en cas de troubles.
Les murs étaient eux même représentatifs de la cité. Ils mesuraient plus de trois mètres de large sur chaque enceinte. Des tourelles défensives s'appuyaient sur la muraille tout les cent mètres et des torches éclairaient les créneaux tout les dix mètres.
Ce fut a la lueur de ces lumières crépitantes et dansantes dans la nuit que les gardes situés à la porte est virent arriver un cavalier. Le cheval de l'homme approchant, marchait au pas, tranquillement. Les cheveux du cavalier étaient longs et noirs, la pluie les avait collé aux épaules de l'homme. Le cheval continuait a avancer à peine visible dans la nuit à cause de sa robe noire. Le visage de l'étranger était fermé, ses angles étaient rudes et ses yeux semblaient marqués par l'expérience.
Les gardes furent quelques peu décontenancés de voir ce cavalier seul en dehors d'une ville à cette heure, il était minuit passé. Lorsque les hommes virent les reflets argentés sur la robe de la jument ils comprirent tout de suite d'où elle venait... Les chevaux de chariaviria, disait-on, avaient été croisés, il y a de cela plusieurs générations, avec des licornes, c'est ainsi que sont expliqués les reflets argentés visibles sur les robes de ces chevaux.
Une fois que les gardes eurent réussi à détacher leurs regards de la jument ils se rendirent compte que le cavalier était à seulement cinq mètres d'eux, le sergent se décida alors à donner l'ordre aux cavaliers de s'arrêter, ce qu'il fit à trois mètres du groupe de gardes. Le sergent reprit la parole, demandant a l'étranger ce qu'il venait faire à Samariis. Comme l'étranger ne répondit pas le sergent sortit son épée et lui dit d'un ton sec que les portes ne s'ouvriraient pas avant le lever du soleil.
L'étranger sourit, Samariis lui avait manqué, mais pas la stupidité de ses soldats. Il savait comment passer aisément ces porte. Il rejeta sa cape en arrière et dégaina une lourde épée, puis il fit avancer sa jument vers le sergent. Celui ci tremblait comme un beau diable sous sa cote de mailles. Subitement il fit une chose stupide, il balança maladroitement son épée vers le buste de l'étranger qui dévia sans difficulté cette attaque. Les gardes dressèrent alors leurs piques devant le cavalier qui s'arrêta a quelques centimètres des pointes. Alors les yeux du sergent devinrent marron et un pilier de roche sortit du sol afin de désarçonner le guerrier aux cheveux noirs, mais ses yeux devinrent blanc et le pilier tomba au sol, coupé en deux. L'étranger tourna alors la tête vers le sergent et l'épée de ce dernier s'envola de ses mains pour aller se planter plus loin. Le cavalier fit alors pivoter son épée et la tendit, garde en avant, au sergent qui se retrouva avec l'insigne des vogueurs sous le nez. Le gradé poussa alors un petit cri stressé et inclina la tête, ne pas respecter un vogueur pouvait s'avérer être la dernière chose que l'on fait.
-Seigneur vogueur, personne ne m'avait annoncé votre venue sinon je ne me serais jamais permis...
-Suffit sergent ! tonna le guerrier. Vous savez comme moi que le destin d'un vogueur lui est dicté par les quêtes qu'il suit. Maintenant, vous les ouvrez ces portes ou vous préférez passer les six prochaines heures en ma compagnie, jusqu'au lever du soleil ?
Le sergent se dépêcha alors d'ordonner à ses hommes d'ouvrir les portes, leur faible niveau en magie leur permettait de les ouvrir en unissant leurs pouvoirs. Les yeux de chaque homme virèrent au marron et les deux grands battants de pierre s'ouvrirent. Le cavalier s'engouffra alors à l'intérieur de la première enceinte, quelques secondes après être passé il entendit le fracas des portes qui se refermaient.
Le cavalier traversa les deux enceintes fermières de la ville aisément, les portes intérieures n'étant pas fermées juste pour la nuit. Cela faisait plusieurs années qu'il n'était pas revenu à Samariis. Arrivé a la quatrième porte le chemin en terre battue se transforma en route de pierre, les quartiers habitables de la cité commençant à partir de cette enceinte.
A partir de là, la cavalier passa sous quatre autres portes en n'ayant que le bruit des sabots de sa jument et le crépitement des gouttes d'eau touchant les torches. Cependant avant qu'il ne passe la neuvième enceinte, un bruit sourd se fit entendre à sa droite, le guerrier porta instinctivement la main à la poignée de son épée, mais il se rassura en voyant un semi-géant jeter un élève de l'académie des puissances à la rue, apparemment l'étudiant avait trop bu et le patron de la taverne avait préféré demander à son videur de le mettre a la porte, ce que apparemment le semi-géant avait fait sans y mettre les formes. Ce fut a partir de ce moment que le cavalier rejoignit la taverne des vogueurs en se rappelant de ses propres années a l'académie des puissances.
La taverne se trouvait le long de l'avenue menant a la porte Est. Il avait été construit entièrement en pierre blanches, ce qui le faisait ressortir des autres bâtiments administratifs et militaires, fais en pierre grise ou noire. Souvent le guerrier avait vu le regard envieux des gradés passant devant la taverne en allant à des réunions ou des cours stratégiques. L'étranger ne put alors s'empêcher de sourire en pensant qu'il s'agissait du même regard qu'affichaient les soldats en voyant les baraquements en pierre de leurs gradés, alors qu'eux même dormaient et vivaient dans des bâtiments en bois dans la quatrième enceinte.
L'insigne des vogueurs était rafalé au dessus de la porte mais malgré cela le blason représentant deux épées croisées au dessus d'un bouclier gardait son charme et sa puissance. Le bâtiment était entouré de hauts murs de pierre blanche, au sud un grand portail de bois permettait d'entrer dans la cour du bâtiment, tout en empêchant aux passants de voir ce qui s'y passait. Le guerrier arrêta sa monture devant le portail, posa pied a terre et donna trois grands coups sur le battant. Quelques minutes plus tard un judas s'ouvrit dans la porte laissant voir un regard endormis qui se transforma en regard surpris lorsque son propriétaire reconnut qui avait frappé a cette heure. Le judas se referma précipitamment et le guerrier entendit les trois verrous de la porte s'ouvrir, puis le battant pivota laissant paraitre un homme assez grand et bedonnant. Soudain son visage rond s'éclaira d'un grand sourire et il dit d'une voix tonnante :
-Il n'y en a bien qu'un seul pour venir défoncer ma porte à une heure pareille ! C'est ce satané Laol !
-Que veux tu mon cher Gromurf ? Je ne vais pas changer du jour au lendemain.
-Chez toi le passage des jours se fait en années non ? Dit le tavernier en faisant référence a ces années que Laol avait passé loin de Samariis. Aller rentre donc avec ta Iuta, le temps ne se dégagera pas avant demain et tu risques de rouiller avec ta cote de mailles trempée.
Laol fit rentrer Iuta à la bride tandis qu'un palefrenier sortait du bâtiment avec l'air endormis, Laol regarda sa jument qui piaffa et tendit les rênes au jeune homme tout en lui disant :
-Fais attention à tes pieds mon gars, elle est joueuse depuis sa naissance.
Le palefrenier acquiesça et se dirigeât vers l'écurie d'un pas lourd tout en menant iuta a la bride. Laol se retourna vers le tavernier :
-Gromurf, je suis le premier ou les autres sont arrivés ?
-Otomo est arrivé il y à deux jours accompagné de Maok, Diros est arrivé dans la journée d'hier, et Ganon doit arriver aujourd'hui ou demain, il avait quelques affaires a régler avant de venir.
-Merci a toi mon ami. Ma chambre de jeune vogueur est prête pour le vieux vogueur que je suis ?
-Si tu es vieux je me demande ce que je suis. Mais sinon oui ta chambre est prête, je n'y ai pas touché elle est toujours au même endroit. Aile sud dernier étage sous les toits.
Après avoir remercié le tavernier Laol se dirigea vers le corps principal de la taverne, en passant à coté des écuries il entendit un cri de douleur suivit d'une flopée de jurons, apparemment le jeune endormis n'avait pas écouté les conseils de Laol.
Le vogueur entra alors dans la taverne, vide à cette heure. Elle était impeccablement nettoyée, comme d'habitude, une dizaine de tables de toutes tailles étaient présentes dans la salle principale, une dizaine de box était appuyés sur le mur nord. A l'Est une terrasse donnait sur un jardin propice au repos et au calme, mais aussi a l'entrainement et à l'étude. Lorsque Laol passa à coté du comptoir, toujours aussi bien ciré, ses yeux devinrent blanc et un trousseau de clés s'envolèrent de derrière le comptoir pour lui atterrir dans la paume de sa main tendue. Le guerrier monta alors l'escalier et une fois quatre étages plus haut il passa devant quatre portes avant d'arriver a la sienne qui était la dernière et qui faisait face au couloir. Laol ouvrit la porte, entra et la referma grâce a un faible vent, puis il jeta les clés sur la table, dégrafa sa cape et la posa sur une chaise. Ensuite il ôta sa cotte de mailles et la déposa sur un mannequin déposé a cet effet. Il ôta son ceinturon l'attacha au pied du lit puis il ôta ses bottes et enfin se glissa dans les couvertures.