L'art de la Rue s'éveille.

Teysa était posé sur son toit à Galvorn, observant la lune, sa ronde et grande face si belle et si changeante. Il ne se lassait jamais de regarder ce symbole, cette surface dorée illuminant le caractère instable de ceux qui suivent sa voie. La voie au pied léger et la main agile. Il descendit dans les ruelles, observant les jongleurs, voleurs et autres vauriens des bas fonds. En tout temps, le vrai art fut montré par la lie de la société. Relatant la véritable histoire de cette terre, celle de son peuple et non des hautes sphères.

- Encore dans tes rêves, très cher ?

C’était Sephi qui ricanait dans l’ombre d’une ruelle.

- Je pense Sephi, chose très rare certes, mais je pense quand même, à tous ce que nous créeront, à chaque pierre que nous poserons pour ce monde qui nous ignore, nous qui sommes cachés par la masse grouillante que nous symbolisons pour nos dirigeants, nous qui dessinons cette terre à notre bon vouloir, quand la haute se cache derrière sa soie, nous qui jonglons avec ses lettres pour la nommer et la dénommer selon s’il nous est gré. Il est venu le temps de jouer Sephi, le temps que chaque fête batte son plein et que la populace court dans les rues. Que les fils de la lune fassent de ce monde, une terre semblable à leur caractère, instable, changeante, un endroit où tout existe sans être là. Une grande scène nous attend pour nous les rois de la jongle. Que les arlequins face tomber le masque de leurs maîtres, que les bardes chantent l’histoire et que la rue batte son plein.


- Tu t’enflammes, mon bon Teysa, nous sommes les jongleurs de l’idée certes, mais aussi le cul de basse fosse, la lie comme tu l’as si bien dit qui ne voit que sa propre voie, nos danses pour nos yeux volent et virevoltent, mais pour les autres nous sommes figés dans notre fange. Pour eux nous restons immobiles, regardant en extase leur couleur et leur dorure.

- Alors rendons les sensibles à nos jeux de danse, qu’ils adulent nos couleurs phalèniques, qu’ils chantent nos foleries, moqueries et autres effronteries, nous paraissons certes plus ternes, mais découvert de notre boue nous façonnons l’histoire de ce pays, plus habilement que ses propres dirigeants qui se ridiculisent dans nos chants. Il est temps que nos effronteries lunatiques fassent claquer leur ritournelles, de jongler avec les faces de nos lunes, que notre commedia emplisse de bouffonneries notre vaste terre, et que nos paroles d’or deviennent la vraie richesse.


- En effet, place à la scène mon ami. Et que volent nos devises, folie, changement et… folie

Et ils entrèrent tous les deux dans un rire plus qu’intense.

C'était aussi sur un toit que se trouvait Grendelor. Elle aimait se poser sur les tuiles et contempler la nuit, apaisante et harmonieuse. La Lune avait toujours guidé les femmes. et les Fous. C'était vrai, fous et femmes étaient bien souvent à part dans la société, quelle qu'elle soit. Depuis les débuts de sa vie, la jeune femme s'était imaginée saine et équilibrée malgré une éducation bien particulière. Mais les choses avaient changé, brutalement. Une cassure, une fêlure était apparue et de sombres pensées s'y glissaient sans crier gare. Pour les combattre, elle avait repris l'entrainement.

Debout, au fait du toit, la guérisseuse faisait tournoyer de petites boules de feu, jouant avec leurs couleurs, les faisant rebondir, s'entrechoquer dans d'étranges gerbes d'étincelles pendant qu'elle dansait. Dans l'air nocturne, les trainées de lumière dessinaient des fleurs, des paysages, des messages.

Sous mes doigts délicats,
Entrent en transe dames et damnés
Par un jeu argenté,
Histrion de la magie en éclats,
Illusion de leur enfance abandonnée.

Tous en me voyant
Evasent leur bouche étonnée.
Y'en a même pour penser
Sa grâce et ses mouvements
Accordent nos idées.

Devant mon visage s'offre à la Lune
Dedans mon coeur souffle sa rancune.

A chaque rancune
A chaque douleur
A chaque problème
A chaque joie

Une solution existe.

Folie et Fête
Folie et Arts
Folie des mots
Folie des yeux

Sont donc pour toi.


L'elfe s'assit à côté de la jeune femme qui dansait sur le toit.
De par ce geste, elle était accepté parmi eux.
Il souriait, ici sur les toits, seul l'artiste ressortait.
Le regard brillant, il attrapa une ou deux boules de feu, jouant avec.


[HRP] Comme ça on officialise le truc ^^
Je m'occupe de gérer les trucs de candidature et tout pendant les vacs arrivant normalement ^^'[/HRP]