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 Lagune blanche

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Cassiopée
Héliaste
Cassiopée


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Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles.
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MessageSujet: Lagune blanche   Lagune blanche Icon_minitimeSam 5 Sep - 20:51

Il disait « C’est l’Histoire qui traîne la patte dans les lagunes blanches dressées comme des couloirs sans âme.»
Ces lagunes blanches je les ai longtemps cherchées au détour d’un chemin. Jusqu’au jour où, par pur bonheur, j’ai localisé sur la carte d’état major la « mer blanche ».
Trouverai-je en ce lieu « Le monde où l’on se retire quand l’on veut embrasser soudainement le monde, là où les rêves, les illusions, et même un fragment de réalité sont jetés dans le hasard. » ?

L’aube était encore récente lorsque d’un pas hésitant je quittais la route.
Devant moi s’ouvrait un chemin herbeux sur lequel l’ombre des cyprès déversait sa fraicheur matinale. Quand le sentier sableux lui succéda, mon odorat fut alors assailli par une marée d’effluves marines, parfums de goémons étendus sur la plage qui envahissaient mes narines de sel et d’une faune grouillante aux pinces agressives. Pourtant la mer n’était pas visible, cachée par la longue dune herbeuse qui obstruait ma vision mais laissait les effluences maritimes aux senteurs iodées et le clapotis de vagues légères m’atteindre.

Aux subtiles sonorités des immensités aquatiques répondaient les gaies stridulations d’un oiseau dont le territoire était envahi. J’arrêtais mes pas, saisie par le paysage qui s’ouvrait soudain sur un espace grandiose sur lequel la brume matinale venait déposer son humidité reposante et ensorceleuse.

La lagune se déployait sous mes yeux, la marée haute n’avait pas encore atteint ses profondeurs et je m’avançais vers le patchwork multicolore qui s’étalait comme un tapis de cérémonie matinale. Le roux des roseaux venait effleurer les rases étendues d’algues rouges et le vert de gris des lichens où le sel avait partout laissé sa trace. Aucune âme humaine n’avait encore emprunté la piste qui menait vers son embouchure.

La mer montante gagnait peu à peu sur la végétation et les aigrettes, éclat de blancheur dans la brume qui s’évaporait tranquillement, luisaient sous les rayons encore rasants du soleil. L’arrivée d’un grand héron cendré fit s’envoler vers les cieux les accents lumineux avant qu’ils ne se posent près des roches polies par les eaux et le temps.

Alors que je dépassais les derniers ajoncs, de petites criques de sables clairs attirèrent ma flânerie. Comme au sein d’un paradis idyllique, je m’assis, goutant du bout des mains la douceur du sable dont les grains fins et légers s’insinuaient entre mes doigts y laissant le cheminement d’une caresse fraiche et sensuelle. Je me déchaussais alors, et plongeant mes pieds dans l’eau froide, je continuais mon périple vagabond vers l’entrée de la lagune. Le courant venait contrer mes efforts pour le remonter. La mer élargissait son emprise, recouvrant d’un bleu aux reflets turquoise les bancs de sables doux. Chaque vague qui longeait la rive bruissait au son des grains poussés par le flux comme un collier de perles dont le lien serait brisé et qui se répandrait sur le sol.

Je débouchais à l’extrémité de la lagune vers l’infini de l’océan et le bruit de la mer fut soudain amplifié sous les douces rafales de la brise marine qui fit s’envoler mes cheveux et frissonner ma peau. Je grimpais alors au sommet de la dune et de là, j’eus le pur bonheur de contempler deux mondes en dualité. A la douceur champêtre et calme d’une mer où le sel avait laissé son empreinte salée, venait s’opposer le vrombissement de la houle qui brisait son onde en vagues répétitives et sonores.Le vent fouettait mon visage, et je restais là, ne sachant vers quel monde irait mon choix, celui des douceurs saumâtres ou celui des relents d’un univers immense et englouti.

Sans pouvoir me décider, je choisis de conserver ma position dominatrice et de poursuivre sur la ligne de faîte, écrasant les chatons dont les tiges tentaient pourtant de s’écarter sur mon passage.
Le rêve, les illusions avaient-ils leur place dans cet espace libre où la réalité méritait bien plus qu’un fragment?
Toujours est-il qu’ils se sont installés sur la lagune blanche et impeccable du papier qui n’échappe pas à l’empreinte de ma plume.

(Description d'un paysage - Atelier mené par tr0n)
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dale cooper

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MessageSujet: Re: Lagune blanche   Lagune blanche Icon_minitimeSam 12 Sep - 11:59

C'était un exercice sur les adjectifs c'ets ça ?


Non parce que des adjectifs il y en a un sacré bon paquets par endroits. Trop. Les belles phrases d'une longueur étonnante, s'enchaînent langoureusement, ce qui, heureusement, permet de garder une certaine attention à leur lecture. Un peu plus de légèreté n'aurait pas fait de mal peut être, puisque tu as pris le parti de "raconter" une action par le biais de cette promenade, au delà d'élaborer une simple description statique.

C'ets vrai qu'en demander de faire une description de paysage, on s'attendrait plus à un récit qui se contenterait de te voir assise sur la dune, à éplucher, roseaux et cormorans, tour à tour.

Mais tu vas bien plus loin. Et c'ets fort heureux, car cette promenade solitaire et marine, est fascinante, tant dans sa description géo-"graphique", que dans le ressenti de la narratrice.


En parlant d'adjectifs... dommage pour ton :
Citation :
le sel avait laissé son empreinte salée
(peut mieux faire... mais tu as déjà utilisé "iodé" ... va falloir la jouer fine dès lors !)


Sinon j'avoue avoir beaucoup aimé l'idée ( /!\ attention mot savant que je case pas tous les jours dans les conversations : ) de l'épanadiplose de cette lagune blanche sublimée par le cheminement du texte.


J'aime beaucoup aussi l'analogie que fais entre le filet de sable et la caresse :
Citation :
je m’assis, goutant du bout des mains la douceur du sable dont les grains fins et légers s’insinuaient entre mes doigts y laissant le cheminement d’une caresse fraiche et sensuelle
Une phrase vraiment magnifique et pleine de sensualité.
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Lagune blanche
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