L’horloge affichait dix neuf heures et la fin de mes consultations. Je dis à mon dernier patient au revoir et pris ma sacoche. Dans l’hôpital, j’étais le dernier médecin à être présent à cette heure ci. Je passais dans un couloir, seul, avec comme bruit m’accompagnant les vibrations des néons et le bruit de mes pas. Devant la porte de l’hôpital -et la main sur la poignée- une envie soudaine me tétanisa. Je ne savais pourquoi, mais je fis demi-tour et pris l’ascenseur pour aller au dixième étage. Une fois arrivait, je rentra dans une chambre et m’assis dans un fauteuil.
Le patient qui occupait cette chambre là est décédé il y a peu. Ce patient, c’était le mien. Je ne retiens que de bien de celui-ci. Sa santé ne faisait que s’améliorer.
De ce fauteuil je pouvais admirer les murs blancs. Tellement blanc qu’ils pouvaient nous éblouir si le soleil était présent dehors.
Un cadre par-ci, un autre par-là. Au total quatre cadres étaient accrochés. Un sur chaque mur. Si on les regardait de près, on pouvait observer que chacun d’eux représentaient une saison. Le tableau représentant le printemps était placé sur le mur où la porte se tenait, celui de l’été était près de la porte menant à la salle de bain. L’automne était à côté de la fenêtre et l’hiver, au-dessus du lit. Mon regard porta attention sur une petite table puis sur un vase chinois avec une rose rouge dedans.
La famille du patient n’était pas revenue pour chercher le reste de ses affaires. Sa trousse de toilette rouge était encore dans la salle de bain.
Il y avait beaucoup de confort, un fauteuil en cuir, un matelas dur, une table en chêne… Sans doute que ces meubles appartenaient à la famille. J’aperçu également une photo sur la table de nuit. Dès que je l’ai vu, mon œil à tout de suite porté son regard vers la personne présente, le décor la faisait ressortir. C’était une petite fille. Une petite fille avec un ours en peluche dans les bras. Elle devait avoir cinq ans ou un petit peu plus. Peut être était-ce la fille, ou la nièce du patient, je ne pouvais le dire.
Je m’approchais de la fenêtre ouverte et je ne pensais pas voir une si belle vue. Cet homme, en se levant le matin, pouvait voir au loin un lac, et un peu plus près, un parc avec une forêt de parté d’autre. Des fleurs commençaient à ouvrir leur pétale et l’herbe verte poussait. Quand je contemplais le paysage un doux vent frais me passa sur le visage. A cet instant, je fermai la fenêtre et regardai ma montre qui indiquait vingt heures. Arrivé devant la porte de la chambre, je me retourna une dernière fois balaya du regard la pièce, et ferma la porte. Le regard triste.