Le Patio [Zone RP du Collège]

Le patio du collège venait de réouvrir. On allait enfin pouvoir s'y balader de nouveau et décompresser entre deux cours.

L'air passait entre les voûtes pour venir s'emmêler dans les cheveux.
Hedoniste se baladait tranquillement, balayant la cour centrale du regard. La pelouse était fraîchement tondue et pas un poil vert n'osait se dresser plus haut que son voisin.
Et si l'en d'entre eux avait le malheur de s'y aventurer, il serait aussitôt rappelé à l'ordre par le jardinier et l'action, ô combien maîtrisée, de sa faucille.
Hedoniste vit d'ailleurs ce dernier disparaitre entre deux haies en grommelant. Il n'appréciait pas particulièrement les élèves qui venaient se vautrer dans l'impeccable moquette. Tout du moins, il ne le montrait pas.

*Puisqu'il est parti, pourquoi ne pas en profiter?* songea l'élève.

N'hésitant pas une seconde, il sortit de la contre-allée ombragée et s'engagea sur la pelouse. Il défit son sac, le posa par terre, le tassa afin de le rendre confortable et posa sa tête dessus.
Il ferma les yeux et apprécia la chaleur du soleil inondant son visage.

Ouah.

Se fut le seule mot qu'il put prononcé en contemplant cette endroit merveilleux. A pleine avait t'il passé dépassé la porte d'entrée que celui ci, s'arrêta sur place.
Pris une grande bouchée d'air. Et coupa sa respiration. Pendant ces quelques secondes, ou sont corps vu immobile, aucune expression n'était dégagé de son visage.
Il repris son souffle, et aperçus Hedoniste allongé un peu plus loin. Se dirigea vers lui.

Bonjour Hédoniste.

Je t'en pris, assis toi a coté de moi.

Puis il s'assit.

Hmm. Hmm.
Le gardien sort d'une porte, de l'aile gauche du bâtiment face au patio. Il ferme derrière lui, range le trousseau dans une poche de son tablier. Il entamait la marche vers l'antichambre d'un pas brusque, avant de ralentir et de s'arrêter, bien à l'ombre. Il regarde le jardin parsemé de soleil et d'élèves volubiles, immobile. Ses sourcils froncés, pour une fois, disparaissent derrière sa frange noire, son front est presque détendu.
Hedo... Disliike... Hm. Et une tête inconnue.
Il observe les trois frimousses et la façon dont le soleil tombe dessus, le mouvement des lèvres et des joues. Sans plus, il n'intervient pas. Après quelques secondes il reprend son pas d'énergique manche à balais, les mains enfouies dans les poches. Le tablier, sa ficelle et toutes ses taches d'acrylique virevoltent.

Le soleil est là, dominant, rendant la moindre parcelle d'ombre aussi précieuse que certaines pierres dont on s'arrache les beautés. A peine visible depuis les couloirs du patio, une petite annexe se dresse, là, exhibant ses murs timides dans un coin du jardin. Un arbre, au feuillage prétentieux, protège la maisonnette de sa silhouette.
Une seule fenêtre, une seule porte, une toiture qui ne dit pas son âge, des mousses qui le rappelle.

Inutile d'essayer de voir ce qu'il s'y passe de si loin. Un visage collé, mains de part et d'autre des yeux, contre la fenêtre crasseuse du bâtiment, ne saurait voir quelque chose. Un seul témoin des choses qui se trament ici. Une fumée opaque qui s'échappe de la porte légèrement dégondée.

Celle-ci s'ouvre. La fumée finit de s'enfuir. Un homme sort, comme pour accompagner cette fumée dans son escapade.

Le jeune mentor, cigarette à la bouche, se tient là, à un mètre tout au plus du pas de la porte. Il semble se préparer, comme avant un moment difficile à venir. L'homme fait quelques pas, pénibles, déséquilibrés, soutenus par une canne noire, luttant contre les monticules d'herbes folles. Ces quelques pas le mènent hors de l'ombrage offert par l'arbre centenaire qui surplombe son antre enfumée.

Enfin éclairé par la forte lumière du soleil, les quelques individus se trouvant dans les allées du patio pourraient voir, plus qu'apercevoir, l'homme qui continue sa progression vers eux.

L'air grave comme à son habitude, les cheveux aussi sombres que son regard, les paupières légèrement refermées sur leurs protégés, soleil oblige : C'est tel quel, qu'il salue d'un geste mou, peu enthousiaste, les spectateurs de sa marche pittoresque vers les ateliers.

Cela faisait maintenant quelques minutes que mon corps se confondait avec l'herbe
fraîche. Une brise aussi douce que légère me caressait le visage,
tandis que le soleil, dur, giflait mon dos de ces mains brulantes.

Au pas de cet homme à la fois mystérieux et intriguant, je relevais mon
visage délicatement. Malheureusement, la seule chose que je pus
contempler fut mes bouclettes couleur paille me tombant sur le
visage. Je dus les repousser d'une main ferme. Je pouvais désormais
voir ce spectacle. Je ne pus pourtant admirer celui-ci aussi
longtemps que je l'aurai souhaité; les cloches venaient de sonner.

Je me relevai, perdis l'équilibre, mis quelques secondes à me remettre de
cette affreuse vue troublée, la faute au soleil, pris mon sac et me
dirigeai vers la salle de cours.

Depuis le patio, on devinait sous les arcades les hautes fenêtres des salles de classe.
Depuis le patio, on entendait monter le vacarme.
Depuis le patio, on pouvait deviner que la salle N°6 passait un sale quart d'heure, tant les silhouettes - non, une - s'agitait. Et craquant comme le tonnerre, la porte de la salle s'ouvrit brusquement, tenue par une poigne de colère.

DEHORS.
Mais ...
DEHORS.
Mais je peux reprendre, m'sieur, je peux ...
Damné Graal, SÛREMENT PAS. Outrage à l'Art pictural aggravé, tu pourrais prendre cher. Tu SORS. Tu repasseras dans mon cours quand tu auras compris que .. que ... QUEEEEEEEE ?
... Que l'Helvetica n'est pas une marque de chocolat suisse.
Voilà. Dehors. Vas mettre ton museau dans l'herbe là-bas, dès que tu auras grillé au soleil, tu grattes à la porte pour revenir.
On verra si je t'ouvre.
Merci.

L'élève, tête rentrée dans les épaules, passa la porte. Elle se referma d'un coup sec, le cours reprit à l'intérieur.
Ou presque.
Le bois craqua à nouveau, la tête de Ramrod passa l'entrebâillement, interloqué. Il ne regardait pas l'élève, mais au-delà du patio, de l'autre côté de la cour. Le mentor insuffla un grand coup :

SSMMIIIIIIIIIIIIIIIIIRTTTTTTTTTTTTTT !!!
ON A PLUS DE CYAN ICI !!
ET PUIS LIVRE-NOUS UN MARTINET-DES FERS-DES TENAILLES, MERCIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !
Un murmure d'affolement retentit dans la classe. Ramrod se retourna, faussement surpris.
Quoiiii ? Alors on peut plus rigoler ici ?
Alors qu'il allait refermer la porte, le Mentor refixa son attention sur la penaude silhouette restée sur le perron.
Qu'est ce que tu fais dehors, toi ?
Le cours est commencé depuis 20 minutes. Au pied. Va t'asseoir.

Des hurlements certains réveillèrent d'un lourd sommeil le mentor elfiquo-fouetteur, qui dormait non loin du patio, dans son appartement de fonction, c'est à dire l'appartement d'Aeris, quoi qu'il en soit.

Entendant ce brouahah, Mido se dit qu'il était peut être temps de se lever et d'allé dispenser ses cours au Collège des Arts Graphiques, qui avait l'air bien agité ceci dit. Il se leva donc nonchalamment, se grattant allègrement le cuir chevelu, puis, s'habillant d'un geste ample et gracieux de magnifique ... vêtements noir, il sortit, claquant doucement la porte pour ne pas réveiller sa douce compagne.

Il faisait beau ce jour ci. Le collège resplendissait, les gouttes d'eau brillant sur chaque façade de l'édifice. Il vit au loin Aspharoth, affairé à réparer un des pics de ses Récifs, surement détruit par un duel trop virulent entre deux peintres excités.

Mido pénétra dans le Patio doucement, observant autour de lui ce qu'il se passait. Il vit Stanislas, son collègue depuis peu, allant vers les Ateliers (Quoi qu'un peu loin, on pouvait deviner la direction, Mido a un sens de l'orientation elfico-magique.), Technicolor, l'élève hyperactif, allongé sur l'herbe, et, d'un coup, sur l'une des portes des classes de cours, une tête.

Ramrod avait sa chevelure orangée/blondissante qui dépassait de là. Il l'observa réprimander un élève, puis quémander de nouveaux fouets. Ah, soupira Mido, enfin un mentor qui sait comment faire marcher l'école ...

Il passa devant lui en le saluant amicalement de la tête, et rejoint le bout du Patio, où l'elfe s'assit sur un petit muret pour regarder la suite de la scène de dispute.

Mido rêvassait calmement, assis sur son muret, observant les allés et venues des différents élèves de l'Académie. Il y avait les nouvelles têtes, à qui il avait fourni des devoirs d'entrées plus tortueux les uns que les autres, et les plus anciens, qui avaient échappé à la sanction plutôt récente et qui profitait maintenant, dans le calme et la quiétude qu'inspirait Ramrod, de l'enseignement proposé au Collège.

Il est vrai que le Patio était un endroit charmant. Cette pelouse verte dont la tonte était maitrisée avec dextérité, ces buissons touffus qui poussaient de ci, de là. De plus, ce soleil qui berçait tendrement la verdure changeait bien l'atmosphère de la ville, plus souvent inondée par les embruns marins.

C'est dans ces pensées là que l'elfe vit apparaitre, au recoin de la classe de Sir Ramrod, sa douce et calme épouse, qui vagabondait au travers des hautes colonnes du lieu. Sa voix se fit entendre sous les arches et, de suite, un sourire lui vint au visage. Elle s'était décidée à se réveiller, la bougresse.

Elle vint s'assoir à côté de lui, la bouche en cœur. Il la prit dans ses bras, la serrant doucement. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eut un instant à eux deux. A la suite du mariage, les deux amoureux ne se voyaient que le soir, tard, quand l'un ou l'autre avait du s'attarder pour corriger des copies ou remplir de la paperasse.

Desserrant son étreinte, il l'embrassa.

- Bonjour ma belle ! Je n'ai pas osé te réveiller ce matin. Tu avais l'air d'être dans un monde bien joyeux. Le soleil est radieux n'est ce pas ? Nous avons la chance en plus d'assister en différé à un cours de notre Ramounet favoris. Il a d'ailleurs l'air d'être en grande forme ma foi !