le bzh
Nombre de messages : 399 Age : 39 Date d'inscription : 30/12/2007
| Sujet: Car la vie n'est qu'éternel recommencement Lun 14 Jan - 8:06 | |
| Priez, pour que les sombres pensées qui me hantent Jamais ne s’immiscent au plus profond de vos coeurs Soyez forts, pour que le désespoir qui m’accompagne Ne fasse impitoyablement fléchir vos fragiles épaules.
Du vague aux larmes, prologue La tempête naissante entraînait les grains de sable dans un frénétique ballet, rongeant les pierres encore chaudes du soleil de l’après-midi. Comme si l’éprouvant voyage n’avait pas suffi. Certes, il était presque arrivé à destination, mais il était las d’avoir marché toute la journée, et n’aspirait qu’à trouver un endroit où dormir. Qu’est-ce qui lui avait pris, de subitement partir de sa demeure, d’y laisser amis et famille, pour essayer de rejoindre une cité qui n’était plus ou moins que légende ? Lui-même ne le savait, mais à vrai dire, peu lui importait.
Il ne distinguait plus grand-chose à présent, noyé qu’il était sous les petites particules ocres qui s’infiltraient perfidement sous ses habits défraîchis. Il lui fallait s’arrêter, continuer d’avancer n’eût été que pure folie. Il s’assit sous un rocher, espérant profiter de la maigre protection qu’il pourrait lui offrir, et se mit la tête entre les genoux, rabattant sa capuche autant qu’il était possible, de telle sorte qu’elle puisse servir de semblant de bouclier.
Il se revoyait, hier encore, riant aux éclats avec deux de ses plus chers amis, après une soirée quelque peu arrosée. Une petite larme coula doucement le long de sa joue lorsque, le matin venu, il dût les quitter pour entreprendre son périple. Ils ne l’avaient retenu, respectant sa volonté comme ils l’avaient toujours fait. ‘Ne t’en fais pas, tu vas rencontrer de nouveaux gens. Mais quoi qu’il arrive, ne nous oublie pas.’ Bien sûr qu’il n’allait pas les oublier, c’était impossible, on ne peut tirer un trait sur son passé comme cela. Il se remémorait leurs visages détendus en apparence mais si inquiets en dessous. ‘ Je vous aime, Adrien, Aline… Je vous aime’, murmura-t-il, mais cela, seul le désert l’entendit.
Lorsqu’il se réveilla, la tempête avait cessé et la fraicheur vespérale commençait à se faire sentir. Nathanaël se leva péniblement, les membres encore engourdis par ce confort spartiate, et se remit en route, priant pour qu’il atteigne Sûl-Nar avant qu’il ne fasse nuit noire.
La douleur revint, lancinante, déchirante, déchiquetant sans pitié aucune les quelques rares vestiges de cœur qu’il lui restait, jusqu'à là épargnés par quelconque miracle. Il pensait avoir enfoui sa peine comme il avait enfoui son souvenir, mais parfois cela revenait et l’assaillait, l’empêchant de dormir et vidant son corps de ses larmes, pathétique pantin sanglotant au bord de son lit.
Il aperçut enfin les lueurs de la ville. Laissant sa vie derrière lui et tout ce qui pouvait matériellement le rattacher a son passé, il descendit la dune, appréhendant quelque peu de se retrouver face à l’inconnu. Mais qu’importe, c’était son choix. ‘Ne nous oublie pas’ ‘Ne m’oubliez pas’, dit-il dans un souffle vite emporté au gré des vents nocturnes, espérant peut-être que son souhait arrive jusqu’aux étoiles. La grande porte de Sûl-Nar s’ouvrit devant lui, majestueux chef-d’œuvre d’orfèvrerie. La cité l’impressionnait, imposante et si belle à la fois… EDIT Corrections de quelques 'à' mystérieusement disparus | |
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