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 Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"

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Le Vagabond

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Masculin Nombre de messages : 192
Age : 33
Localisation : Au pays où les fleurs sont piétinées, où les lapins sont écrasés, où les Alices sont égorgées...
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Fév - 21:16

Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Chapitrexxv1sa6


Depuis que Vergil avait rejoint le groupe, il n’avait cessé d’avancer depuis de longues heures d’un pas lent, à travers les plateaux de Kelbi. Le jeune homme marchait en retrait, à quelques mètres de la queue du peloton. Il boitait quelque peu, n’étant toujours pas remis de sa journée mouvementée vécue la veille… Le Soleil peinait à percer l’épaisse couche nuageuse, mais parvenait à chauffer les étendues vertes des plateaux bordant Odysseus. Le fugitif regardait tout autour de lui d’un œil désabusé, lorsqu’il s’arrêta sur un détail, frappant telle une bonne nouvelle à la venue du pauvre diable sortant de sa boîte. Une colline, semblable à des dizaines d’autres, surplombée d’un arbre à la couronne encore généreusement fournie, avait violemment frappé l’attention du jeune homme. Cette hauteur, c’était elle, la dernière fois où il l’avait vu, où il l’avait tenu dans ses bras, où il l’avait embrassé, sans devoir penser à quoique ce soit d’autre que l’instant présent. Une vive chaleur l’envahit alors, le saisissant à la figure, avant de se propager aussitôt à l’ensemble de son corps. Sa tête, devenue rapidement trop lourde à supporter, oscilla de droite à gauche, à mesure que Vergil fermait progressivement ses yeux. Il se laissait déborder de cet étrange sentiment, tant la sensation était aussi inexplicable qu’agréable… Le visage clos, il se tenait debout, fixe, tandis que le groupe continuait à avancer… Pourtant, cet instant fut rapidement troublé…

En effet, le calme et la quiétude ambiante furent brutalement interrompus. Un bruit strident de réacteur antigrav fit brutalement revenir le fugitif à la dure réalité… Il leva la tête, légèrement ébloui par la clarté environnante, puis observa avec autant de crainte que de lassitude trois vaisseaux éclaireurs de la flotte postée à Odysseus… Ils allaient sans nul doute se diriger sur les lieux du crash, et ainsi interpréter rapidement la tournure des évènements, et donc logiquement enfoncer le cas du jeune homme… L’attaques aérienne, la mort de plusieurs soldats, le décès à arme blanche d’un Condamnateur, qui sera sans nul doute transcrit comme étant un assassinat. Conscient de l’aggravement aussi inexorable qu’inévitable de la situation, il savait de moins en moins quoi faire pour tenter un quelconque endiguement… Désormais, il savait, tout au fond de lui, que l’identité de Vergil devait disparaître, pour son propre bien… Il en serait mieux ainsi…

Après quelques secondes d’absence, il rejoignit la petite troupe, qui avançait toujours d’un pas certes lent, mais régulier et décidé. Il se tenait toujours légèrement à l’écart des autres membres, lorsqu’un homme assez grand, à la carrure imposante, le visage barbu, les cheveux crépus assez sombre, se dirigea aux côtés de Vergil. Il se plaça à moins d’un mètre du jeune homme, ce dernier l’observant avec inquiet. Pourtant, l’homme entama de sa voix roque :


- Vous vous appelez Nyrel c’est bien ça ?

- Euh … Oui … de sa voix empruntée, gênée.

- Je me prénomme Lioreus, je suis l’oncle de Soraine, fit-il en tendant la main.

- Enchanté, saisissant le bout du bras de l’imposant personnage.

- D’où venez-vous donc comme cela Nyrel ?

- De … D’Odysseus.

- Eh bien, vous semblez avoir eu quelques déboires, observant les blessures cicatrisantes du jeune homme.

- … baissant les yeux.

Au même instant, dans le ciel, une ombre mouvante survola les plaines verdoyantes. Le raffut ronronnant provoqué par les puissants moteurs, alimentés de mysticites d’air, fit lever tous les regards du groupe. L’immense masse flottante semblait se diriger vers les lieux du crash de la nuit passée…

- Décidément, que de forces aériennes présentes aujourd’hui. C’est un cuirassier semi lourd si je ne m’abuse, non ?

- Oui, il s’agit de l’Halkasim III… Un somptueux corbillard …

Lioreus tourna brusquement la tête en direction de Vergil, surpris des dires de ce dernier. Intrigué, il saisit que le jeune semblait en savoir nettement plus qu’il ne désirait l’afficher. Piqué par la curiosité, il lui demanda alors :

- Votre connaissance en matière de vaisseau m’impressionne…

- …

Le silence apparent du fugitif trahissait l’erreur qu’il tentait de dissimuler… Il pensait avoir simplement évoqué ces quelques mots à voix basse, suffisamment faible pour être inaudible, mais la réaction de son compagnon d’un jour indiquait le contraire. Il préféra alors ne rien ajouter de plus, mieux valait-il ne pas en dire d’avantage, surtout pour quelqu’un qui estimait déjà en avoir trop dit. Le jeune homme leva les yeux, et observa les cimes d’Odysseus se rapprocher à vue d’œil. On pouvait déjà entendre le lointain vacarme de la circulation aérienne, de l’activité intense de la capitale, de son empressement et de la douce folie de ses habitants. Lioreus, conscient d’avoir jeter un froid, repartit à la charge :

- Nous devrions l’atteindre d’ici moins d’une heure.

- Espérons-le…

- Oui, à ce rythme, cela ne fait pas le moindre doute, s’enthousiasma-t-il.

- Possible.

- Nyrel, que fuyez-vous donc ? au tac-o-tac.

- Pardon ?

- Vous détournez le regard lorsque l’on s’adresse directement à vous, vous préférez ne rien dire sur vous ou votre passé, vous ne parlez que peu ou prou, vous évitez tout contact avec le monde… De plus, vous êtes blessé, et l’arme que vous tentez de dissimuler dans votre dos est malgré tout apparente… Dois-je m’arrêter ici ?

- Je fuis… Je fuis mon passé…

- C’est donc tout ?

- Moins les gens en savent sur ma personne, mieux ils se portent…

- Bien…

Devant l’apparente fermeture du dialogue, Vergil demanda à son tour :

- De quoi sont morts les parents de la petite Soraine ?

- Qui vous a dit qu’ils étaient morts ?

- Ce n’est pas bien difficile à deviner…

- … comprenant que son mensonge avait été démasqué par un inconnu… Ses deux parents sont morts à Troia, dans des circonstances inconnues…

- Evidemment… Et que faites vous donc à vous réfugier vers Odysseus ? Les affrontements se passeront pourtant assez loin de d’Agenis, alors pourquoi partir de cette ville ?

- L’armée nous a rapatrié, non pas pour nous réfugier à la capitale, mais pour…

- … Vous forcer à prendre les armes, coupa-t-il.
- Ma femme et ma nièce n’ayant nulle part où aller, elles doivent donc me suivre.

- Oui je comprends…

- Quelqu’un vous attend-il à Odysseus ?

- Je l’espère. La seule chose dont je suis certain, c’est que j’y trouverai quelques regrets et beaucoup d’amertume, fit-il pensivement, tout en constatant que le groupe venait enfin d’arriver au terme de son voyage.

- Nous voilà donc arrivés.

A l’entrée de la cité, plusieurs navettes de transport en commun attendaient, entre autre, les quelques arrivants. Le groupe fut rapidement noyé dans la foule, mais parvint temporairement du moins, à demeurer soudé. Vergil, saisit l’opportunité dressée face à lui pour se séparer de la petite troupe, et ainsi se fondre dans la populace. Il ignorait totalement où aller. Son appartement devait sans nul doute être totalement vidé, la Tour Gramis ne pouvait absolument plus l’accueillir, il devait éviter tout contrôle d’identité, ainsi que toute présence militaire. A mesure que le jeune homme errait dans les ruelles, il songeait à ce qu’avait dit son précédant interlocuteur… Ainsi, l’Etat réclamait toutes les forces civiles capables de se battre, pour assurer sa défense. Une optique sans nul doute durement jugée par Claudius, chef de guerre qui n’aurait jamais osé envoyer des soldats non professionnels se battre…

Le jeune homme leva brusquement les yeux. Son élan fut soudainement troublé par un puissant vacarme. Il tourna la tête, le regard alerte, scruta de part et d’autre, lorsqu’il aperçut un vaste attroupement… De nombreuses personnes, qu’il estimait toutes être des civiles, étaient regroupées autour d’un vaisseau, portant le sceau de l’armée. Intrigué, il se rapprocha peu à peu, se mêlant à la foule tout en dissimulant son visage en rabatant la capuche de son manteau…




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Un gros poutou à G3n3sis pour la super créa, juste sublime Clin d\'Oeil
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Fév - 20:23

Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Vagbann7zm0



Progressant rapidement au sein de l’afflux, Vergil se glissa entre deux solides personnages, et observa discrètement la scène qui semblait attirer tant de curieux. Rabattant d’un geste agacé sa frange, il constata que le vaisseau arrimé était un transporteur de troupe… La taille imposante de l’engin laissait imaginer avec une certaine précision la capacité de contenance de l’astronef. Le jeune homme pouvait aussi voir qu’une file d’attente, composée essentiellement de jeunes hommes, trônait à l’ouverture des soutes. Deux soldats en armure semblaient régulariser et comptabiliser l’entrée des potentielles recrues, tandis qu’un troisième, en cuirasse d’officier, continuait d’appeler dans la foule, sans relâche, d’une voix de plus en plus exténuée. Le fugitif, n’ayant pas encore totalement satisfait sa curiosité grandissante, interpela l’un des deux hommes le masquant à la vue des soldats.

- Excusez-moi Monsieur, mais … Que se passe-t-il donc ?

- Eh bien, Vous ne voyez donc pas de vous-même ?!

L’homme semblait fort énervé. Tout en vomissant ses dires rageurs, il montra d’un geste explicite de la main l’ensemble de la foule… Etonné d’une telle réaction, Vergil observa avec plus d’attention le monde qui l’entourait. A sa droite, une femme assez âgée était en larme, dans les bras de ce qu’il devinait être sa petite fille, tandis qu’à sa gauche, un vieillard brandissait d’un air menaçant sa canne de bois. Le jeune homme, en pénétrant dans la foule, n’avait absolument pas perçu la tension qui l’entourait, ni même la nature des personnes qui la composaient. Il y avait de nombreuses femmes, jeune ou vieilles, mais toutes ou presque en larme. Il y avait aussi des hommes, moins nombreux, vieux ou très jeunes, criant leur colère et leur amertume. Saisissant progressivement l’ampleur de la situation, Vergil reculait peu à peu, tandis qu’il vit, à quelques mètres tout au plus de lui, partir un jeune homme suite à l’appel de son nom. Le fugitif comprit enfin le pourquoi d’un tel raffut :

- Les mesures d’urgences… se chuchota-t-il.

Ce qu’il nommait comme étant les mesures d’urgences, étaient un ensemble d’indications, qu’il avait eu à apprendre lors de sa formation d’officier. Elles signifiaient tout d’abord la cessation temporaire du pouvoir exercé par le Sénat, pour devenir une cité-état sous loi martiale. Les portes de la ville allaient donc être condamnées, l’installation d’un couvre-feu allait s’imposer… La jeunesse capable de se battre, soit les jeunes garçons âgés de plus de 17 ans et de moins de 25, était réquisitionnée pour « l’effort de guerre ». Cela ne faisait plus le moindre doute, Odysseus se préparait à l’affrontement…

Légèrement déboussolé de ce à quoi il venait d’assister, il s’écarta de la populace, avant de lourdement s’appuyer contre un des murs d’une ruelle environnante. Il plaça son dos sur la paroi de briques rouges, avant de glisser peu à peu pour se trouver assis, les bras posés sur les genoux. Il releva les yeux pour décomposer non sans amertume ce qu’il voyait… Un flux constant, ininterrompu de toutes sortes de personnages, issus de toutes sortes de milieux sociaux : des aristocrates pressés de retirer leurs actions en bourse, des étudiants inquiets pour leur avenir scolaire compromis, des clients affolés de la montée soudaine des prix du marché, encore et toujours des familles déchirées par la séparation avec leurs jeunes… Vergil, qui connaissait pourtant assez bien les nombreuses allées tortueuses, n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il se trouvait. Tout était trop mélangé pour avoir les idées claires : l’échec cuisant à Troia, la mort de Freija, son arrestation, son combat face à Annhon… Frottant avec insistance ses yeux, il sentit plusieurs présences s’approcher… Cette impression s’avéra rapidement être confirmée : trois silhouettes s’étaient approchées du jeune homme. L’une s’appuya lourdement contre le mur avec son coude gauche, une autre se tenait fixe à la gauche de Vergil tandis qu’une dernière était là, jambes légèrement écartées, en face de lui. Ce dernier lança avec nonchalance, d’une voix empruntée, feintée :


- Dis moi mon ami, sais-tu où tu te trouves ?

- …

Vergil ne répondait pas. Sans doute ne voulait-il pas même répondre à une telle question, mais il ne savait pas même où il se trouvait. Pourtant, il se doutait que l’individu ne demandait pas cela dans un but amical.

- Oh ! Tu me regardes quand je te parle ?

- …

Il le leva pas même les yeux. Il n’avait que faire de cet homme et de ses amis. Plus rien ne semblait avoir d’importance aux yeux du fugitif.

- Je crois qu’il a du mal à te comprendre d’en bas… fit ironique l’un des deux autres hommes.

- Ouais t’as sans doute raison.

L’homme se baissa brusquement, puis souleva par la veste Vergil, qui fut forcé de se relever. Le geste, brusque, eût comme un effet d’électrochoc pour le fugitif, qui revint brutalement à la réalité. Il releva la tête, les yeux alertes, puis regarda de part et d’autre de lui. Se voyant encerclé et bloqué, il compris que les hommes n’étaient pas là pour une simple visite de charité. Celui le maintenant contre le mur sortit un sabre de longueur moyenne, d’une lame sombre, cranté sur tout son tranchant, puis l’agita devant Vergil.

- Tu sais mon gars, pour mendier ici, il faut payer un droit de passage…

- Un … Que veux-tu ?

- Le truc brillant que l’on voit accroché à ton dos me conviendra amplement ! fit-il en désignant le bout de lame que l’on voyait dépasser de l’étui, accroché au dos de Vergil.

- Je ne suis pas certain de pouvoir t’aider…

- Hé Hé … il approcha dangereusement sa lame du cou du jeune homme.

- Les hommes armés ne devraient-ils pas aller se battre pour leur nation ?

- Pourquoi donc, toi, tu désires te battre ?

- Je crois que vous ne me laissez que peu d’autres choix en effet…

- T’as vu ça, il te menace je crois… insista l’homme à droite de Vergil.

- Dans ce cas…

Il pressa la lame en direction du jeune homme, qui n’eût que peu de temps pour réagir. Il serra rapidement son poing droit, se concentra aussi vite que possible, puis cria :

- Itaril !

L’énergie parcourut rapidement le corps entier de l’ancien Condamnateur, son point s’illumina progressivement, lorsqu’il ouvrit brusquement la main. Dans un son de détonation, un puissant éclat vert propulsa l’agresseur à plusieurs mètres, qui alla s’écraser contre un mur. Ses amis, aussi surpris que désemparés, restèrent figés devant un tel assaut. Profitant de cet effet de surprise, Vergil cogna la tête de l’homme le plus proche de lui contre le mur, avant de se retourner pour effectuer un violent uppercut au second. Il se retourna une nouvelle fois, face à un ennemi abasourdi, et en profita pour subtiliser la cimeterre arborant la ceinture du manant. La replaçant dans sa main gauche, il pointa la lame vers le dernier homme, qui se relevait à peine du choc qu’il venait de subir. N’entend pas l’ennemi dans se dos se relever, ce dernier bondit sur le jeune homme qui en fit tomber l’arme blanche. A terre, Vergil parvint à se placer sur son adversaire, avant de lui exploser le nez d’un coup de coude au visage. Il se releva alors, puis tendit son bras en direction du troisième homme qui venait de se relever. Le membre gauche du jeune homme s’illumina d’un puissant rouge feu, lorsque le soi-disant leader du groupe lança :

- Barrons nous il va nous tuer !

A ces paroles, Vergil baissa sa garde, ainsi que son bras. Il n’avait plus à se battre, plus cette fois, ses opposants partant laborieusement… Le jeune homme fut interpelé par la remarque de cet homme. Il avait bel et bien raison, le fugitif désirait, durant quelques secondes, tuer ses hommes de sang froid. Le sortilège qu’il préparait aurait calciné n’importe quel individu… Il ne s’expliquait pas un tel geste, un tel élan de violence, totalement incontrôlable.

Après cet incident, il choisit de se remettre en route, ne serait-ce que pour sa propre sécurité, mais peut-être aussi pour celle d’autrui…




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Un gros merci à Seph44 pour la douce image présentée Clin d\'Oeil
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Mar - 3:07

Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Vagabondcopieey0


Déambulant dans un ancien quartier d’Odysseus, Vergil progressait au hasard des rues, le regard vide, l’air pensif. Le dernier affrontement qu’il venait de subir le préoccupait particulièrement… Il ne parvenait à expliquer son comportement, son attitude face à l’ennemi, et surtout cette volonté d’exécuter froidement son adversaire… Cette idée le travaillait particulièrement, une de plus se disait-il… Il s’arrêta alors, hocha la tête puis observa avec suspicion ses mains. La main gauche ne présentait pas le moindre signe particulier, tandis que la main droite, elle, arborait une légère brûlure au creux de sa paume. Il la rapprocha du visage pour ainsi l’examiner plus en détail… L’inflammation était disposée en longueur, pointu de haut en bas, mais plus large aux alentours du centre de la blessure. Il leva les yeux, fixa le ciel l’espace d’un instant, avant de saisir d’où elle venait.

Lors de son combat face à Annhon, Vergil avait employé l’une des mysticites du Professeur Otto Frosteiner… Il l’avait saisi, avant de puiser sa puissance en la serrant de sa main droite. Avec ce souvenir, revint en même temps celui d’un avertissement, qu’avait lancé le scientifique peu avant que le jeune homme ne se fasse arrêter. Il se rappela que le chercheur l’avait mis en garde face aux effets secondaires inconnus de ces pierres… Si les premières conséquences étaient un gain considérable de puissance, plus ou moins temporairement, les résidus de myste circulant dans le sang de Vergil avaient aussi dû le rendre plus agressif, voir meurtrier à l'encontre d'une menace… Le jeune homme, face à cette trouvaille, fut aussi rassuré qu’inquiété… Il souffla de savoir que cette ardeur ne venait pas directement de lui, d’un brutal changement de tempérament, mais plutôt d’un effet « indésirable »… Pourtant, devant se soulagement, l’anxiété le rattrapa rapidement. Il ne savait absolument pas combien de temps durerait cette situation, est espérait qu’elle ne serait pas trop longue, voir définitive. Il n’avait pas besoin d’attirer l’attention sur lui, et encore moins de tuer d’avantage… Il serra de dépit ses poings, puis fixa de nouveau, d’un regard lourd, le ciel radieux de la capitale. L'étendue était bleue, les quelques nuages blancs noyés dans l’océan azurée ne gâchaient en rien la clémence climatique… Il baissa légèrement le regard, lorsque sa vision se porta sur les hauteurs de la cité. Il pouvait voir la Tour Gramis, trônant au milieu des cieux, triomphe de la richesse, de la technique, de la force et de la beauté de l’ancien Empire Eurékan, devenu une Monarchie Constitutionnelle à la chute du feu Empereur Phrosys, 600 ans auparavant…

Il tourna la tête, de part et d’autre, et constata qu’il se dirigeait peu à peu vers l’ancien centre universitaire de l’Académie militaire. Ce lieu représentait beaucoup pour le jeune homme, y ayant vécut une bonne partie de sa jeunesse d’étudiant. Il réfléchit un instant, avant de se rappeler qu’il y avait un lieu, au sein de la cité universitaire, où Silfy aimait s’y recueillir, pour réfléchir, pour s’évader aussi… Il s’agissait de l’ancien amphithéâtre de cour théorique sur la magie. C’est notamment en ce lieu que la jeune femme avait pris la décision d’entamer sa formation d’invocatrice… En quelques secondes, sa décision était prise, il devait se rendre à l’ancien bâtiment, elle y serait peut-être, du moins l’espérait-il… A défaut, il pourrait toujours y passer la nuit pour réfléchir, à son tour, sur ce qu’il allait faire…

L’enceinte ne se trouvant qu’à quelques ruelles du jeune homme, il n’eut à arpenter ces dernières que durant quelques minutes, lorsqu’il parvint devant l’entrée du complexe. Vergil ne s’y était pas rendu depuis qu’il était entré dans le corps des Condamnateur, il y avait plus de deux ans de cela… Entre temps, l’Académie militaire fut transférée, dans des locaux neufs, plus à l’écart d’Odysseus, d’où l’abandon du centre de formation du jeune homme. Devant lui se dressait le lourd portail en acier, maladroitement scellé à l’aide d’une chaîne et d’un petit cadenas. Il sourit devant tant de négligence, avant de trancher le lien d’un furtif coup de lame. Il poussa la porte de droite, qui émit un grincement sinistre, puis avança avec hésitation. Le son des branches d’arbre, secouées par les vents, était la seule chose pouvant briser le silence glacial de l’enceinte fantôme.

Le jeune homme traversa l’allée principale. Elle était longue, large, en bitume recouvert de graviers… Pourtant, quelques pousses d’herbe parvenaient déjà à percer au travers de l’entendu de petits cailloux disposée sur l’ensemble des voies parsemant les lieux. Au milieu d’un amoncellement d’arbustes difformes trônait une statue à l’aspect cuivré, placée sur un solide socle de marbre blanc. Le buste présenté était celui d’un imposant personnage, aux traits durs, aux épaules larges, en uniforme d’officier supérieur… Vergil s’arrêta quelques secondes devant cette œuvre, où il était écrit sur une plaque de marbre :



Ci gît le Seigneur Léotard Fraztimeus, Fondateur de l’Ordre des Condamnateurs


Pour tout étudiant, cet homme devait être l’exemple à suivre, tout en ne pouvant être égalé… Vergil connaissait assez bien la légende du personnage : un grand guerrier, qui a su délivrer la nation d’Euréka d’une fratricide guerre civile, qui eût lieu plusieurs centaines d’années avant la construction de l’Académie. Redécouvrant avec tant de nostalgie que de curiosité son lieu de formation, il poursuivit sa visite d’un pas serein, comme apaisé par l’espace dans lequel il se trouvait.
Passant rapidement devant les bâtiments administratifs, aux teintes sombres, à l’aspect épuré, froid, il arriva enfin à l’endroit qu’il cherchait… L’amphithéâtre …
Situé en plein air, l’imposante enceinte disposait d’innombrables escaliers, menant irrémédiablement à la base de l’édifice, où siégeait en temps normal le professeur, distillant ses quelques savoirs à l’ensemble de la gente présente. Le jeune homme descendit quelques marches, légèrement noircies par le manque d’entretient, et sans nul doute l’âge, avant de s’asseoir à une place, située en hauteur comparée à l’estrade professorale. Il se frotta les yeux, usés des derniers jours écoulés, posa avec lassitude ses bras sur les genoux, avant de fermer ses paupières, profitant de la tranquillité environnante pour s’évader…

En l’espace d’un instant, il se souvint de son entrée à l’Académie… Orphelin depuis deux ans, le garçon était parvenu à falsifier, non sans une aide extérieure, ses papiers d’inscription. Il n’avait que seize ans à son arrivée, contre les dix-neuf requis… Jouissant d’une taille respectable, il put malgré tout passer parfaitement inaperçu, du moins le crût-il durant un certain temps… Après deux ans écoulés, l’administration parvint à desceller, d’une obscure façon, la supercherie de Vergil. Il ne fut certes pas renvoyé, mais on l’envoya en formation intensive dans la forêt de Maryllis, en guise sanction. On le plaça dans un régiment d’exploration, le bois étant réputé comme dangereux… Durant son année punitive, il fut dépêché en mission près d’un antique temple, dont les ruines n’avaient jamais été explorées… Le temple d'Akténéos … Le jeune homme ne pouvait pas l’oublier, et ne pourrait sans doute jamais l’occulter… Esseulé quelques instants, il fut alerté par des beuglement de dragon, un peu plus loin dans le bosquet. Il s’approcha d’un pas furtif, dégaina instinctivement sa lame, quant il vit une jeune demoiselle, tentant de repousser avec difficulté une imposante créature. Il s’approcha, dans le dos du monstre, sauta brusquement, lame en main, avant de lui trancher net le cou, sans même que l’animal ne puisse esquisser la moindre tentative de riposte… Bien entendu, il n’avait pas sauvé une simple jeune femme, pas une parmi d’autre, mais il l’avait sauvé, « elle »… Dès le premier regard, cachées derrière ses yeux noisette, sa douce et voluptueuse chevelure d’ébène, ses pommettes rosées, son sourire omniprésent, il fut touché, à jamais... Il acheva quelques mois plus tard sa pénitence, avant de retourner à l’Académie, où il la retrouva par hasard, écoutant d’une oreille distraite le cours qu’égosillait un vieux professeur… Il se posa silencieusement sur la place, située juste derrière elle, et ne dit pas un mot. Elle était seule, écrivait quelques mots tout en dessinant divers motifs picturaux sur les coins supérieurs de sa page. Le cours s’acheva alors, elle se leva, ramassa l’ensemble de ses affaires, se retourna alors pour atteindre l’escalier, lorsque qu’elle croisa un regard rouge, qui ne lui était pas inconnu…

Vergil, qui était toujours renfermé, s’ouvrit pour la première fois à une personne, en qui il avait une pleine confiance, avant même de la connaître…

Le corps de Vergil sursauta alors, ses yeux s’ouvrirent brusquement, comme tiré d’un rêve dont il espérait ne jamais voir la fin. Un bruit aigu venait de le faire sortir de ses songes… Le portail ! Quelqu’un venait de le pousser à son tour. Il en avait la certitude. Dans l’urgence, il se releva, se ressaisit non sans difficultés, puis observa autour de lui, cherchant un endroit où se cacher. Il plongea son regard en contrebas de l’enceinte, lorsqu’il vit une sorte de tranchée, formée par l’écart entre l’estrade et le sol de l’amphithéâtre… Il descendit les marches à toute vitesse, puis alla se réfugier contre la tribune. Il écouta alors le silence, le vent… Puis des pas, se rapprochant…





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Un gros poutou à Lay² pour la créa (yavait longtemps ^^)
un chapitre 100% narratif, où l'on en apprend un peu plus sur qui est notre jeune homme...
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Avr - 3:05

Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 I243148_IllustrationGalta2



Frustré de ne pouvoir observer quoi que se soit de sa position, Vergil saisit la poignée de son arme, accrochée au dos. Un léger son aigu fut produit par le frottement de la lame contre son étui, lorsqu’il parvint enfin à la sortir totalement, sans pour autant avoir vraisemblablement attirer une quelconque attention particulière. Les pas s’arrêtèrent enfin… Le jeune homme supposait que la personne était assise dans l’amphithéâtre même où il se trouvait, tant les bruits semblait être proche. Il y avait donc un parfait inconnu, hostile ou non, qui venait de prendre place dans l’enceinte, tout en demeurant silencieux. Dévoré par la curiosité, le fugitif désirait simplement savoir à qui il avait à faire, cependant, voir l’individu signifiait indubitablement être vu de ce dernier… Il préférait donc céder à la prudence plutôt qu’à ses interrogations… Qui était-ce ? Que faisait-il ici ? Pourquoi ? Le jeune homme se frotta maladivement le front de sa main droite, avant d’entendre la personne présente échapper un éternuement… La voix n’était pas celle d’un homme… Un timbre relativement doux, mélodieux malgré la forme peu reluisante, globalement assez aigu, et qui plus était, pas parfaitement inconnu à Vergil… Il avait déjà, en plusieurs occasions, entendu une telle toux sortant de la bouche d’une demoiselle, de Silfy. Son cœur palpita alors, il en avait la certitude, c’était elle ! Et s’il se trompait ? Peu lui importait, pour lui, le simple espoir de la revoir valait tous les risques possibles et imaginables…

Il se dressa brutalement, et se tourna directement vers la tribune. Son corps fut parcouru par un frisson, son cœur se mit à battre avec entrain, ses yeux trahissaient ses sentiments… Elle se trouvait assise, le regard perdu, la chevelure légèrement soulevée par la douce brise, les jambes entrecroisées. Elle tourna la tête, et crut voir un mirage. Elle se leva, en fixant Vergil d’un regard illuminé d’une lueur d’espoir qu’elle ne pouvait soupçonner. La jeune femme laissa les quelques affaires déposées à ses côtés pour dévaler la trentaine de marches à toute vitesse, jusqu’à se jeter dans les bras du fugitif. Il n’y eut pas une phrase, ni même une parole ou un simple mot, juste un silence bercé par le léger sifflement du vent… Elle serrait de tout son être le jeune homme, qui n’eût d’autres réactions que de fermer les yeux, et de respirer l’agréable douceur de sa compagne. Il sentit quelques gouttes chaudes passer au travers de son manteau, elle pleurait. Elle relâcha l’étreinte, avant de fixer Vergil, le regard encore humide. Elle le contempla une poignée de secondes, avant de le frapper sèchement d’une gifle au visage. Assombrissant son regard, elle débuta, comme toujours :


- Mais à quoi tu joues ?

- …

- Ne laisse plus personne te qualifier de traître ou de je ne sais quoi à présent, je n’aurai pas la force d’en supporter d’avantage…

- Tu ne…

- Si je n’ai jamais douté ? coupa-t-elle, Bien sûr que non, tu en mériterais une deuxième pour penser ça…

- Oui tu as raison.

- Mais comment est-ce possible ? Comment a-t-on pu proférer de telles horreurs ??!!

- Il faut croire que mes quelques déboires ont permis à quelqu'un d'en profiter.

- Quand est-il d’Annhon, il devait se charger de ton incarcération, mais il a disparu…

- Oui, il est mort…

- Comment ?

- Disons que c’était la seule façon pour nous de régler un profond différent nous opposant.

- … elle expira un profond soupir, Que vas-tu faire ?

- Je n’en ai pas la moindre idée… Et toi ? baissant les yeux pour la contempler.

- Eh bien, son regard s’évade alors… Dans moins de 48h, je serais sans doute sur le front au Sud.

- Moins de deux jours ? Voilà donc le pourquoi des mesures d’urgence… Qui se charge de la défense ?

- Le Condamnateur Terrato, qui d’autre ? Bien que l’on sente facilement qu’il soit manipulé par le Sénat.

- Oui, ils protègent leurs intérêts, coupa-t-il.

- Forcément, sourit-elle, lassée.

La jeune femme leva les yeux par-dessus l’épaule de Vergil. Elle regarda furtivement l’horloge, placée au dessus de la scène. Elle laissa échapper une larme, symbole d’une émotion qui la submergeait. La joie de retrouver le jeune homme contrastait nettement avec sa vision de l’avenir. Le jeune homme, apaisé, demanda :

- Qu’y a-t-il ?

- Je vais devoir te laisser.

- Déjà ?

- Oui… Mon quartier libre sera bientôt terminé.

- Je comprends…

Aussi heureuse de retrouver celui qu’elle aime que déçue de devoir déjà le quitter, Silfy laissa délicatement glisser sa tête sur l’épaule du jeune homme, bercée par une douce chaleur qu’elle avait depuis trop longtemps quitté. Elle se redressa alors, fixa profondément Vergil, avant de l’embrasser. Lui fermait les yeux, enivré par la douceur de son parfum, de ses lèvres…

Après quelque secondes, ils se séparèrent. La jeune femme, remonta les marches, rangea ses quelques affaires avant de saisir son petit sac, puis de remonter peu à peu les marches, en vue de regagner la sortie. Un fois en haut, elle se retourna, désirant croiser une ultime fois les yeux de son aimé. Lui ne l’avait lâché du regard : il avait décomposé le moindre mouvement de la jeune femme, son ascension progressive. Ils se contemplèrent quelques secondes, avant que Silfy ne se retourne, puis disparaisse dans la pénombre environnante. Vergil se décrispa quelque peu, apaisé de cette entrevue, qu’il espérait depuis si longtemps déjà… C’est alors que ses yeux le piquèrent : ils étaient humides. Le fugitif ne parvenait pas à se résigner, à accepter qu’il s’agissait peut-être là de leur dernier face à face. Eprouvé, il arpenta aussi rapidement que possible les marches, espérant apercevoir encore la silhouette qui lui était si chère. Arrivé en hauteur, il ne vit que la blancheur de la Lune, qui éclairait d’une faible lueur l’enceinte de l’Université. Déçu, il se frotta les yeux, puis redescendit sur quelques mètres… Il s’arrêta au milieu des escaliers, se coucha sur un des anciens bancs de l’amphithéâtre, puis tenta tant bien que mal de dormir. Il avait faim, il avait mal aux yeux, au ventre, au cœur, mais il devait se reposer. Au bout de plusieurs minutes, il parvint enfin à s’endormir, malgré les larmes qui perlaient le long de son visage…

Son regard palpita alors : la clarté environnante l’éblouissait. Il se releva, le corps lourd, courbaturé, meurtri. Lorsqu’il parvint enfin à voir parfaitement, il saisit son sabre, puis se mit en route. Il gravit les quelques marches le séparant du reste du complexe, puis emprunta le chemin qu’il avait utilisé la veille. Il ne savait absolument pas ce qu’il allait faire, mais était bien décidé à ne pas laisser le destin jouer seul pour lui…

Il franchit enfin la grille, puis regarda en direction du centre. Il entendit de nombreux cris s’y rapportant. Il marcha posément, avant de croiser de multiples personnes, courant à toute allure dans le même sens que le jeune homme. Etonné, il continua sa route, sachant parfaitement qu’il finirait tôt ou tard par savoir ce qui attirait à un tel point la populace. Tandis qu’il déambulait d’un pas lent mais régulier, un homme le percuta dans le dos. Vergil trébucha, sans tomber, alors que son agresseur d’un jour lui, s’étala telle une masse.


- Que vous prend-il donc ?

- Eh bien, se relevant péniblement, je ne veux pas être en retard, comme tout le monde !

- En retard ? s’interrogea Vergil.

- Oui ! Je ne veux surtout pas manquer le moindre morceau !

- Mais de quoi donc ?

- Vous n’êtes pas au courant ?

- …

- Ca alors ! Vous devez bien être la seule personne de tout Odysseus à ne pas être au courant !

- De ?

- Le Haut Condamnateur Terrarto va d’ici peu faire son discours à l’ensemble de la ville via les écrans géants !

- Et de quoi parlera-t-il ?

- Eh bah de la Guerre pardi ! Excusez moi mais je vous laisse, je n'veux vraiment rien manquer !

Surpris d’un tel engouement, il se mêla à la foule, qui semblait se regrouper sur la place Farenxis, où étaient placées d’immenses écrans. Vergil regardait tout autour de lui et constata que tout le monde était impatient de savoir ce qu’avait à dire Claudius. Les gigantesques enceintes grésillèrent … Tout le monde se tut alors, attendant avec impatience…


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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeSam 17 Mai - 1:17

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Les derniers murmures se dissipèrent enfin dans un léger soupir. Les immenses écrans s’allumèrent alors, simultanément, éclairant la place centrale d’un vif halo blanc. Vergil leva les yeux sur le moniteur le plus proche de lui, lorsqu’un visage étrangement familier apparut alors. Les regards de la populace s’illuminèrent d’une lueur nouvelle : celle de l’espoir. Tous applaudirent alors, avant même que la moindre parole n’ait été prononcée, comme s’ils étaient saisis d’un élan incontrôlable, irrésistible…

Le jeune homme, lui, n’avait pas bougé. Il demeurait fixe, inerte, inanimé, totalement indifférent à cet « évènement ». L’allégresse dura aisément plusieurs minutes, pour enfin décroître progressivement, jusqu’à se stopper totalement. Vergil, apathique, fixa l’un des écrans, et y vit son ancien collègue, son ancien modèle, Claudius Terrato. Ce dernier avait le visage creusé par la fatigue, exténué par de trop longs affrontements, par de trop dures batailles… Le Condamnateur, propulsé malgré lui Général en chef des armées Eurékanes ; était vêtu d’un splendide apparat d’officier supérieur, aux reliures dorées, à l’aspect feutré. Si son regard semblait confient, les quelques gouttes qui perlaient sur son front trahissaient son véritable sentiment. Tandis que tous retinrent leur souffle, on entendit enfin un premier son sortir des multiples enceintes dispersées, en centre ville. L’homme, à l’avis tant attendu, se racla une dernière fois la gorge, avant d’entamer :


- Eurékanes, Eurékans. Comme vous devez sans nul doute l’imaginer, la situation est telle qu’il n’est plus désormais le moment de parler, mais bien celui d’agir. Les forces armées de Paramécia, venues droit de Pandémonium, sont à nos portes. Je connais votre réticence à vous battre, je la comprends et la partage, mais l’heure n’est plus à la diplomatie. Nous allons devoir nous défendre, pour protéger la pérennité de notre nation, pour assurer un avenir à vos filles, à vos fils…

L’ambiance euphorique venait de retomber brutalement, l'espace de quelques secondes. Les graves allusions proférées par Claudius semblaient sonner un glas qui arriver trop tôt, pour une population qui avait encore foi en ses diplomates. Le Condamnateur fit une pause durant un instant, reprit sa respiration, puis relança :

- Il y a moins de 24h, les mesures d’urgence ont été enclenchées. Cela signifie donc que l’ensemble des civils n’étant pas aptes à se battre devra se barricader dans les locaux d’Etat, en attendant l’accalmie. Il en va de votre sécurité. Même si la cité demeure imprenable, il n’est pas impossible que quelques projectiles atteignent malgré tous nos efforts la capitale… D’où ces mesures de prévention.

Vergil esquissa un sourire cynique. Il constatait que son ancien collègue ne faisait que lire un texte rédigé de toute pièce, concocté par quelques habiles manieurs de la rhétorique, au service d’un Sénat, plus intéressé par les propres occupations de ses membres que par le devenir d’une nation au bord du déclin.
La populace, quant à elle, était assez partagée : entre un sentiment de sécurité d’un côté, et de nombreuses interrogations encore en suspend de l’autre.
Claudius inspira profondément, pour enfin conclure :


- Dès à présent, tous les volontaires seront accueillis dans les casernes, installées à divers endroit d’Odysseus. Ne seront acceptés que les hommes de moins de 50 ans ainsi qu’en bonne santé…
Nous comptons sur votre soutient, la bataille sera rude, mais nous triompherons de l’envahisseur, il ne peut y avoir d’autres finalités.


Les moniteurs s’éteignirent tous à l’unisson, laissant les nombreux curieux en plants. Vergil se gratta la tête, puis réfléchit vaguement à la situation : il venait d’avoir la confirmation de l’embrigadement de Claudius par le Sénat. Le jeune hommel soupira, sans doute était-il déçu… Même s’il ne se faisait guère d’illusions quant à cette donnée, il espérait encore que le Condamnateur parvienne à résister à la pression des politiques, de la guerre. Une fois encore, Vergil comprit qu’il se trompait… Désabusé, il repartit d’un pas vacillant au loin, désirant s’isoler, pour réfléchir, ou peut-être pour cesser de réfléchir.

Avançant tête baissé, il releva légèrement les yeux quant il entendit pleurer une enfant, à quelques mètres de lui. Le timbre irrégulier, cassé par une tristesse si propre à l’enfance. Pourtant, la voix, même chancelante, n’était pas inconnue au jeune homme. Il se tourna lentement vers les pleurs, et vit une petite fille, agenouillée sur le trottoir. Elle avait les cheveux roux, légèrement bouclés. Ses yeux turquoise reflétaient une douceur perceptible… Une femme, accroupie, se tenait aux côtés de l’enfant. Cette personne qui serrait un mouchoir blanc aux bords brodés d’une laine rouge, s’en servait pour essuyer les yeux de la malheureuse… Pourtant, si les larmes parvenaient à disparaître, il n’en était pas de même avec le chagrin. La jeune fille, Vergil l’avait reconnu d’amblée… Il s’agissait de la petite Soraine, qu’il avait rencontré sur les plateaux de Kelbi. Il s’approcha alors, furtivement, puis arriva aux côtés de la jeune demoiselle. Il s’accroupit à son tour, aux côtés de ce qu’il devinait comme étant la tante de la petite, puis demanda d’une voix hésitante :


- Que t’arrive-t-il donc Soraine ?

Elle releva la tête. Elle aussi avait reconnu ce timbre particulier… Ses yeux encore humides, contemplèrent le regard rouge du jeune homme. La tante prit son inspiration avant de parler, mais elle fut coupée par la petite :

- Nyrel…

L’adulte présente regarda avec insistance le jeune homme, avant qu’elle-même ne poursuive :

- Vous êtes donc Nyrel ?

- Eh bien … oui, hésita-t-il.

- Je suis la tante de Soraine, mon mari m’avait brièvement parlé de vous, fit-elle la voix chargée d’émotion.

- Que se passe-t-il donc ?

- …

- Ils ont prit mon tonton ! cria rageusement Soraine.

- Qui ?

- On a réclamé sa présence… Il … Il va …

Elle n’avait pas la force de continuer, mais Vergil comprit où elle venait en venir. Lioreus avait été enrôlé dans l’armée pour se battre. La jeune fille qui avait déjà perdu ses parents, sans pour autant le savoir, allait sans nul doute perdre à nouveau un être cher. Le fugitif serra les dents : il venait de savoir pour la première fois ce que faisait le sentiment d’avoir de la compassion, et de demeurer impuissant pour soulager dans une quelconque mesure celle-ci. Il ne savait déjà pas quoi faire lui-même pour sa propre situation, alors qu’allait-il pouvoir faire pour eux ?

Il regarda tout autour de lui. Il semblait comme hors du temps. Devant lui défilait des vies entières, bouleversées par quelques avis contradictoires, quelques positions politiques différentes. Il venait de prendre conscience de la folie humaine dans toute sa splendeur, à travers les larmes d’une enfant. Pourtant, il y a peu, lui aussi faisait parti de cette folie… Une chose était certaine, Vergil n’avait plus le moindre contrôle sur son avenir, ni même sur ceux qui l’entouraient. Il voulait que cela cesse, redevenir souverain du devenir de ses actes, comme « avant »… A cet instant, il regrettait cette matinée, où il avait dû se lever, pour se rendre à cette fatidique réunion, à la Tour Gramis. Il regrettait aussi cette signature, même s’il aurait signé quoi qu’il arrive, car à cet instant encore, il avait fois en des valeurs qui lui semblaient importantes.

Il secoua vivement la tête… Toutes les images qui lui venaient se mélangèrent, donnant un tout informe, sombre. Il porta de nouveau son attention sur Soraine…

Soudain, tout devint clair, limpide. Il n’avait pas le moindre doute sur ce qu’il devait faire, tout lui sembla évident. Il la regarda, esquissant un sourire, se tourna vers la femme de Lioreus, fit de même, avant de s’adresser à la petite :


- Je vais rejoindre ton Tonton, et je vais veiller sur lui… Il ne pourra rien lui arriver…

- M… Mais …

Vergil fit un signe d’approbation de la tête, avant de s’en aller, fermement décidé. Une chose devenait absolument certaine pour lui, son destin allait, comme pour celui de nombreuses personnes, se jouer lors d’une dernière bataille…



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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeDim 15 Juin - 2:22

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Confiant sans pour autant être rassuré, il revint se mêler à une foule toujours aussi oppressante. Il était conscient de ce qu’il venait de faire, et mesurait pleinement la portée d’un tel acte. Il était presque heureux d’avoir pris cette décision. Pour la première fois depuis un long moment, il avait un objectif, une tenue de route à respecter, un but précis… Il savait qu’une fois encore, il n’aurait pas le droit à l’erreur. Il estimait devoir rendre la monnaie de sa pièce à une petite fille, l’ayant réveillé un beau matin, avec un immense sourire planté au milieu de son visage aux traits fins.

Pressé, il scruta tout autour de lui : les gens se bousculaient avec confusion, quelques riches chanceux parvenaient encore à monter dans un taxi, monnayant d’onéreux compromis, d’autres plus décidés, se rendaient au centre d’enrôlement le plus proche. C’est justement ces derniers que le jeune homme tentait de repérer. Lorsque enfin, il en aperçut un à moins de deux cents mètres, il s’enthousiasma puis s’enfonça dans la masse, espérant atteindre rapidement la place. Tandis qu’il bousculait de nombreuses personnes qui allaient en sens inverse, il s’arrêta brusquement, observant les soldats présents au poste. Son cœur s’affola brutalement. Dans un geste presque machinal, il se retourna, pour faire dos aux forces de l’autorité présentes… Il venait à l’instant même de se rendre compte d’un oubli majeur : les gardes allaient sans aucun doute le reconnaître. Un ancien Condamnateur, devenu fugitif et à ce moment présent ardemment recherché, n’allait sans nul doute pas passer au travers d’une telle épreuve. La volonté qui l’avait saisi passagèrement lui avait fait perdre sa lucidité l’espace de quelques secondes. Cherchant rapidement une solution, il observa les rues avoisinantes, espérant trouver une opportunité à saisir… Cependant, il n’y avait rien… Les diverses échoppes étaient toutes fermées, comme en temps de guerre. Il fallait pourtant une possibilité au jeune homme. Tout en scrutant les environs, son regard s’arrêta sur une ruelle étroite, semblant déserte. Il réfléchit quelques secondes avant de se décider, puis se mit en marche, d’un pas vif et pressé. La petite rue se trouvait être en réalité une impasse. Parée de grands murs en pierre rouge, il s’agissait sans nul doute d’une sortie de secours pour les bâtiments environnant, ou peut-être simplement d’un passage pour évacuer les ordures. Vergil n’avait pas vraiment le temps de s’y attarder réellement, il avait son idée, et devait l’appliquer avant de changer d’avis…

Il sortit son épée de l’étui qu’il portait jusqu’alors sur son dos. La lame, clair, brillante, reflétait un ciel étrangement pourpre. Il la saisit à pleine main, leva l’arme à hauteur de sa tête puis la porta derrière son cou. De sa main droite, il souleva ses longs cheveux, puis glissa le long Katana entre ces derniers et sa nuque. D’un geste brusque, il releva le sabre… Il rengaina enfin sa lame, il en avait terminé. Dans sa main droite, il y avait encore une pleine poignée de ses anciens cheveux… Il savait que pour passer inaperçu, il lui fallait adopter des mesures radicales. Cependant, il n’avait pas tout a fait terminé son changement d’apparence physique. Il observa la ruelle où il se trouvait, avant d’y voir un large conteneur métallique, peint d’un vert grossier, aux bords légèrement rouillés. Il s’en approcha, laissant tomber au vent les restes de son ancienne chevelure, puis se mit sur la pointe des pieds, tout en tentant d’ouvrir la benne. Le couvercle assez lourd, ne put être relevé sans aucun bruit… Un intense grincement, suivit d’un effroyable fracas de tôle froissée… Mais le contenant offrait à présent au jeune homme la possibilité d’en sonder le contenu. Il escalada le bord, puis chercha, tel un effréné en quête d’or, ou d’une tout autre cause perdue, et pourtant… Une pièce difforme, sans doute provenant d’un moteur, traînait sur le côté. Il l’a saisit rapidement, la frotta énergiquement dans ses mains, avant de la reposer sur le tas. Il les observa alors : elles étaient noir, couvertes de suie. Satisfait, il les plongea dans ses cheveux, puis se secoua intégralement. Il se tira quelques mèches, avant de frotter directement ses mains sur son visage… Il était à présent les cheveux courts, totalement décoiffé, le visage creusé de fatigue, sale, méconnaissable. Il ne lui en fallait pas plus pour revenir enfin sur ses pas. Il avait un aspect tout autre désormais, et espérait passer au centre de recrutement sans trop de problèmes.

Il comptait d’ailleurs sur une faible de la vigilance au contrôle des soldats pour passer inaperçu. Il savait qu’en période de conflits, les contrôles d’identité étaient moins stricts. Il s’agissait d’une donnée importante, ne prenant pas réellement en compte les critères personnels de chaque soldat contrôlant, mais qui dépendait en fait d’une directive officieuse. En effet, les officiers instructeurs ordonnaient en cas de recrutement auprès de la population civile, d’être assez laxiste concernant les contrôles d’identité. Il y avait ici un atout purement stratégique : une vérification trop franche aurait dissuadé des criminels, en quête de discrétion, de s’enrôler le temps d’une bataille… Et le manque à gagner en terme d’armée pouvait devenir assez conséquent. Une milice composée en partie de scélérats pouvait constituer une force de résistance tenace, ces gens ayant souvent l’habitude d’affrontements, même à une échelle bien moindre. Si ce bras armé de fortune pouvait être bien ardu à contrôler pour n’importe quel officier régulier, il n’en demeurait pas moins une constituante régulière des troupes de combat. Cette cohorte avait pour autre énorme avantage de ne pas avoir d’équipement régulier, ainsi, l’Etat n’avait pas à fournir des armures ou armes de façon massive, mais simplement de façon ponctuelle. Enfin, il s’agissait de l’un des rares régiments à pouvoir assez souvent se renouveler en intégralité entre chaque bataille. Vergil comptait bien utiliser une telle situation à son avantage, après tout, passer pour un voleur était bien moins préjudiciable que de passer pour un traître et un meurtrier…

Il s’approcha d’un pas confiant vers le comptoir, quant il s’arrêta devant l’une des deux files de volontaires. Il y avait moins d’une demie douzaine de personnes dans chacune d’elles… Le jeune homme se plaça dans l’une d’elle, et attendit quelque minutes. Devant lui, il y avait un homme, plutôt petit, assez âgé, arborant quelques cicatrices. Il paraissait étonnamment calme, du moins, pour quelqu’un qui allait s’engager dans l’une des plus terribles batailles ayant jamais opposé les deux camps rivaux. Il devina assez rapidement qu’il s’agissait sans nul doute d’un ancien combattant, nostalgique d'une hypothétique gloire, vraisemblablement passée… L’homme se présenta comme tout autre personnage, avec plus de détermination sans doute que Vergil lui-même. On lui montra plusieurs papiers, qu’il approuva, puis il poussa une porte battante à l’arrière de la salle. Le jeune homme avança à son tour, puis attendit les instructions du soldat présent devant lui :


- Veuillez signer ici, ici et ici, fit-il en montrant plusieurs notes.

- Où allons-nous être placé ? demanda-t-il tout en signant.

- J’en sais rien, et c’est pas mes oignons, rétorqua-t-il sèchement.

- Je vois …

- Quelles affaires vous voulez conserver ? questionna l’homme en uniforme, saisissait une planche de note.

- Rien d’autre que ceci… annonça-t-il en tendant le fourreau de son arme.

Ey ! T’as piqué ça où toi ? Un type comme toi devrait pas avoir un tel machin entre ses mains, tout en admirant l’étui du sabre.

Vergil réfléchit rapidement à la remarque du garde. Il venait de marquer un point, comment quelqu’un avec une apparence si négligée pouvait détenir une arme d’une si haute facture ? Il se hâta, lorsqu’un mensonge lui vint enfin à l’esprit… Sans même prendre la peine d’estimer la portée de ce dernier, il lança :

- Je l’ai trouvé dans une ruelle, en cherchant des pièces de moteurs.

L’homme demeurait silencieux. Il n’avait évidemment pas marché au canular du jeune homme. Pourtant, il savait bien qu’une telle incohérence ne suffirait pas à justifier un refus. Enfin, il pensa à cet instant que la guerre serait une forme juste et louable de punition pour celui qu’il estimait être un voleur. Il soupira, énervé et frustré, avant de lâcher :

- C’est bon… La porte est là derrière, termina-t-il en pointant une porte à la teinte bleu pâle.

Vergil ne dit pas un mot. Il saisit son arme, puis se dirigea d’un pas confiant vers la porte. Il souffla, soulagé du succès de son « enrôlement ». A présent, il était parvenu à intégrer une armée, qu’il avait pourtant quitté le moment même où il avait été jugé comme étant un traître… Il devait à présent tenter de retrouver Lioreus, car si une jeune fille lui avait offert un premier sourire depuis longtemps, il se devait de lui rendre son geste…




Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Sanstitredx0



Je passe en coup de vent, on dirait que malgré le Bac qui approche, les ouvriers de ma cave se sont un peu mis au taff (il serait temps)... Bon courage à tous ceux ayant passé, et le traditionnel "merde" à ceux qui doivent encore passer des épreuves =)
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Juin - 1:56

Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Xxxi-copie2-46a7d4




Derrière cette porte se trouvait un simple couloir, assez étroit, à l’atmosphère étouffante. Vergil avançait d’un pas peu assuré, tout en observant les murs l’entourant. Ils étaient écaillés de toutes parts, et arborait une impressionnante quantité de poussière. Le jeune homme devinait qu’un tel local, au centre ville d’Odysseus, n’avait que rarement fonctionné à plein régime, d’où un entretien plus que laxiste… Il y avait, au bout de la petite pièce mal éclairée, une nouvelle porte, grise, froide, âpre. Il s’y dirigea en toute logique, puis franchit d’un pas déterminé l’entrée. Il leva alors les yeux sur l’endroit qu’il venait de découvrir, puis scruta, l’œil attentif, les environs. Il se trouvait à l’ouverture d’un grand hall, affichant de larges vitres, salles pour certaines, brisées pour d’autres. La lumière pénétrait sans peine dans l’édifice, éblouissant ses occupants d’un puissant halo. Tout en avançant doucement dans l’espace disponible, le jeune homme scruta autour de lui les visages des hommes, debouts attendant avec impatience, ou assis sur des bancs délabrés… A sa gauche se trouvait un groupe de mercenaires, reconnaissables à leurs multiples tatouages. Il observa un vieil homme, posé sur l’une des banquettes aménagées, qui tenait nerveusement son arme en main, de peur de se faire voler. Les larcins dans de telles prémices n’étaient pas rares, entre engagés, ce qui ajoutait encore une dose de tension supplémentaire à une situation qui n’en avait guère besoin. Vergil, lui, ne craignait nullement ce genre de méthode sur sa personne : il n’avait rien d’autre que son arme, que pouvait-on encore lui voler ?

Attentif, il se posa contre un mur, qui était plongé dans une clarté éblouissante. Le fugitif se demanda à cet instant comment trouver l’homme qu’il était sensé protéger… Dans un premier temps, il n’en avait pas la moindre idée, il préférait sans nul doute attendre de voir comment la situation allait évoluer d’elle-même… Il se frotta le front, essuyant les quelques gouttes de sueur, mêlées à la suie, qui perlaient sur son crâne. Une sonnerie retentit alors : un sifflement puissant, aigu, net, presque chirurgical. Elle dura quelques secondes, avant de prendre fin aussi brutalement qu’elle apparut. L’ambiance retomba, le silence plombait le bâtiment entier ou presque… Les haut-parleurs disposés dans l’enceinte grésillèrent alors, pour laisser la place à une voix sèche :


Citation :
Les navettes de transport viennent d’arriver, il est demandé à tout le monde de se présenter à ses dernières, dans le calme, et sans précipitation.

Le moment tant attendu approchait enfin. Vergil se redressa à l’appel précédant, puis suivit le mouvement global de la foule, qui se dirigeait d’un pas peu assuré vers l’extrémité Nord de l’atrium. Il n’y avait plus à reculer, le chemin semblait tout tracé…

Le jeune homme tentait de progresser jusqu’aux embarcadères, mais son avancée fut ralentie par un évènement aussi aléatoire que prévisible. Une bagarre venait d’éclater à quelques mètres à peine de lui… Il s’approcha, piqué par la curiosité, motivé par le désir d’en savoir d’avantage… En tendant l’oreille auprès de certains, il devina que le conflit avait une origine simpliste. L’un des deux individus avait regardé d’un œil suspicieux le suivant, ce dernier s'était emporté et le combat avait éclaté. On entendit alors des sifflets affolés venant de l’intérieur du bâtiment. Suivirent des cris, les gens s’écartèrent, laissant passer les forces de sécurité. Les hommes en armure semi-lourde, approchaient avec des « tiges bleues ». Un tel nom révélait aisément l’aspect de l’arme, qui était en réalité une tige argenté, mesurant entre 80 et 100 centimètres, où était disposée une pierre de mysticite usinée, chargée électriquement. Les trois hommes écartèrent la foule assez facilement, puis plantèrent leurs instruments sur les deux dissidents, qui se battaient au sol. Les deux individus se tordirent de douleur, et plièrent devant l’intensité de la décharge. Le corps totalement choqué, ils demeurèrent quelques secondes au sol, paralysés, abasourdis. Les soldats retirèrent alors leurs instruments, les deux hommes gisant au sol, les muscles tétanisés par le violent choc électrique. Deux autres soldats vinrent ensuite, puis à cinq, ils soulevèrent lourdement les deux êtres inertes, sans nul doute pour les placer quelques minutes en observation.

Vergil était navré d’assister à de telles scènes d’emportement, surtout entre frères d’arme. Lui qui affectionnait par-dessus tout avoir à son commandement un corps ordonné, discipliné, devait faire parti du plus informe de tous les bataillons. Il soupira, lassé de voir une fois encore les bassesses et les élucubrations d’hommes motivés par l’unique gloire, par la seule reconnaissance… Le mouvement amorcé reprit alors doucement son cours vers le Nord de l’immense atrium. Vergil, de sa position, pouvait déjà apercevoir les sombres navettes de transport, ces funestes transporteurs précurseurs de la bataille à venir… En une poignée de minutes, le jeune homme se trouvait déjà à quelques mètres à peine des vaisseaux. Les moteurs antigrav des engins provoquaient un terrible vacarme, et empêchaient quiconque de s’entendre facilement. Les soutes étaient déjà grandes ouvertes, et les soldats de fortune se bousculaient à l’entrée de ces colosses d’acier… Il n’y avait que trois navettes, pour plusieurs milliers de combattants. Les vaisseaux faisaient près de quarante mètres de hauteur, vingt de largeur, pour une longueur proche de soixante-quinze mètres. Ils n’étaient que très légèrement armés, car les engins servaient essentiellement au transport interne… Leurs coques blindées pouvaient supporter un feu de faible puissance, mais la vitesse des astronefs compensait leurs faiblesses au combat.

Vergil regarda tout autour de lui, avant de se diriger patiemment vers le vaisseau le plus proche de sa position. Tous se bousculaient, pour divers motifs : l’anxiété, la rage, la frustration, ou simplement la peur. Rares étaient les calmes devant une telle situation, et pourtant… Le jeune homme remonta le ponton éclairé de dizaines de halos verdâtres, puis arriva enfin au cœur du vaisseau. Il était simplement composé d’une immense soute, organisée selon plusieurs étages, avec des places groupées. Suivant le mouvement général, il escalada l’une des échelles colées aux parois, puis s’arrêta au cinquième étage, disposant encore d’un bon nombre de places libres. Il traversa la moitié du vaisseau, puis s’assit, à côté de l’une des ouvertures sur l’extérieur. Il pouvait alors observer Odysseus, de son petit hublot, sans même à devoir se lever… Il se relâcha alors, pensif. Il songeait à sa position, son choix, sa volonté. Plus il y pensait, plus il tentait de se persuader qu’il devait le faire. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se souvenir que les dernières prises de positions qu’il avait dû déterminer s’avéraient le plus souvent être les mauvaises. Mais il était trop tard désormais, il ne pouvait plus reculer, il ne le voulait pas non plus d’ailleurs… Intimement, il voulait participer à cet affrontement, pour se prouver à lui-même qu’il était quelqu’un de bien, car il était le premier à en douter.

Devant l’attente de plus en plus pesante, le fugitif observait nerveusement les rayons se remplir de bétail. Certains semblaient déterminés, d’autres absolument effrayés… L’ambiance était détestable : des railleries, des moqueries, des insultes… Vergil, agacé, était pourtant conscient que s’il voulait continuer, il allait devoir faire avec. Il releva alors, les yeux, et vit un homme imposant, s’asseoir à ses côtés. Il avait le visage déchiré par une cicatrice, qui partait du coin supérieur gauche de son front jusqu’au bas du menton. Son armure semblait d’une autre époque, elle était inconnue à Vergil, qui connaissait pourtant plusieurs générations de cuirasses Galtéennes… Son épée crantée, en acier trempé, était grossièrement ouvragée, et usée par de nombreux périples. Il baissa alors les yeux, ne voulant pas se faire remarquer d’un tel colosse chauve, puis fixa le hublot. Il aurait tant voulu s’évader par cette fenêtre, partir le plus loin possible, avec celle qu’il aime, et ne plus jamais revenir… Mais ce n’était pas le cas, ça ne le serait sans doute jamais.

L’activité humaine cessa alors momentanément, il n’y avait plus un seul homme debout. Le grondement des moteurs se fit plus sourd encore, les vibrations à l’intérieur de la coque s’intensifièrent… Il y eut une première secousse, suivie d’une seconde, le vacarme des moteurs se fit plus régulier… Vergil, qui observait toujours la cité par le hublot, vit peu à peu les immeubles descendre… Le vaisseau avait enfin décollé. Il amorça un virage de quarante-cinq degrés, puis accéléra, tout en prenant de l’altitude. Le jeune homme, observant la ville s’éloigner à vue d’œil, constatait un fait : on les dirigeait directement sur le front, sur le lieu présumé des affrontements. Il n’y aurait visiblement pas d’arrière poste, mais bien un unique front. Vergil se tourna alors vers l’échelle, d’où provenait un soldat, portant un paquet de petites fiches blanches, qu’il distribuait à chaque homme. Il s’arrêta devant le jeune homme, pointa un de ses papiers. Le fugitif, résigné, le saisit, puis vit l’homme poursuivre sa marche. Il retourna la feuille, avant d’y voir en son sommet, écrit en toute lettre :


Citation :
Ordre d’affectation



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Un poutou particulier à G3n3sis, très belle créa (et mes condoléances pour la tuture ^^')
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeJeu 17 Juil - 0:54

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Animé d’un étrange sentiment, mêlant à la fois anxiété et excitation, il parcourut avec entrain le mot à l’importance capitale :

Citation :
… Que votre courage et votre bravoure soient loués…

Vergil s’amusa de ces quelques lignes à peine lues. Il reconnaissait bien là les belles, adroites, efficaces et rusées plumes des rédacteurs aux ordres du Sénat. La lettre comportait en effet une partie textuelle importante, où il était exposé exhaustivement la nature de la mission qu’avait chaque soldat, professionnel ou non. Une méthode de communication indirecte, stérile et lâche, entre une autorité défaillante et un bras armé totalement désorganisé. Si un certain chaos régnait entre les combattants pseudo volontaires, la situation semblait encore bien pire dans les hautes sphères.
Le jeune homme passa rapidement les quelques paragraphes, avant d’arriver aux quelques lignes concernant uniquement son affectation. Il découvrit avec surprise, mais pas sans un soupçon de déception, qu’il devait simplement faire parti d’une sorte d’arrière garde :


Citation :
    - Division : D
    - Régiment : 137
    - Mission : appui et ravitaillement du flanc droit …

Il s’arrêta presque aussitôt… Déçu de ne pouvoir remplir une autre tâche qu’une simple opération de maintenance, il serra de ses deux mains la lettre, frustré. Bien sûr, il aurait aimé participer aux affrontements, d’une façon directe, et au lieu de cela, le destin, ou plus la malchance, en décidait autrement. D’un geste rapide et impulsif, il chiffonna la feuille, avant de la déchirer. S’en était trop pour lui : alors même qu’il était décidé, déterminé, le sort changeait la donne… Le jeune homme, qui n’était pourtant pas de nature superstitieux, commençait à imaginer un certain acharnement, une détestable obstination qu’avait la chance à le fuir, continuellement. Il se reposa contre la paroi, derrière lui, puis fixa d’un air distrait le hublot, le seul échappatoire qu’avait son regard, sa pensée.
Le ciel était rosé, le soir arrivant rapidement à mesure que la durée des jours s’amenuisait. L’immense étendue lactée était comme parsemée d’îlots blanchâtres, rougeoyants timidement à la venue de la nuit. Les tours du centre-ville d’Odysseus n’étaient guère plus imposantes qu’un amas de fétus de paille, reflétant le Soleil couchant sur leurs robes de verre. Pourtant, en observant avec plus d’attention, Vergil put apercevoir à plusieurs dizaines de mètres du vaisseau un second transporteur de troupe, provenant certainement lui aussi de l’embarcadère. Ils avançaient parfaitement à l’unisson : même direction, même vitesse, même cap… Tandis que le jeune homme baissait progressivement les yeux pour laisser sa vue quitter le hublot, son attention fut portée sur un détail particulier.

De la fenêtre, il pouvait observer le sol survolé : les immenses plaines de Korolis Almams. L’endroit était dit « semi-aride », ayant une terre pauvre, et ne disposant pas d’une clémence climatique suffisante pour y faire proliférer une quelconque forme de culture. Ces étendues constituaient la frontière naturelle séparant les contrées sous le contrôle direct d’Odysseus et celles anciennement sous la tutelle du feu Gouverneur de Troia… Mais son regard n’était pas exactement porté sur le sol stérile, mais plus sur les ombres y régnant. Il y avait en effet une gigantesque zone ombragée. Vergil devina qu’un autre vaisseau devait se trouver au dessus du transporteur, un vaisseau d’une taille colossale. Il ne voyait pourtant qu’un seul et unique type de structure volante pouvant expliquer une telle silhouette : une forteresse céleste. Ces vaisseaux, immenses tant en taille qu’en arsenal, pouvaient à eux seuls décider de l’issue d’une guerre. Souvent plus vaste qu’une cité entière, ils pouvaient accueillir des dizaines de milliers d’hommes… Une flotte conventionnelle entière pouvait être contenue dans ces astronefs, classés dans l’ordre des « Alexander ». Ils étaient pour la plupart datés de quelques dizaines d’années, étant extrêmement onéreux tant à employer qu’à entretenir. De plus, ils étaient souvent munis d’équipements issus d’une technologie dont le savoir fut peu à peu occulté par les âges. Le dernier engin de la sorte qu’avait vu Vergil était posté dans le désert de la péninsule d’Yosen, et venait de décoller pour le ciel de Troia, avant d’en causer vraisemblablement la perte…

Le jeune homme ressentit alors une série de légères secousses, suivie d’un ralentissement. Le vaisseau perdait à vu d’œil de l’altitude : ils étaient enfin en approche. Le voyage ne fut pas extrêmement long, mais sa monotonie pouvait corrompre la perception que l’on en avait. Le sol se rapprochait inexorablement, lorsque les premiers baraquements furent en vue. Ils apparaissaient peu à peu aux yeux de Vergil : trois, cinq, huit, puis des dizaines, vois des centaines entières… Le spectacle était très impressionnant, surtout vu du ciel, car l’étendue tout entière pouvait être contemplée avec une certaine distance, mêlée de béatitude devant un tel déploiement. On pouvait voir plusieurs cercles rouges marqués au sol, indiquant ainsi la présence d’aires d’atterrissages… Le transporteur amorça lourdement son virage, se stabilisa en l’air, avant de descendre net, à la verticale. Les passagers ressentirent une série de vibrations, avant de s’arrêter. Le bruit assourdissant des moteurs antigrav cessa, l’engin était définitivement posé au sol. Une lumière rouge s’illumina dans l’allée où se situait le jeune homme, avant qu’une voix ne se fasse entendre, grésillant via les quelques haut-parleurs disposés dans l’ensemble du vaisseau :


Citation :
Votre attention à tous, nous venons de nous poser. Veuillez prendre le chemin de la soute, d’où vous pourrez sortir…

Le jeune homme se dressa lourdement, fatigué par un voyage certes court mais qu’il jugeait de bien trop long. Il suivit l’allée, se retournant une dernière fois sur sa place pour vérifier s’il n’avait rien omit, avant de prendre l’échelle. Chaque barreau franchit était comme un pas de plus vers une lente et inexorable agonie, pourtant, Vergil n’était pas anxieux comme nombre d’hommes présents, lui avait hâte de trouver son homme, de participer à cette bataille, celle annoncée par tous comme étant la plus grande des cinq derniers siècles… Il posa enfin pied à terre, avant de se diriger d’un pas rapide vers l’extérieur. Il voulait sentir ce que sentait un homme à la veille d’un des jours les plus important de sa vie. Pourtant, à sa sortie, il s’avoua être quelque peu déçu par son expérience… Il ne humait pas comme il l’aurait désiré une odeur de nonchalance, de confiance, ou simplement de camaraderie. Il y avait simplement un parfum de peur, ainsi qu’une odeur désagréablement amer. Vergil était arrêté, au milieu d’un camp de fortune. Il y avait de nombreux hommes, quelques femmes aussi, toutes et tous en armures, d’une qualité souvent variable. Il progressa doucement vers l’origine du parfum amer ressenti. A mesure que le fugitif progressait, la tension était palpable entre les individus. Il avait l’impression de se retrouver dans cet immense hall, quelques minutes avant son embarcation. Il était conscient que la situation pouvait à chaque instant dégénérer de façon critique, sans même qu’une quelconque autorité n’aie le temps de réagir, et cependant, rien ne se passait.

Il franchit une série de tentes en matériaux préfabriqués, lorsqu’il arriva devant trois immenses tables, munies chacune de bancs où plusieurs dizaines d’hommes étaient assis. Le fugitif devina qu’il s’agissait de l’un des lieux où il était possible de se restaurer, un luxe qu’il n’avait pas connu depuis déjà deux jours. Il s’approcha, vit des bacs remplis d’assiettes, de couteaux, de fourchettes… Après avoir pris un matériel militaire peu orthodoxe, il s’approcha de l’un des grandes marmites présentes, puis tendit son bol de la même façon que la jeune femme devant lui. Il se fit alors sévèrement dévisager par un homme aux cheveux gras, au ventre bien portant, avant de recevoir enfin la tant attendue nourriture. Enthousiaste, il s’assit au sol, préférant la solitude à une ambiance qu’il imaginait hostile… Posé contre une poutrelle, il plongea énergiquement sa fourchette dans l’étrange préparation, la goûta, avant de comprendre finalement d’où provenait la terrible odeur amère. Devant un tel fiasco culinaire, il décida malgré tout de manger, car d’un côté, il ignorait encore le déroulement de sa prochaine journée, et d’une autre part, il avait une faim gargantuesque.
Le repas fut aussi court que désagréable, même s’il se réjouissait d’avoir pu profiter d'un met chaud. Face à la nuit qui tombait progressivement, Vergil estima qu’il était temps de se mettre en quête de Lioreus. Il se redressa, saisit l’étui de son sabre, puis commença à vagabonder entre les divers campements.

La tâche s’annonçait ardue, mais le jeune homme ne désespérait pas… Après une grosse demi-heure, ses paupières commençaient à lui ordonner de se stopper, devant l’échec de sa recherche. Il ralentit progressivement le pas, se frotta maladivement les yeux, avant de regarder une dernière fois tout autour de lui… Il y avait plusieurs sacs de couchage, d’où provenaient déjà quelques pompeux ronflements, un tonneau métallique en feu qui réchauffait les quelques veilleurs, une femme en armure d’infanterie perdue dans ses songes, un mercenaire frottant nerveusement le bouc, et une ombre assez massive qui toussait à l’écart. Espérant une dernière fois, il s’approcha progressivement de cette dernière, sans doute souhaitait-il y trouver l’oncle d’une petite orpheline…





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Un très grand merci à Dyraa pour la super cré, très beau boulot.
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Juil - 1:13

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L’homme était allongé sur le flanc, tel un animal mourant attendant son heure. Soudainement, le colosse laissa échapper un profond toussotement, qui fit découvrir sa puissante voix rauque… Il semblait solitaire, de dos à l’ensemble des personnes présentes, mais peinait à trouver le sommeil. Dubitatif, le jeune homme s’approcha de la masse, fit quelques pas de côté afin de distinguer une esquisse de visage. Il se baissa alors, avant d’enfin reconnaître celui qu’il avait recherché depuis un bon moment déjà. Cela ne faisait plus le moindre doute, il s’agissait bien de Lioreus. Soulagé, le jeune homme s’avança alors, se plaça à quelques mètres à peine du solide personnage, avant de s’accroupir à son tour. Il se frotta péniblement le visage, fatigué, puis dit à voix basse :

- Bonsoir Lioreus.

Ce dernier ouvrit difficilement les yeux, toussa une nouvelle fois, pour enfin se redresser lourdement. Il regarda avec l'air assoupi de celui qui venait de le faire sortir de sa léthargie, mais peinait à le reconnaître distinctement.

- C’est Nyrel, vous vous souvenez ? interrogea-t-il.

- Nyrel ?

La voix de l’individu venait de s’éclaircir. Il venait pour la première fois depuis de longues heures d’entendre une voix familière. Il se frotta les yeux, puis observa l’aspect du jeune homme, et notamment sa chevelure qui avait bien changé…


- Qu’est-ce que vous faites ici ? Et vos cheveux ?

On m’a recruté de force moi aussi, et la coupe se devait d’être aussi réglementaire que possible… ironisa-t-il.

Bien sûr, le fugitif ne pouvait dire la vérité. Il n’allait pas avouer à Lioreus qu’il était venu pour le protéger, après tout, comment un jeune homme pouvait-il protéger un individu d’une telle carrure ? Ce dernier n’aurait pas pu concevoir une telle « aberration », du moins le pensait-il… Vergil poursuivit alors, curieux et inquiet à la fois :

- Où vous a-t-on donc placé ?

- Regardez, fit-il en montrant du doigt une feuille au papier blanc.

Etonné, le fugitif s’approcha doucement, lorsqu’il comprit où venait en venir son compère. Il reconnut rapidement le papier, ainsi que les lettres en capitales, dénonçant l’ordre d’affectation de l’oncle de Soraine. Il la saisit délicatement, et s’arrêta quelques secondes avant de la retourner… Après tout, Lioreus ne voulait pas dire directement où il allait être placé, il n’était donc pas satisfait d’une telle situation. Résigné, Vergil fit pivoter la feuille, et lut, en silence. En un instant à peine, il avait comprit, il venait de finir. Il espérait encore, mais tout fut balayé par quelques séries de lettres, fatidiquement placées, méthodiquement glacées… Le jeune homme savait quoi lire, où chercher, et à peine avait-il achevé sa bien triste lecture, il abaissa le regard pour enfin reposer la feuille à sa place. Il soupira, las d’un sort qui n’était toujours pas décidé à lui sourire, pour finalement lancer d’un ton abattu :

- Je suis désolé…

- …

Rien ne sortait de cette bouche muette, car rien n’avait à en sortir. Vergil avait dit tout ce qui pouvait être dit. La situation semblait cruellement se compliquer pour les deux hommes ; l’un allait être en arrière, placé pour une mission secondaire, tandis que l’autre serait au front, en première ligne des affrontements. Le fugitif leva les yeux au ciel, pensif devant une promesse qui s’annonçait de plus en plus difficile à tenir.

Les deux hommes, perdus dans leurs songes, sursautèrent alors. Une puissante détonation venait de provoquer un vacarme effroyable… Tous se levèrent aux alentours, en regardant, l’air affolé, autour d’eux, cherchant désespérément d’où pouvait venir un tel bruit. Pourtant, la réponse à cette interrogation ne se trouvait pas être sur terre, mais bien quelques centaines de mètres plus hauts. Une gigantesque gerbe de flammes illuminait cette nuit sans lune, qui semblait provenir de l’imposant Gowaidin, forteresse céleste Eurékane … Devant l’horreur d’une telle situation, tous courraient au plus pressé, devant l’ampleur de la situation, et pourtant… Les plus attentifs constatèrent rapidement que l’engin était parfaitement intact. Alors pourquoi un tel feu ? Une détonation si importante ne s’expliquait pas… Encore une fois, la réponse revint du ciel. Un sifflement, de moins en moins aigu se fit alors entendre. Un rai de lumière bleutée apparut violemment contre l’astronef, avant de provoquer à nouveau une terrible déflagration. L’ensemble de la structure en lévitation s’illumina d’une lueur rouge, mais ne broncha pas. Cela ne semblait pas faire le moindre doute, les premières hostilités directes venaient d’être engagées… Le halo pourpre englobant la structure était en fait la matérialisation visible du bouclier de protection propre au vaisseau. Tant que ce dernier tenait, l’engin n’avait rien à craindre pour sa sécurité. Pourtant, la sérénité ne parvenait pas à percer au sein des hommes au sol. Ils observèrent tous alors l’ouverture d’une légère brèche dans l’ensemble du bloc. Une douce lumière blanche en émanait… L’ouverture siffla à son tour, s’illumina progressivement, avant de laissait échapper une véritable comète. Le rayon transperça l’ombre permanente de la nuit, avant que l’on puisse l’entendre s’écraser sur une structure au loin.

De la position de Vergil, il était impossible de déterminer où venait de s’écraser la riposte, mais le jeune homme comprenait que « la guerre des nerfs » venait de débuter. Le but des diverses manœuvres n’était pas de causer un nombre conséquent de dégâts, mais bien de décourager les troupes, en les empêchant notamment de trouver un éventuel sommeil, mais aussi en les oppressant de façon constante. Il semblait évident que les tirs ne cesseraient pas avant la fin de la bataille… Les larmes aux yeux, Lioreus se recoucha, abattu par l’expérience qui s’annonçait à lui. Sans doute n’avait-il pas le cœur à parler, ou bien même à regarder la vérité en face. Il se savait condamné ou presque, tel l’homme jugé à mort face à son bourreau, sauf qu’ici, le bourreau n’était pas plus imposant qu’une simple feuille de papier… Tandis que les explosions ne cessaient pas, l’homme à forte carrure parvint tout de même à trouver le sommeil, sans doute en avait-il besoin…

Vergil lui demeurait pensif. Il savait qu’il ne devait pas échouer une fois encore, non seulement pour la petite Soraine, mais aussi pour lui. Il avait besoin de réussir, pas pour satisfaire un ego définitivement oublié, mais pour lui redonner confiance en lui. Il s’assit alors sur l’un petit tonneau, faisant office de tabouret de fortune, puis se frotta maladivement le menton… Il ne voyait absolument pas comment assurer la survie de Lioreus, d’autant plus si ce dernier devait aller au front. Si Vergil n’avait jamais participé à de grandes batailles, il savait pourtant pertinemment que la durée de vie moyenne d’un homme au front relevait de quelques heures, tout au plus, et que moins d’un guerrier sur vingt survivait à sa première journée. Le jeune homme n’aimait que trop peu se fier à de vulgaires données statistiques, pourtant, celles-ci avaient au moins le mérite d’être aussi claires qu’éloquentes. Il décrocha le fourreau contenant son épée de dos, avant de se perdre dans les multiples détails sculptés sur l’étui. Il releva la tête, contempla son compère qui dormait malgré les explosions incessantes. Ses yeux se fixèrent alors sur la feuille d’affectation, fatidique promesse d’un sort funeste… Pourtant, Vergil venait de trouver la solution. Elle venait à l’instant de se présenter à lui, comme une évidence qui avait toujours été là… Il se releva, décidé, s’approcha du dormeur, se pencha et saisit la feuille. Il sentit alors une main tirer le bas de son manteau. Le jeune homme se retourna, surpris, et vit alors Lioreus, éveillé, lui demandant :


- Que faites-vous ?

Lui ne lâcha pas un seul et unique mot, s’approcha de l’imposant personnage, avant de saisir à pleine main le fourreau de son arme. Le jeune homme parvint alors à déceler de l’anxiété mêlée d’une teinte d’incompréhension dans le regard de son interlocuteur. Vergil se pencha, toujours sans prononcer la moindre parole. Il leva sa main gauche, avant de frapper durement la tête de l’individu, qui s’effondra net, assommé. Le fugitif attrapa énergiquement la petite page blanche, l’inséra discrètement à l’intérieur de sa veste, avant de déposer la sienne à la place de l’ancienne. Il s’éloigna alors, certain de ses convictions, avant de se retourner une dernière fois sur Lioreus, comme apaisé malgré son état. Vergil esquissa un léger sourire, et partit alors, en quête d’un endroit où se reposer. Il savait que sa nuit serait courte, mais il avait cependant besoin de dormir, devant la lourde tâche qui l’attendait au lendemain : se battre au front.


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Encore une fois,un coup de chapeau à Dyraa pour la très belle créa, très bon boulot =)
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeMar 29 Juil - 0:27

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Vergil se réveilla en sursaut, troublé par une vive douleur au pied droit. Gêné, il se redressa doucement, puis contempla une superbe emprunte de pas sur le bas de la jambe… L’empressement semblait gagner l’ensemble des troupes Eurékanes, mais il fallait pourtant garder son sang froid. Le jeune homme se leva, fit un léger tour d’horizon, pour constater que tous courraient, à la nourriture, aux armes, aux blessés, qu’importait. Il bailla alors, s’arrachant en partie la mâchoire d’un mouvement pâteux… Il fit quelque pas chancelants, face à la dureté d’un sommeil inachevé. Ses yeux le picotaient, son front était aussi plissé que blême, ses mains étaient engourdies... Il n’avait pas la moindre idée de l’heure, pas la moindre notion de temps, pas même la douce chaleur d’un rayon de soleil pour lui indiquer ne serait-ce qu’une esquisse de l’instant de la journée, rien. Son pas était lourd, endigué d’une fatigue récurrente, persistante face à des heures qui allaient s’annoncer de plus en plus dures à braver.

Tandis qu’il progressait laborieusement vers une destination qui lui était totalement inconnue, au beau milieu des tentes, campements, sacs de voyages, mercenaires, officiers… Il sentit une présence alerte, pressante, oppressante se rapprocher. Vergil ralentit alors, courba légèrement les épaules, qui furent rapidement mises à contribution. Un choc violent, brutal, imprévu le secoua durement. On venait de le percuter, il l’avait deviné, compris. Il fut comme réveillé, sortit d’un épais brouillard. S’en suivirent quelques cris, des injures, avant que l’on ne le retourne nerveusement. Le jeune homme avait en face de lui un officier, de carrure moyenne, à peine plus âgé que lui, poussiéreux d’une bousculade incongrue. Il s’égosilla fortement, avant d’interroger avec plus de clarté :


- Eh bien soldat, vous n’avez donc pas le moindre respect pour l’uniforme d’un supérieur, garde à vous !

Vergil, comme agressé, s’exécuta rapidement, gonflant le torse. Il ne devait pas faire de vagues, ne pas attirer l’attention, il se devait d’obéir, même si l’envie de s’emporter était forte.

- Qui êtes-vous pour défier ainsi l’autorité ? Vous ne voyez donc pas qui vous venez de bousculer ?

- Si je puis me permettre Monsieur…

Capitaine, fit-il sèchement, et non, je ne vous permets pas. Veuillez décliner vos nom et régiment sur le champ.

Lioreus Archontis, Division A, Régiment 24 mon Capitaine…

- Division A ?! Vous n’êtes pas encore parti ? Dépêchez-vous à rejoindre votre groupe, il doit lever le camp d’ici moins d’une heure… Rompez et disparaissez !

Sans prononcer le moindre mot supplémentaire, le jeune homme s’exécuta. Il n’avait que peu de crédit à accorder aux tergiversations d’un jeune officier en manque d’autorité qui cherche à s’affirmer. Déplorant une telle étroitesse d’esprit, il se tourna alors, et fit marche vers la tête du campement… Si l’homme s’avérait être particulièrement hostile et agressif, il avait cependant délivré malgré lui une information importante pour Vergil, qui savait désormais où aller. Tandis que le jeune homme hâtait le pas, il leva quelques instants les yeux au ciel, contemplatif d’un spectacle à la fois splendide et effrayant. Des astronefs en tous genres et de toutes les tailles volaient de façon totalement désordonnée, offrant à ceux sachant l’admirer une cacophonie argentée, dominée en tout point par quelques colosses d’acier, plus imposants pour certains que des villes entières. Si le jeune homme avait conscience de l’importance capitale d’un combat au sol, il savait pourtant que la clé de la bataille se livrerait au beau milieu des cieux… La nation qui contrôle les airs peut contrôler le moindre déplacement à longue distance, le moindre transport de marchandises, le moindre ravitaillement… La vraie bataille, celle qui allait décider très certainement de l’issue même d’un conflit multi centenaire, devait se livrer à quelques centaines de pieds de la surface terrestre. Devant un tel déploiement armé, Vergil en avait presque oublié l’arrêt des frappes de dissuasion, éclipsé par une activité aérienne fourmillante… Rêveur face à un spectacle aussi magnifique qu’effrayant, le jeune homme fut ramené à la réalité, sur les cris de quelques voix puissantes. Désireux d’en apprendre d’avantage, il s’approcha d’un pas vacillant, n’oubliant pas pour autant son but de rejoindre sa division de combat. Il se présenta alors devant un important regroupement, où un homme, situé à plusieurs dizaines de mètres sur un piédestal s’égosillait avec énergie :

- Pour un ultime appel, je demande Idrilloris Adrostios !

Un homme, d’une quarantaine d’année passée, signala sa présence. Il s’agissait d’un appel, visant à reformer les divisions avant de partir en manœuvre sur le terrain. Curieux, le jeune homme s’approcha de l’un des hommes présents, puis lui demanda discrètement :

- Dites-moi, quel Division est-il en train d’appeler ?

- La Division A, pourquoi ?

- … Merci, souffla-t-il.

Satisfait, le jeune homme s’approcha, confient d’avoir retrouvé ses confrères, et attendit que le nom de Lioreus soit lancé, ce qui se produisit rapidement.


- Lioreus Archodis !

- Oui. fit-t-il timidement.

Désormais, tout allait s’accélérer. Vergil s’en doutait, même s’il n’imaginait pas encore la mesure des évènements. Après quelques minutes d’appel, la voix de l’orateur s’éclaircit, afin de distiller quelques ultimes instructions
:

- Votre Division part dès à présent, alors il n’y a pas de temps à perdre. Pour des raisons de sécurité, il faudra se rendre au front à pied, la voie des airs n’étant pas assurée. Il vous faudra une heure tout au plus pour vous y rendre. Vous n’aurez qu’à suivre les convois au sol pour rejoindre vos postes… Bonne chance soldats !

Sur l’instant, Vergil avait pour seule envie de jurer. Il ne fallait pas de la chance aux soldats pour survivre, un coup du sort n’était pas suffisant ici. Pour cet annonciateur, porter ainsi la parole de ses supérieurs était sa façon de vivre sa guerre, jamais il ne verrait de près ou de loin un champ de bataille… Pour lui, le nombre de vies perdues ne constitueraient ni plus ni moins qu’un chiffre dans son bloc-notes, qu’une donnée supplémentaire à transmettre. Peu lui importait qu’un homme fût père de famille, ou un scélérat, un soldat n’était rien d’autre qu’un nom suivit d’un matricule, qui allait rentrer après la bataille, ou non. Contenant sa rage, le jeune homme se mordit la langue au sang, puis suivit l’ensemble de ses confrères, dont la marche avait débutée.

La terre était ocre, sèche, balayée par un vent de Sud, un vent chaud, un vent sec. Les nuages de poussière se heurtaient aux rochers, aux herbes hautes dispersées en touffes, ou encore sur le groupe compact de soldats. Vergil estimait qu’il marchait depuis près de 45 minutes, lorsqu’il se retourna une dernière fois vers les campements. Ils ne représentaient pas plus qu’un sombre amas, d’où s’échappaient quelques fumées dans un ciel taché d’argent et d’acier. Il espérait que Lioreus comprendrait son geste, qu’il ne l’interprèterait pas d’une façon hasardeuse, sans pour autant en avoir la moindre conviction. A défaut de certitude, il fallait se contenter d’espérer… Il poursuivit alors sa route, perdu un peu plus dans ses pensées, qui le ramenaient irrémédiablement vers une seule et unique personne : elle. Il se demandait constamment ce qu’elle pouvait faire, où elle pouvait être, ce qu’elle allait faire, ce qu’elle aurait fait à sa place, ce à quoi elle songeait… Le jeune homme se doutait cependant de ce qu’elle faisait ou de ce qu’elle allait faire : elle était comme tous les soldats Eurékans, en marche vers un champ de bataille que personne ne voulait fouler. Pourtant, Vergil savait qu’elle, elle le voulait. Elle était une patriote, au courage sans faille. Si elle n’aimait guère se battre, certes, mais elle aimait trop sa nation pour la laisser sans défense, sans qu’elle n’intervienne pour elle. Si seulement il avait pu la voir de nouveau, elle…

Au-delà d’une dernière colline, il y avait une vaste plaine, aride, déserte. A quelques centaines de mètres du groupe, on pouvait remarquer une concentration anormalement élevée d’hommes en contrebas. Il était là, en face de lui, le tant répugné, et assez paradoxalement le tant attendu champ de bataille. Parcouru par les vents chauds de la péninsule d’Yosen, cet espace aride constituait l’ultime frontière avec le désert sableux, appartenant à l’ancienne contrée de Troia. A l’horizon, on pouvait contempler les quelques monts rocheux parsemant l’immense erg, d’où semblait être émises plusieurs lueurs étranges…
Malgré un Soleil timide, la chaleur s’était déjà installée en cette matinée. Tandis que les gardes présents avaient la peau éraflée par le climat, on fit déplacer la division de Vergil vers une place de réunion de fortune. Un individu grimpa sur une caisse, se plaçant en hauteur et dominant nombre des personnes présentes. Le jeune homme se tourna alors vers ce personnage, et constata avec stupeur qu’il ne s’agissait pas de n’importe quel officier, mais d’un Condamnateur en personne…




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Un poutou tout particulier à Ramrod pour la laideur criante de sa créa tout à fait abominable -ou pas ^^'- :tongue:
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Aoû - 16:36

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L'officier supérieur, en apparat de combat, se racla nonchalamment la gorge, expulsa un cracha verdâtre, avant de lancer :

- Messieurs, je ne vais pas vous cacher que cette journée risque d'être la dernière que vous passerez sur cette terre. D'ici moins de deux heures, les combats seront déjà engagés, et les premiers seront déjà tombés. Faites honneur à la patrie que vous défendez, et pensez à notre étendard, ainsi qu'aux longues années de constructions et de labeurs qu'il représente. Je n'ai rien d'autre à ajouter, si ce n'est bonne chance.

Le ton était sec, dur, sans pour autant être faux. Loin de s'embarrasser d'une quelconque trace d'optimisme, les mots se voulaient justes, réalistes. Vergil avait facilement reconnu son ancien collègue, qui avait d'ailleurs été présent lors de l'annonce des accusations vis-à-vis du jeune homme. Il s'agissait de l'un des deux personnages froids et distants, venus proférer la funeste sentence. Si Annhon était mort, il n'en était pas de même pour Alexis, visiblement chargé d'organiser la défense frontale de l'armée.

Si le fugitif se permettait quelques instants de réflexion, plusieurs officiers en jugeaient autrement : il faillait préparer l'assaut ennemi. On choisit alors des hommes, triés sur le volet par dizaines, afin de les regrouper, tels les animaux que l'on parque dans un pré. Vergil obéit aux instructions d'un individu qu'il n'apercevait même pas, puis suivit plusieurs de ses compagnons. On les fit s'avancer au delà de l'arrière poste, face aux montagnes, à l'aridité, à la peur. Les hommes s'alignèrent selon les instructions de l'officier présent; personne n'osait protester, ou même se risquer au moindre commentaire. Tous voulaient se réserver un dernier moment d'intimité au beau milieu de leurs pensées... Certains les dirigeaient vers leurs familles, d'autres vers une symbolique patriotique, ou encore vers quelques richesses miroitées. Le jeune homme ne dérogeait pas à cette « règle ». Il songeait à Lioreus, à la petite Soraine, à « elle », encore et toujours. Elle aussi allait se battre, les invocateurs étaient les fers de lance de l'armée Eurékane, ils étaient l'un des rares espoirs face à un ennemi supérieur en nombre. Il ne songeait cependant pas à la mort. Il s'était imaginé qu'en une telle situation, un individu devait être totalement paralysé par un sentiment de mort constant, mais il constata rapidement que ce n'était pas le cas. Il se perdait parmi ses souvenirs, bloqué entre la poussière brûlante du champ de bataille et la douce fraîcheur de ses rêves... Étrange position que celle du soldat aux portes de l'office mortuaire. Pourtant, une terrible odeur le fit revenir à la brutale réalité. Un parfum aigre, acide, persistant... Il tourna lentement la tête, vers un homme, à peine plus jeune que lui, en sueur. Il tremblait, son regard était plongé dans la torpeur, ses membres semblaient hésitants, vacillants. Vergil baissa discrètement les yeux, pour découvrir une large tâche aux pieds du jeune homme. Il releva quelque peu son regard, pour observer un filet de liquide jaunâtre s'écoulant du bas de l'armure de son « voisin ». Le fugitif présumait qu'il s'agissait d'un jeune appelé, qui aurait sans doute voulu profiter de l'insouciance d'une jeunesse paisible, qu'il ne pouvait plus connaître. Soit il allait mourir, soit l'expérience qu'il allait subir le transformerait jusqu'au plus profond de son être. Les esprits ne sortent pas indemnes d'une guerre, pas lorsqu'ils sont formatés pour le combat, pas lorsqu'ils sont martyrisés par la violence. Vergil se tourna lentement, pour faire faces aux montagnes. Il voulait laisser partir son esprit volatile au gré de son imagination, mais l'odeur de l'acier, mêlée à celle de l'urine lui soulevait littéralement le cœur. Il était prisonnier par sa position de soldat, et emprisonné par quelques détails repoussants.

Il se gratta nerveusement le nez, avant qu'il ne ressente quelques vibrations provenant du sol craquelé... On pouvait effectivement voir des pierres bouger légèrement, sous l'action d'une force alors inconnue. La sensation s'accentua, au moment où elle se fut précédée de grondements. Cependant, une fois encore, l'explication à un tel phénomène se trouvait être dans les cieux... Par delà les montagnes, on pouvait voir depuis plusieurs secondes l'équivalent « d'ombres » en mouvement. La flotte de Paramécia était en déplacement, l'affrontement approchait à grands pas. Les premiers reflets brillants apparurent au loin, laissant échapper quelques funestes promesses. C'est alors que les grondements redoublèrent en intensité. Cette fois-ci, ils ne provenaient pas de la flotte approchante, mais de celle qui lui serait opposée. Les forteresses célestes se mirent en marche, accompagnées de leurs innombrables engins de morts. Le combat s'annonçait aussi magnifique que désastreux.

Tout s'accéléra brutalement. Le premier des deux monstres opposés venait de se réveiller, faisant gronder sa soif de destruction, son rival répondant avec tout autant d'ardeur à l'approche de la confrontation. L'anxiété gagnait les rangs, qui se gonflaient de secondes en secondes de nouveaux agneaux à sacrifier. Les convois arrivaient massivement, transportant nourriture, soins, armes et soldats de toutes sortes : mercenaire, ingénieur, élite, mage... Les pions se plaçaient progressivement sur l'échiquier, à mesure que les engins volant se rapprochaient. Vergil, aussi anxieux qu'excité, pouvait deviner les transporteurs de troupe au loin, débarquant leurs « marchandises » sur les sentiers de la guerre. Les vaisseaux confrontés n'étaient plus séparés que par quelques centaines de mètres, et trônaient déjà dans le ciel, masquant le soleil de leurs imposantes présences. Les premiers hommes pouvaient être discernés à l'horizon, tout était prêt !

Vergil ne savait plus où donner de la tête, fasciné par un tel déploiement, dont il n'avait auparavant fait qu'imaginer. Pourtant, le spectacle qui s'offrait devant lui dépassait de loin toutes les esquisses affichées dans n'importe quel livre qu'il avait pu étudier. Le jeune homme ne parvenait plus à tenir en place : il ne pouvait se retenir de plier et de déplier successivement ses genoux, comme habités par un démon. Son excitation n'avait d'égale que son admiration devant le tableau offert par le ciel.
Les astronefs les plus massifs s'étaient arrêtés, tandis qu'une multitude d'engins de toutes tailles volaient autour, comme un essaim d'abeille cherchant à s'installer. Le bruit était désagréable, bourdonnant, assourdissant, et pourtant, il ne suffisait pas à détourner la fascination des différents hommes présents. Tous avaient les yeux rivés aux cieux, comme si la voie des airs pouvait s'annoncer comme synonyme d'espoir. Il y avait trois forteresses célestes : le Gowaidin, l'Antropostathis et le majestueux Dephtys, l'engin le plus imposant et le plus perfectionné de l'histoire de l'aéronautique Galtéenne. Des centaines de lumières jaunes, rouges, bleues ou simplement blanches pouvaient être perçues, se rapprochant presque d'un ciel de nuit claire, où seules les étoiles persistent. Les pions Eurékans semblaient à présent en place, il ne maquait plus que son adversaire pour en découdre une dernière fois.

Cependant, en face, rien ne pouvait laisser imaginer une quelconque réponse d'une pareille envergure. Les alentours des montagnes étaient dégagés, seuls les transporteurs s'activaient à distance, déposant les troupes au sol... Mais pas le moindre vaisseau de combat. Les tirs de la nuit venaient pourtant forcément d'une force de frappe élevée, alors où pouvaient-ils être ? Vergil était inquiet, il scrutait désespérément les environs, sans pour autant déceler la moindre présence. Il y avait un problème, tout n'était pas comme prévu. Le combat tant annoncé, opposant les deux plus grandes puissances planétaires virait-il à la plus magistrale des farces ? Parallèlement, l'ennemi semblait avancer au sol. La certitude était au moins présente, le jeune allait devoir s'employer, des hommes tomberont bel et bien au champ d'honneur. Une fusée éclata alors ! Elle venait des positions retranchées, l'assaut était donné ! Le fugitif avança timidement, d'un pas peu assuré, lorsque plusieurs de ses confrères firent de même. Le sol craquait lentement sous le poids de la masse, qui avançait inéluctablement vers sa funeste destination. Les hommes sortirent un à un les armes de leurs fourreaux. La peur avait fait place à la rage, l'angoisse à la haine. Il n'était plus question de réfléchir, il n'y avait plus rien à penser, plus personne à qui porter attention, juste se taire, froncer le visage, et avancer.

L'orchestre terrestre était prêt, les hommes des deux camps, séparés de trois cent pas tout au plus... Vergil pouvait discerner avec précision les armures de ses adversaires : elles étaient claires, presque lumineuses. Les étendards volaient fièrement, symbolisant la gloire d'un régiment, le courage d'un héros, ou la puissance d'un Empire. La première ligne adverse arborait d'immenses lances de combat, hautes de plusieurs mètres. Un sirène retentit alors. Tous s'arrêtèrent, comme figés, attendant nerveusement le premier mouvement du camp opposé. Cette guerre des nerfs étaient la dernière porte avant le combat direct. Un silence pesant régnait. Il n'y avait pas le moindre murmure, pas la moindre prière, juste des visages haineux, et un silence, ce silence malsain. Mais la mécanique guerrière n'était pas parfaitement huilée. Il manquait une partie de l'orchestre pour commencer à jouer.

Ou presque ...

Les yeux rivés au ciel, Vergil aperçut avec horreur une colonne de feu s'écraser sur le Gowaidin, le foudroyant avec violence. L'attaque semblait venir de nul part, et pourtant elle avait bien eu lieu. Le jeune homme baissa le regard, réfléchit un instant, avant de voir le sol brusquement s'assombrir. Une ombre, non, des centaines d'ombres monstrueuses cachaient la lumière du Soleil... La flotte ennemie était là, apparue par miracle, au beau milieu du ciel de la plaine. Paramécia semblait manier à merveille l'art de la dissimulation. Les premiers missiles partirent alors, dans une assommante cacophonie. L'affrontement avait débuté, enfin.




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Tout d'abord, un gros merci à Lay² pour la bien jolie créa Clin d\'Oeil
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Aoû - 2:43

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Le ciel était vêtu d'une saillante robe de flammes. Les premières carcasses s'écrasaient déjà au sol, dégageant d'effroyables gerbes de fumée noirâtre. Face à Vergil, les troupes ennemies engageaient le combat. Les hommes courraient par centaines, rage aux lèvres, haine au regard, peur au ventre... Épée en main, l'officier présent ordonna la charge. Les premiers à s'engager furent hésitant, avant d'être poussés par un véritable mouvement de troupe. Le jeune homme s'élança alors, mué d'une colère qu'il n'expliquait pas, scandant une violence qu'il ne comprenait pas. Etait-ce un simple « effet de groupe » ? Un sentiment imprégné d'une situation? Cette sensation brutale de haine venait-elle exclusivement de lui? Peu lui importait, rien ne comptait désormais, sauf « elle », toujours « elle »...

A quelques secondes d'un impact crucial, le fugitif prononça avec rage d'un revers d'épée :


- Dagnir Tarma Sûlis !

Un rai de lumière, projeté horizontalement, s'écrasa sur la première ligne adverse. Les armures furent morcelées, les corps déchiquetés. Une dizaine d'hommes s'effondra comme un seul être, vaincu par une mort violente, rapide, indolore... Ceux là en eurent déjà terminé avec la guerre...
Vergil se rua sur le premier fantassin ennemi venu. D'un coup sec, il explosa le bouclier de son adversaire direct, avant de le transpercer de part en part. Le sang s'écoula de la lame blanche, avec une douceur presque apaisante. Mais le jeune homme n'avait pas de temps à perdre. Il retira son épée, puis s'enfonça dans les lignes de combat. Il s'approcha furtivement d'un soldat adverse, se dissimulant dans son dos, avant de le décapiter sèchement. La tête du malheureux s'en alla s'écraser au loin, le visage figé dans un ultime instant de rage. Le reste du corps s'effondra, le pantin désarticulé n'était plus. A quelques mètres de lui, un de ses confrères vint alors s'écrouler, le bas ventre en sang, montrant à l'air libre ses entrailles encore chaudes. D'un accès de colère, le fugitif bondit sur l'auteur de l'assassinat, lui broya l'épaule en tentant de le frapper, avant de l'achever, lui ouvrant froidement la gorge. Le combat dans toute sa splendeur ! Vergil n'en revenait même pas de ses actes. Il était comme transcendé par cet événement, transporté par cette grande occasion, qui semblait exacerber totalement ses sens, ses sentiments. Il n'y avait plus qu'un seul mot d'ordre : tuer.
Toujours en progressant, il fut accrocher par un blessé, le retenant au sol. Le fugitif se baissa, et examina avec désintérêt l'homme qui l'empêchait d'avancer. Il s'agissait d'un individu d'une trentaine d'années passées, les yeux bleus, le teint blanc. Il avait le visage tacheté de sang, le bras droit en lambeau, l'abdomen éventré. Il suffoqua alors, crachant d'une gerbe d'hémoglobine :


- Ai ... Aide moi ...

Vergil, agacé, l'écarta d'un rapide revers, avant de reprendre son chemin. Il considérait qu'on ne demandait pas de l'aide sur un champ de bataille : lorsqu'on se bat, soit on tue, soit on est tué. Il n'avait pas de temps à accorder à un mourant... Ou si ?

Il s'arrêta alors, désorienté, perdu. Que venait-il de faire ? Que lui était-il passé par la tête ? Pourquoi n'avait-il pas réagi ? Pourquoi l'avait-il rejeté ? Il l'ignorait ... Il n'expliquait pas sa réaction, ou plutôt, son absence de réaction. Cet homme était mourant, mais, intimement, Vergil eut l'impression que c'était bien lui le mort. Il regarda alors ses mains, elles étaient hésitantes, tremblantes. Que lui arrivait-il donc ? Les effets de la mysticite ? Il se sentait comme à cet instant, où à Odysseus, il avait manqué d'exécuter froidement trois personnes l'ayant agressé. Il se retourna alors, sans savoir exactement quoi dire, quoi faire. Le jeune homme recula, pour apercevoir le corps du malheureux, mort. Il soupira alors. Qui était-il ? Ou plutôt, qui était-il en train de devenir ? Assurément une personne qu'il ne voulait pas être. Les larmes lui montèrent alors, comme submergé d'émotions. Il perdait le contrôle, son contrôle, il ne parvenait plus à se maîtriser, il ne parvenait plus à rien, à rien d'autre qu'à tuer, à la manière d'une machine, programmée pour effectuer sans relâche la tâche qui lui a été ordonnée.
Il n'entendait plus rien, ne voyait plus rien, il n'était plus là, sur ce champ de bataille, déjà bien entamé pourtant. Il imaginait bien des soldats courir, affolés, blessés ou même zélés, mais ne parvenait à les discerner totalement. Il n'y avait que des ombres, de vagues taches, floues, qui s'agitaient de façon désordonnées. Plus d'odeur, juste quelques bruits sourds, quelques cris mués en murmures. Il devait cependant se secouer, se bouger, se battre, pour Soraine, pour « elle » aussi, pour « elle » surtout, pour « elle »... Voulait-il seulement se battre ? Jusqu'à il y avait quelques minutes, cela ne faisait pas le moindre doute, mais à présent, il semblait prendre conscience qu'il n'était peut-être pas réellement celui qui désirait se battre. Il se sentait, utilisé, instrumentalisé par quelque chose qu'il ne comprenait pas, qu'il ne connaissait jusqu'alors pas.
On le bouscula alors violemment dans le dos. Il alla s'écraser sur le corps d'un soldat Paramécian, le visage brûlé par une quelconque magie... L'odeur revint alors, celle de la chair grillée, carbonisée... Le son revint à son tour, les explosions se firent bruyantes, persistantes... Il ouvrit les yeux, pour enfin comprendre qu'il était bel et bien là, présent, à se battre. Il devait réagir, et allait s'y employer. Il prit sa respiration, puis, en un unique effort, se dressa. Le jeune homme comprit qu'il fallait avancer, avec ses frères d'arme, repousser autant que possible les troupes adverses. Il serra de toutes ses forces la poignée de son arme, et repartit à l'affrontement. Il aperçut alors un mercenaire sur le point d'être abattu par un garde Paramécian. D'un saut, il ouvrit le dos de se dernier, qui se mit alors à gémir de tout son corps, désirant dans une ultime tentative désespérée de se libérer de la douleur, en vain... Il s'effondra sur le sol, se recroquevilla sur lui-même, puis cessa enfin de bouger, de vivre tout simplement. Vergil ignorait depuis combien de temps il se battait, mais savait que le combat serait long...

Il se retourna, et observa non sans témoigner un certain enthousiasme que les premières troupes de renfort intervenaient dans le même temps. Une garde régulière pour les soutenir, enfin un régiment d'armée professionnel ! Arborant fièrement leurs armures en alliage renforcé, ces hommes se ruèrent à leur tour dans le funeste orchestre guerrier. Les boucliers volèrent, les cris fusèrent...

Le jeune homme, toujours à courir, s'approcha d'un adversaire direct, armé d'une impressionnante hallebarde de combat. Ce dernier tenta d'embrocher Vergil, qui ne dut son salut qu'à une roulade sur le côté. Il se releva alors, le regard alerte, et d'un geste vif, trancha le manche de la grande arme, qui fut coupée nette. Désorienté, l'adversaire du jeune homme baissa alors sa garde, stupéfait par le mouvement de ce dernier... Il n'en fallut guère plus au fugitif, qui transperça le corps du malheureux, lui perforant mortellement le cœur. La dépouille, pendue au bout de la lame, glissa doucement le long de celle-ci, pour se poser délicatement sur le sol chaud des Plaines d'Yosen. La lame, vierge de tout affrontement, avait pour habitude d'avoir un reflet semblable à un véritable miroir. Désormais, elle n'était plus que le triste reflet de la guerre, le bien terne visage de la mort, arborant des couleurs vives, rougeoyantes, pourpres... Ainsi, c'était donc « ça » la guerre tant décrite. Vergil s'était pourtant longtemps préparé à un tel événement, ses livres décrivant avec précision le déroulement des plus grandes batailles de l'Histoire. Le livres peuvent cependant dire réellement ce qu'est la guerre ? Le jeune en avait à présent la certitude, il était évident que la réponse était « non ». Il semblait convaincu que jamais les mots ne pourraient remplacer une telle expérience, un tel vécu, et, à défaut, une telle fin...

Il s'avança une fois encore. Il ne parvenait plus à discerner le front installé par l'armée Eurékane, il ne parvenait même pas à se situer sur le champ de bataille. Peu lui importait, il n'avait pas vraiment à chercher son chemin, il devait se contenter de survivre... Il rabaissa alors les yeux, et vit un homme en armure lourde courir en sa direction, brandissant une rapière. Le jeune homme tourna la tête, chercha rapidement une solution, et aperçut un corps gisant à ses pieds. L'idée lui vint alors, comme une évidence. D'un coup sec, il arracha de sa lame la visière du casque du défunt, et la déposa quelques centimètres devant lui. D'un revers, il frappa cette dernière, qui s'envola littéralement. Le bout de métal s'écrasa en plein dans le visage de son agresseur, qui s'arrêta net, le visage ensanglanté d'une telle attaque. Le jeune homme courut à son tour, désirant en finir. D'un cri de rage, il décapita l'homme blessé, qui put observer l'espace d'un dixième de secondes tout au plus son corps s'éloigner de façon critique de sa tête. L'encéphale tomba à quelques mètres au loin, vomissant une écœurante gerbe d'hémoglobine...

La bataille battait son plein, on pouvait dénombrer plusieurs milliers de corps gisant au sol, malgré cela, les plus puissantes forces au sol n'étaient pas encore engagées, d'un côté comme de l'autre, du moins, jusqu'à présent, la suite semblait annoncer un radical changement... En effet, Vergil, de sa position, pouvait discerner au loin plusieurs silhouettes, brillantes, presque lumineuses, tant leurs armures étaient pures. Enfin, l'ensemble des protagonistes semblait se profiler à l'horizon...




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Coup de chapeau une fois encore à Lay², sublime ouvrage présenté Heureux
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Le ciel arborait peu à peu de sombres nuages. Les vaisseaux tombaient par dizaines, des milliers de faisceaux luisaient par delà l'obscurité naissante, le tout dans une cacophonie assommante... Les forteresses célestes échangeaient d'impressionnantes rafales, ravageant parties après parties chacune d'elles, les croiseurs lourds tombaient un à un, dévastant la surface à l'instant de l'impact. Des débris de tailles variables voltigeaient allègrement sur le champ de bataille, blessant souvent mortellement les malheureux frappés du triste sort. Le combat des cieux était des plus impressionnants, jusqu'à peut-être même grandiose. Pourtant, les affrontements au sol semblaient atteindre progressivement un degré similaire de beauté, de violence, de morts ...

A moins d'une centaine de mètres, de cinq bataillons, d'une douzaines de milliers de soldats, et d'autant de cadavres jonchant le sol, les Juges avançaient d'un pas lent, paisible. Une véritable aura se dégageait de leur présence : ces soldats légendaires inspiraient tant la crainte que le respect. Mais par pour Vergil... Depuis son affrontement avec Barshtaat, depuis la mort de Tomias, depuis la destruction de Troia, depuis cette spirale infernale, le seul sentiment que percevait le jeune homme face à la lueur de ces armures était la haine. Il considérait d'ailleurs ces guerriers, mais aussi généraux, comme directement responsables de sa situation, pour le moins précaire. Il devait les affronter, régler ses comptes, quitte à mourir. Il prit sa respiration, soupira puis s'élança vers l'avant : il n'avait pas de temps à perdre, plus de temps à perdre...

Il s'arrêta alors, se planta sur place, les yeux rivés au ciel, une fois encore. Un cri perçant, troublant, malsain, venait d'attirer son attention. Une créature immense était là, présente, au beau milieu du balais de flammes offert par des protagonistes de métal et d'acier. Elle était comparable à un long dragon, disposant d'une paire d'ailes des plus blanches. Le monstre imposait à tous une présence effrayante : long de plusieurs dizaines de mètres, il paralysa le champ de bataille d'un puissant si ce n'était glacial cri. D'un battement d'ailes, il s'interposa entre les deux forteresses célestes opposées, qui cessèrent alors le feu. Le temps paraissait comme arrêté, figé dans un instant d'effroi. Le monstre se tourna alors vers le vaisseau Paramécian, déploya l'envergure de ses organes à plumes, puis s'illumina d'un éclat blanc, plus éblouissant encore que mille Soleils... On ne pouvait alors plus distinguer qu'une masse blanche, informe, inquiétante. Ce fut alors, en l'espace d'une seconde tout au plus, dans un fracas de tonnerre, l'ensemble lumineux alla foudroyer le colosse d'acier. L'impact fut si terrible et violent qu'une onde de choc s'abattit sur l'ensemble des plaines, déstabilisant le moindre soldat présent. Vergil, qui trébucha, manqua de s'effondrer au sol, mais il n'aurait pas pour autant voulu manquer un spectacle aussi rare...
Au bout de quelques instants, la lumière se tut, le monstre réapparut de l'autre côté de l'engin de métal, qui s'effondrait lentement... L'ensemble de la structure était en flamme, plus un seul canon de vomissait la moindre salve, l'engin tombait lentement, pour s'écraser au sol, comme un animal enragé frappé en plein cœur. On pouvait lire de la stupeur, ou même simplement de la peur sur les visages de nombreux hommes, demeurant ébahis par le spectacle offert. Quel était ce monstre ? D'où pouvait provenir une telle créature ? Les questions fusaient, pourtant, les réponses se voulaient aussi simples qu'évidentes. Vergil percuta alors : ce qui semblait obscure ne faisait plus le moindre doute. Il se retourna, fit dos au sens du mouvement, pour observer au loin plusieurs individus, en tenues de satin blanc, ornées de quelques légères pièces d'armures... La destruction du vaisseau ennemi était l'œuvre des invocateurs, et ce monstre était l'une des divinités du Panthéon.
Le sol trembla, la poussière vola, la terre vacilla, la forteresse était désormais au sol, dévastant la moindre parcelle de sable lors du crash. Les particules soulevées s'infiltrèrent partout : dans les armures, dans les rouages des engins de guerre, tout fut envahi. Les yeux de Vergil commençaient à l'irriter, la poussière ardente troublant violemment sa vue. Il posa un genou à terre, aveuglé, puis se frotta les oculaires. Il avait le regard humide, il devinait ses yeux rouges sang d'après la douleur qu'il en ressentait, pourtant il ne devait pas reculer. Le jeune homme prit sa respiration, gonfla rageusement son torse, puis se redressa. Sa vue était opaque, son regard furetait sur le champs de bataille. Les Juges n'étaient plus là ! Pourtant, Vergil les avait aperçu, sans même la moindre hésitation. Il se retourna, cherchant de toute part, espérant les voir au plus vite. Tant qu'il pouvait les voir, il savait où ils étaient, et quelle menace ils pouvaient représenter, mais à présent, l'inquiétude totale planait sur leurs sujets. Le fugitif faisait à présent dos au sens de la marche, il tentait de discerner l'arrière de ses troupes. Ses yeux, encore émoussés, s'arrêtèrent net, sur plusieurs éclats blancs, progressant au sein des rangs Eurékans. Ils étaient là, il n'y avait pas le moindre doute. En un sursaut, le jeune homme courut vers eux. Il devait savoir où ils allaient, ce qu'ils voulaient faire. Il avança rapidement parmi les décombres, enjambant armures morcelées, blessés graves et cadavres encore chauds.

Le ciel était plus que jamais paré de flammes. Les créatures commençaient à apparaître en grand nombre, on pouvait même en observer jusqu'à une quinzaine. Il y en avait de toutes les sortes : des dragons aux ailes de plumes d'or, des colosses aux yeux de feu, des oiseaux au plumage de lumière... Un enfant en temps normal s'émerveillerait devant pareil spectacle, alors que les hommes présents s'horrifiaient d'une telle vision. L'affrontement céleste paraissait comme rééquilibré, les créatures ravageaient les vaisseaux un à un. Pourtant, ils n'étaient pas seuls à se battre aux côtés des engins volants... Plusieurs être volaient eux-même dans les airs, démolissant les astronefs légers en les frôlant de la main. Il s'agissait de mages, spécialement entraînés pour le combat aérien. Ils étaient d'une part des cibles difficiles à atteindre grâce à une petite taille, mais aussi grâce à une mobilité accrue, mais aussi de puissants éléments militaires, pouvant en quelques secondes réduire un vaisseau de taille moyenne d'un sortilège. Le ciel gronda alors à nouveau, annonçant ainsi l'arrivée de protagonistes. Tandis que les nuages prenaient place au milieu de la fumée ambiante, on put apercevoir, venant du versant des monts, d'immenses structures d'acier... Vergil s'arrêta un instant encore, et observa non sans effroi la venue de quatre autres forteresses célestes. Les affrontements semblèrent prendre une tout autre ampleur, bien plus importante. Pour la première fois en deux cents ans d'affrontement, il était réuni sept vaisseaux de classe « Alexander » en une unique bataille. Cette dernière s'annonçait à jamais gravée dans l'histoire Galtéenne, cependant, le jeune homme, se tournant à nouveau vers les lignes arrières, comprit que si le combat avait une tout autre proportion dans le ciel, il allait en être de même au sol...

Les dix Juges s'étaient arrêtés à leur tour, comme figé dans un autre temps, au beau milieu des décombres et des corps. Ils ne bougeaient plus, attendaient, face à leurs opposants, et quels opposants... En face, à quelques pas tout au plus des « Bourreaux d'acier », se trouvaient onze hommes, onze soldats, onze héros. Ils étaient des « héros » avant même cette bataille, avant même cette guerre, avant même cet affrontement, à l'issue cruciale, décisive. Ces onze n'étaient autres que les onze derniers Condamnateurs, encore en vie, encore présent, prêts à se battre. Il y avait dans l'ordre, Eyzel Fransteus, Siobhan Maltronis, Zaliara Armondonis, Séphrénio Costhozatarus, Alexis Ezea'ttiel, Freïdev Zato, Charis Talhies, Galaadrimis Androstis, Vardo Gwenhwyvar, Saeros Lomelindis et enfin, Claudius Terrato. Les onze plus grands guerriers de toute une génération entière de soldats. Bien sûr, tous n'étaient pas là pour cet affrontement, tous ne pouvaient être présents, aux côtés de leurs confrères, pour le combat le plus important de toute une existence d'homme. Deux étaient morts, deux étaient portés disparus, pour un dernier, considéré comme haut traître de la nation Eurékane. Tous ces hommes et femmes étaient là, fixes, comme seuls sur un champ de bataille en proie au ravage, seuls face à un destin qu'ils ne maîtrisaient pour ainsi dire quasiment plus. Un silence plombant, effrayant et malsain régnait, lorsque Claudius s'avança d'un pas. Il s'accroupit lentement, afin de ramasser une poignée de sable, mêlée à quelques particules ferreuses. Le poing droit serré, la grossière poussière s'échappa après un court instant, se dispersant une dernière fois dans le décor où elle avait vu le jour. Le plus grand guerrier de l'histoire Eurékane se releva alors, fixant les dix armures de métal, les dix Hauts Juges de la cité impériale de Pandémonium, les dix gardiens du trône de l'Empereur... Le leader des Condamnateurs recula alors d'un pas, réintégrant les rangs de ses alliés. Même si la discorde était encore présente entre les onze guerriers, ils étaient tout de même présents, soudés, prêts à en découdre une dernière fois.
L'un des Juges progressa d'un pas, ressortant ainsi du rang formé. Son armure était tout bonnement impressionnante : un heaume aux reflets étincelants, orné de sculptures d'or, un vaste ensemble de pièce métalliques, ainsi qu'une cape sombre, frappée du sceau de la famille Impériale de Pandémonium. Vergil, de sa position, parvenait même à percevoir la respiration de cet imposant adversaire, chaque expiration résonnant sous la visière du guerrier. L'homme regarda tout autour de lui, d'un geste lent et posé de la tête, puis fixa à son tour Claudius. Dans un dernier effort, il brisa le mur de l'indifférence :


- C'est aujourd'hui que se joue la destinée d'un monde entier. Le Soleil semble se coucher... A son prochain levé, le monde qu'il observait jusqu'alors avec indifférence aura changé, à jamais. Que ce jour soit le marquant de la fin d'une ère, la fin de l'ère des Superpuissances, car à l'aube, Galtéa ne sera plus parée que d'un unique étendard. Sachez messieurs, que ce sera un honneur que de vous affronter. Bénies soient vos âmes, bénies soient celles de toutes et tous en ce monde ...

L'imposante carrure recula alors. Les paroles résonnèrent de longs instants dans les têtes des divers individus présents, pourtant, Eyzel cria alors avec nervosité, et colère :

- Bénies soient les âmes des civils morts, assassinés lors de la destruction de Troia, assassinés par vos soins. Ce soir, leurs mémoires seront vengés, leur volonté unanimement respectée...

Sa voix était empreinte de mépris. Ces propos violents, provocateurs, sonnèrent tel un affront à la face des Juges. Le Condamnateur, survivant de la mission organisée à Tamaras, avait le regard rouge, colérique. Dans un accès de rage, il s'élança avec fureur, déclenchant ainsi le début du plus épique des combats de l'Histoire...


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Un gros merci à un p'tit nouveau, Nakumi, qui nous présente ici un très beau travail
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeMar 19 Aoû - 2:01

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Au loin, Vergil parvint malgré tout à reconnaître l'opposant à son ancien coéquipier : Barshtaat en personne. Le choc fut terrible, on pouvait ressentir la vibration due au contact dans l'ensemble du champ de bataille. Dans un même élan, l'ensemble de l'élite Eurékane se lança à son tour. Le jeune homme, qui assistait en bon spectateur ébahi à la scène, clignait des yeux au moindre impact violent, tel un gamin observant avec un certain recul son père, enfonçant un clou à l'aide d'un marteau. Pourtant, quelques secondes plus tard, le fugitif entendit un cri colérique, si ce n'était rageur, se rapprocher... D'un geste vif, il se retourna, pour voir un soldat en armure impériale se jeter sur lui, glaive en main. Il n'eut pas le temps de brandir son sabre, il se contenta d'encaisser le choc, abandonnant par la même occasion son arme... Évitant de peu une blessure fatale, il se trouvait désormais aux prises avec ce nouvel adversaire. L'homme avait les pupilles totalement dilatées, il n'avait pas la moindre once de lucidité, de sang froid, seule l'adrénaline pouvait encore le faire lutter. Face à cette opposition déséquilibrée, le jeune homme put rapidement désarmer son opposant, qui s'écroula au sol, suite à un coup de genoux dûment asséné au bas ventre. Profitant de cet instant de répit, il sauta sur son épée, dont il s'en équipa aussitôt. Il s'orienta enfin sur son agresseur, qui rampait avec difficulté vers son arme, avant de le frapper violemment à la tête. Le soldat retomba de tout son poids, inconscient, assommé. Vergil s'approcha alors, se prépara à transpercer une ultime fois son adversaire à l'agonie, lorsqu'il se ravisa...
Il ne fallait pas céder, il ne devait pas le faire. Il se savait différent, il se savait ne pas être un assassin, et exécuter cet homme aurait signifié tout l'inverse. Il se devait de rester droit avec ses engagements. Bien sûr, il était prêt à l'éliminer de la sorte, mais son ennemi ne présentait plus la moindre forme de menace : il était inconscient, avec au mieux la mâchoire brisée, mais sans doute plus encore. Vergil n'avait plus de raisons de le tuer, s'il devait exécuter quelqu'un, ce ne serait certainement pas un « simple » soldat. Dans cette optique, le fugitif fixa le duel qui se déroulait à une quarantaine de mètres au plus de sa position. Il pouvait toujours distinguer les onze lames Eurékanes, confrontées au dix armures de lumière des Juges. Les sortilèges se répondaient consécutivement à d'impressionnantes frappes, faisant ainsi virevolter dans les airs des nuages de poussières, teintés d'un rouge pourpre, d'un rouge sang. Le jeune homme hésita alors : devait-il se lancer aux côtés de ses anciens frères d'arme, alors qu'il était toujours considéré par ces derniers comme un traître ? Devait-il demeurer à distance, tel le témoin impuissant d'un combat à l'issue assurément dramatique ? Pourrait-il en modifier le dénouement ? Que devait-il faire ? Que pouvait-il faire ? Que voulait-il faire ? Que faire ? Qu'aurait-elle fait, « elle » ? « Elle » se serait battue... Il en était certain, elle se serait battue pour son honneur, pour sa patrie, pour ses amis, pour lui... Le doute se dissipa presque instantanément. Il n'y avait plus à douter : il devait lui aussi participer à cet affrontement. Pas pour lui, pas pour Euréka, encore moins pour les Condamnateurs, mais pour elle, car « elle », elle l'aurait fait.

Convaincu, Vergil serra de toute son âme le pommeau de sa lame, et courut alors, sans vraiment oser regarder le combat qui se déroulait jusqu'alors, sans véritablement vouloir faire face à cet adversaire, aussi prestigieux fusse-t-il ... Progressant dans le dos de ses ennemis, il s'approcha de l'un d'eux, qui semblait chercher un instant de répit, avant de lui asséner un terrible coup de tranchant juste sur les cottes flottantes. Un être normal, équipé d'une armure standard aurait eu le corps à moitié tranché, tant le jeune homme avait mis de force dans son coup. Son adversaire, lui, fut propulsé à quelques mètres de là, dans un impressionnant bruit de taule froissée. Surpris, plusieurs Condamnateurs s'arrêtèrent dans leur mouvement. La plupart essoufflés, ils fixaient Vergil avec insistance, avec incompréhension. Comment pouvait-il donc être là ? Leur imagination ne leur jouait pourtant pas le moindre tour, le jeune homme se tenait bien là, face à eux, à leurs côtés. Il avait désormais les cheveux courts, il avait le teint blafard, il avait le regard cerné, mais ils étaient bien là, lui et son épée.
Personne ne savait comment interpréter une telle présence : le jeune homme était-il en quête de rachat ? Était-ce une nouvelle ruse orchestrée afin de lui offrir une part de crédit devant ses anciens frères d'arme ? Aux yeux de Claudius, tout comme à d'autres, il avait en tout cas choisi son camp durant cet affrontement : le premier coup déclarait ouvertement sa prise de position. Certains se tournèrent l'espace d'un instant en direction du Général Terrato, espérant de sa part un signe de la tête, un acquiescement, peu importait... Mais ce dernier était comme les autres, surpris, abasourdi.

L'instant aussi long parut-il pour Vergil, ne dura en réalité qu'une poignée de secondes. En effet, un Juge se jeta sur lui, espérant venger l'affront. Le jeune homme parvint à repousser la charge, plaçant sa lame en opposition... Cependant, il fut durement secoué, comme rarement il l'avait été par un simple humain. Désirant surprendre son adversaire direct, il se rua sur son opposant, dans une contre-attaque rapide. D'un revers, il cogna l'épaule droite du « Bourreau d'acier », mais ce dernier ne broncha pas, il n'en lâcha pas même son épées lourde. Ce dernier, étonné mais pas pour autant décontenancé, frappa violemment sa lame au sol, provoquant une puissante onde de choc. Vergil n'eut guère le temps d'esquiver l'assaut, et fut repoussé à plusieurs mètres, sonné. Il roula en arrière, avant de s'écraser sur le cadavre d'un Garde Prétorien Eurékan, qui avait vraisemblablement le torse éventré. Le jeune homme se releva difficilement, souffla un dernière fois avant de courir à nouveau vers le lieu de la lutte. Il aperçut à proximité Freïdev Zato ainsi que Zaliara Armondonis aux prises avec l'une des impressionnantes silhouettes de métal. Tandis qu'ils semblaient engagés dans une position inconfortable, le fugitif attaqua brusquement en traître le Juge. La frappe fut chirurgicale, le tranchant allant directement se planter en direction du cœur... Pourtant, il fut arrêté dans son geste par une gêne, un obstacle dans sa course. Il n'avait pas transpercé l'organe vital, mais s'était visiblement arrêté avant. Vue la position de son attaque, Vergil en conclut rapidement qu'il n'avait pas réussi à passer au travers de l'omoplate de son adversaire. Le jeune homme n'eut d'autres choix que de retirer son arme, face à l'inefficacité de son dernier assaut. Ce dernier poussa un cri de douleur, mêlé sans nul doute à un intense sentiment de rage. Il posa un genoux à terre, mais parvenait toujours à tenir tête à ses trois opposants. D'un geste élancé, il parvint à saisir l'arme de Freïdev, une épée longue, et réussit à la retourner contre Zaliara, qui fut interrompue nette dans son assaut, le bas ventre arborant de part en part la fine lame du Condamnateur... La guerrière s'effondra sans un mot, dans un mouvement désordonné, désarticulé. Un sang d'un pourpre sombre, noir, s'échappait de son abdomen ouvert. Les yeux obnubilés, sa mâchoire se serra une dernière fois, avant que ses forces ne l'eurent abandonné totalement. Freïdev, désemparé, n'avait pas prévu une telle frappe. Bénéficiant d'un effet de surprise bienvenu, le "Bourreau d'acier" chuchota quelques paroles au creux de sa lame, avant que ne soit projetée une vague d'énergie bleutée, assommant quiconque sur un faible rayon. Vergil fut durement repoussé par la charge magique, offrant un moment de liberté à son opposant. Freïdev quand à lui était allongé, sonné, aux côtés de Zaliara... Le Juge se redressa alors, se dirigea rapidement vers son adversaire, et malgré son épaule douloureuse, prononça une formule, inconnue de Vergil, qu'il ne parvint à entendre que partiellement. L'imposante carrure de métal posa sa main sur le crâne de Freïdev, foudroyant ainsi l'encéphale du malheureux, dans un éclat de lumière bleutée. Le Condamnateur s'écroula à son tour, la tête fumante, le cerveau bouilli par l'impressionnante décharge... Les deux corps gisaient inertes, côte à côte, vaincus de la même main, dans un instant d'inattention.

Vergil, encore engourdi de l'onde de choc, ne pouvait que constater les dégâts, non sans déplorer une affligeante impuissance. Après quelques pas, il se trouva face à l'assassin Paramécian, qui était pourtant salement touché à l'épaule. Le jeune homme refusa d'offrir le moindre instant de répit à cet adversaire hors norme, et se rua sur ce dernier, tout en empoignant rageusement son épée, et criant à s'en époumoner :


- Dagnir Tarma Sûlis !

Les rais blanchâtres furent projetés les uns après les autres, s'écrasant sans retenu sur la carcasse de ferraille. Cette dernière, dans un geste instinctif, ne put que contenir l'attaque, mais fut malgré tout projetée à terre. L'armure avait été ébranlée, l'acier blanc trempé était émoussé, le titan ne semblait plus si invulnérable... Il se redressa alors doucement, ramassant soigneusement son arme, une lourde lame à l'aspect torturé. Malgré cela, le jeune homme n'en avait pas terminé avec le Juge. Vergil frappa son adversaire, qui repoussait tant bien que mal les charges ennemies, souffrant d'une position à genoux pour le moins défavorable. Il n'avait pourtant pas le temps de se relever, pouvant être au moindre instant déséquilibré par le fugitif. Ce dernier, guidé par une haine indescriptible, une anxiété croissante ainsi qu'un tension palpable, frappait de plus en plus fort, comme porté par l'élan de vengeance qui s'était développé en son sein... Il se présenta alors face à face avec son ennemi. Il asséna le premier coup, espérant que l'initiative lui apporterait l'avantage. Il fut alors une fois encore repoussé, mais pas découragé pour autant. Il bondit soudainement, prenant ainsi un peu de hauteur, et profitant d'une force née de la gravité terrestre. Instinctivement, il exécuta une vrille, qui lui permit d'esquiver la lame adverse, placée en opposition, lorsque la lame du jeune homme toucha enfin au but.
Cette fois-ci, elle s'enfonça, sans être opposée à la moindre résistance. Le tranchant avait profité d'une des rares lumières arborées par l'armure en composite du Juge, située à la jonction entre l'épaule et le torse. L'épée rentra dans la carcasse de chair, faisant entendre son léger bruitage si caractéristique, s'approchant du son émit par un grain de raison croqué à pleine dent. Le sang s'écoula doucement, le long de l'amas de ferraille. Malgré l'hémoglobine, le visage du jeune homme était toujours reflété par l'armure impressionnante de son adversaire. Celui-ci chuta alors, abandonné de ses dernières convictions.

La scène provoqua un véritable blanc dans l'affrontement. Tous s'arrêtèrent un instant, afin d'assister à une scène encore jamais vue : la mort au combat d'un des Hauts Juges Paramécians. Ainsi, ils n'étaient pas invincibles, ils pouvaient être vaincus. Cette preuve motiva plus que tout les Condamnateurs survivants, faisant par la même occasion renaître un espoir de victoire...




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Un grand merci à Lay² pour la super créa, encore une fois un sacré étalage de talent de la part du gribouilleur =)
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeMar 26 Aoû - 1:27

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Le combat redoubla d'intensité. Aucune des deux factions n'était disposée à laisser l'autre l'emporter. Vergil, une fois l'émotion passée, se redressa rapidement, l'œil alerte sur son entourage, il ne devait en aucun cas baisser sa garde, ou même être distrait. Tandis qu'il empoignait son sabre avec nervosité, il parvint à distinguer une lumière vive se rapprocher à grande vitesse de sa position. D'instinct, il n'eut le temps que de poser un genoux à terre et de placer son arme en opposition.
Le choc fut des plus difficiles à encaisser... Le projectile lancé s'écrasa directement sur l'épée du jeune homme, qui fut projetée au loin, suite à la violence de l'impact. La main gauche de Vergil, qui tenait jusqu'alors son arme, était fumante de l'assaut subit. Il posa son second genoux à terre, puis se tint effondré son membre pourpre, choqué, brûlant. Ayant constaté avec impuissance l'attaque, Eyzel accourut vers son compagnon blessé. Il le prit par dessous l'épaule, sans dire le moindre mot, puis le redressa. Il s'assura alors que le jeune homme pouvait tenir seul debout, puis s'approcha du long katana posé au sol, le ramassa et enfin le confia à son propriétaire originel. Le personnage impulsif fixa Vergil d'un air bienveillant, lui frappa chaleureusement l'épaule, pour lui glisser à voix basse :


- Content de te revoir ici Vergil.

- Euh ... hm...

Il n'eut le temps que de balbutier ces étranges sons étouffés, son interlocuteur étant déjà reparti se battre... Il voulait lui dire quelque chose, mais les mots ne vinrent pas, la langue ne se dénoua pas, les dents ne se desserrèrent pas, seuls s'échappèrent ces chuchotements poussifs. Vergil aurait voulu le remercier, ou du moins lui dire une parole de confiance, peu importait, mais rien n'était venu, comme toujours.
Il se frotta rapidement le visage aidé de son avant bras, puis se dirigea à nouveau vers le combat. A une demie-dizaine de mètres tout au plus de sa position, Vergil pouvait reconnaître l'armure désagréablement familière du Juge Barshtaat, se battant avec ardeur face à Alexis. Malgré la réticence du jeune homme envers ce dernier, suite notamment à sa prise de position identique à celle du défunt Annhon, le fugitif se rua à ses côtés, espérant bien venger la mémoire d'un autre personnage atypique : Tomias. Il frappa alors une première fois, mais fut contré d'emblée par la lame lourde de son adversaire. Le bras du jeune homme était tout engourdi, encore légèrement tétanisé de la riposte qu'il avait du précédemment encaisser. Ses brûlures n'arrangeaient rien, pourtant il se ressaisit rapidement, avant d'appuyer une fois encore son confrère, qui luttait avec rage, usant de sa rapière double lame... Les étincelles jaillirent par centaines, le moindre coup provocant une gerbe effrayante. Alexis, se tourna alors vers Vergil, surpris de le voir ainsi à ses côtés. En d'autre circonstances, le Condamnateur n'aurait pas permis une telle alliance, mais le temps n'était pas à la discorde, la moindre aide était en effet la bienvenue, et peu importait réellement l'identité de l'individu offrant sa lame.
Cependant, en dépit d'une supériorité numérique affichée, Barshtaat tenait ses deux adversaires en respect. Il était, malgré une armure à l'aspect encombrant, aussi mobile que les deux combattants, il jouissait d'une force physique supérieure, autant d'atouts lui assurant un avantage confortable... La lutte était portée à son paroxysme : les guerriers tombaient les uns après les autres, comme des mouches que l'on vient d'asphyxier à l'aide d'un aérosol. Une odeur pestilentielle se répandait au fur et à mesure que le temps s'écoulait : le puissant parfum de la chair en décomposition forcée par la chaleur étouffante, mêlée à un filet de souffre, persistant, pour enfin une dose de sueur, mélange subtil d'aigreurs en tout genre.

Un coup de tonnerre retentit soudainement, pétrifiant sans scrupules les derniers espoirs de chacun. Les nuages noirs laissaient l'atmosphère se zébrer de violents éclats lumineux, à l'aspect torturés, arborant des couleurs jaunâtres pour certains, rougeoyants pour d'autres. La foudre frappa brusquement l'Antropostathis, forteresse céleste Eurékane, qui, touchée chirurgicalement, cessa d'émettre la moindre lueur, le moindre son. Des flammes s'échappèrent furtivement du centre de contrôle de l'engin, qui entama sa lente et pénible descente, dans une ultime agonie. Vergil était à la fois effrayé et stupéfait : un simple événement climatique ne serait pas venu à bout, seul, d'un engin de guerre aussi puissant. Il ne pouvait s'agir que d'une attaque, mais qui pouvait disposer d'une telle force de frappe ? Il n'y avait, à sa connaissance, que deux unités capables de provoquer un tel cataclysme : les mages Eurékans, ou le régiment des Invocateurs... Aux yeux du jeune homme, cela ne pouvait donc pas correspondre, cela aurait signifié qu'une troupe entière de l'élite se serait retournée contre sa propre bannière.
La terre trembla. L'animal blessé à mort venait de laisser échapper son dernier souffle de vie, cria une dernière fois sa douleur insoutenable. Le sol fut éventré lors de sa rencontre avec le mastodonte d'acier, soulevant une fois encore une gigantesque colonne de poussière. L'Antropostathis, ainsi que tout son équipage, n'était plus. Le Gowaidin n'était plus escorté que par la merveille de technologie que constituait le Dephtys, face à quatre autres vaisseaux, classés « Alexander ». Pourtant, même si la supériorité numérique était à l'avantage de l'Empire, la suprématie aérienne demeurait largement contestée, grâce avant tout à l'appui non négligeable des invocations, ces créatures d'un autres temps, ressuscitées le temps d'une bataille, le temps de milliers de vies envolées. Le ciel était d'ailleurs toujours dominé par l'effrayante présence de ce dragon majestueux, vainqueur à lui seul d'une de ces « forteresses du ciel ». Il parvenait aisément à s'enrouler autour d'un croiseur lourd, avant de le faire exploser, le faisant ainsi succomber d'une étreinte insoutenable. Vergil, toujours afféré à tuer son ennemi, distinguait d'un œil discret le combat des cieux. Il se jeta sur le Juge, aidé d'Alexis, tout deux appuyés contre Barshtaat. Ce dernier, membres pliés, muscles tétanisés, ne pouvait pas entraver un tel blocage, d'où seule la force désignerait le vainqueur. Constatant la situation tourner à son désavantage, il ferma un instant les yeux, avant de chuchoter :


- Habar Neithan Valarauko...

Les deux combattants furent projetés au loin, renvoyés par une force invisible. Ils s'écrasèrent brutalement sur le pan d'une faible hauteur offerte par la topographie locale. Alexis se releva avec difficultés, usé par un affrontement aussi long qu'intense. Vergil, se redressa lourdement, accusant lui aussi la fatigue accumulée. Un genoux à terre, il fixa les cieux, contemplatif du spectacle offert en représentation. Son attention se porta sur la plus imposante des forteresses célestes ennemies, qui s'était avancée clairement, se démarquant de ses trois autres compagnes. Elle était esseulée, isolée. Face à elle se dressait le nom moins redouté Dephtys, équipé de son armada d'armements perfectionnés. Ce dernier déploya de vastes structures le long de ses deux flancs, pouvant faire penser à des ailes d'ange, se préparant à l'envol. Le mouvement s'arrêta, laissant apparaître un nombre impressionnant d'ouvertures. Le tonnerre gronda une fois encore, mais il ne provenait pas, cette fois-ci du moins, des caprices météorologiques... Le vaisseaux Eurékan avait en effet envoyé d'innombrables pièces métalliques, qui fonçaient à toute vitesse sur l'astronef adverse, se pavanant d'un véritable panache de fumée. Vergil reconnut alors l'utilisation d'un armement bien peu utilisé : le missile. En une fraction de seconde, il comprit que le vaisseau impérial serait littéralement pulvérisé.

Mais il n'en fut pas ainsi...

A moins d'une quarantaine de mètres de la forteresse Paraméciane, la très grande majorité des missiles repartit à son point de lancement, le Dephtys ! Dans une cacophonie dantesque, les premiers furent arrêtés par le bouclier énergétique de l'engin, qui succomba sous la masse de l'assaut. Le métal se déchira au rythme des explosions, laissant apparaître ses entrailles décharnés, décomposés... En quinze secondes tout au plus, la merveille de technologie venait de sonner son propre glas, d'apporter son propre coup fatal, chronique d'un suicide orchestré. Les rares engins explosifs n'ayant pas atteint leurs cibles zigzaguaient dans de chaotiques trajectoires, s'envolant au hasard. D'un réflexe instinctif, Vergil rentra la tête entre ses épaules, voyant certains projectiles s'écraser autour de sa position. Soulagé d'observer les menaçantes armes exploser au loin, il releva les yeux au ciel, et vit les derniers missiles se dissiper... Un d'entre semblait pourtant aller directement s'écraser sur des troupes Eurékanes. Le jeune homme s'avança alors. Seulement, il n'avait pas vu vers qui le missile allait récolter de substantielles victimes. Il reconnut rapidement les uniformes, les attitudes ... Les invocateurs !
Ces derniers avaient la puissance de se protéger, mais lorsqu'un homme invoque une créature, le corps de l'individu se trouve irrémédiablement plongé en état de transe, le coupant partiellement du monde l'entourant. Il l'aperçut alors, c'était elle, Silfy ! Il n'avait pas le temps de réfléchir, il devait agir. Malgré sa fatigue, en une seule impulsion, il commanda d'une voix haute :


- Belegur Annan in Gelyth !

Il pointa son bras gauche, prolongé de son arme, vers le groupe de soldats d'élite, vers l'espoir de victoire d'Euréka, vers elle. Dans un bruit de détonation, une véritable comète bleutée jaillit du membre du jeune homme, et se dirigea à toute vitesse en direction des Invocateurs. La bulle de lumière éclata à quelques mètres d'eux, faisant apparaitre un bouclier d'énergie, sorte de sphère bleue luisante, à l'aspect rappelant la coquille d'une tortue, englobant en grande partie les hommes et femmes visées... Le missile s'écrasa contre la paroi quelques instants plus tard, mais l'essentiel était assuré pour le fugitif, il avait sauvé celle qu'il aimait.

La seconde suivante, tout devint noir, les sons se turent, les images cessèrent.




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Merci au coup de pinceau de Sephiroth44 =)
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Sep - 15:49

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Alors que tout demeurait obscure, Vergil sentit un parfum étrange venir lui chatouiller doucement les narines, comme une femme frôlant avec douceur un être cher afin de le réveiller. L'odeur était assez étrange en réalité : une dominante de violettes, un soupçon de fraîcheur de la rose, une légère pointe épicée... Était-ce réellement un parfum que l'on pouvait rencontrer communément sur un champ de bataille ? Le jeune homme entrouvrit doucement les paupières, qui semblaient légèrement collées, de fatigue à n'en point douter. Il aperçut des lueurs vives, claires, le tout dans un ton rouge assez sombre. Il ne parvenait à distinguer que quelques vagues et opaques formes, dont certaines étaient en mouvement. Vraisemblablement en dehors de toute lucidité, il se demanda alors s'il n'était pas pris d'un délire passager, après tout... Mais à l'instant même où il imagina un pareil scénario, un terrible mal de crâne le fit retomber durement sur terre : il ne délirait pas, sa tête préférait le faire souffrir que lui mentir aveuglément. Pourtant, il était certain que son sens olfactif fonctionnait à merveille, tant il parvenait à décomposer avec détail le doux filet odorant situé à quelques pas.
En dépit de sa migraine, il ouvrit de nouveau les yeux, préférant souffrir d'avantage à cause d'une lumière assommante, lui offrant l'opportunité de trouver d'où venait un tel parfum. Il cligna mollement du regard, avant de distinguer enfin les premiers reliefs se profiler. Il entendit alors :


- Bienvenu parmi nous Vergil, tu nous as manqué...

Il sentit une présence approcher de lui : il ne parvenait pas à discerner un visage, mais cette voix, posée, douce, il l'a connaissait bien, trop bien, ou, selon lui, pas assez... Il voulut se redresser, avant d'être stoppé dans son élan, par un contact qu'il n'espérait plus. Le jeune homme ressentit deux lèvres venant se poser aux siennes, puis une langue, aux mouvements lents, langoureux. C'était elle, enfin elle, Silfy ! Il la sentit s'éloigner quelque peu, avant d'entendre à nouveau :


- Tu m'as flanqué une sacrée frousse, t'avises pas de recommencer, peu importe pour qui, d'accord ? Fit-elle en chuchotant.

- Je ... Je n'avais pas le choix ... Ou c'était ça ... Ou c'était toi...

- Et toi avec par la même occasion, idiot. Épuisé comme tu étais, ce sort aurait pu te tuer, et je peux m'estimer heureuse de t'avoir ramassé dans l'état où tu étais...

- Je m'en fous ... Tu es là, le reste ne compte pas ...

- C'est vrai qu'on te doit la vie sur ce coup là, mais ...

- Mais ?

- De tout le groupe, nous ne sommes que sept à avoir survécu...

Depuis ... Depuis combien de temps suis-je ici, dans cet état ?

- Ça va faire un peu moins de cinq heures...

- ... il soupira poussivement, et qu'en est-il de l'avancement de la bataille ?

- Tu te doutes que si je suis à tes côtés au lieu d'y être, c'est que les nouvelles ne sont pour ainsi dire pas bonnes...

Bien sûr, il s'était amplement préparer à entendre une telle nouvelle, aussi sombre fut-elle. Elle avait raison, et il le savait : si elle était au chevet d'un blessé, elle ne se battait pas, et donc soit la victoire était acquise, soit il en était tout autrement... Il la contempla longuement, sans dire un mot, savourant l'instant présent avec réconfort, si ce n'était peut-être même un sentiment peu propice à de telles circonstances : de la joie. Presque honteux d'une impression aussi agréable, il feinta d'assombrir son regard, désirant prendre un ton plus grave, plus impliqué dans la « cause patriotique ». Il demanda ensuite, non sans un désintéressement maladroitement caché :

- ... Et maintenant ?

- ... ses yeux se détournèrent, et divaguèrent au gré de la loge où les deux se situaient, Claudius a ordonné un repli généralisé sur Odysseus, avec ce qu'il nous reste de force... Il espère pouvoir contenir la flotte adverse à l'aide des défenses de la ville, mais...

- Mais tu n'y crois pas, devina-t-il.

Il connaissait les réactions de Silfy par cœur. Il savait pertinemment lire implicitement dans la jeune femme : une simple attitude, si ce n'est même un léger tic la trahissait à ses yeux. S'il ne pouvait pas lui mentir, il était tout aussi certain qu'elle ne pouvait vraisemblablement pas lui mentir non plus. Réfléchissant un instant sur les événements qui précédaient, les images de son dernier affrontement lui revinrent alors, tel un messager d'infortune toujours prévisible, présent. Il questionna de nouveau, d'une voix plus insistante :

- Et les autres Condamna...

- Vous n'êtes plus que quatre, coupa-t-elle, refusant de vouloir affronter le regard de Vergil.

- ...

L'annonce venait de jeter un froid. L'hécatombe était donc totale. Le régiment des invocateurs était décimé, la garde des Condamnateurs réduites quasiment à néant, l'essentiel de la flotte était au sol, en flamme... Décidé, le jeune homme se leva, il devait voir de ses propres yeux un tableau aussi magnifiquement effroyable soit-il. Il écarta d'un geste pataud le drap qui faisait office de porte de fortune, et constata avec impuissance la réalité d'une situation condamnée. Il voyait plus de soldats blessés que d'hommes en bonne santé, on pouvait entendre gémir à des dizaines d'endroits, des aboiements de douleur, de tristesse, de haine, de peur. Il n'y avait plus rien de bon à prendre, tout était déjà parti en fumée, dans les méandres d'une bataille à son crépuscule. Il fallait un gagnant, il fallait un perdant, le glas de la république d'Euréka sonnait doucement, dans un ciel voilé de sombres nuages.
Silfy venait de rejoindre le jeune homme. Positionnée dans son dos, elle appuya sa tête contre l'épaule de Vergil, qui ne parvenait toujours pas à réaliser l'ampleur catastrophique de la situation. Il se souvenait de là où il se trouvait : à l'avant-poste, celui-là même où il avait « échangé » sa place avec Lioreus... Il soupira, le regard terne. Ses yeux ne laissaient transparaître qu'une immense déception, ainsi qu'une profonde tristesse. Un dernier repli sur Odysseus n'y changerait rien, il le savait, elle aussi, et au vu des nombreux visages croisés, tout le monde s'en doutait, ou personne ne s'en souciait.
La sirène retentit alors, assommant le moral de son annonce aiguë, inéluctable. Elle indiquait l'arrivée des troupes ennemies. La dernière manœuvre, aussi simpliste à effectuer, et pourtant si cruciale : il fallait écraser toute velléité de résistance, achever une armée à genoux, et s'assurer qu'elle ne s'en relèverait pas. Tous s'agitèrent, ils criaient plus encore, à l'affût d'un vaisseau viable pour les évacuer, d'un médecin disponible pour soulager leurs maux, à l'affût d'une étincelle, d'une espérance.
Les deux amoureux n'avaient pas bougés. Ils étaient comme résignés, mués dans une même idées de fatalité. Elle, se tenait debout, la tête toujours contre l'omoplate du jeune homme, les yeux fermés. Sans doute voulait-elle s'évader de la réalité, s'enfuir vers d'autres horizons, avec celui qui la suivrait jusque sa mort... Lui demeurait là, pensif, observant les gens s'affoler, avec une certaine lassitude, voire une sorte d'incompréhension : pourquoi courraient-ils après tout ? Ici ou à Odysseus, cela n'y changerait plus grand chose, ce n'était plus qu'une simple question de temps désormais. Il prit lentement son inspiration, avant d'être interrompu par un soldat, en armure lourde, forgées de multiples symboles dorés. Il demanda d'une voix claire :


- Dame Sharulein, si vous voulez bien me suivre, le Condamnateur Terrato souhaite s'entretenir avec l'ensemble de son état major...

- ... elle jette un regard à Vergil, et qu'en est-il du Condamnateur Artigan ?

- Il n'en a nullement été question madame...

- Laisse Silfy, je ne suis rien d'autre qu'un volontaire après tout...

- Tu es sûr ?

- Oui, va ... Ne te fais pas attendre d'avantage.

Sans prononcer le moindre mot, elle se redressa un instant, avant d'incliner la tête à nouveau. Le jeune homme sentit alors se poser sur son cou deux lèvres douces, chaudes. Le baiser, aussi court fut-il, représentait tout aux yeux du jeune homme... Voilà ce pourquoi il se battait encore, pour ça, pour elle. Elle s'en alla alors, suivant son impressionnante escorte d'acier. Vergil était à présent seul, à l'entrée de cette tente, et voyait devant lui un Etat entier s'effriter à coup de marteaux, et de burins. Plusieurs minutes s'écoulèrent sans même qu'il n'eut esquissé le moindre geste. La sirène n'avait pas cessé, l'ennemi ne devait plus être très loin. Il parvenait d'ailleurs à percevoir, à travers le brouhaha chaotique qui l'entourait, les sons caractéristiques des moteurs antigravs. Qu'allait-il faire ? Que devait-il faire ? Ou plutôt, que voulait-il faire ? Il se gratta le cuir chevelu, plus par tic que suite à une réelle démangeaison, prit l'étui de son sabre, qui était posé contre son lit, et s'en alla, avec l'idée parfaitement ancrée en tête de retrouver celle qu'il avait enfin, après tant de sacrifices, retrouvé.


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Un grand merci à Skame pour la patte graphique =)
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeSam 11 Oct - 14:17

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Le jeune homme scrutait lentement les alentours du camp. Il marchait d'un pas calme, posé, le regard attentif, les yeux à la recherche de « son » étincelle d'espoir, son étincelle de vie. Il semblait comme hors du temps : tous courraient, tous s'affolaient, tous s'effrayaient... Mais lui demeurait impassible, presque passif devant une situation aussi pressante qu'oppressante. À sa droite dévalait un groupe de mercenaires, dont un avait le visage totalement ravagé de blessures. Leurs traits étaient usés par le stress, usés par la guerre. La peau rouge brûlée par un Soleil peu clément, ils étaient en toute vraisemblance à la recherche d'un vaisseau viable, pouvant les conduire jusque la capitale. Vergil devinait sans mal qu'ils avaient dû participer à une grande partie de la bataille, à en juger leurs vêtements déchirés, ensanglantés, leurs armes ébréchées, usées. Quelques mètres plus loin tout au plus, un officier, visiblement Capitaine de peloton, tentait de ramenait un semblant d'ordre et de discipline, dans une armée en pleine déroute. La débandade était totale.

On pouvait d'ailleurs encore entendre le son caractéristique des engin volants se rapprocher, de plus en plus critiquement. Vergil ne semblait quand à lui pas même s'en soucier. Rien ne lui importait désormais, rien sauf elle. Il se doutait que Lioreus avait déjà quitté la zone, en direction d'Odysseus, ainsi, il avait enfin réussi sa mission, il avait tenu sa promesse. Il n'avait plus rien à penser, plus rien à attendre, si ce n'était « elle », encore et toujours « elle ».

Furetant d'un air distrait entre les soldats blessés, les pilotes affolés et des hommes de tout ordre et de toute classe, ses yeux s'arrêtèrent sur une armure assez imposante, semblable en tout point à celle du soldat qui les avait interrompu quelques minutes auparavant. Il s'approcha rapidement de se dernier, espérant lui soutirer une précieuse information, ou du moins, une quelconque esquisse de renseignement au sujet de cette soi-disant réunion. Il lui tapota vivement l'épaule pour attirer son attention. Le guerrier se retourna, pour afficher sa face boursouflée d'écorchures de toutes sortes. Il prononça d'une voix puissante, sombre :


- Qu'est-ce que vous voulez ?

Eh bien ... hésita-t-il un instant avant de reprendre, un soldat portant une armure semblable à la vôtre a mandé ma présence auprès du Condamnateur Terrato, mais j'ignore où il se trouve ...

L'homme parcourut du regard l'ensemble du corps de Vergil. Il scruta rapidement l'aspect de ce dernier, aux pièces d'armures légères, aux vêtements brûlés et déchiquetés. Il ignorait totalement ce que pouvait vouloir un tel personnage à un homme de la prestance de Claudius. Le jeune homme, conscient de son mensonge, n'avait pour autant pas balbutier un motif obscure. Il savait qu'il devait obtenir une réponse au plus vite, sans attendre, et ce stratagème était le plus simple à effectuer. Fixant avec insistance l'homme en armure, à la carrure impressionnante, il obtint enfin une réponse à sa requête :

Regardez autour de vous ... fit-il en montrant du bras l'ensemble du chaos environnant, j'ignore ce que le Condamnateur Terrato peut bien vous vouloir, et j'ignore tout autant où il peut se trouver. C'est la folie ici, tout ne monde ne pense qu'à sa peau, je dois faire respecter un semblant d'ordre à présent, veuillez circuler !

Le jeune homme ne répondit pas. Il préféra en effet se taire, baisser les yeux avant de rebrousser chemin. Claudius n'était certainement pas en train de se faire évacuer, il savait que connaissant le personnage, et la personnalité de l'individu, s'il pouvait être le dernier homme à se replier, il le serait, et pire, s'il pouvait seulement ne pas se replier, il ne se replierait pas. Cependant, le Condamnateur se devait de remobiliser les troupes, de reformer les rangs, afin d'opposer une dernière résistance à un ennemi en tous points supérieur. Il leva alors la tête, observant les haut-parleurs, qui hurlaient toujours leurs infâmes cris d'oppression, funeste chant symbolisant le crépuscule d'une nation tout entière.
Des hommes continuaient à sortir par dizaines des diverses tentes, certains étaient blessés, d'autres en parfaite santé, d'autres enfin sortaient, mais sans doute pas de la façon dont ils l'auraient souhaité, bien souvent le corps noir de sang. Qu'avait-il encore à espérer d'une telle débandade ? Il n'y avait rien d'autre que des plaintes, des cris, de la douleur, de la peur, de la sueur, et certes, du sang. Tandis qu'il marchait nonchalamment, voguant des sacs de bagages entassés aux amputés hurlant de douleur ou de colère, le jeune homme fut brutalement poussé dans le dos. Le choc fut violent, bref, incisif. Il fut alors bousculé sur plusieurs mètres, obligé de pénétrer de force dans une tente. Déséquilibré, il se vautra lourdement sur un tas informe, assez confortable comme il pouvait lui même l'avouer. Il devina alors qu'il avait sans nul doute dû percuter un individu au moment de sa chute. Vergil se releva enfin, dos à l'ensemble de la tente, mais n'osa pas se retourner, de peur d'être dévisagé, décomposé intégralement du regard par d'éventuels interlocuteurs. Il lança timidement tout en reprenant progressivement le chemin qu'il venait de prendre en sens inverse :


- Je suis désolé ...

Il n'avait pas envi de se battre. Il crut même avec la chance qu'il se savait détenir depuis plusieurs jours, que l'individu offusqué allait le provoquer, si ce n'était en venir aux mains, mais il n'en était rien, pas même une demande d'explication, ou un juron. Vergil souleva le voile de la demeure de toile de sa main droite, avant de se frotter le front, de son bras gauche, désirant essuyer des sueurs omniprésentes. Il baissa les yeux, lorsque ces derniers s'arrêtèrent sur un détail... Il n'avait pas fait qu'enlever de la sueur sur son front, une traînée rouge en témoignait d'ailleurs. Il y avait en effet du sang sur ce bras. Il fronça les sourcils, lui obscurcissant ainsi assez durement les traits du visage. Lui n'avait mal nul part, du moins, rien qui pouvait laisser présager une blessure ouverte. Il inspecta rapidement l'ensemble de son habit, sans pour autant trouver la moindre trace d'hémoglobine fraîche. Ce sang ne venait donc pas de lui.
Son estomac se noua alors, une boule se forma au fond de sa gorge, avant qu'une saveur désagréable de métal ne vint se mélanger à sa salive. C'était donc la peur au ventre qu'il s'employa à se retourner, craignant la scène à laquelle il allait devoir assister. Le jeune homme exécuta un mouvement long, décomposé, et scruta avec intention chaque parcelle que son regard parvenait à percevoir. Il vit alors sur qu'elle masse il venait de tomber, avant de constater avec effroi qu'il ne s'agissait pas de la seule et unique « masse » gisant au sol. Des hommes étaient morts ici, il y avait peu de cela, le sang n'ayant que partiellement coagulé. Il s'approcha lentement du corps le plus proche de lui. Il se baissa pour finir accroupi aux côtés du défunt. Vergil empoigna alors l'individu, le retourna, afin d'en déterminer son identité. Le jeune homme souleva légèrement le cadavre, avant de parvenir enfin à le faire basculer, dos à terre. Il reconnut immédiatement la personne abattue. Surpris, effrayé, il tomba en arrière, fesses contre sol. Il n'en croyait pas ce qu'il venait de voir. Sa bouche était grande ouverte, mais aucun son ne parvenait à en sortir. L'ancien fugitif était là, assis par terre, le regard horrifié, les mains tremblantes, la voix éteinte.

Un terrible coup venait de s'écraser en plein dans son dos, l'ayant frappé en pleine tête. Il était abattu, abasourdi, assommé par une vision d'horreur. Le corps de cet homme n'était autre que celui d'Eyzel Fransteus, jusqu'alors Condamnateur Eurékan. Le cœur du jeune homme battait de toute ses forces, éprouvé par une vision incompréhensible, affolé par un choc auquel il n'avait pas été préparé...
Tout en rampant d'une allure tremblante, il s'approcha, désirant apprendre les raisons de la mort de l'illustre personnage. Il se redressa à quelques pas de la dépouille, prenant ainsi un peu de hauteur, lui permettant d'examiner plus en détail la blessure du défunt. Autour du corps s'était répandue une vaste mare à l'aspect huileux : du sang. L'homme était mort il y avait peu de temps de cela, et il fut vraisemblablement transpercé de part en part par une lame assez large. Vergil, toujours abasourdi par cette vision cauchemardesque se releva, pour apercevoir avec horreur la présence d'un autre corps, d'un autre mort. Le jeune homme s'en rapprocha avec prudence, et observa une nouvelle fois le macchabée, désirant déterminer son identité. Il s'accroupit une fois encore, retourna la dépouille allongée sur le ventre, et chuchota, la main sur la bouche, stupéfait :


- Saeros Lomelindi ... Lui aussi ... Bon sang mais qu'est-ce qu'il se passe...

Il se releva, regarda tout autour de lui. Il se sentait comme emprisonné dans une peinture à l'huile, tout était calme, plat, statique, plastique : les étagères étaient méthodiquement placées, on y avait disposer quelques objets divers, toujours dans des tons neutres. Le fugitif était comme acteur d'une farce tragique, dans un décors préfabriqué de papier mâché. Tout semblait réglé avec précision, l'intérieur de la tente, les morts baignant dans leurs sang respectifs, arborant les mêmes blessures, une même expression de visage : terne, calme, apaisée. Vergil était totalement désorienté, la situation lui échappait irrémédiablement. Les derniers Condamnateurs étaient morts, l'armée était en déroute, l'ennemi approchait... Ces deux hommes avaient en toute vraisemblance été assassinés, si ce n'était même exécutés. Que devait-il faire ? Lui avait été épargné, mais le jeune homme ne voyait pas Claudius... Où était-il ? Était-il mort lui aussi ? Une chose était certaine, il n'était pas dans cette tente, gisant au sol, peut-être était-il vivant... Cet espoir réveilla Vergil. En l'espace d'un instant, il savait qu'il devait plus encore retrouver Silfy pour la protéger, mais aussi pour trouver Claudius, qui était en toute logique à ses côtés. Il savait que tant qu'elle demeurait avec le Condamnateur, elle serait en sécurité, du moins il l'espérait. Il sortit rapidement de la chambre funéraire, pour replonger en plein chaos. Les premières explosions retentissaient déjà à quelques dizaines de mètres de sa position. Des soldats criaient dans tous les sens que l'ennemi était là, mais Vergil, lui, n'en avait cure. Regardant tout autour de lui, affolé à son tour, il accrocha le bras d'un mercenaires qui s'enfuyaient. Le retenant de force, il lui demanda :

- Hey toi, tu sais où je peux trouver le Général Terrato ?

- Lâche moi mouflet !

L'homme s'enfuit à tout allure. Son regard était comme hypnotisé par un mirage, une dernière chance de survie. Sa voix était désarticulée, un peu à la manière d'un jeune à la puberté. L'adrénaline lui faisait sortir les yeux de leurs orbites, comme s'ils espéraient eux-même arriver au plus vite dans les derniers transporteurs de troupes disponibles. Les cris s'intensifiaient à mesure que les secondes s'écoulaient, des colonnes de fumées s'élevaient déjà par delà la colline protégeant le camp de l'ancien front de la bataille. Vergil leva les yeux en l'air, fixant son attention sur un personnage, trônant au sommet de la hauteur. L'homme avait une stature athlétique, et semblait en tenue de très haute facture. Malgré un ciel obscurcie de nuages, de fumées, il parvint à discerner un bâton dans le dos de l'individu. Il ne semblait plus apparaître le moindre doute, il s'agissait de Claudius. On put alors observer un léger sourire sur le visage du jeune homme, en provenance d'une étincelle perdue au milieu d'une sombre et profonde nuit. Il commença à gravir la pente, avant de se retourner une dernière fois sur un campement en pleine désertion. Le ciel, noir, n'était plus éclairé que par les lueurs des vaisseaux de débarquements ennemis, atterrissant sur les airs d'approche.



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Un grand merci à Aspharoth (enfin !) pour sa très très très belle oeuvre.
Une fin qui se fait sentir de plus en plus, l'étau se ressert peu à peu, inexorablement...
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeSam 11 Oct - 16:12

Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 I420629_XLII



Le jeune homme se rua à tout allure au sommet de la hauteur, il se devait d'en savoir plus... Lorsqu'il eut franchi la colline, il put y observer un homme isolé, seul, fixant les mouvements de troupe. Autour de lui se mêlaient poussière, sable et sang. Une dizaine de corps était disposée au sol, tous inertes, morts. Vergil ne comprenait absolument pas la situation, pourquoi y avait-il tous ces cadavres aux côtés de Claudius, pourquoi ce dernier assistait passif à l'envahissement du camp ? Il s'avança alors vers le Condamnateur, prononça une première syllabe, avant de s'arrêter brutalement dans son élan. Il fixait avec attention les défunts présents, et parvint à en reconnaître certains : quelques mages, une majorité d'invocateurs... Le sang du jeune homme entrait en ébullition, il eut l'impression de sentir son cœur sortir de son corps tant celui-ci battait avec force, avec rage, avec peur. Il l'avait bien cette peur, peur d'y voir une personne au beau milieu de cette hécatombe, une personne bien précise, elle.
Ces yeux n'étaient alors plus en mesure de voir au delà de ce sol ocre, assombri d'une hémoglobine encore liquide. Il s'écroula aux pieds du premier corps à ses côtés, le dévisagea, avant de constater avec une certain soulagement qu'il ne s'agissait pas de Silfy. Il rampa à toute allure au suivant, en quête de cette même trace d'espoir... Une fois encore, il ne s'agissait pas d'elle. Il savait qu'elle était là, elle aussi, mais il refusait pourtant d'y croire, pour elle, pour lui un peu aussi. Il s'étala devant un corps légèrement plus frêle que les autres, légèrement plus harmonieux que les autres.

Il n'y avait plus à douter, ni même plus à espérer. Le jeune homme eut le souffle coupé, l'ensemble du corps paralysé, dans une ultime réaction d'impuissance. En l'espace de quelques secondes, un monde entier s'effondra à ses yeux, là, devant lui. Elle avait l'air si douce que l'on aurait pu la croire endormie, et quelque part, elle l'était bien, mais pour un tout autre sommeil. Ses yeux étaient clos, son sourire arrêté, figé en une dernière expression : une impression de quiétude, de paix. Les larmes montèrent irrémédiablement, déclenchées par un flot incontrôlable d'émotions, toutes aussi violentes les unes que les autres. Elle aussi était là, jonchée autour de tant d'autres, mortes parmi les morts. Vergil s'effondra sur le corps de la défunte, pour y laisser s'écouler sa tristesse, son désespoir, sa haine... Il ne parvenait plus à se retenir, à se contenir de pleurer, lui qui était pourtant si peu expressif, si ce n'était même froid avec les autres. Le mur de l'indifférence était abattu, ses sentiments erraient librement, libérés d'une quelconque emprise. La serrant au plus fort dans ses bras, il leva les yeux au ciel, et cria de tout son corps, de toutes ses forces. Il devait crier, exploser sa colère, sa peine, pour ne pas exploser lui même... Comme une funeste annonce de la destinée, les cieux en réponse grondèrent une première fois, avant de laisser échapper les premières gouttes d'eau froides, glaciales, mortes. Il n'y avait plus rien désormais, tout s'était envolé, dispersé par les ultimes souffles de vie de Silfy. La froideur de la pluie tombait doucement sur son visage, ne parvenant pourtant pas à troubler son sommeil. Un petit filet humide coulait le long de la joue de la jeune femme, un peu de la même façon que sur la joue du jeune homme, pourtant, il ne s'agissait pas là des mêmes larmes.

Les minutes passaient lentement, pourtant, le temps semblait comme arrêté sur cette colline. Tout autour, l'armée de Paramécia prenait le contrôle de la position tandis que sur la hauteur, rien ne bougeait. Vergil la serrait tout aussi fort, il aurait voulu ne jamais la quitter, rester ainsi encore une minutes, encore une éternité, avec elle à ses côtés. Le seul sentiment égalant sa peine s'avérait être sa colère, incommensurable, incontrôlable. Il releva la tête quelques instants, et fixa la silhouette de Claudius, toujours debout, dos au jeune homme. À travers les yeux humides de ce dernier, on pouvait lire de l'incompréhension, il avait le même regard qu'un enfant confronté trop tôt à un monde abrupte, auquel il n'avait pas été préparé. Le geste tremblant, il se pencha sur la joue se sa bien aimée, et lui glissa en l'embrassant une dernière fois :


- Je t'aime ...

Il relâcha doucement son étreinte, et avait cessé de pleurer. Il se releva alors, et cria d'une voix émoussée, hésitante :

- Qu'est-ce qui s'est passé Claudius ?!

Ce dernier ne répondit pas de suite. Il soupira doucement, avant de se retourner, face au jeune homme. Le Condamnateur avait son bâton en main, et arborait une expression de visage qui lui était pourtant peu commune : les sourcils relevés, la bouche serrée, l'arme fermement en main. Au bout d'une dizaine de secondes, il prononça d'une voix claire :

- Il n'y a pas de guerres sans morts Vergil ...

Quoi ? hésita-t-il.

L'incompréhension était palpable à travers les mots du jeune homme. Il ne voyait pas où pouvait en venir son ancien supérieur, ou du moins, il refusait de comprendre, et espérait une dernière fois :


- Et les autres ...

- Il n'y a pas non plus de batailles sans sacrifices.

- Mais pourquoi Claudius ?

- Pourquoi ? ... il sourit, si Euréka n'a plus d'invocateurs, si Euréka n'a plus de Condamnateurs, alors Euréka est vaincue.

Vergil crut rêver, ou plutôt cauchemarder. Il ne parvenait pas à croire de telles paroles sortir de la bouche d'un homme qu'il considérait comme un héros. L'espoir n'était plus présent dans sa voix, seuls parvenaient à s'imposer l'incompréhension, et la colère.

- Comment est-ce ...

- Comment est-ce que tu n'as rien vu venir ? coupa-t-il, je l'ignore, plus le temps avançait, plus cela paraissait évident pourtant.

- Mais ... mais pourquoi nous trahir ? Pourquoi vous ?

- Qui d'autre en toute honnêteté ?

- Mais c'est impos...

- Impossible ? Non c'est même assez logique si tu y réfléchis, qui d'autre avait toutes les cartes en mains ? Qui d'autre avait tout à sa disposition ? Personne, réfléchis.

Ce fut comme un énorme coup de tonnerre, un pavé reçu en pleine tête par le jeune homme. Il était totalement désorienté, il n'avait plus de repères, plus rien, tout s'effritait peu à peu, à mesure que les secondes avançaient.

- Regarde un peu Vergil, n'est-ce pas splendide ? Demain matin, Euréka ne sera plus. Mais je dois pourtant t'avouer que sans toi, rien n'aurait été possible.

- Sans moi ?

- Oui, sans toi.

- Mais ... seulement ... pourquoi moi ?

- Tu ne réfléchis pas assez petit, se moqua-t-il. Tu n'as jamais été rien d'autre qu'un pion parmi tant d'autres. Tu veux savoir pourquoi toi ? Ce fut toi dès l'instant où tu as inscrit ton nom, à côté de ta signature, sur cet ordre d'affectation pour Troia.

- Quoi ?

- Oui, après cela, la machine était en marche, tout était prévu, calculé... Ta découverte de la quatrième flotte, la mort de Tomias, la destruction de Troia, ta mission sur l'autre monde, ta trahison, tout ... Jusque ton crash, auquel d'ailleurs, tu n'aurais pas dû survire.

- Mais pourquoi moi ?

- Je savais que Tomias signerait cet ordre, je ne le connaissais que trop bien, mais j'ai été quelque peu surpris par ta signature, mais agréablement surpris. Quelle meilleure recrue, quel meilleur traître que l'amour de la plus puissante invocatrice d'Euréka ? Il ne m'en fallait pas plus pour me satisfaire.

- Tomias ?

- Oui, le seul en mesure de voir clair dans mes intentions, je devais l'écarter au plus tôt pour ma propre sécurité.

- Je ne vous crois pas...

- Ha ha ha ! s'esclaffa-t-il, mais ouvre les yeux idiot ! Comment aurai-je pu survivre à Troia ? Pourquoi y aurait-il eu un vaisseau dans ce village de nomades ? Qui pouvait bien assurer la mise au grand jours de ta chute, de ta décadence aux yeux de tous ? C'était si évident, comment as-tu pu le manquer ?

- Eh bien ...

- La réputation des Condamnateurs allait être alors définitivement entachée, la cohésion fragile durablement anéantie. Un autre aurait fait l'affaire, pourtant, je pense qu'un autre serait mort depuis longtemps...

- Comment osez-vous ?

- Vergil tu n'es autre qu'un effroyable gâchis. D'ailleurs, tu ne dois ton salut qu'à un coma que j'estimais plus long...

- Troia c'était donc vous ? réalisa-t-il.

- Non, ne me fais pas tant d'honneurs, moi je suis incapable de dégager une telle puissance.

- Qui alors ?

- Un homme qu'il vaut mieux ne pas se mettre à dos, et je sais très bien qu'au fond de toi, tu sais de qui il s'agit.

- Celui qui a tué ...

- Freija, je vois que tu n'es pas si idiot au fond.

- Mais ... mais qui est-ce ?

- Peu importe qui il est, désormais, il a vaincu Euréka à lui seul, ou du moins, a assuré le triomphe attendu de Paramécia.

- La chute du Dephtys...

- Oui, je vois que tu commences à comprendre, enfin ! Les missiles ne sont pas revenus seuls sur cette forteresse, ils ne se sont pas écrasés par hasard sur les invocateurs non plus...

- Mais pourquoi avoir fait ça Claudius ? Pourquoi trahir sa nation ?

- Quand un homme vous propose d'écrire l'Histoire, peut-on réellement refuser ? Non... Au lieu de ça, je demeurerai à travers les âges, comme celui qui aura défendu jusqu'aux derniers instants une nation au bord du déclin, qui aura terrassé les derniers Juges, assurant leur disparition, et qui aura tué le plus grand traître de tous les temps.

- C'est ...

- Oui, toi aussi tu vas rester graver à jamais dans l'Histoire, Vergil ! Imagines-toi comme celui qui aura assassiné ses frères d'armes, comme celui qui aura vendu les plus grands secrets d'état à l'ennemi, comme celui qui aura décrédibiliser tout un ordre de héros, comme celui qui aura séduit, puis tué la meilleure invocatrice Eurékane. Enfin, tu restera comme étant la dernière sentence exécutée par Claudius Terrato.

- Mais des gens pourront témoigner de mon innocence ! Se défendit-il.

- Qui ? Le professeur Frosteus par exemple ? ... Oh mais dis moi, tu n'es sans doute pas au courant, il a été assassiné lui aussi, par un guerrier étonnamment fort, disposant d'une longue lame effilée... Je ne serais pas surpris que ton nom ressorte à nouveau mon cher. Mais rassures toi donc, tu ne devrais pas affronter tes détracteurs, s'il y en avait encore.

- Vous n'êtes ...

- Qu'une ordure ? Qu'une enflure ? Oui, mais l'Histoire retiendra que j'étais un héros, plus grands que tous les grands, au dessus même d'un Empereur, au dessus de tous, au dessus de tout.

- Je n'arrive pas à le croire ...

- Et pourtant il en est ainsi. N'oublie pas ceci Vergil, rien n'arrive jamais par hasard, tout est toujours lié.

D'un geste brutal, rageur, le jeune homme déploya son imposante lame, l'exposant à une pluie désormais battante. Il n'avait plus le moindre doute, il devait le tuer, pour Euréka, pour elle, pour eux. Il ne prononçait plus la moindre parole, tout en fixant d'un regard noir son interlocuteur. Ce dernier, souriant, poursuivit :

- Oui tu as raison, maintenant que tout est dit, nous pouvons en terminer... Mais au fait, comment vas-tu me tuer, alors que tu tombes de fatigue, de tristesse ? Tu n'est rien d'autre qu'un mort, encore debout par la force de la haine.

Peut-être avait-il raison. Tout semblait, pour la première fois, clair aux yeux de Vergil. Il n'avait plus à hésiter, plus à penser, juste à vivre, à tuer ou à mourir. Son adversaire s'annonçait comme le plus difficile de tous, pourtant, jamais la détermination du jeune homme ne fut aussi forte, aussi intense. Sous une averse diluvienne se profilait un combat que pas même une guerre ne pouvait empêcher, entre le jeune homme, et enfin, le seul véritable ennemi qu'il eut jamais eu...


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Un grand coup de chapeau à Aspharoth pour une nouvelle très jolie créa Clin d\'Oeil
La boucle se boucle enfin, bientôt, bientôt ...
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Oct - 14:13

Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 I427370_XLIIIv3



Le silence. Rien.
Pas le moindre son ne pouvait percer le mur dressé par les deux hommes. Seuls les bruits des millions de gouttes d'eau s'écrasant sur les plateau de Kelbi parvenaient à s'imposer. Tout autour d'eux, des centaines de soldats s'activaient, excités, zélés, capturant le moindre contrevenant, vidant la moindre tente. Les vaisseaux atterrissaient un à un, déposant successivement leurs vagues de guerriers de toutes sortes. Pourtant, malgré cette invasion, personne n'était venu au contact des deux adversaires. La colline semblait comme coupée du reste du campement, hors du temps. Ils se regardaient fixement, avec tout deux un regard noir.
La pluie tombait invariablement sur les deux silhouettes, qui demeuraient implacablement immobiles, face à face, séparées de quelques mètres tout au plus. Chacun son arme en main, ils restaient là, attentifs, passifs, à l'affût du moindre mouvement ennemi. Il n'y avait plus d'autres solutions, plus d'autres échappatoires, tout était joué ou presque. Les derniers pions se plaçaient progressivement sur le reste du champ de bataille, les dés venaient de laisser découvrir leurs faces. Tandis que l'attente se prolongeait depuis quelques minutes, Vergil se remémorait chaque événement, chaque épisode qu'il avait vécu dernièrement : Troia, cet autre monde, la bataille, Silfy, la découverte des corps, Silfy, Silfy, Silfy... Son image lui revenait sans cesse à l'esprit. Son corps inanimé, son visage si doux, fermé à jamais, ses yeux inexorablement clos, une expression si paisible, face à une pluie si froide. Lui qui ne pouvait l'imaginer autrement qu'enthousiaste, rayonnante. Cependant, aucune autre image ne lui apparaissait, aucune autre que ce corps allongé, au milieu de bien d'autres, glacé par une pluie d'outre-tombe. Elle qui avait une lueur dans les yeux, une étincelle, clé d'un pays dont seuls elle et lui connaissaient l'existence, un rêve loin d'une guerre, qui finit par avoir raison de l'un des deux, ou plutôt, des deux à la fois. Désormais, il n'y avait plus rien, retour violent à une triste réalité, viol assumé d'un bonheur troublé...

Le jeune homme fronça les sourcils. Claudius savait ce que cela signifiait chez son adversaire. Pour l'avoir vu à maintes reprises se battre, il n'y avait pas le moindre doute : Vergil allait attaquer. Ce dernier serra de toutes ses forces son arme, la déploya d'un geste vif et dans un mouvement aussi calculé que prévisible, il se lança à l'assaut, une fois encore, une dernière fois. Empoignant sa lame à deux mains, son attaque alla s'écraser contre le bâton du Condamnateur, qui repoussa ancien frère d'arme. Le combat était lancé, enfin. Claudius avait quand à lui décidé d'en finir rapidement. Il bondit sur le jeune homme, brandissant à tout va son légendaire instrument de bataille. Vergil, qui disposait d'un long sabre, parvenait cependant à le maintenir à distance, contrant du revers les coups méthodiquement assenés. Ce dernier, reculant malgré tout sous les assauts de Claudius, trébucha sur une pierre, avant de dévaler le versant de la colline pour finalement s'effondrer au pied de celle-ci, à l'opposée de l'avant poste Eurékan. Le jeune homme était sonné, sa chute l'avait totalement désorienté, l'écorchant au passage sur toute la longueur du bras gauche, qui était à présent en sang.

Allongé sur le dos, ses forces l'abandonnaient peu à peu. Son corps était totalement engourdi, usé par la fatigue, martelé par les blessures, gelé par une pluie battante, glaciale. Sa respiration était haletante, pénible. Il ne savait pas s'il devait se relever, encore fallait-il vouloir se relever. En effet, affalé sur un sol stérile, la douleur s'envolait presque, anesthésiée par les gouttes d'eau. Il savait qu'il avait mal, pourtant, il ne sentait plus rien. Le jeune homme était à bout, toutes sortes d'images se rencontraient avec violence dans son esprit, sans pour autant parvenir à se décrocher de l'expression du visage de Silfy, cette dernière impression de paix, de mort.
Devant la passivité latente de son adversaire, Claudius le rejoignit, dévalant à toute vitesse la pente qui le séparait de celui-ci. Bâton en main, il s'approcha de Vergil, l'observant un instant. Son regard cachait de la pitié, pourtant ses yeux mentaient pour lui, car eux étaient emplis d'une détermination sans failles. Élancé, il frappa le flanc de son ennemi d'un insolent coup de pied. Le bruit fut assez faible en comparaison de la force de cette attaque, le jeune homme ne laissant échapper qu'un crachat, teinté de sang. Ce dernier était à présent étalé sur le flanc, martelé en plein bas-ventre. Mais son opposant était en revanche loin d'en avoir terminé avec lui. Il marcha vers la jeune carcasse étalée, d'un pas nonchalant, se plaça à moins d'un mètre du corps, avant de lancer :


- Voyons petit, ne crois pas pouvoir t'en tirer ainsi. Tu vas encore te battre, tu dois encore te battre, j'ai horreur de vaincre de la sorte un adversaire en duel. Debout j'ai dit ... Debout !

Il saisit alors son arme à deux mains, et d'un geste vif cogna à nouveau les côtes du jeune homme. Ici, le bruit fut bien plus prononcé, et l'effet nettement plus impressionnant. En effet, Vergil fut projeté à plusieurs mètre de là, mis en pièce par une attaque brutale. Il s'écrasa sur une cuirasse ébréchée : le cadavre d'un hallebardier. La chute fut terrible, écorchant un peu plus un corps déjà meurtri. La douleur était revenue, comme rappelée sèchement à l'ordre par un vaccin dont il se serait bien passé. Il se tenait le flanc, recroquevillé sur lui même. Son côté droit était en feu, la douleur était vive, intense, régulière. L'ancien Condamnateur estimait avoir au moins quatre à cinq côtes brisées, morcelées par cet adversaire aussi redoutable qu'improbable. Ouvrant timidement les yeux, il parvenait à discerner une silhouette opaque, sombre, se rapprocher de sa position. Claudius arrivait, enjambant les macchabées d'une bataille titanesque. Vergil devait se redresser, il fallait le faire, sous peine d'en être incapable après une nouvelle charge ennemie. Il s'appuya contre l'armure ayant réceptionné son arrivée, empoigna de toutes ses forces son arme, pour enfin parvenir à péniblement se relever. Titubant mollement entre les armures des défunts, le jeune homme, sabre en main, vit enfin fondre sur lui l'adversaire tant craint. Ce dernier commença à frapper rapidement, assenant de vifs et meurtriers coups de bâton. Son opposant ne parvenait qu'à esquiver péniblement, reposant un à un les assauts, souffrant à chacune des attaques du Condamnateur. Vergil, blessé à cause de sa chute, ne pouvait plus inquiéter en une quelconque mesure Claudius, qui dominait alors outrageusement les débats. Des gouttelettes de sang se mêlaient timidement à la pluie diluvienne ambiante, l'hémoglobine voltigeant aux contres du jeune homme. Son adversaire, frustré face à une opposition qui n'avait guère réellement lieu, accrocha la longue épée de Vergil, afin de se rapprocher, agacé :

- Je m'attendais à mieux de ta part Vergil, je commence à en avoir assez de cette mascarade, clôturons donc l'ultime acte de la pièce !

Il avait raison, et Vergil le savait. Son adversaire ne faisait que s'amuser avec lui, tel un fauve jouant avec sa proie, avant de la dévorer, inexorablement. Que pouvait-il seulement faire, face à un ennemi trop fort, face à un monde trop dur, trop violent ? D'un contre, Claudius repoussa une fois encore un adversaire qui n'en était plus un. Manquant de s'effondrer, le jeune homme s'arrêta un instant, baissa la tête et regarda ses mains, éraflées, blessées, meurtries. Elles aussi semblaient inefficaces, impuissantes. Il parvenait à observer la paume de sa main droite, légèrement marquée d'une brûlure nette... Cette vision fut alors semblable à un véritable électrochoc ! Il savait quoi faire, même si les conséquences pouvaient dégénérer de façon dramatique. Il s'en moquait, il devait le faire. D'un élan hâtif, il appuya son manteau contre son torse, le tapotant énergiquement, cherchant à déceler une forme particulière, qui devait être présente.

Oui, elles étaient là ! Des formes droites, régulières, un aspect dur, résistant... Vergil plongea brusquement sa main droite, dans la poche intérieure gauche de sa veste déchiquetée, pour en extraire les atouts salvateurs. Il venait de saisir deux pierres, deux cristaux, luisants telle la lune au milieu d'une nuit sans étoiles... L'un était d'un bleu éclatant, tandis que l'autre arborait d'impressionnantes teintes rougeoyantes. A la vision des mysticites, Claudius recula instinctivement d'un pas, surpris d'observer un nouvel élément entrer en jeu, dans un combat jusque là à sens unique. Conscient du très grand pouvoir contenu dans minerais, il tenta de freiner son opposant :


- Ne fais pas n'importe quoi Vergil...
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MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Oct - 14:13

Le jeune homme fixait toujours les cristaux tant redoutés. Il savait mieux que quiconque quels étaient les risques, mieux encore que le Condamnateur. Mourir ? Peu lui importait seulement de vivre, mourir n'était plus désormais qu'un simple échappatoires. Devenir fou ? La mort de Silfy l'avait déjà rendu fou, il était résigné, condamné. Tout ce qu'il voulait, c'était se venger, faire payer la trahison d'un héros, faire payer la mort de milliers de civils massacrés, faire payer la mort de la seule chose qui comptait aux yeux du jeune homme. Définitivement fixé, il glissa enfin les deux mysticites dans le creux de sa main, et lança à la personne qu'il méprisait de tout son être :

- Il est trop tard à présent, vous m'avez déjà condamné... Que les Dieux aient pitié de votre salut, Général Claudius Terrato...

- Non ...

Vergil ferma les yeux, avant de serrer de toutes ses forces les pierres. Dans une inspiration dantesque, le jeune homme sentit progressivement son corps se consumer de l'intérieur, comme animé d'une flamme ardente. La douleur était indescriptible, elle remontait des orteils jusqu'aux yeux, brûlant tout sur son passage. Il se sentait comme traversé d'un flux bouillonnant, d'un torrent de lave en fusion.
Serrant de plus en plus son poignet, la violence du choc ne pouvait être expulsée que par un effroyable cri de rage. La plainte pouvait être entendue sur l'ensemble du champ de bataille, offrant un frisson d'horreur aux personnes présentes. L'ancien fugitif ne voyait plus rien, tout était blanc à ses yeux, rien ne laissait transparaître de l'environnement qui l'entourait, rien.

Claudius quand à lui était face à un spectacle auquel il aurait souhaité de ne jamais y assister. Le corps de son adversaire était comme enflammé, parcouru de tout son ensemble par des vagues torrentielles d'énergie pure, de myste. Ce dernier était le phare d'une obscurité sans lune, visible à des kilomètres aux alentours. Le Condamnateur, quelque peu désappointé, empoigna son bâton de plus belle, et se rua sur son adversaire, vulnérable. Au du moins le paraissait-il...

D'un geste foudroyant, le jeune homme contra son opposant d'un revers d'épée, projetant à plusieurs mètres l'individu considéré comme le plus puissant de sa génération. Ce dernier alla s'écraser lourdement, s'écroulant à côté d'un soldat Paramecian, mort. La riposte était instantanée, fulgurante, imprévisible, impressionnante... Le combat s'annonçait bien plus équilibré entre les deux hommes. Cependant, pour la première fois, on pouvait lire de la crainte à travers le regard du leader Eurékan, la sérénité avait laissé sa place à une peur sans nom, soupire d'une menace imprévisible. L'éminent combattant se redressa alors, secoué par cet adversaire d'un tout autre calibre.
La pluie n'avait pas cessé. Pourtant, la lumière animant le jeune homme s'était tue. De sa position, Claudius contemplait une silhouette avançant lentement vers lui, d'un pas lourd, pesant. Il n'y avait plus un bruit, rien d'autre que celui de l'eau ricochant contre les nombreuses armures des défunts jonchant le sol. Brutalement, le silence de cristal fut troublé par un violent éclat lumineux, sonnant le glas d'une bataille au crépuscule. A la pluie venait se mêler la foudre, déchirant de tout son ensemble la funeste étendue guerrière... A travers ces courts instants de clarté, le Condamnateur parvenait à distinguer son adversaire, avançant tête recourbée, lame en main, d'un pas vacillant. Si sa démarche était peu conventionnelle, il n'en était pas moins de son attitude. Malgré son regard impossible à observer, on pouvait discerner un sourire arborant son visage usé... Claudius n'en revenait pas. Son ennemi, transcendé par un pouvoir incontrôlable, semblait avoir totalement perdu l'esprit. Vergil, de nature si calme, si posé, presque inexpressif, froid, affichait un rictus malsain, dérangeant. La légende vivante avait pour une de ses toutes premières fois peur, peur d'affronter cet adversaire, aux promesses vengeresses, folles.

Il fallait en finir, vite. La situation échappait au contrôle pourtant parfaitement calculé d'un Condamnateur en proie aux doutes. Il saisit son arme avec ardeur, la pointa en direction de la silhouette, qui poursuivait sa route, lentement, implacablement. Prenant sa respiration, il relâcha son souffle, sortant d'une voix claire :


- Dagniras Gìl Itael !

La comète blanche fut fulgurante. La vague d'énergie traversa l'avant bras de Claudius, se propagea le long de son bâton, avant d'être violemment expulsée, sous la forme d'une impressionnante colonne de lumière. La détonation venait de retentir à travers les plateaux dévastés. Vergil, lui, pencha légèrement sa tête vers son épaule droite, leva son sabre, le tenant à l'horizontale, avant de balayer le sortilège d'un simple revers de lame. Dans un brouhaha d'explosion, le puissant météore blanchâtre se dissipa sur le contre du jeune homme. L'assaut avait avorté, la riposte s'annonçait prochaine. Devant la consternante aisance de son adversaire, le Condamnateur laissa s'échapper à voix basse :

- Vergil ...

Bien entendu, ce dernier, à une vingtaine de mètre de lui, remarqua la réaction abasourdie de Claudius. Pourtant, il ne répondit que par un rire criard, railleur, moqueur, malsain. L'atmosphère, en plus d'être particulièrement tendue, devait peu à peu dérangeante face au comportement du jeune homme. Ce dernier paraissait avoir totalement perdu l'esprit, comme absorbé par une force impossible à maîtriser, incontrôlable.
Son adversaire, toujours décontenancé, leva les yeux au ciel un instant. Tandis que de glaciales gouttes d'eau venaient s'écraser sur son visage, il aperçut un espoir, entendant les sombres nuages gronder une fois encore leur colère... Il avait une chance à saisir, et se devait de tout tenter pour. D'un geste rapide, il scruta l'étendue du champ de bataille, pour en déterminer le point culminant. Au bout de quelques secondes, ses yeux s'arrêtèrent sur une imposante masse, reposant à une centaine de mètres tout au plus. Son aspect torturé cachait la réelle nature de l'objet en question, pourtant, quelques heures encore auparavant, la structure massive flottait encore au milieu des cieux. Reconnaissant l'épave du Dephtys, il accourut en sa direction, désirant l'atteindre au plus vite... En quelques sauts à peine, il se trouvait déjà en son sommet, à peine essoufflé de l'escalade qu'il venait d'effectuer. Un être normal en aurait été incapable, mais Claudius n'était pas exactement un individu que l'on pouvait qualifier de « normal ». Situé sur une sorte d'impressionnante plate-forme de lancement, le Condamnateur s'impatientait nerveusement de la venue de son adversaire.

Pourtant, ce dernier ne tarda pas.

Poussant toujours aussi maladivement ses rires dérangés, le jeune homme arriva d'une manière des plus remarquables. Claudius sentit en effet le sol littéralement se dérober sous son poids. D'un saut, il recula instinctivement et vit la plate-forme se faire éventrer. En quelques coups de tranchant, d'une précision et d'une netteté chirurgicale, les morceaux de blindage s'envolèrent, portés par une force effrayante. Ils étaient tous les deux réunis, enfin, face à face, avec pour seule séparation quelques mètres de répit. Vergil arborait toujours ce sourire forcé, et fixait d'un regard effroyable le Condamnateur... Les yeux du jeune homme étaient grands ouverts, et fixaient distinctement la silhouette de leur adversaire, sans à aucun instant cligner.

Ce dernier, outre son apparence délurée, et ses mimiques étranges, était pourtant là, présent, conscient. Il assistait pourtant en témoin impuissant à un combat auquel il s'était déjà résigné, à l'instant même où il avait saisi les pierres. L'ancien fugitif ne contrôlait absolument plus rien, il ne pouvait que voir, sans cependant pouvoir agir d'une quelconque façon... Une force incontrôlable était aux commandes et exécutait sa funeste volonté. Toute notion de volonté, de contrôle ou de maîtrise avaient disparues pour laisser place à une force brute, insensée et aveugle. Vergil savait qu'il tenait son sabre en main, pourtant, il ne pouvait le lâcher, où n'était-ce que le sentir. Une autre personne était là, à sa place, avec lui, à ses côtés, agissant avec violence. De la folie ? Non, il se savait lucide, mais demeurait malgré tout hors de tout contrôle. Lui n'était plus physiquement présent, seul subsistait « l'autre ».

Malgré l'avortement du dernier assaut du jeune homme, Claudius savait qu'il devait abréger au plus tôt ce combat. Idéalement placé de sa hauteur, il brandit son arme à la verticale, la plaçant à l'épreuve des intempéries... Fixant rageusement un adversaire plus fou que jamais, il cria à pleine voix, comme pour expulser l'étendue de ses sentiments :


- Carafirimär Celebrimbor !

Au même instant, la foudre frappa de plein fouet le légendaire bâton du Condamnateur, éblouissant son adversaire un court instant. La lumière était pure, éclatante. L'énergie parcourait alors l'objet de part en part, traversant allègrement les différents composants de l'ustensile en question... L'homme disposait alors d'une puissance accrue, se dotant d'une arme aux coups aussi redoutables que mortels. N'importe qui aurait été impressionné, ou quand bien même effrayé, pourtant, Vergil continuait de ricaner nerveusement. Avait-il seulement conscience de l'ampleur de la situation ? Rien n'était moins sûr, quoi qu'il en était, aucun signe ne pouvait laisser transparaître un quelconque indice d'anxiété.

Ce fut tel un enragé que Claudius se rua sur son rival. Ruminant sa colère sans bornes, il frappa avec précision le jeune homme, vomissant des gerbes d'énergie électrique pure. Cependant, Vergil ripostait avec une déconcertante facilité. Il ripostait à la moindre tentative, écartant son opposant à chacun de ses coups. Malgré une pluie battante et un adversaire hors du commun, il se permettait même d'arrogantes esquives, semblable à un torero esquivant avec panache la charge d'un féroce animal. Son adversaire, excédé, se jeta littéralement sur le jeune homme, atterrissant brutalement contre la longue épée de ce dernier. Le face à face était direct, les deux hommes accrochés l'un à l'autre, avec d'un côté un bâton parcouru par la foudre elle-même, et de l'autre une impressionnante lame reflétant tel un miroir chaque sources lumineuses.
Le ciel qui fut paré de flammes arborait désormais de superbes zébrures de tonnerre, se réfléchissant sur la moindre gouttelette d'eau qui gravitait sur les plateau de Kelbi. Les cieux étaient en conflit, et il en était de même sur terre...
Toujours dans ce duel presque fratricide, les deux rivaux étaient respectivement appuyés sur leur opposant direct. Des éclairs jaillissaient ardemment de la rencontre des deux armes, point culminant d'un combat à son apogée. Tenant en respect Claudius à une seule main, Vergil, d'un coup sec, repoussa au loin le Condamnateur qui fut contraint à reculer de plusieurs mètres. Ce dernier, durement secoué, releva la tête pour voir enfin son ennemi prendre l'offensive... L'effrayant personnage enchaîna plusieurs coups à distance, propulsant de véritables rais d'énergie, de myste pur. Le légendaire soldat n'eut le temps que de mettre son arme en opposition, encaissant avec fracas les assauts. L'arme résista non sans peine, mais les frappes furent repoussées.
C'est alors que, sortant de l'obscurité d'une nuit au parfum morbide, Vergil s'éleva tel un colosse, frappant avec plus d'insistance, plus de rage encore qu'auparavant. Claudius, s'écroula sur la surface de la forteresse céleste en ruine, et tenta de se défendre des multiples revers de lame... L'énergie parcourant jusqu'à présent son arme s'arrêta soudainement, sonnant le glas d'un combat qui allait vraisemblablement toucher à sa fin. Les coups fusaient à toute allure, tandis que l'homme à terre retenait non sans peine un adversaire à la rage n'égalant que son apparente folie. Il ne pouvait pas distinguer la silhouette de Vergil, sauf lorsque la foudre frappait le sol meurtri des plateaux. Il ne pouvait donc pas s'offrir le moindre répit, étant constamment agressé par le jeune homme. Ainsi, après de longues secondes de lutte acharnée, avec l'espoir d'arracher une éventuelle chance de riposte, tout se termina brutalement. Le bâton, soumis aux innombrables assauts d'un Vergil hors de contrôle, céda sur un coup sec, explosant véritablement en plusieurs copeaux de tailles variables. Claudius était désormais dépourvu de tout moyen de riposte, désarmé.

Les nuages, blancs de tonnerre, crachaient abondamment une quantité impressionnante d'eau glaciale, figeant cet instant hors de l'espace, hors du temps... Le Condamnateur était au sol, lame pointée avec un air menaçant en sa direction, son ennemi face à lui. Il avait le souffle coupé, les mains en sang, ses yeux étaient pourtant rivés sur la carrure du jeune homme, bras tendu, épée en main. Il ne pouvait effectuer le moindre geste sans être mortellement sanctionné. Il devait réagir, mais que faire face à un tel ennemi ? Il était fort, très fort, sans doute trop fort. La situation était pourtant fixe, aucun des deux individus n'osait le moindre mouvement, la moindre esquisse, rien. Comme à son habitude, ce fut Claudius qui brisa une dernière fois le mur du silence :
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Le Vagabond

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Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances"   Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Oct - 14:16

- Je crois que tout ne se passe pas toujours selon le plan pas vrai ? rumina-t-il. Ainsi se clôture donc la bataille dantesque entre le héros et le guerrier déchu... cracha-t-il.

- ... il reprit son souffle à son tour, et arbora un regard torturé, Il n'y a ... Il n'y a pas de héros, il n'y a ... pas de guerrier... juste ... juste ... juste le combat ... le combat entre un traître... oui ... un traître, et un fou... Claudius...

Sa voix déraillait totalement. Malgré tout, ses dires avaient un sens, une vérité à afficher. Le véritable Vergil peinait à refaire surface, mais il y parvint, enfin. Ses yeux était plus adoucis, ses traits moins tirés, le sourire dérangeant avait fait place à une expression platonique. Le jeune homme luttait pourtant, face à un ennemi intime extrêmement fort. Il le savait, l'ayant jusqu'alors observé se battre à sa place. Il devait resurgir, dominer cette nouvelle facette, mais se battre contre soi-même n'était jamais chose facile... Décelant de l'hésitation dans les gestes de son adversaire, Claudius provoqua alors, voulant envenimer un peu plus cette lutte intérieure :

- Et maintenant, Vergil ?

Les yeux de ce dernier cessèrent de cligner, ressortirent légèrement, fixés sur leur adversaire jonché au sol. L'assaut verbal avait frappé en plein cœur, mais les effets escomptés n'eurent pas lieu... La voix qui reprit était faiblement plus aiguë, moins posée, plus énergique, plus réactive, bien moins hésitante :

- Et maintenant ? C'est la fin Claudius ...

La stupeur et l'effroi se mêlèrent confusément dans le regard de son interlocuteur. Il ressentit une importante poussée d'adrénaline lui traverser le corps, avant de sentir, l'instant d'après, une présence bien plus froide, bien plus chirurgicale aussi... La lame venait de le traverser de part en part, transperçant aveuglément côtes, poumon, cœur. Le visage figé, les yeux cessèrent eux aussi de cligner. Le sang commençait à s'écouler le long de l'épée, souillant son splendide reflet d'une présence opaque, rougeâtre, à l'aspect huileux. Les premières gouttes s'échappèrent ensuite de sa bouche, dégoulinant lentement en un tortueux filet le long de son cou. Le corps tonique s'écroula brutalement, mortellement frappé d'un ultime coup, exécuté froidement. Le jeune homme retira rageusement l'arme du corps de son défunt adversaire, qui s'étala de tout son long sur le sol d'un Dephtys ravagé.

Les paroles du Condamnateur se voulaient assassines, et elles le furent, mais pas exactement de la façon dont il l'entendait. Son regard était figé dans une ultime expression de peur. Vergil avait cédé, il n'était plus maître de ses actes. Jamais il n'aurait été capable d'exécuter un homme de sang froid, encore moins un individu illustre tel que Claudius. Pourtant, cet acte lui fit retrouver peu à peu la raison. Ses mains tremblaient. Ses yeux cherchaient nerveusement une présence rassurante, sans pour autant parvenir avec succès à leur quête. Tétanisé, terrorisé, il se retrouvait là, seul, sur l'épave d'un vaisseau colossale, face à la dépouille de celui qu'il estimait auparavant comme son maître, comme son mentor, son ami. Tout avait volé en éclat, plus rien n'était sous contrôle, pas même lui. Pourtant, assez étrangement, pour la première fois depuis longtemps, il n'avait plus rien à craindre, plus la moindre conséquence à subir, plus rien. Juste lui, son sabre, sa solitude, et « l'autre ». Qui était-il réellement ? Il l'ignorait. Une chose était certaine, c'était lui qui avait mené de bout en bout ce combat, qui avait triomphé de Claudius, mais c'était lui aussi qui l'avait supprimé, froidement, une exécution dans les règles de l'art. Cet « autre » s'était déjà manifesté face à de simples voyous, dans cette ruelle d'Odysseus, mais il était parvenu malgré tout à reprendre le dessus, évitant de peu un drame. Mais à présent, ce n'était plus le cas.

Résigné, désespéré, il lâcha son arme qui tomba dans un cinglant bruit de métaux entrechoqués. Il leva la tête, en direction de ce ciel sombre, ténébreux. Il sentit les gouttes d'eau s'écraser une à une sur son visage. Ce sentiment étrange lui offrait une quiétude reposante. Il était enfin face à un instant de paix, de sérénité. Le jeune homme ne pouvait cependant s'empêcher de songer à nouveau à celle qui représentait tout à ses yeux. Elle n'était plus là, elle était loin, très loin, trop loin.

Qu'allait-il faire à présent ? Il l'ignorait, une fois de plus, une fois encore, toujours pour une fois... Il se tourna lentement en direction de la capitale Eurékane. On pouvait distinguer les première lueurs dans le ciel de cette dernière, s'agitant de façon chaotique au milieu des diverses tours. Il s'agissait des vaisseaux Paramécians, scrutant un espace aérien bien méconnu pour leurs pilotes. Il n'y avait pas même eu de bataille, de défense contre une prévisible invasion. Les batteries antiaériennes étaient restées muettes, il n'y eu pas de combat. Euréka sombrait définitivement. La chute du Sénat était assurée, la perte de l'héritage démocratique assumée. Une unique puissance dominait, enfin, clamant avec ardeur les louanges de ce nouvel ordre imposé.
Le jeune homme fixait avec indifférence sa patrie s'éteindre inexorablement. Il ne pouvait plus rien faire. Il n'y avait plus rien à faire. Tout était fait.
Il était perdu, que faire ? D'après les dires de son défunt adversaire, il était considéré comme un traître pour les partisans Eurékans. De plus, il restait un ennemi de l'Empire. Il savait que si elle se trouvait encore là, à ses côtés, il aurait su quoi faire, mais tel n'était pas le cas. Il était seul à présent, éternellement seul. Il soupira avec lassitude. Il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait faire. Pourquoi continuer désormais ? Pourquoi vivre si elle n'était plus là ? Pourquoi être sans raison ? Pourquoi ? Pour qui ?
Il regarda alors les alentours, et constata un choix, une fois encore... A sa droite, il y avait les décombres de sa précédente bataille, qui lui permettaient de descendre sans trop de difficulté de l'épave massive. Enfin, à sa gauche, il y avait une chute abrupte, un vide impressionnant, de plusieurs trentaines de mètres, une mort assurée, sans souffrance, sans peine, sans courage, sans peur non plus.


Le silence. Rien.

Rien d'autre qu'un choix. Qu'un dernier choix...



Galtéa : "La fin de l'ère des Superpuissances" - Page 2 Sanstitredx0


Gros coup de chapeau à Aspharoth pour cette dernière œuvre. Voilà qui clôture cette histoire, une longue aventure en coopération avec les Ateliers d'Aëringor, puis de Ter Aelis. Ce n'est pas le lieu des remerciements, donc l'anguille sous roche n'est pas encore là, mais elle devrait se pointer, avis aux peinturlurés...
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