L'errance

Ce poème est maladroit à plusieurs niveaux. Du point de vue de la langue tout d'abord, l'adjectif numéral "mille" est toujours invariable, il est en outre assez malheureux de dire d'un papillon qu'il poursuit son envol "parmi" la toile : il évolue dans, à travers, au milieu, ou si tu veux, au sein de la toile. En ce qui concerne la versification, les vers oscillent de manière assez chaotique entre 6 et 14 syllabes, ce qui donne d'entrée de jeu une impression de flottement, une sorte de cafouillage encore amplifié par la naïveté de rimes plates et pauvres qui font penser à une comptine ou à une chansonnette plus qu'à une oeuvre poétique. Enfin, ce que ce poème perd en maîtrise et en virtuosité, l'on ne peut pas véritablement dire qu'il le gagne en simplicité ou en élégance. La recherche un peu systématique d'un lexique rare, le choix d'une posture dogmatique qui additionne les axiomes et les déclarations pseudo-philosophiques, enfin, la multiplication des inversions poétiques confèrent à l'ensemble une emphase, pour ne pas dire une enflure, qu'il ne me semble guère en mesure d'assumer. Je vois, en somme, trop de grands mots vidés de leur substance et pas assez de travail sur la qualité des images, sur le rythme des vers, sur la musicalité des mots. Je dirais que ce poème pèche par excès : il promet beaucoup, il donne peu.

Je vous jure que je ne fais pas exprès de contrarier la parole de Goldmund....
Ce que j'écris ici, je l'ai pensé en lisant le texte lorsqu'il a été posté.

Le thème de l’errance de l’âme est un de mes préférés.
Je n’ai pas l’impression que tu aies souhaité suivre une rythmique de versification régulière. Pourtant, le poème se lit avec douceur, sans heurt telle le cheminement induit par le titre. Seule la 3ème strophe présente des irrégularités spécifiques qui me gênent réellement et c’est dommage.

La première strophe est très belle, très évocatrice et soulève bien des réalités.
Je trouve que par elle-même, elle se suffit. Le poème se serait arrêté ici, qu’il aurait été parfait. Mais je fais partie des rares à apprécier les poésies très courtes.
Pourtant, en ces 4 vers, tout est dit. Ma cervelle peut à son tour errer pour y trouver les références personnelles. C’est suffisant.

Je trouve terrible que dans la deuxième strophe tu places ce pauvre papillon dans la toile. Vois où mène l’errance ? Une toile pour un papillon, c’est un piège probable…Une menace d’être englué. Et l'image du papillon est presque en trop.

Je n’accroche pas avec la 3ème strophe. Plus lourde du haut des ses 5 vers et des "qui" à répétition. Seuls les 2 premiers vers peuvent être conservés.

La conclusion est, elle aussi, bien menée. Comme la première strophe, je voudrais la lire seule, sans le reste…

Merci, Lilith, pour cette poésie avec qui j’ai beaucoup communiqué (Hé oui ! Je discute avec les textes, ils me racontent des tas de choses que vous n'entendez pas ^^), mais surtout avec les strophes 1 et 4.