Idrial - Devoir n°4 [Aillas]

Citation :: Vous êtes un/une prisonnier/e d'un groupe de malfaiteurs/terroristes et vous voici venu à la veille de votre exécution. Vos tortionnaires vous accordent une dernière vidéo avant votre mort et vous assurant sa transmission aux autorités de votre pays. Vous devrez rédiger cet ultime message. Le ton monte au fil de la déclamation et la supplication d'aide passe lentement à la haine pour ceux qui ne firent rien pour vous. Le but du devoir est de travailler sur un vocabulaire virulent et impactant.

Voilà ton cadeau de Noël. Enfin...Je pensais que j'aurais pu le finir pour le 25 mais non. Il traine depuis un moment dans mes dossiers. J'y retouche sans jamais arriver à le finir alors je te le laisse tel quel. Au moins, je te le rends, c'est déjà ça hein ? Géné

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Allez, rentre. Prends…le temps qu’il te reste.

C’est dingue. Même mon geôlier a pitié de moi. Aujourd’hui, vivante. Demain, morte.
J’entre dans la pièce et me pose sur la seule chaise présente. L’arrangement est très austère et d’une réserve excessive : une chaise et une caméra. Celle que l’on m’a promise et dont l’enregistrement sera remis à mon pays. Qui sait, avant ou après ma mort ?
Je fixe l’appareil sans réussir à me convaincre de l’allumer. Je n’imagine pas ma tête. Je dois faire peine à voir mais puisqu’il le faut, je me lève. L’appareil est en marche, je tourne l’écran et braque l’objectif sur la chaise. J’ai les yeux meurtris par la fatigue, le teint pâle et les joues creuses.
J’appuie sur un bouton, le voyant rouge m’indique que ça enregistre. Je retourne m’asseoir. Je reste silencieux, quelques dizaines de secondes.

Quand cette vidéo arrivera, je serais déjà morte. Alors, pourquoi je fais ça ?
Depuis quatre mois que je suis ici, j’attends un signe de l’extérieur. La moindre petite chose qui puisse raviver la flamme d’un espoir presque éteint. Hélas, le seul que j’ai eu aujourd’hui, c’est de savoir que mon pays ne s’inquiétait pas de mon sort et que, par conséquent, je mourrais comme prévu.
Au final, je n’aurais été qu’une victime parmi tant d’autres…Mais, on s’en fout, hein ? J’ai eu tout le temps de me faire à cette fatalité, après tout.
Là où je suis, l’espoir vous quitte très rapidement. Ils savent comme briser un être. La torture morale est la pire de toute. J’ai été jeté comme un chien au fond de ma cellule. Ils m’ont laissé seule avec mes pensées les premiers jours. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais là et c’était mieux comme ça ; je me souviendrais longtemps de leur première visite car, après ça, je ne vivais plus que dans la crainte de les attendre arriver de nouveau.
De toute manière, pas besoin de vous faire un dessin, il parait que c’est monnaie courante chez nous aussi et que c’était d’ailleurs pour ça que je suis là : un otage contre un autre. Voilà, ce qu’ils réclament ! Et qu’est-ce qui vous en empêchent ? Rien !
Malheureusement pour moi, je me suis trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Je me suis fait prendre. La hasard a décidé que ce serait moi leur appât et je suis moins importante que le pauvre type que vous retenez alors le choix est vite fait.
Pourquoi moi, hein ? Pourquoi j’ai atterri dans ce merdier ? Qui s’en préoccupe ? Pas vous, n’est-ce pas ? Mes tortionnaires ont toujours su me rappeler que mon pays n’en avait rien à foutre de moi. Je ne donnerais pas cher de votre peau si vous subissiez ne serait-ce que le quart de ce que j’ai enduré. Enfin, on s’en tamponne de toute façon. Votre histoire de Fraternité, c’est que du vent.