La plasticité du poème est intéressante : elle traîne, coule, se gonfle en son milieu, pour enfin chuter brusquement (malgré la maîtrise du langage, l'effet est manqué à la fin). Cela engendre des lectures transitoires, une lecture qui évolue :
la première strophe est caractérisée par des vers courts gagnant en longueur à chaque fois. "Attendre." 2 syllabe ; "Attendre longtemps" 4 syllabes ; "Au beau milieu d'un champs" 5 syllabes. Il y a, comme l'a remarqué Dvb, une gradation. Et le style parataxique (c'est-à-dire, style des "phrases simples") et cette sensibilité sonore aurait pu donner à cette strophe une expression picturale, dirai-je, plus forte. Rien d'étonnant, rien de tape-à-l'oeil, il manque le "saisissant" !
Alors qu'en seconde strophe, les vers sont d'un mètre presque égal, d'environ une vingtaine de syllabes. C'est un monolithe qui appelle à l'intériorisation, contrairement à la première qui "impressionne". Je rejoins l'avis de Xupi, je préfère la seconde strophe. Ceci dit, Cass', l'ornement manquant dans la première aurait produit une meilleure dynamique à la lecture de la seconde. Dommage.
Parcontre, la fin est trop... épidermique je dirai ! Ton poème me fait penser à Automne malade d'Apollinaire dans Alcool.