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 Conscience féminine

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Tr0n

Tr0n


Masculin Nombre de messages : 3306
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MessageSujet: Conscience féminine   Conscience féminine Icon_minitimeMar 7 Avr - 16:55



Les ilotes crasseux rampaient. En cette nocturnale, ces esclaves, assujettis par sa majesté, servaient les cérémonieux courtisans. Se prosternant tels des pantins de chair et d'os, ils versaient un liquide saumâtre, écœurant d'aspect, à ces obséquieux flatteurs et flagorneurs. Un vacarme épouvantable avait envahi la cave, lieu d'une débauche frénétique et dionysiaque. Orgiasme et luxure dans une profusion de louanges élogieuses envers la maîtresse de la soirée. Dithyrambiques, les serviles prétendants, faisaient révérences respectueuses, chantant avec exaltation de l'encens poétique. D'habiles circonlocutions de la langue, maîtrise des mots, farouches mais fébriles, les béotiens aliénés par le désir de pouvoir préparent en secret leur vénéfice. La bacchanale débute.

Dégoûtés par ce pisse-vinaigre âcre et acide, les plus arrogants persifleurs attendent leur heure. Le frometon, encore visqueux et amer irrite le palais. Les saveurs sont fades, grasses mais les vipères au poison toxique, en silence, cultivent leur vengeance. Ils temporisent, à l'affût. Sa majesté, en cette soirée, est plutôt d'humeur sarcastique. Ironique dans le verbe, elle insulte d'un sourire sardonique dans une délectation tyrannique. Ces affreuses satires blessent les moins méprisables. Les plus ignobles raillent dans leur jargon narquois et se moquent. Ils tournent en ridicule les convives les plus vertueux. Ils badinent avec ces têtes de Turc. C'est la distraction futile d'une sémiotique corrosive. De discours en vitriol en allégations mordicantes , on frôle le voltairien, on s'improvise jacobin du billet sous la manche. Les insinuations fusent, les accusations se faufilent. De médisances en calomnies, la sentence approche.

Elle est là hideuse et affreuse. Ses yeux globuleux, sa panse adipeuse, sa croupe charnue, obèse, au faciès rabelaisien, un museau en place du nez, des bajoues potelées, une chaire membrue, l'aine aux pustules odieuses. La laid incarnée, sordide et ignoble. La gangrène femelle aux furoncles buboniques sur le visage. Des flancs plein de chancres et de kystes tumorales.

A vomir.

Ma conscience.
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