Le Monde est une Jungle...
Partout, où que l'on soit, où que l'on se rende, les Bêtes sont tapies, prêtes à vous sauter à la gorge à la moindre occasion.
De quoi sont-ils faits ? Qu'en sais-je !
Ils ne sont guère comme nous, là est l'évidence... ils semblent plutôt être de nature vampirique, quoique je doute qu'il ait jamais été vampires plus insatiables.
Ils sont à la fois méprisables et pathétiques dans leurs malheureux efforts pour venir vous sucer la moelle.
Mais on ne peut prétendre qu'il ne sont pas rusés, oh que non !
Car roublards, ils le sont, chaque espèce à sa manière.
Non contents d'en vouloir à autrui, ils en viennent à tenter de convaincre les rares êtres qui ne sont pas encore contaminés par ce mal infamant de céder volontairement et de plier devant les légions vampiriques.
L'Engeance se reproduit à une vitesse alarmante ; nulle part nous ne sommes en sécurité.
Ces Êtres sont tels des caméléons, parfaitement capables de s'adapter à toutes les circonstances et situations, de façon à pouvoir être à même de manipuler chaque être, chaque personnalité. Si seulement leur extraordinaire charisme était mis au service d'une noble cause... mais non, il est dans la nature de ces êtres abjects de se nourrir de l'essence des autres.
Le plus indécent dans tout cela est que tant de gens se laissent encore manipuler et tromper, alors que la plupart sont parfaitement au courant des stratagèmes dont ils deviennent pourtant les dupes.
Mais peut-être peut-on comprendre ce genre de faiblesse, due sans doute à la lassitude devant les attaques constantes et à la lâche mais humaine envie d'en finir et de ne plus souffrir.
Car c'est une torture pour l'âme de beaucoup que de vivre en sachant que de l'autre côté de ses murs se trouve peut-être l'un de ces monstres infâmes, et rares sont ceux capables de la supporter longtemps.
Rejoindre les rangs de ses bourreaux peut en effet s'avérer parfois un grand soulagement, mais cela reste d'une lâcheté et d'un inconscience que je ne peux comprendre.
Mais la lâcheté des uns rend plus difficile encore la résistance des autres, la meute compte de plus en plus de membres, terribles et décharnés.
Déjà, les plus grandes villes du globe sont tombées sous les assauts innombrables de la Vermine, et les zones rurales ne sont en vérité guère épargnées.
Seules quelques dernières poches de résistance se dressent encore contre l'innommable fléau, mais sans doute finiront-elles aussi par tomber faces aux hordes de la terreur.
Tant de gens ont déjà abandonné face à ce qui apparaît comme inéluctable.
Mais pas moi !
C'est peut-être fanfaronnade, et sans doute folle témérité, mais je me refuse à plier.
Plutôt mourir que de donner satisfaction à ces êtres abjects !
J'en fais le serment : ces commerçants et indigents n'auront jamais mon argent !