TROPHEE VERLAINE

Et ennuyeux non ? =°

Joli double sens : c'est ennuyeux d'être aussi bon ou c'est nul d'être aussi ennuyeux. Ca m'en rappelle un autre, plus terrible peut-être, tiré de la Divine Comédie de Dante. Un homme est enfermé avec ses enfants. Il ne reçoit ni eau ni nourriture. Rapidement, la seule chance de s'en sortir apparaît comme évidente à nos prisonniers, ils devront se dévorer les uns les autres. Les enfants s'adressent alors à leur père en pleurant et lui disent : tu nous as donné le jour, à toi de le reprendre, mange nous. Le narrateur interrompt ici son récit et conclut par cette phrase : "Et ce que la douleur ne put, la faim le put". Que signifie cette phrase ? Si la douleur et la torture n'ont pas eu raison des personnages, la faim les a emporté ? Ou bien plutôt : la douleur n'a pas réussi à convaincre le père de tuer ses propres enfants, mais la faim, si ? L'on ne peut trancher absolument en disant s'il les a mangé ou non, et cette incertitude est un raffinement de cruauté.

Invité

Ouuh, nice Heureux

En voilà un très joli sujet de duel. Enfin c'est venir défier Goldmund sur son propre terrain, depuis le temps que je le vois citer ce livre comme sa bible.

Au moins est-ce instructif... Quant à Goldmund, il a de nouveau à faire face à un joli défi. Point de repos pour les braves. ^^

J'aurai dû t'imposer les vers... Je m'incline, mon cher Goldmund.

Questo a écrit:: J'aurai dû t'imposer les vers... Je m'incline, mon cher Goldmund.

On est pas non plus forcé de proposer à quelqu'un l'enterrement direct, après un défi.

La crémation existe aussi.

Vous saviez qu'au Moyen Age, la prose était l'écriture noble par excellence ? C'était en prose qu'étaient rédigées les vies de saints, en prose encore toute production relative aux saintes écritures. Les premiers romans se sont écrits en vers précisément parce qu'ils n'étaient pas jugés dignes de supporter la prose. Depuis longtemps déjà les mentalités ont changé, nous faisons exactement l'inverse maintenant : quelle plaie...

Goldmund a écrit:: Vous saviez qu'au Moyen Age, la prose était l'écriture noble par excellence ? C'était en prose qu'étaient rédigées les vies de saints, en prose encore toute production relative aux saintes écritures. Les premiers romans se sont écrits en vers précisément parce qu'ils n'étaient pas jugés dignes de supporter la prose. Depuis longtemps déjà les mentalités ont changé, nous faisons exactement l'inverse maintenant : quelle plaie...

Ah oui ? Quoi qu'il en soit, Les cantilènes de Sainte Eulalie (881) et la vie de Saint Alexis (1050)sont en vers.

Moi, je suis pas à l'aise avec ma prose...

C'est assez ambigu : je trouve que rien ne surpasse un beau vers, mais je préfère la prose. Les recueils de poésie sont souvent chiants quand on les lit d'une traite.

Cordelia Melicerte, fille du vent et de l’avenir défie Goldmund, bouche dorée
pour s’emparer du trophée Verlaine

Ils devaient écrire une poésie sur le thème du bonheur.
Afin de jouer un peu, le texte ne devait comprendre aucun verbe conjugué : seuls l'infinitif, le participe présent et le participe passé étaient tolérés !

C'est encore Goldmund qui remporte brillamment le duel ! Le cerveau sans corps a donc supplanté le corps sensuel de Cordelia...

TROPHEE VERLAINE - Page 2 49-27

Goldmund remporte le duel avec la note de 7,5/10 sur le texte n°2

Citation :: J'Electre la beauté flamboyante d'une phrase
Découpée sur la nuque de ma mère
Ce corps impavide et déjà un peu froid
C'est à moi de l'énumérer
(deux points)

Violence d'une tête tranchée
Profusion de mon sentiment débordant de sa gorge pointue
Deux bras deux jambes
Plaisir aiguisé dans le ressassement épuisé dans le mouvement
Violence d'une tête tranchée
Euphorie souriante des vers enchâssés
Angoisse souriante des mots infranchissables
Taquinisme souriant d'une grossière arnaque
Violence d'une tête tranchée
(Clythe, pourquoi tout ce rouge, tout le temps ?)

J'aporie la pensée j'euphémisme je silence
J'Electre la beauté flamboyante d'une phrase
Découpée sur la nuque de ma mère

Cordelia s'est defendue avec la note de 6,5/10 et le texte n°1

Citation :

Éclats

C'est au creux du spoiler qu'il repose. Ouvrez-le

Spoiler:

Juste un là
Lové en mon sein
Un surprenant frisson
Écho de mon présent

Larmes mêlées de sourires
Mélodieuses perles brodées sur ma mémoire
Fredonnant
La trame de ma Vie

D'instinct en instant
Simplicités troublantes
Gouttes de conscience
En mon âme enchâssées

Félicité

Qui osera, à présent, se lancer à corps perdu sur la tête repue ?

Bravo à toi, Goldmund ! TROPHEE VERLAINE - Page 2 199849

Comme Goldmund avait abandonné le trophée Verlaine, Cordelia Melicerte l'a recueilli quand celui-ci a été jeté à la foule.

Aujourd'hui, elle l'a remis en jeu et Phlaurian, en grand téméraire, est venu la défier haut et court.

Ils ont écrit une poésie dont le thème est celui-ci :

- l'homme reste seul, il savait que ça finirait comme cela, l'inspiration n'est rien sans lui. Il parlera d'absence, du gouffre béant de l'existence quand on perd un petit rien minuscule, un de ces petits rien, de ces petits rien dont on ne saisit l'importance qu'après leur disparition.

Il en parlera avec des vers à-peu-près libre, impairs se retrouvant parfois, moui... ce doit être cela dont il a envie, en bannissant les rimes en fins de vers... quelque chose de manquant devra se retrouver pourtant, tandis que quelque chose d'évident manquera.

Cordelia Melicerte a gagné le duel avec le texte N°2 pour lequel elle a reçu la note de 7,6/10

Citation :: Ses lèvres à la fenêtre
Ses si sensuelles
Lèvres sang
Ont laissé
Laissent

Peut-être une fumée sèche.

Peut-être n'est-ce que (..)

Mes pensées sous la fenêtre.

Sa peau brûle le miroir
Fiévreuse peau noire
Qui me lance
Emportée
Morte.

Peut-être ses yeux absents.

Peut-être n'est-ce que (..)

Mes cris dans la glace éteinte.

Ses mains au bas de mon dos
Badines danseuses
Sont parties
Égarées
Lasses.

Peut-être n'est-ce que moi.

Peut-être n'est-ce que (..)

Mes doigts craintifs qui effacent,
Passant encore et encore
Sur mon corps nu délaissé,
Les marques de son absence.

Phlaurian a échoué avec le texte N°2 et sera contraint de recommencer... Il a reçu la note de 7/10

Citation :: où est-il ce petit con ?
Il a du glisser
de la ma poche...
ou bien n'y a-t-il jamais été
j'étais pourtant certain de l'y avoir mis
de l'avoir fourré
dans un coin
mais où ça ? Où l'ai-je mise ?
c'était sans nul doute
pas bien loin
assez proche pour me laisser crever de l'envie de le trouver
de la trouver et de le garder dans nos
mains serrées
là, ou là,
où ?

À la lueur grise du réverbère
rêve Herbert, qui se noie au vinaigre

je l'ai cherché toute la nuit, la nuit noire totale,
j'avais le cerveau qui flambait, rouge
mais qui n'éclairait pas assez la rue pour le voir

Mais où est passé ce sujet ? Où est passé...
passé le temps de te réciter
te ressusciter de deux-trois vers,
Ô toi qui t'étais tue, et tuée...

hein ?

dans l'anneau que faisait la lumière
se tenait droite comme un i bleu...

la fée-foire

la nuit-noire totale et trouée de ta lumière
enveloppait mes yeux, le ciel, la lune, la douceur, le poison, la folie et l'amour
nous nous étions courbés dans ce rond étrange, territoire désolé dans la nuit, asile

j'étais toi, t'étais moi, ou quelqu'un
de plus que ce que nous sommes,
ou étions, puisque ça t'a changé...

où tu es ?

Je ne savais plus bien qui de nous était nous deux,
qui de nous-deux était nous,
ou noué.

QUI VIENDRA MAINTENANT DEFIER CORDELIA ?

Ce fut un plaisir - certes mouvementé - de concourir contre toi, phlaurian. Heureux Orange

Qui pour me défier, maintenant ? Très Heureux

Défiez-moi, défiez-moi, défiez-moi !! Dance

Le duel des gardiens des lettres !

Chikoun, gardien littéraire a défié Cordelia Melicerte, autre gardienne littéraire,
pour s’emparer du trophée Verlaine

Ils devaient écrire une poésie sur le thème de la logique et de la stratégie,
qui avait pour contrainte : d'être écrit en vers métrés, mais pas forcément fixes. (octo, déca, alexandrins, mais variable)

Le texte N°2 écrit par Chikoun a gagné avec la note de 7,5/10

Citation :: La Dame Noire.

Le marbre se toise, tambourine le cœur ;
Et entre, plein de minutie,
Un duo de couleurs tintant de rose
Ou virevoltant par l'ébène.

Puis s'éclaire la logique de cette danse ;
Les doigts glissant sur cette dame
Caressent l'espoir d'une délivrance.

Et flirtant avec la mort, menaçante
Elle se dresse lorsqu'il flanche,
Achevant ainsi ses desseins.

Renversant les âmes de manière ordonnée,
La dame séduit son esprit,
Chantant de conquête en conquête
La déchéance d'un roi en échec.

Le texte N°1 écrit par Cordelia Melicerte a perdu de très peu en recevant la note de 7/10

Citation :: Le Poison-Si

Je connais un poiscaille avide de soupirs.
Il trafique vos rêves, amplifie vos espoirs,
Vous gueule dans l'oreille : "tu peux toujours y croire !"
Alors que la raison ne prévoit que le pire.

Si je croise les doigts suffisamment longtemps...

Il scie toute logique et siffle sans repos :
"Si ceci, si cela, si, si, si... alors quoi ?"
Vous met martel en tête, les boulons de guingois.
Oh ça, le poisson-si est un fin bricolo !

Si j'arrive à passer sans marcher sur les lignes...

Le poison-si est traitre, il se fout du réel.
Il ment sans hésiter tant que vous l'écoutez !
Il est né de vos peurs : c'est vous qui l'enfantez
En voulant vous faire dieu et non faible mortel.

Si j'effeuille la fleur en chantant la comptine...

Si je saute d'en haut et que je reste en vie...

Si je me jète au feu sans que mon corps ne brûle...

Alors, alors...

Qui pour défier Chikoun ?

Lilith a défié Chikoun
pour s’emparer du trophée Verlaine

Ils ont écrit une poésie sur le thème:
Le souvenir ( de ta peau sous mes lèvres ?)
alors qu' ils avaient pour seule contrainte d'écrire en prose.

Chikoun a gagné le trophée avec la note de 8,39/10
sur le texte N°2

Citation :

Souvenirs en négatif.

Laisse moi ces instants que je dérobai à nos désirs partagés ; l'imagination en négatif de notre vie. Nos respirations enlassées disparaissent de la photographie, telles des fantômes. Et ta peau sous mes lèvres se développe comme une promesse, comme l'espoir caressé d'en connaître la saveur. Et doucement se dévoilent les prémices de la couleur, illusions des vérités de nos mémoires, lorsque glissent nos corps sur le papier glacé. Passant la chambre, un souffle découvre nos rêves surexposés, faisant apparaître l'impression amère de nos fantasmes inachevés.
Laisse moi les souvenirs de ces instants avortés.

Lilith a échoué dans sa tentative de rafler le trophée à Chikoun
Elle a reçu la note de 7.28 pour le texte N°1

Citation :: A l'horizon de ma mémoire une image frétille en filigranes d'argent.
C'est un éclat lumineux à l'orée de mon esprit. Le miroitement de ce qui était.
Comme je me souviens.
L'herbe a-t-elle jamais été plus verte que ce jour où le ciel se parait de son indigo le plus pur?
Et ton sourire a-t-il jamais été plus éclatant qu'alors ? Quand la lumière chaude du soleil jetait des ombres moirés sur tes yeux et tes paupières.
Et que tes cheveux flamboyaient librement au vent, comme tu dansais dans les herbes folles.

A l'horizon de ma pensée, le souvenir puissant de la mémoire qui jamais ne s'oublie.
Devant mes yeux voilés ricochent nos rires et l'odeur du passé.
Comme je me souviens.
Chaque ligne de temps comme un rappel du murmure doucereux des arbres à nos jeux enfantins.
Infants. Il n'y avait pas de couleur plus chatoyante que celle du bleu de tes yeux quand, par dessous ta blondeur, tu souriais.

A l'horizon de mon coeur, tu es un vivant souvenir.
Et du bout de mes doigts hésitants je caresse les images argentées qui s'égarent par ma mémoire.
Je me souviens.
Et mon coeur se soulève, palpitant, pétillant des restes de nous, tels que nous fûmes.
Tels que nous sommes, figés à jamais dans l'éternelle jeunesse de mon souvenir.

Qui osera cette fois se présenter contre Chikoun pour lui retirer le trophée qu'il garde depuis bien longtemps ?

Cassiopée a défié Chikoun
pour s’emparer du trophée Verlaine

Ils ont composé sur le thème suivant :
« Effets à court terme »,
avec pour contrainte de le rédiger en mille caractères.

Chikoun a gagné le trophée avec dix voix
sur le texte n°2 :

Citation :: Texte proposé en AT, je le remettrai ici ultérieurement

Cassiopée, avec ses neuf voix, échoue de peu :

Citation :: Trip et crack. Trouée de camée crispée de convulsions. Spasmes de tristesse enfouie dans la trahison féroce d'un drapé de colle.

Blanche est la neige. Envole moi dans le brouillard confus d'une éphémère gaîté où décollent les rêves de mes paupières gonflées. Brouille mes sens pour devenir informe et invisible à ce monde qui se délecte de mes joies inaccessibles. Accélère ma vie, ralentis le temps. Creuse ma peau sous le frisson de la jouissance interdite. Transpire le miel en une prise maudite.

Coke et sniff. Descente vers les sommets convoités. Croyance illusoire d'un chaos de simulacres et de forces cramées au vitriol.

Dans l'euphorie confuse d'un intense tremblement, sous la chaleur brûlante qui trouble mon corps, je perds la mémoire. Je ris dans le noir hostile jusqu'à mordre dedans. Je vomis ma haine en libérant ma chair et je crache mes regrets en griffant mes chimères. Tendue vers l'absolue limite, tordue de mon désir de fuite, j'expulse les dernières secousses en nausée de dégoût.

Qui osera cette fois se présenter contre Chikoun et l'empêcher d'atteindre le Panthéon ?

Le truculent et inénarrable Nicolas, dit « UF(O) », ou encore le « Kangourou de Morangis », a défié le maître Chikoun, Equilibriste d'entre les fruits rouges ! Ce dernier est aux portes du Panthéon après ses 3 victoires consécutives. Mais un dernier obstacle se dresse sur sa route !

Le thème est libre, et la contrainte est des plus rusées, digne d'un fennec des montagnes du Hoggar :

« Le poème en vers devra pouvoir être lu du bas vers le haut avec un tout autre sens. »

Chikoun remporte le duel, fort de ses 7 voix (sur 11), et s'offre une quatrième victoire consécutive qui l'emmène directement au Panthéon ! Il était le texte n°1.

Citation :: La schizophrène

les sens retournés par le sentiment étrange d'être observée
ses yeux convulsent elle s'expose
derrière les barreaux
son esprit qui s'échappe et
se brise
sur sa gorge
la folie avec elle s'est faite douceur et caresses
compagnes d'une nuit
et toutes les autres
entre ses chaînes
chienne
elle se sent
seule et sale
les mains entravées
elle attend
un unique plaisir
criant avec force
à l'homme qui l'a placée là
son innocence
elle exhibe
à l'envi
sa peau piquée
prisonnière de ses rêves

Nicolas n'aura pas réussi à arrêter la série de victoires ; il était le texte n°2.

Citation :: SOLOS

ses dernières pensées sont pour un chien
étrangement
appelé Existence
la fin de ce rêve agité
est brusque
le réveil
s'éteint
puis
un œil s'ouvre
elle a trop dormi

Les os se craquent
La lumière kaléide se diffracte
S'écrase sur la rue nue
Par la fenêtre, le soleil bouillonne
Poussée par une main goliath, elle s'élance
Hors de son lit
Il n'y a rien qui ne l'exalte
Autant qu'un air de Dvořák
Les murs sont grisaille
Mais plus pour longtemps
Elle est en vie
Et voudrait diaprer le monde
Dvořák s'échappe
Car le disque est rayé
Ça n'est pas grave
L'univers est une ronde

Au rez du métropolitain
Un vieux s'adresse à ses mains
Aziza silencieuse l'entend
RESSASSER – RÉIFIER – RESSASSER
Elle l'ignore et entame son mantra

Laisse parler les démons
Quantité négligeable
Tu sais qui tu es
Ne te renie pas
Pour qui que ce soit
Ne te prends pas
Dans les pièges
Surtout marche droit

Un mendiant l'interrompt
Carcasse d'airain s'ébranle
Pensive, elle met sa vie en balance

terrible !
malgré la bruine en chape
les Mayas qui menacent
d'apocalypse, il y a
comme un parfum
dans les travées
de miel d'oranger
mais il n'est plus temps de rêver
le wagon ralentit

Fuite en avant
Bureau labyrinthe
Otto et Natan, minotaure et tyran
Sans faillir, elle les embrasse
Les ombres autour d'elle
Se dispersent gracieusement
Son envie d'en découdre
Son esprit, son discernement
La catapultent de front
Rancœur, deuil, aigreur
Adieu !

l'issue
elle aperçoit
Ève, au fond, est bouleversée
deux âmes se calcinent
des pensées d'amour
se glissent
dans le vide, entre elles
elle parle

» Je suis juste une fille amène
Aziza à Ève grince
» Ce que tu prétends être !
» Tu n'es pas
» Comme moi
» En lambeaux, tu finiras
» Du cygne, j'ai l'innocence
» C'est mon tour, c'est mon chant
Sourire forcé

Le déclin de l'une
Fait
L’ascension de son autre

Le Changeur-de-nom Axel & Anders a défié la super star du Trophée Verlaine : Chikoun.

Le thème est le suivant : « Poésie colorée » et a pour contrainte de proposer un dégradé de couleurs et de sentiments (partir de quelque chose de joyeux par exemple pour arriver à quelque chose de plus sombre).

Chikoun gagne le duel, avec 9 voix sur 10. Il confirme donc sa suprématie sur le Trophée Verlaine. Il avait écrit la seconde poésie.

Poésie n°2 a écrit:

Au delà du basalte

À la mort succéda l'ennui gris anthracite.

La caverne volcanique revêtait encore ses atours pales, sombres et fades, qui chaque jour oppressaient un peu plus l'excentrique germant en son sein. Sur sa peau s'étendaient les restes noirâtres et poussiéreux d'une montagne morte ; la cendre, les lapilli éteintes d'un brasier à bout de souffle, formaient un voile inexpugnable sur les sens de cet homme. Ses yeux avaient acquis le laiteux de l'opaline, sa gorge encombrée de miasmes ne savait plus ni chanter, ni trouver les mots, ni même rire encore. Frustré, reclus, ses doigts usés fouillaient ses chairs à la recherche de l'ultime couleur accessible à son esprit malade. Rouge framboise.

Sous la croûte la peau le carmin en sommeil.

Incapable de souvenir et de vue, moi, qui me voulais poète, trouve dans mes mutilations une espérance. Comme si la délicieuse douleur de mes dents effeuillant un à un mes doigts excusait le vide. Ce liquide divin me fascine, l'inspiration qui me fuit, s'écoule lentement de moi. Mes ongles s'insèrent un peu plus, essai après essai, laissant retentir dans mon exil les reflets de ma vie. Il n'y a plus ici que mon ombre, mes échos sombres. Mon désespoir, la crispation sourde de ma douleur, font naître en moi des envies inavouables. Ma chair me délecte et ma langue avide la fouille comme elle fouillerait une fille.

Au delà du basalte une lueur d'opale.

Découpée par le soleil, une jeune femme se tenait à la lisière de la perception. Elle pouvait maintenant sentir s'étendre partout devant elle le talent jeté au sol, les rêves brisés par trop de noirceurs et d'apitoiements. Avec délicatesse ses gestes commençaient à gratter la surface, briser l'épaisse couche de crasse. Elle voyait désormais à travers le poète comme celui-ci aurait dû lui-même voir à travers son enfer. Tout en nuances délicieuses et subtiles ; de vers, de merveilles vermeilles et de vibrions. La fille avait ces couleurs chatoyantes dans les yeux, qui couvraient par vagues incessantes l'antre magique d'une chromakey florale, de pierres précieuses et d'autres espoirs tout droit sortis de son imagination. Fracassant la réalité, brisant les roches et les verrous, la jeune femme vit à travers les fissures le monde et son infinité de toiles.

Pour l'homme redressé, un vernissé de blancs.

Axel devra retenter sa chance pour défaire son adversaire.

Poésie n°1 a écrit:: Vers la vie

Sombre jour d'une vie de tristesse.
Du haut du viaduc le corps presque mort, tombe.
L'esprit suicidaire sans cette goutte d'allégresse,
Il est temps de laisser la place. Partir en trombe.

« Pourquoi vivre ô mon Dieu... »

La chute est longue, et l'esprit peu à peu sonne le gong. Tourné indéfiniment en rond, il a touché le fond, de la raison.

« La chute vers la mort est si longue »

Mais au loin le soleil, déjà, pointe ses premiers rayons d'émerveille. La palette de couleurs, celle de la vie, apparaît toujours à l'heure. Et s'élargit.

« Je me souviens maintenant »

Il en est à la moitié de sa chute, et son esprit s'éclaircit à force de lutte. Le souvenir de l'amour, celui qui ne mérite pas de laisser passer son tour.

« L'espoir, je le ressens »

Plus il descend et plus les lumières de sa raison l'éclairent. Blanche rédemption au loin dès le matin, le souffle du vent frais si lointain. Des images telles des bombes boursouflent l'espoir perdu. Nuage doux d'un ciel bleu azur. Peut-être pur ?

« J'aime la vie »

Tout lui revient de si loin, il joint ses mains et contemple le tableau serein. Pourquoi ne voyait-il rien ?
C'est alors qu'il hurle :

« Blanche colombe que tu es belle. Tache d'encre si subtile, toi le ciel. L'incalculable nombre de maisons dispersées. Leurs tuiles d'un teint orangé. Sans faute de goût jamais, mère Nature. Cette forêt offre sa verdure, pleine d'envergure. Les routes tel un fourmillement. Les voitures pleines de couleurs qui passent indéfiniment. Tout est si beau, je veux vivre encore longtemps.»

Ses derniers mots juste avant l’atterrissage violent,
Corps de l'homme mort rouge sang.

Le trophée Verlaine était sur la route de Nicolas, lui qui était bien décidé à acquérir les six duels à mots, et dans les profondeurs sombres des océans tentaculaires, les lier. Mais Chikoun, cinq fois invaincus, se dressait, plume en main.

Le thème était le suivant : « Jeux vidéos ».

Nicolas a remporté le trophée Verlaine, avec 11 voix sur 16. Il était le texte n°1.

Poésie n°1 a écrit:

ORIGAMI

À Sam, à Max
À Paarthurnax

Je suis prisonnier d’un après-midi maudit de plus,
à regarder Zeldo batifoler dans l’infini des blocs
qu’il pulvérise et agence dans une joyeuse indiscipline.
Quand viendra mon tour ?
Quand il aura fini un truc, ne t’inquiète pas, soutient le déplorable ami,
et je reste affalé sur le fauteuil du bureau de son père à regarder l’écran.
Je rêve d’interactivité.
D’être à mon tour le joueur.

Observer bureau

Rien de plus qu’un bureau, dont l’père est au bureau
Une bibliothèque, l’étagère effondrée
Qui joliment déborde d’un fascinant fourbis
L’inerte chat Geralt, affalé sur son arbre

Soulever tapis à motifs coquelicots

Prendre rognures d’ongles

Donner rognures d’ongles à Zeldo

C’est très aimable à toi, vraiment je suis flatté
Mais garde ça pour toi, ou je vais t’éclater

Donner rognures d’ongles à Geralt

Il est trop endormi pour apprécier le geste

Pousser Geralt

Laisse mon chat tranquille, espèce de débile !

Ouvrir tiroir

Dis, est-ce que tu fouines dans les affaires de Père ?

TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057276-fleche-off

TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057276-fleche-off

(1) Maint’nant que tu le dis ; c’était involontaire.

TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057242-animated-arrow-image-0314

(2) Heu ben, i’s’trouve que... oh ! un creeper derrière !

Prendre briquet

Prendre herbe à chat de marque Skooma™

Tu as dû le rêver, y’a juste un sanglier

Utiliser herbe à chat de marque Skooma™ sur Geralt

Regardez-moi ce p’tit félin se réveiller
Se tortiller, se trémousser, comme un junkie !

Observer imprimante

La dernière Vladof 17000 à jet d’encre !

Prendre imprimante

Réellement tu penses te glisser dans la poche
Un truc de huit kilos ? Tu m’prends pour une cloche ?

Heu... non non je voulais juste une feuille ou deux

Prendre feuilles vierges

Examiner feuille vierge

Si j’y dessine un lys, est-ce la déflorer ?

Pousser Zeldo

Hé calme-toi un peu, j’ai quasiment fini
Je finis cette grotte et à toi l’infini

Fouiller bric-à-brac en équilibre précaire sur l’étagère

Intrigant mais je risque l’ensevelissement
Je n’ai pas trop envie d’écraser par mégarde
mon si malingre corps, ma seule sauvegarde

Parler à bric-à-brac en équilibre précaire sur l’étagère

Bien l’bonjour les objets ! Y’a plus d’saisons, pas vrai ?

A qui tu parles ?

à rien à rien

ouais c’est ça ouais

Parler à Zeldo

Zeldo, Zeldo !

Kessy’a encor, desperado ?

(1) Doit-on absolument subir ça en même temps ?
TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057276-fleche-off (2) Zeldo, comment se fait-ce qu’ainsi l’on te nomma ?
(3) Sans que ça t’indispose, on peut jouer à aut’ chose ?
(4) Je parlais pour rien dire, je préfère prév’nir

C’est franchement tip-top, c’est extra la k-pop

Coupe au moins le repeat, je me sens flageolant

Au risque de redite, c’est extra la k-pop

(1) Zeldo, comment se fait-ce qu’ainsi l’on te nomma ?
TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057276-fleche-off (2) Sans que ça t’indispose, on peut jouer à aut’ chose ?
(3) Je parlais pour rien dire, je préfère prév’nir

De l’incommodité de naître de casu
Convaincus de bien faire, rêvant de bonnet vert
À l’état-civil, Père, de l’erreur fut instruit
Eut tout juste le temps de faire un O d’un A

TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057276-fleche-off (1) Quand on y réfléchit, c’est pas vraiment dégueu
(2) Ça pourrait être pire, mais aussi beaucoup mieux

Bien peu me chaut l’avis d’un baptisé Blanka...

(1) Sans que ça t’indispose, on peut jouer à aut’ chose ?
(3) Je parlais pour rien dire, je préfère prév’nir

La console est cassée, y’a que ça d’installé
Grâce aux bouquins de Père, si vraiment tu t’ennuies
Tu peux apprendre à faire quelques origamis

Assembler rognures d’ongles et briquet

L’idée est séduisante, mais trop avant-gardiste

Fouiller bibliothèque

Alors alors voyons... Voilà : ORIGAMI

TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444056792-origami

Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais mais bon...

Examiner ORIGAMI - ORIginal GAMIng - recueil de poésie sur le jeu vidéo

Une page au hasard, Combo, un haïku

Crois, crois
Romps, crois
Romps
Carrez.

Shigeru Kojima, tu... tu... tu as du style !

Examiner ORIGAMI - ORIginal GAMIng - recueil de poésie sur le jeu vidéo

Quelque chose de plus... d’un peu moins exotique

La rengaine d’une reine arachnéenne, par H.P. Lavacroft

Avec récurrence traquez les proies paisibles en leur terriers
L’expérience naît de la répétition machinale d’une exécution rôdée
De monstres enchaînés qui comme Prométhée ne reviennent
À la vie que pour être dépiécés.
Forte des supplices infligés la reine se prosterne
Devant qui commande bassement à la destinée des légendes
Un camelot malin qui fait rançonner les âmes
Et dédommage en plus grosses lames.
Bourse leste, parée d’une veste, vient le moment funeste
De cheminer au nord-ouest et d’administrer la peste
Echauffourée en surnombre
Tardif signal, rixe inégale
Premier sang !

Je n’ai pas tout saisi mais j’ai pleuré quand même

Donner feuille vierge à Zeldo

Zeldo Zeldo !

Prêt au rapport, mon commando !

Montre-moi, mon ami, l’art de l’origami

Tu manques pas d’audace ; que veux-tu que je fasse ?

(1) Es-tu assez agile pour un ptérodactyle ?
TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057276-fleche-off (2) Je vendrai ma planète pour un crabe de tête
(3) Une reproduction au deux-cent-sept-millième
Du grand Mont Écarlate qui depuis Vvardenfell
Éructe lave et cendres jusqu’aux cimes du ciel

Je plie et je replie, je replie et voilà !

Prendre origami ultra-détaillé d’un ptérodactyle

Assembler rognures d’ongles et origami ultra-détaillé d’un ptérodactyle

Théoriquement oui, mais pas là tout de suite

Donner feuille vierge à Zeldo

Zeldo Zeldo !

Retour de l’aficionado !

Remontre-moi, l’ami, l’art de l’origami

Franchement tu m’agaces ; que veux-tu que je fasse ?

TROPHEE VERLAINE - Page 2 1444057276-fleche-off (1) Je vendrai ma planète pour un crabe de tête
(2) Une reproduction au deux-cent-sept-millième
Du grand Mont Écarlate qui depuis Vvardenfell
Éructe lave et cendres jusqu’aux cimes du ciel

J’accepte le défi, tu vas rester coi, quoi !
Je plie et je replie, je replie et puis plie
Je plie et je replie puis j’assemble les plis

Parler à Zeldo

Dis, est-ce que...

pas maintenant, je me concentre

Fermer tiroir

Tu pourrais arrêter ? J’ai besoin de silence

Utiliser briquet sur Geralt

Shhhhhhhhhh !

Je plie et je replie... tenez-vous à carreaux !

Pousser imprimante

Lâche-ça, nom de Dieu ! Tu es un singe ou quoi ?!
Rhâââ, j’en peux plus ! Le voilà ton volcan stupide !

Prendre boulette de papier géante rageusement jetée au sol

Assembler boulette de papier géante rageusement jetée au sol et herbe à chat de marque Skooma™

Cette fois, c’est la bonne ! Artisanat up

Examiner complexe assemblage de papier et d’herbe à chat de marque Skooma™

Pas un seul félidé ne pourrait résister

Lancer appât ultime pour félin sur bric-à-brac en équilibre précaire sur l’étagère

En avant mon Geralt ! Attaque Éboulement !

Maaaoôw ! Blong ! Badaboum-boum !
Schplaff ! Crac ! Meow ! PATATRAC !

Geralt ! Dégénéré ! Père va m’atomiser !

Fouiller ramassis de trucs tombés au sol

Prendre CD mystérieux

Prendre parchemin de la Mer Morte

Prendre poulet en plastique avec une poulie au milieu

Prendre appât ultime pour félin couvert d’une substance gluante

Examiner CD mystérieux

« Attention - mise en garde - jeu vidéo ultime »
« Sylphe SARL » Le reste est en chinois
Je n’sais pas ce que c’est mais j’ai hâte d’y jouer

Examiner appât ultime pour félin couvert d’une substance gluante

C’est assez répugnant, on dirait de la poix

Utiliser CD mystérieux avec ordinateur du père à Zeldo

C’est pas encor ton tour, laisse-moi finir ça

Pousser Zeldo

Tu m’auras pas comme ça, gnoutu scélérat

Assembler appât ultime pour félin couvert de poix et briquet

Examiner boulette enflammée

C’est une boulette en feu, je la tiens dans ma main

Lancer boulette enflammée vers salon

Hum, ça serait vraiment chaotique mauvais
Mais je veux tell’ment voir le cont’nu d’ce CD

* swouuuf *

Tu sens ? Pourquoi ça pue le crâmé tout à coup ?

Ben alors là Zeldo, j’ai pas la moindre idée

Geralt ? Geralt ? La vache ! Le salon est en flammes !!

Utiliser CD mystérieux avec ordinateur du père à Zeldo

Nouvelle partie

...

un flash, un frisson, des cendres

Chikoun tombe, mais il aura conservé le trophée cinq années durant et sera entré dans le panthéon des duels à mots grâce à ses cinq victoires consécutives.

Poésie n°2 a écrit:

Fin de partie

Nouvelle partition de sens ; la pression familière et l'attente du premier niveau d'extase, sombre aux contours infernaux.

Bleu d'onirisme sur ses jeunes cernes, l'écran lui plaque au visage son vieil univers. Tel un masque. Une fresque dantesque qui s'empare et éparpille de petites billes d'ailleurs. Explosifs reflets opalins. Et sa mémoire s'élance ; cinématique en patchwork de flash-back en nostalgie. Son esprit plonge. Les souvenirs glissent, combinaison de réflexes sur son derme connecté. Il est le Joueur.

Autre continuum ; l'insertion dans tous les coins de conscience d'un éternel recommencement.

Spirale en labyrinthes, il jette l'énigme du plaisir aux confins d'une autre aurore sans nuit. Le balancement de l'instant, mécanique irisée, faisant voguer ses yeux, au rythme de ses doigts. Qui craquent. Vieillis à l'habitude de l'éternité ; son regard blanchi retenant encore les bribes de ses plaisirs. Les commandes usées par trop de pression. Il est le Joueur.