TROPHEE VERLAINE

Citation :

Moi, XXXX(nom du challenger)
Je défie XXXXX (nom du champion).
Le trophée VERLAINE doit me revenir.

Je le défie d'écrire une poésie sur le thème XXXX
Il aura pour contrainte : XXXX
Nos textes devront être remis à l'arbitre avant XXXX(date)
S'il refuse mon défi, je deviendrai détenteur du trophée!!

Citation :

Il vous suffit d'indiquer dans votre réponse à quel texte va votre préférence.

Vous pouvez bien entendu développer votre vote et l'accompagner d'un commentaire pour mettre en valeur les qualités et défauts du texte au niveau stylistique, lexique, orthographique ou en fonction de son originalité, son respect des contraintes et du thème demandés.

Citation :

Consécration.

Souviens toi des temps passés,
Où les faiseurs de mots, montrant leurs ergots,
Désiraient à tout prix être nos égaux,
Sans cesser de rêvasser.
Ne faisant que ressasser
Les mêmes inepties flatteuses d'ego,
Ils n'avançaient jamais qu'à pas d'escargot
Sans pouvoir se surpasser.

Souviens toi d'avant les Roses,
Lorsque la poésie, cet art malmené,
Se devait de céder face aux forcenés,
Voulant la voir en nécrose ;
Tu sais, ces faiseurs de prose
Contentés par quelques rimes égrenées,
S'interdisant ainsi de trop se surmener
Par crainte d'une névrose.

Vous donnerez-vous la peine,
En écrivant vos vers, d'écouter les Muses ?
Ralliez les Elus que la prose amuse ;
Laissez les rimes vilaines
A toutes les passions veines ;
Interdisez séant qu'elles vous abusent ;
Ne suivez pas plus loin des règles confuses,
Ennemies serties de chaînes.

Te souviens-tu de demain,
Poète élu des dieux, homme fait prophète,
Où notre Poésie deviendra parfaite,
Ayant trouvé le chemin ?
Seul un très vieux parchemin,
Ecrit par les Elus, signe la défaite
De ceux qui se fiaient aux idées surfaites,
Et non à leur propre main.

Te souviens-tu du futur ?
Quand le meilleur sera, en exclamations,
Si bien récompensé de sa progression,
De sa belle écriture.
Mais la littérature
Ne se limite pas à ces ovations ;
On désire surtout donner l'émotion,
Non étaler sa culture.

Citation :

Il y avait une belle félicité
En Ter Aelis, ces terres ainsi nommées
Quand éclata soudain un violent orage
Attirant l’attention du petit Nuage.

Il avance alors au clair de sa plume
Avec clairvoyance, défiant  la  brume
Il vole, cherche et tel un rapace
Il le vise, le traque et le chasse.

Il fut saisi par la terrible tentation
De s’emparer du trophée avec permission.
Obtenir alors le superbe Verlaine
Devint une mission sans aucune gêne.

Félicitation, Cloud. Déjà de m'avoir défié, et ensuite d'avoir fait un truc pas trop trop mal.

Je m'excuse pour la médiocre qualité de mon texte. Je n'avais pas vraiment d'inspiration, et j'ai décidé de baser tout sur la technique. Donc forcément ca donne un truc pas génial.

Juste une précision à ceux qui ne le savaient pas, et à qui je ne l'aurais pas dit :

Les vers sont (très) réguliers, contrairement aux apparences. Ils font tous soit 7 soit 11 pieds. Pourquoi ? Car nous parlons bien du trophée Verlaine. Ainsi, j'ai décidé d'utiliser les vers préférés de ce Monsieur.

Ensuite, reconnaître quelqu'un n'est pas si dur que ça, si on le connait bien ou si on a l'habitude de le lire.

Pour finir, certains se seront demandé quel était le rapport entre le thème et mon poème... Et bien c'est juste la volonté d'être le meilleur. (trophée=concours=meilleur)

Bref, merci aux votants, merci à Cloud, et merci à celui qui va me défier ensuite.

Chikoun avait écrit le mot Verlaine, le bougre !!! Cherchez le bien !!

Citation :

Vous donnerez-vous la peine,
En écrivant vos vers, d'écouter les Muses ?
Ralliez les Elus que la prose amuse ;
Laissez les rimes vilaines
A toutes les passions veines ;
Interdisez séant qu'elles vous abusent ;
Ne suivez pas plus loin des règles confuses,
Ennemies serties de chaînes.

J'ai écrit huit lettres qui formaient malencontreusement, si on les assemblaient dans un sens qui n'est pas un sens de lecture normal pour la littérature occidentale, le mot Verlaine. On peut donc en conclure que je n'ai pas écrit ce mot =°


Tssss quelle peste

Citation :

Ce sont d’étranges lambeaux de nuits incomprises
Des vestiges de rêves froissés, des ruines sans âme
Onde sans rivage où dans les heures seules se brisent
Les fragrances obscures de nuages en flamme

Ma mémoire y plonge souvent, seule et belle
Au fond de ces espaces infusés d’Astres morts
Ainsi qu’un incertain champ d’Arcs-en-ciel
Brisés au vent et qui crachent encore

Tous les délires fiévreux des Soirs figés
Les Rires des damnés et les Hurlements tristes
Des cœurs qu’un Temps vague a soufflés
Jet de tâches lumineuses en bout de piste

-Et si j’oublie, et si je perds ces Visions violées
D’Anges suppliciés au creux des Etoiles
Si rien ne reste sous mes paupières chargées
Sinon des barques sans rames ni voiles

Laisse-moi croire, Ô Muse, dans mon Ennui
Que je retrouverai au fond de tes yeux affligés
Toutes les Quintessences de mes Oublis
Toute l’Ivresse et tout l’or de nos Éternités

Citation :

La Rose du Cygne.

Claire et limpide, douce ou rapide, Elle s'écoule,
Rivière infinie de la Vallée des Lunes,
Source de toute vie sous le Soleil des Dunes,
Elle rit de la Nuit, tel le Temps qui se saoule.

Pétales clairsemés que disperse le Vent,
Symbole merveilleux des peines et des joies,
La Rose gît, souffle et s'écrie, aux bords du Temps,
Entre Ciel, Terre et Eau, cette Dame se noie.

Du Fleuve souverain, le Cygne s'en empare,
Tissant de son plumage un des plus beaux Hommages,
Ses lèvres embrassant les charmes de l'Image ;
Monarque Blanc sur l'Eau, la Rose qui le pare.

Dans un ultime Elan, une Envolée finale,
Le Maître du Courant devient Seigneur des Cieux.
Se laissant transporter par la brise hivernale,
Il se met à chanter pour le plaisir des yeux.

Enfin fini.


Beau combat, hein mon Frère ?

Félicitation.



Merci à vous, votant.

Merci à Lay² et à The Pianist, pour leur illustration.

Félicitations aux deux.

Chikoun, je t'ai envoyé un commentaire approfondi sur le rapport que j'ai eu à ton texte: une forme agréable mais un fond qui pêche, le tout étant cependant encourageant.



Quant à Sanz, tu le sais aussi. Je trouve ça génial et, en dépit des critiques négatives que tu aurais pu recevoir dans le passé et que tu recevras comme tout le monde dans le futur, je t'invite vraiment à te lancer corps et âmes dans cette voie.

Brava et merci!

Citation :

Dialogue


-Prend  une chaise
N’en déplaise
Aux Vivants
Les morts prennent leur temps

-Que me dis-tu encore ?
Est-ce que tous les morts
Vont tenir débat longtemps
Sur Moi le Vivant ?

Tu saignes et je sens bien
Que ce sang là est le mien
Tu as les plaies et la douleur
J’ai les sons et les couleurs

-C’est moi  qui rêve, c’est toi qui vit.
Au moment ses hasards funèbres
C’est moi dans ce lit
Et toi au fond des Ténèbres.  

-Je compte les syllabes, je crie
Même nom et même Patrie
Je suis debout, tu es couché
Le rêve à tes lèvres séchées

C’est le Hasard entre nous
Toi le sage, moi le fou
Tout continue et je pleure
Pour ton Silence, pour ma peur

- Quelle larme pour un mort
L’un tremble du fond de sa cage
L’autre, immobile, s’endort
A chacun son ouvrage

Nous étions deux, tu es seul
Le Soir a rougi dans mon cœur
Pour l’un le linceul
Pour l’autre, la Douleur.

Citation :

Dans ce monde sans étoile ni toile ni toi
Je suis sous le ciel
Caché quelque part au détour
De ce choeur désuni
Travail
Famille
Patrie

Famille, famille et famille.
Est-ce là le relent du temps,
Que je ne vécus
Celui du cul
Et encore
Pour toi, puis
Moi.

Les recherches,
Les pensées sans matière
Les toi qui soufflent dans les nuits
Quand sur une page
Une image
Je vois en un lieu
Sans cadre
Sans âge
Ni moi.

Avançons tout de même.
Quelle distance pour une lettre de toi à moi
Combien de maitres ?
T'apprendront ma présence.
Combien de vides
Combleront ton absence,
Si ici,
Je ne pleurs
Pas
Sur.

Citation :

La planche


Le soleil en se levant inondait de ses lueurs pâles la vie délicate du petit jardin. Chatouillés par ses rayons, quelques brins d’herbe mouillés haussaient timidement leur tête végétale, un chêne au tronc noueux que colorait l’aube déployait - superbe - ses branches vigoureuses tandis que les tulipes, en formation serrée, se doraient l’étamine sous un ciel melliflu. Enfin, tout n’aurait été qu’ordre et beauté dans le petit jardin, s’il n’y avait eu la planche.

A demi ensevelie dans un coin sombre, la planche attendait. Les visiteurs ne manquaient de louer le propriétaire sur le soin qu’il prenait à l’entretien des bégonias, à la taille des arbustes, à la vie simple et rangée des géraniums. On lui reconnaissait la main verte et l’oeil sûr pour juger de l’exacte symétrie des plantations. Et cependant, il n’était pas rare que leurs regards se perdent un instant vers le coin le plus sombre du jardin, avec une fixité étonnante. En proie à un malaise qui ne durait que quelques secondes, confusément, ils devinaient quelque chose qu’ils ne pouvaient voir, avec l’attention d’un homme qui aurait oublié ce qu’il cherche. Le propriétaire  ne semblait pas remarquer ce manège, ce qui ne l’empêchait, chaque matin, de rajouter une pelletée de terre sur la planche, par habitude. Cet automatisme remontait à si loin dans sa mémoire, qu’il ne pouvait avec la meilleure volonté du monde se rappeler du jour où, pour la première fois, il s’était retrouvé confronté à la planche. Elle avait toujours été là, enfin, il lui semblait: ce n’est pas comme si les planches pouvaient voyager d’elles mêmes. Il supposait donc que sa venue remontait à des temps anciens, peut-être avait-elle servi à quelque travail de rénovation avant qu’il n’emménage, peut-être l’avait-on oubliée, comme cela arrive couramment. C’est vraisemblable. Plus il y pensait, et plus l’affaire lui semblait mystérieuse. Il se faisait un jeu, tous les midis, d’élaborer de nouvelles hypothèses, et ne sortait de tables satisfait, qu’après avoir bien pesé le pour et le contre. Il y réfléchissait avec tout le soin et l’application dont il était capable, c’est-à-dire faiblement,  à l’heure de la digestion. C’est vraisemblable, répétait-il, sans grande conviction. Souvent il était ébloui devant l’immensité de la tache qu’il s’était proposé d’accomplir, mais il lui arrivait aussi de se demander si la planche existait vraiment, s’il n’avait pas fini par l’inventer, en un mot, il se demandait si la planche était un piège. Il croyait alors ouvrir grands les yeux pour la première fois - cela se produisait tous les matins, à heure fixe, juste avant que le soleil ne se lève. Il prenait sa pelle, et dans le noir il retrouvait facilement l’endroit où gisait la planche, à moitié enterrée, là où il l’avait laissée la veille. Il versait un peu de terre avec une délicatesse extrême, comme on inhume un vieil ami, mais jamais plus d’une pelletée. D’ailleurs il savait que le vent la découvrirait avant la fin du jour. Bizarrement, cette idée avait quelque chose de rassurant...

Hier, en musardant entre les mots, au détour d’une consonance verbale et d’une tentative de correction, je me suis retrouvé dans le jardin. Je constate que la planche n’est pas au même endroit que dans mon récit et que le propriétaire me regarde. Comme je n’ai pas encore écrit ce qu’il doit faire, il reste là, perplexe, indécis. Soutenant du regard et la planche et mon livre. Une curieuse sensation exsude entre les lignes. J’ai beau tenter de supprimer la planche de mon récit, l’idée de la planche me toise goguenarde. Elle s’insinue  dans l’herbe jaunie, glisse entre les branches mortes, contourne les mots, s’extirpe de la syntaxe, bouscule le raisonnement, brise la cohérence, pour s’imposer enfin victorieuse, souveraine, insolente; Elle, l’ ”idée”, l’unique réalité.

Citation :

Ses pieds lèchent la planche vibrant sur le bois glissant au contact des chausses blanches la planche grince sa joie ployant sous le poids du fou dansant jours et nuits l'enchanteur s'élance dans un bal infernal frappant la planche vibrant en harmonie son éternelle compagne projette hors de lui ses gémissements exquis sa folie créatrice s'enflamme dans un frôlement indécent embrassant son amant

Danse.

Citation :

Sans façon, sans manière, les mots seront jetés les uns à la suite des autres
dans un ordre fulminant.
Précipités vers le bas par une main fébrile
comme exsudés des choses, sortis de nulle part,
ils se déverseront sur le monde pareils à une nuée de mouches ;
ils se poseront partout, laisseront partout traîner leurs pattes innombrables.
Avant que l'on n'y prenne garde, leurs yeux infinies auront englouti tout l'espace,
et ce ne seront plus quatre murs pour préserver l'intimité de sa chambre,
ce ne seront plus deux corps que l'on hésite à étreindre,
ce seront quatre mots pour nous enfermer, et deux autres pour nous défendre de toucher.

Ils s'immisceront partout, l'on n'osera plus ouvrir la bouche
sans que l'insecte pugnace ne fasse vibrer, victorieux,
les prémices écœurants d'une consonance verbale ;
et plus sucrés qu'un message chuchoté au creux de l'oreille,
plus féroces, plus carrés que le soupir de ce cul fatigué qui s'avachit sur son siège,
plus tordus qu'un mot froissé, plus avisés que toutes nos bonnes intentions,
plus subtils qu'une pensée et plus rares qu'une femme qui pense,
plus serrés, plus difficiles, plus machinés qu'un pénis bizarrement dressé au faîte du sépulcre amoureux,
plus dociles, plus veloutés, plus faux que le sourire réprimé de celui qui dit "non",
ils auront enfin réussi à tout dire.

La création elle-même tremblera bientôt devant le bourdonnement énorme
des ailes qui frottent contre des ailes
et feront peser sur chaque chose l'ombre stupide d'une question.

Citation :

L'ESPRIT TROIS FOIS PONCTUE...

Ou l'homme qui avait le don de changer ces points en mots




I : rencontre incongrue

Il était plus tôt que prévu et le coq dormait encore.
Vous demeurez sans réflexion aucune.
Soudain,
Une espèce d'être au moment inattendu vous apostrophe
Vous ne l'avez jamais vu, mais cette chose vous semble familière ;
- Le Singulier est toujours remarquable d'un regard.

Il vous pointe du doigt, ô esprits trois fois ponctués et interrogateurs,
droit sur vous ;
vous vous retournez par crainte d'une méprise,
mais non
tourniquez tant que vous voudrez,
il s'agit bien de vous
- ce doigt en forme de point d'interrogation !

Le Singulier vous adresse une parole,
ô singulier au doigt tordu - comme une mère,
il vous conte une histoire sans queue ni tête
(Une histoire gastrique en somme,
- ayez la digestion solide !)

II : l'homme parle

"L'art est une fantaisie distinguée :
à la fois inutile et importante,
reconnaissable au premier coup d'œil par sa démarche et la grâce de femmes ou d'hommes
auxquels on aurait surestimés la profondeur
- mais existante !
ou au contraire, qu'on aurait rejeté d'une parole:
"Ça ne veut rien dire ! Ça ne ressemble à rien !".

Sa place est chez l'ivresse et la misère des hommes et des femmes :
ivrognes et dépressifs !

Pendant ce temps,
l'artiste, en retard dans ce monde puisqu'il prenait son temps,
est convié à nous fournir la musique et l'ivresse aux fêtes,
de stimuler les invités contre l'oubli et le temps.
De même pour les deuils,
d'une voix amicale et chaleureuse,
ils nous remontent le moral contre ces chers cadavres des bouteilles de vin
vides.

Puis, par une générosité hors du commun,
ils nous offrent toutes ces bouteilles festives et ces marionnettes
que l'on confond avec nos maris et nos femmes.

Seuls les esprits trois fois ponctué et interrogateurs ont le coeur assez solide
pour danser avec ces pantins
et déverser sans vergogne ce vin coûteux dans le fleuve éloquent du discours.

Ô esprits trois fois ponctués et interrogateurs,
vous remettez l'art, ce Pinocchio menteur, à sa place :
dans les cuisines pourvues d'eau fraîche et de gourmandises,
dans les cuisines de manière ostensible pour la mémoire,
comme un pense-bête sur le frigo :
un pense-beau !

Mais trêve d'amphigouri morveux et coulant,
de poudre de perlimpinpin,
ou d'embonpoint gâté.

Je suis pas venu vous ennuyer,
je suis venu vous demander quelque chose. (l'homme transpirait des yeux)
Frappez, enfoncez, étranglez, immolez... qu'importe ! mais tuez moi...
(puis se tenait nerveusement le front).
Crevez-moi, crevez mon malin coeur d'un coup de lame :
et surtout, cessez poète de me ranimer par vos coups de plume...
Laissez mes amours avec les vers sous la lame...  
Chassez le Singulier comme on chasserait le sanglier... ! Pour lui crever le coeur... le mien de coeur... !  

III : ce que l'autre fait

Sitôt qu'il eût fini de parler, l'Autre s'approcha tranquillement, et resta près de lui.
Si près, si proche, que leurs haleines se mêlèrent,
comme de l'encre et de l'eau.
Le soleil blond faisait reluire l'arme blanche
que tenait cette homme à qui on demandait une exécution.
Son poing frémissait comme le coeur d'un amoureux.
Il trancha d'un coup décisif en direction du Singulier.
Des cordes tombèrent et formèrent au sol des petits serpents timides.
Le Singulier avait des liens aux poignets,
ou pour mieux dire,
il en avait eus.
L'homme l'invita à se délasser l'humeur avec une bouteille de vin.
Ils se regardèrent comme deux frères,
ils s'enlacèrent comme deux frères.
Le Singulier n'étant pas habitué à tant d'amour
et de fraternité,
serra beaucoup trop fort son ami.
L'étreinte terminée,
il ne voyait que du violet et du bleu...

et son corps tombait comme une marionnette.

C'est nul d'être aussi bon...

Et ennuyeux non ? =°

Joli double sens : c'est ennuyeux d'être aussi bon ou c'est nul d'être aussi ennuyeux. Ca m'en rappelle un autre, plus terrible peut-être, tiré de la Divine Comédie de Dante. Un homme est enfermé avec ses enfants. Il ne reçoit ni eau ni nourriture. Rapidement, la seule chance de s'en sortir apparaît comme évidente à nos prisonniers, ils devront se dévorer les uns les autres. Les enfants s'adressent alors à leur père en pleurant et lui disent : tu nous as donné le jour, à toi de le reprendre, mange nous. Le narrateur interrompt ici son récit et conclut par cette phrase : "Et ce que la douleur ne put, la faim le put". Que signifie cette phrase ? Si la douleur et la torture n'ont pas eu raison des personnages, la faim les a emporté ? Ou bien plutôt : la douleur n'a pas réussi à convaincre le père de tuer ses propres enfants, mais la faim, si ? L'on ne peut trancher absolument en disant s'il les a mangé ou non, et cette incertitude est un raffinement de cruauté.

Ouuh, nice En voilà un très joli sujet de duel. Enfin c'est venir défier Goldmund sur son propre terrain, depuis le temps que je le vois citer ce livre comme sa bible.

Au moins est-ce instructif... Quant à Goldmund, il a de nouveau à faire face à un joli défi. Point de repos pour les braves. ^^

J'aurai dû t'imposer les vers... Je m'incline, mon cher Goldmund.

Questo a écrit:

J'aurai dû t'imposer les vers... Je m'incline, mon cher Goldmund.

On est pas non plus forcé de proposer à quelqu'un l'enterrement direct, après un défi.

La crémation existe aussi.

Vous saviez qu'au Moyen Age, la prose était l'écriture noble par excellence ? C'était en prose qu'étaient rédigées les vies de saints, en prose encore toute production relative aux saintes écritures. Les premiers romans se sont écrits en vers précisément parce qu'ils n'étaient pas jugés dignes de supporter la prose. Depuis longtemps déjà les mentalités ont changé, nous faisons exactement l'inverse maintenant : quelle plaie...

Goldmund a écrit:

Vous saviez qu'au Moyen Age, la prose était l'écriture noble par excellence ? C'était en prose qu'étaient rédigées les vies de saints, en prose encore toute production relative aux saintes écritures. Les premiers romans se sont écrits en vers précisément parce qu'ils n'étaient pas jugés dignes de supporter la prose. Depuis longtemps déjà les mentalités ont changé, nous faisons exactement l'inverse maintenant : quelle plaie...

Ah oui ? Quoi qu'il en soit, Les cantilènes de Sainte Eulalie (881) et la vie de Saint Alexis (1050)sont en vers.

Moi, je suis pas à l'aise avec ma prose...

C'est assez ambigu : je trouve que rien ne surpasse un beau vers, mais je préfère la prose. Les recueils de poésie sont souvent chiants quand on les lit d'une traite.

Citation :

J'Electre la beauté flamboyante d'une phrase
Découpée sur la nuque de ma mère
Ce corps impavide et déjà un peu froid
C'est à moi de l'énumérer
(deux points)

Violence d'une tête tranchée
Profusion de mon sentiment débordant de sa gorge pointue
Deux bras deux jambes
Plaisir aiguisé dans le ressassement épuisé dans le mouvement
Violence d'une tête tranchée
Euphorie souriante des vers enchâssés
Angoisse souriante des mots infranchissables
Taquinisme souriant d'une grossière arnaque
Violence d'une tête tranchée
(Clythe, pourquoi tout ce rouge, tout le temps ?)

J'aporie la pensée j'euphémisme je silence
J'Electre la beauté flamboyante d'une phrase
Découpée sur la nuque de ma mère

Citation :

Éclats

C'est au creux du spoiler qu'il repose. Ouvrez-le

Spoiler:

Juste un là
Lové en mon sein
Un surprenant frisson
Écho de mon présent

Larmes mêlées de sourires
Mélodieuses perles brodées sur ma mémoire
Fredonnant
La trame de ma Vie

D'instinct en instant
Simplicités troublantes
Gouttes de conscience
En mon âme enchâssées

Félicité