Reflexion sentimentale

Tout d'abord bravo pour cette introduction : j'adore les personnages qui s'adressent à l'astre sélenien. Je trouve ce genre d'image d'une force poétique très touchante.

La mise en scène du poème est très bien trouvée également. Ce qui lui donne un impact d'autant plus fort.

Les thèmes sont abordés avec la douceur et la sensibilité qu'il faut.

Le poème en lui-même ne casse pas trois pattes à un canard. Les rimes libres suffisent amplement à énoncer les idées.

La dernière partie justificative est un peu plus maladroite ici :

Citation :

elle voulu cependant défier cette phrase d’une sagesse enfantine (...) et jouir du présent en ne songeant qu’au futur où

La tournure est un peu alambiquée et casse les effets je trouve.

Eh bien, je dois avouer m'être sali par de la guimauve et du miel en lisant ce poème : qui n'aime pas ça ? pas moi en tout cas... Sauf que ton texte déborde d'un style trop "cutané" je dirai, c'est moite et granuleux comme le visage d'un adolescent (c'est ce qu'on peut se dire de prime abord). Autrement, ton texte est quand même ponctué de trouvailles intéressantes :

1- Le texte est, comme l'a remarqué mon collègue, d'une mise en scène élaborée et intéressante. Il y a quelque chose d'ironique dans le choix des mots, un choix qui confère un certain artifice esthétique : le personnage qui ressemble à un ange, est "affublé de deux ailes semblant [qui semblaient est préférable] bien trop lourde pour lui".

2- Ce choix mêlé au lieu commun de la lune et de l'ange : ça donne à l'aspect théâtral quelque chose de parodique, comme une pièce de théâtre montée par une équipe qui n'aurait pas beaucoup de moyen : costumes faits par la mère du comédien, bruitage honorés par l'équipe en coulisse, décor foireux et adorables.

3- La vérité générale qui découle d'une scène imaginaire dans laquelle des allégories prennent la parole (prosopopée). Très baudelairien (difficile de s'en défaire, ça doit se soigner).

Evidemment, les vers, en plus de ne pas casser trois pattes à un canard, ils ne cassent pas des briques non plus. C'est tout de même mignon.

Tu me rappelles le début des Elegies de Duino de Rilke : première élégie :

Qui donc, si je criais, m'entendrait depuis les rangs
des anges? et même à supposer que l'un d'entre eux
soudain
me prenne sur son coeur ; je mourrais
de son existence plus forte. Car le beau n'est rien
qu'un début du terrible qu'à peine encore nous
supportons,
et nous l'admirons tel, parce que, placide, il ne daigne
nous détruire. Tout ange est terrible.

Ah, que c'est jolie.

Ce poème est en effet vraiment joli.

Merci pour ces commentaires riches d'enseignements. Je suis d'accord que le poème en lui même n'étant pas travaillé comme il se doit, ne pouvait pas faire d'effet outre sa simplicité. il est a peine plus évolué qu'un ado comme l'a si bien dit Questo.

Le lieu commun de l'ange, si c'en est un (aie-je parlé d'un quelconque plumage? ) est tout simplement du au fait que les ailes lui confèrent un certaine prestence en étant simplement le reflet du poids de la vie.
Quand à la lune, m'adressant moi même à elle, je n'ai pu m'empecher de l'ajouter.

Il est vrai que je me perd trop souvent dans des tournures compliquées ... Heureuse d'être entourée de personnes critiques qui me permettrons d'avancer.