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 [Background] Réveil

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Koran

Koran


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MessageSujet: [Background] Réveil   [Background] Réveil Icon_minitimeSam 6 Déc - 22:55


La faim. Étrange besoin que récent l'humain lorsque son estomac, plus ou moins dépossédé de ses biens durement acquis, quémande à nouveau des substances nutritives. On a toujours faim. C'est un incroyable trafic que voit passer chaque jour notre système digestif. Et plus on la nourrit, plus cette petite vermine qui siège en notre sein crie famine. Fait étrange, mais pourtant véridique. C'est comme un jeune chiot à qui il faut apprendre à réguler son appétit.


Pourquoi ce soudain intérêt envers notre centre gastrique me direz-vous ? Je ne sais pas. Peut-être parce qu'assis sur ce sol froid et glissant, la famine me tenaille atrocement. Une pulsation douloureuse gonfle régulièrement mes tempes, mon souffle est court et entrecoupé, ma tête se balance d'avant en arrière sans que je puisse comprendre pourquoi, le métal brillant sur lequel mon postérieur s'écorche depuis maintenant bien des heures est pour moi une vraie torture, sourde et cuisante à la fois.

Où… suis-je ? Murmure lancé aux quatre vents sans grand espoir de réponse.

Mes poignets commencent à m'irriter fortement, démangeaisons brûlantes dues à un malheureux bout de plastique faisant comme un pont entre mes membres préhenseurs derrière mon dos. Mes orteils… Je ne les sens plus. Le froid ambiant autour de moi est un loup guettant la moindre parcelle de chaleur s'excommuniant de mon corps, je n'y peux rien.

Impuissance, immobilité, incompréhension. Mon esprit déroule lentement le film des derniers événements. Immersion totale.

On peut difficilement dire qu'en ce jour du 6 Décembre je suis très alerte, très vif, ou quoi que ce soit d'autre. J'ai le cerveau dans les chaussettes. Une fête a éclaté dans la ville qu'est mon cerveau, cité de ma conscience habitée de mes espoirs et déceptions inévitables. Eternel ivrogne de la pensée, pieux adepte du doute légitime, ma soif de remise-en-question se fait sentir dans tout mon être. Je vagabonde dans les rues, un inconnu guide mes pas. Une silhouette mal-dégrossie m'accompagne, homme vêtu tout de noir, encapuchonné d'un voile sombre et mystérieux. Il tombe. Il titube. Je sens les pavés durs et sales contre mon visage, mais la chute arrive ensuite. Je remonte le fleuve turbulent de mon passé. Tout se passe en marche-arrière, tout se mélange, tout n'est qu'un immense amas de conneries venues au monde uniquement pour me distraire de ma condition présente.

Mon rêve comateux s'arrête abruptement, je ne sais pas comment je suis arrivé dans cette pièce glacée et plongée dans la pénombre, et je ne me rappelle pas non plus qui je suis sensé être. J'assiste à ma propre naissance en tant qu'être vivant, ou presque. Un nom, il me faut un nom. Koran me vient sans que j'ai à chercher. Un nom de famille ? Non, rien.

Mon âme se structure, je me construis une existence. À défaut de souvenirs d'une vie bien vécue, j'imagine mon futur. Mourir ici ? Survivre encore et toujours sans manger ni boire et sans aucune visite du monde extérieur ? Avaler ma langue ? Briser mes liens et les manger ensuite ? Non, plutôt les mains, c'est plus nourrissant. Chaque idée que perçoit mon cerveau est comme un échelon que gravit mon esprit sur l'échelle de la Démence. Bientôt, je ne sais plus quelles pensées peuplent mes synapses, ça va trop vite. Piques fulgurantes passant au travers de ma raison, arrachant au passage les quelques maigres économies d'espoir qu'il me restait.

Je me décide à me lever, j'essaye de me lever, je n'arrive pas à me lever. Je repose la tête contre le mur auquel je suis adossé. Un ronflement agréable s'échappe de la bouche d'aération. Il y a une arrivée d'air ? Je ne mourrai donc pas d'asphyxie… Super… J'écoute le doux raclement des pales dans le couloir de métal, inspirant les effluves âcres de ma propre transpiration. Le temps passe, je souris. Sans raison. J'aime sourire.





To be continued…

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MessageSujet: Re: [Background] Réveil   [Background] Réveil Icon_minitimeMar 16 Déc - 21:01

Je suis seul. Ceci est une constatation, sans regrets, sans rire jaune, sans désespoir. Une pure et simple attestation de ma condition actuelle. Je crois qu’un cycle s’est terminé, ma Folie s’est perdue dans le labyrinthe de ma vie saccagée, me voilà donc désœuvré. Haussement d’épaules. Peut-être cet état n’est-il présent en moi que pour me cacher ma démesure profonde, peut-être suis-je en fait toujours autant instable, mais peu m’importe à présent. Tout ce que je veux, c’est sentir un peu d’air chaud contre ma joue.

Ce n’est pas de la résignation. C’est autre chose... Un sentiment surpassant tout autre, sublimant ma froide mais légère et fluette appréhension de mon possible futur. Je-m’en-foutiste. Je crois que c’est le mot. Changement radical, virage à 180 degrés. Je lève la tête, imagine les étoiles au-delà, dans l’infinie céleste. Et je reste assis là, sur un sol peu accueillant, fixant d’un regard vide un plafond dont le teint verdâtre me fa
it penser à une crique envahie par les algues et les bigorneaux. Nul besoin de raisons pour que mes pensées vagabondent dans les champs broussailleux de mon esprit, il me suffit de laisser le flot ininterrompu de mes pensées m'emporter au loin comme un frêle esquif affronte une tempête rageuse.

Je suis enveloppé dans les derniers lambeaux de ma Démence passée. J’ais peur que ma perception accrue de mon environnement intérieur ne cesse, que ce que m'a offert la Folie un court instant ne me fuit à tout jamais. Une angoisse injustifiée, mais pourtant bien réelle. Je suis en proie à l’effroi, serais-je donc sorti de ma période de passivité extrême ? Je ne sais pas. Je suis fatigué, las de devoir me battre pour porter ce rocher au sommet d’une montagne dont il retombe implacablement. Le carrousel voyageur de mon âme fait retentir le tintement du changement de cocher. Ça va encore chahuter pour savoir qui sera le chauffeur... Je ne suis que spectateur. Un simple passager qui assiste au combat que se livrent les multiples-moi pour me conduire je ne sais où, sous quel toit...

Je suis triste. Je crois. C’est une possibilité non-négligeable. Je voudrais aimer. Mais pour l’instant, je ne peux qu’imaginer. Alors je rêve ma vie, ou plutôt mes vies. Je m’étonne devant l’infinie des possibilités se présentant à moi. La mort est bien plus facile à se représenter. Pourquoi ? Et bien la mort est un événement auquel on se retrouve seul concerné, intrus dans l’immensité de son Néant. Tandis que la vie, elle, est une suite de hasards menant à bien des chemins. Et même si tous se rejoignent en un seul et unique point, les routes y menant restent multiples et variées. C’est en cela que réside l’immense doute logé dans ma petite caboche.

Si je vais mourir, pourquoi vouloir vivre ?

Mais peu m’importait. Ma nonchalance cachait sûrement bien des confusions, mais peu m’importait. Alors je souris. Et vous savez pourquoi.





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MessageSujet: Re: [Background] Réveil   [Background] Réveil Icon_minitimeDim 28 Déc - 14:50

La nuit était bien avancée lorsque je me réveillai enfin. La joue collée contre l'herbe gelée, un corps nu sans aucun signe de blessures ou de cicatrices quelconques, un conteneur métallique éventré dont les entrailles épars formaient un véritable sillon jusqu'à ma misérable petite carcasse, l'absurde m'encerclait. Mon sommeil avait du être agité, tel fut ma première et seule réaction face à ce carnage. Je me levai, peu sûr que mes pieds se cantonnent au plancher des vaches et que je me retrouve, malencontreusement, les quatre fers en l'air. L'un après l'autre, j'avançai lentement, réapprenant le mode de fonctionnement de chacun de mes membres. Balancement de hanche, mes pieds s'écorchaient quelque peu sur le sol que je devinais blanchi par la glace. Un croissant de lune me permettait d'admirer la nature ambiante. Autour de moi, les arbres s'étendaient à foison, tendant leurs immenses ramures loin vers le ciel, captant la moindre poussière d'étoile daignant tomber en ce monde froid et noir. La clairière où je marchais maintenant d'un pas hésitant mais régulier était recouvert d'un doux voile de neige, agréable et attirant dans sa pâleur.

Je m'enfonçais en pleine forêt, pas un regard en arrière, pas un regret pour cette clairière. Les branches dénuées de toute parure et avides de vie faisaient apparaître de longs filins vermeils sur ma peau amorphe. Durant mon sommeil, quelque chose avait changé en moi. Je restais toujours Koran, mais avec un quelque chose d'unique qui était venu s'agglutiner sur ma personne, un petit rien insoupçonné qui changerait bien des choses. Peut-être, tout du moins. Je ne suis plus sûr de rien. Alors j'avance, investi de ce nouveau don que je découvre peu à peu. Je ne saurai expliquer qui il est, ou ce qu'il est, je peux seulement me souvenir.

J'étais fatigué, las de me battre avec moi-même, ce qui déclencha en moi un changement, un tournant d'un ordre nouveau. La tempête en moi s'était tu un instant qui me sembla durer des siècles. Je pus enfin réfléchir posément. À moins que ce soit la réflexion qui m'ait mené à cette immense confusion, et dans ce cas, peut-être était-je à nouveau tombé entre ses griffes acérées. Question intéressante, mais inutile, futile et vile. Voilà comment tout commença. Je savais que la Démence ne m'avait pas quitté, que son Aura flamboyante de passion m'entourait encore et cela pour toujours, mais j'avais su la tenir à l'écart de ma pensée. Je pus enfin me reposer, la tête vidée de toute préoccupation, quelles qu'elles fus.

Rêve. Expérience inouïe pour le nouveau né que j'étais. Transporté par les nymphes du sommeil, emporté loin de tout cauchemar, mon rêve s'avérait calme et serein. Je ne connais pas la suite, seulement la fin, la chute. Une révélation s'offrit à moi. J'avais un rôle en ce monde, un devoir avec lequel je devrais apprendre à danser au fur et à mesure de ma croissance, tout autant que je devrais m'accommoder de ma Démence chronique. Tout cela peut paraître bien vague, mais c'est un fait nouveau qui s'est offert à moi, et aujourd'hui encore je comprends difficilement son sens réel. Mais j'ai trouvé l'espoir de vivre assez longtemps pour connaître l'essence de mon existence prochaine. Je me pose alors une question, comment suis-je sorti de ma cage ? Je m'arrête un instant, et la réponse vient d'elle-même comme un flash-back saisissant. Mon corps était devenu brouillard, mon esprit éther, et mon âme chapeautait le tout. Sans colère je fis éclaté la paroi qui me séparait du monde extérieur. Ce n'était qu'un obstacle, rien de plus. J'avais ensuite glissé sur un gazon givré avec plaisir mais la fatigue me rattrapa soudain. Je revenais brutalement à mon moi présent, j'en connaissais maintenant un peu plus long sur ce don étrange.


J'étais heureux de connaître au moins cela de ma personne, mais il me fallait continuer, alors je souris, encore et toujours.





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MessageSujet: Re: [Background] Réveil   [Background] Réveil Icon_minitimeMer 28 Jan - 19:51

Le ciel est noir. Nulle lueur ne le met en valeur. C'est juste... le Néant, dans sa magnificence absolue. Je hais le Néant. J'aime la vie.

Pas la mienne. Ô non, sûrement pas ! Je m'en garde bien. Mais celle des autres... C'est une toute autre chose. Une véritable pluralité de goûts exquis... Un Soleil de bronze, jour de marché, où chaque étalage renferme de minuscules trésors, aussi fin et bien cachés des regards intrus que la perle des mains de l'homme. J'aime croquer à pleine dent cette perle rose et granulée. Je puis alors savourer les milles et unes joies de l'existence. Connaissez-vous ce bonheur sucré, parfois avec une pointe de cannelle ou de camphre, et légèrement amère qui consiste à prendre le temps de posséder une vie, de laisser s'étendre ses effluves jusqu'à son palet, d'attendre le tout dernier instant où son goût puissant vient perturber vos sens olfactifs, pour enfin déglutir bruyamment et profiter pleinement de cet événement rare et bienfaisant ? Essayez, un jour. Rien qu'une seule fois, une seule et pas plus, pas moins. De toute façon, moins revient à votre état actuel, et plus... à la frénésie. Suis-je frénétique ? Ou tout du moins fou à lier ? Peut-être malsain dans mon comportements, ou plutôt... mentalement aliéné et physiquement transformé. Je ne sais plus trop, je dois dire.

Le sens de ma vie s'échappe de l'entendement, mon père lui-même s'en est détourné. Il est l'exclusive personne à avoir seulement tenté de me comprendre, ma mère se « tue à petit feu avec ses foutus pilules » selon ma sœur, qui elle, fume plus que de raison. J'ai eu du mal à m'intégrer dans cette famille, et même si j'ai maintenant pris l'habitude de les appeler comme le ferait leur fils, ou leur frère, je ne me considère pas comme tel. Je suis un Lewis sur le papier de ma poche arrière, Koran dans ma plus profonde intimité. Je dois tout de même avouer une chose, c'est que ce père de substitution que l'on m'a servi sur un plateau a tout tenté pour m'accepter. Sûrement contrains et forcé par mon administrateur de vie, soit dit en passant. Un petit homme rond et joufflu moulant bien sa ceinture. Je l'apprécie à sa juste valeur, il s'occupe bien de mon affaire. Il faut dire que trouver des parents adoptifs à un gosse sorti tout droit du trou du cul du Néant le plus profond qui soit, c'est dur. Mais pas autant que de lui trouver une vie, des études, un futur boulot, toute un avenir réglé et programmé avec soins par mon génialissime Gilles L. Moryac. Son tampon manufacturé au Japon dont il est si fier a apposé une belle marque sur ma carte d'identité, comme on signe le reçu d'un colis, d'un bien nous appartenant.

Mais passons, ma perspective d'avenir me convient bien comme elle est, et je ne compte absolument pas remuer des tonnes de paperasses pour changer quoi que ce soit. Je suis donc des cours de mécanique et électronique pour ensuite me spécialisé dans le génie civile, ou bien enfourché une carrière dans l'industrie militaire, il paraît que la paye est bonne et le chômage technique inexistant. Je verrais bien en temps et en heure quelle branche est la plus propice à mes ambitions propres. Je suis pour l'instant dans une position convenable de frère ainé et de fils apprécié pour son sérieux et son écoute attentive. Bon dans les matières scientifique, moyen dans le littéraire, exécrable en Cours d'éducation Sociale, mon niveau global est plutôt convenable pour l'instant.

Voilà, je crois que j'ai fais le point sur ma situation actuelle, j'espère un jour retrouver ma mémoire perdue, jadis oubliée, mais cet espoir s'est envolé depuis bien longtemps, ou plus exactement, ce n'est resté qu'un rêve brumeux d'où quelques bribes me reviennent encore brutalement mais dont l'ensemble m'est totalement, et à jamais inconnu. Pour l'heure, je vais aller me coucher, il est tard, et la journée fut longue et pénible. Mais évoquer ces pensées tout haut dans mon esprit me fit du bien, alors je souris. à nouveau.






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MessageSujet: Re: [Background] Réveil   [Background] Réveil Icon_minitimeMar 10 Fév - 2:39

Je me sens bien. Ça fait longtemps que je n'ai pas éprouvé tel sentiment, peut-être est-ce même la première fois. C'est... étrange, une expérience nouvelle... Je ne saurai la décrire convenablement, et détailler pareille sensation serait désavoué son impact sur mon état mental.

Regard bref vers sa figure cachée par un voile d'ombre, je ne distinguais que les contours de son visage mais déjà je sentais l'affection monter, rendant ma bouche sèche et mes yeux troubles.

Je crois que ce jour est à marquer d'une pierre blanche, un caillou immaculé qui me rappellera éternellement que je suis humain.

Je me levai précipitamment, pris d'une soudaine rage, et hurlai au ciel noir piqueté d'étoiles :

Je suis humain ! Humain vous entendez !? Vous ne pourrez pas m'ignorer éternellement ! Vos sombres dessins devront un jour ou l'autre prendre en compte mon existence ! Je veux des réponses ! Je crève à petit feu ! Un abime insondable fissure mon cœur, ébrèche mes convictions. Mais ce n'est pas nouveau, Ô que non. Ce qui l'est, c'est l'espoir, l'espoir de naître un jour sous un ciel bienveillant, l'espoir de pouvoir connaître les jouissances de la vie en ce monde plein de couleurs, l'espoir d'être vivant. Et ça me bousille de voir que ça ne mène à rien, de savoir que ce n'est qu'un rêve sinueux inspiré uniquement de vos sombres murmures. Ne suis-je donc qu'une expérience ratée ? Un test de blouse-blanche pour savoir si oui ou non un homme pourrait vivre sans son âme !?

Les larmes roulaient sur mes joues, traçant des courbes humides jusque dans mon cou. La haine m'avait envahie, ainsi que le désespoir. Quant à savoir lequel était la conséquence de l'autre... Never mind. J'ais appris ce mot récemment, c'est l'un des seuls impact de la langue anglaise sur mes paroles. Il me plais, ce mot. J'entends des sirènes approcher au loin. Le son pulse dans mes tympans. Comme mon esprit qui vagabonde maintenant dans les vagues prémices de l'inconscience, j'ai gardé les bras écarté, le corps tendu vers le ciel, attendant un signe, un indice, quoi que ce soit.

Je suis là, dis-je intérieurement. Mais mes lèvres sont collées l'une à l'autre, tendrement enlacées. Je ne peux plus bouger, je ne peux plus voler que dans mes songes. Je ne suis plus, pas plus que quiconque. J'ai finis d'exister. C'est pas trop tôt. Je peux enfin partir. Un bonheur simple inonde mes veines, gonfle mes artères. Je me vide de mon existence. Je me saoule de Néant. Promesse de non-avenir, d'un rien véridique, d'une salvatrice disparition. Je ne suis plus.

On m'agrippe de part en part, on me soulève, on me bringuebale. Les anges, ou les démons, sont plutôt brutaux. Je risque à soulever une paupière et un intense voile bleu marin aveugle ma vision. Je n'imaginais pas ma fin comme cela. Il y a quelque chose qui ne va pas. Police. Répondez s'il vous plait, vous allez bien ?

Je répète, vous allez bien ?

Je... Que...

Appelez une ambulance, celui-là est vivant.

On me redresse sur un sol caillouteux, une main enserre mon épaule gauche et une autre ma nuque. Mon instinct reprend le dessus. Deux mains droites. Deux hommes. Ce ne sera pas facile de m'en débarrasser.

Qui êtes-vous ?

Police, monsieur. Êtes-vous blessé ?

Je tente une deuxième sortie de mes globes oculaires, tâte le terrain et m'aperçois que ce n'est pas seulement deux flics qui m'entourent, mais bien une demie douzaine. Impossible de m'échapper sans faire du grabuge. Je n'ai pas dis mon dernier mot.

Non... Non, ça va. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Vous avez été retrouvé près d'une scène de crime. Plutôt sanglante, je dois dire. Vous étiez... évanoui en quelque sorte.

Ils n'avaient donc pour l'instant aucun soupçon contre moi. Chance. Improvisons.

Du sang, trop de sang. De partout. Où que je regardais, du sang. Ça dégoulinait des murs, suintant du plafond, moussait sur la moquette quand je posais un pied... Je...

Je fis mine de vomir et tous s'écartèrent pour me laisser la place de mener à bien mes affaires. J'enfonçai discrètement un doigt dans ma gorge. C'était répugnant, mais aux grands maux les grands moyens. Lorsque j'eus fini, l'un des homme en bleu me donna un mouchoir et une bouteille d'eau pour me débarbouiller. Geste de sympathie plutôt comique au vu de la situation.

Ne vous inquiétez pas, celui qui a fait ça est parti depuis longtemps, vous êtes en sécurité maintenant.

J'étais définitivement sorti d'affaire. Chance. Ou peut-être était-ce le signe que j'avais attendu... Maintenant, plus qu'à attendre la suite des événements, rester tranquille quelques temps et tout irait comme sur des roulettes. Je souris intérieurement, et ce sourire submergea toute autre pensée.








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MessageSujet: Re: [Background] Réveil   [Background] Réveil Icon_minitimeMar 21 Avr - 16:37

Qu'est-ce qui motive le monde ? Qu'est-ce qui jusqu'à maintenant nous a maintenu en vie et nous fait défaut à présent ? Peut-être suis-je simplement fou de croire que ce monde se meurt, pourtant cette pensée me traque jusque dans mes cauchemars les plus abyssaux. Je n'en comprend pas le sens exact, mais un signal retenti intensément dans mon crâne, celui d'un appel au secours, ou bien d'un dernier adieu. Je crains n'être plus qu'une épave et ses débris épars, mais dans cet océan ténébreux où je gis depuis ma plus tendre enfance, je ne peux que témoigner de la vie qui règne en ces lieux. C'est en allant chercher au fin fond des mers que l'ont trouve la force de remonter à la surface. Ou peut-être pas. Ais-je le choix de toute manière ? Nous sommes dirigés par des entités qui dépassent notre entendement, et même si ma croyance en ces Dieux que beaucoup chérissent n'est pas indéfectible, je ne doute pas de l'incroyable don que l'homme a à se retrouver constamment dans les mêmes schémas, les mêmes systèmes hiérarchiques dominés-dominants. Et c'est bien là la source de mon inquiétude. Depuis quelques temps, les premiers acceptent leur sort avec un loyauté inepte et leurs tortionnaires ne les utilisent que par pur principe. L'ordre dans lequel l'humanité fonctionnait n'a plus lieu d'être, et j'ai bien peur que ce ne soit ni une évolution, ni une régression, mais bien la fin de notre vie telle que nous la connaissons. Je ne sais pas encore à quoi m'attendre, et je ne prétends pas tout savoir, seulement beaucoup d'indices laissent à supposer qu'un changement est en route, et nous n'avions jamais eu à faire avec un événement de ce type-là.

L'inspecteur reposa la page à moitié calcinée de ce journal maudis et s'éloigna pensivement dans le couloir encore frémissant de l'incendie de la veille. Après avoir parcouru les quelques autres pages restantes de son carnet, le suspect s'avérait être le bon. Son adjoint vint le rejoindre et se calqua sur sa démarche assurée. L'un était grand en pardessus noir, les yeux clairs mais l'allure d'un champion tandis que l'autre ressemblait plus à un rat sténographe, retranscrivant avec attention ce que le premier voulait bien partager avec lui. Une fois dehors, ils s'arrêtèrent devant la foule parfaitement silencieuse cantonnées derrière les rubans jaunes et noirs. Une haine froide gisait là dans leurs yeux. Un nœud se forma dans l'estomac du raton, son chef lui restait impassible. Soudain, un autre enquêteur sortit du bâtiment délabré, en courant cette fois-ci, et montra avec empressement un autre morceau de vélin bruni, mais dont les écritures datées d'une semaine plus tôt étaient encore lisibles.

Je pars, avec bonheur et appréhension. Je laisse derrière moi un funeste ouvrage mais je ne regrette rien, pas même sa mort. Je l'aimais, c'est vrai, mais cet amour comportait trop de risques pour mes desseins. Si je le pouvais j'irais déposer une rose sur sa tombe.
Une seconde vie m'attend loin d'ici, j'espère qu'elle sera synonyme de liberté. C'est en tout cas ce que Xavier m'a assuré lorsque j'ai conclu ce contrat. Il est le seul qui ait compris jusqu'à maintenant la souffrance que m'occasionnait ma vie sur cette terre. Il est aussi le seul à pouvoir m'aider dans ma quête de bien être. Il m'a dis hier qu'il avait trouver l'endroit parfait, Ter Aelis m'a-t-il précisé. Le prix a payé fut laborieux, mon travail comportant certains risques mais si cela me permet d'exister en dehors de toute crainte, tout m'est égal.


La date de cet écrit coïncidait avec la fin de l'hécatombe que plusieurs villes dans le monde entier avaient subis, et cela depuis plus de 10 ans. Plus tard on put recenser la totalité des victimes de Martin Lewis, c'était un nombre à trois chiffres. L'histoire oubliera Martin, les familles sinistrées seront dédommagées et apprendront à vivre avec la perte d'un de leurs proches, la vie continuera son incessante course vers l'inconnu. Et Koran pourra entrevoir ce qu'est la sérénité. Tout est bien qui finit bien.






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