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| [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' | |
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+7Drystan itadakimasu Sharah'In dale cooper Grendelor Layz AsPhArOtH 11 participants | Auteur | Message |
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AsPhArOtH Chromatique
Nombre de messages : 7151 Age : 33 Localisation : Quelque part à traîner autour d'une étoile. Date d'inscription : 25/06/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: [Votes] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' [Sujet n°5] Dim 20 Sep - 23:02 | |
| Voici le deuxième couple de rendu pour le thème suivant: Tour N°1 Contraintes générales : Pour le Premier tour du Phrasévisuel, deux documents vous sont demandés :
Vous devrez faire un texte narratif sur le thème donné, ainsi qu’une illustration de ce texte.
Le texte devra avoir un titre qui apparaîtra obligatoirement sur l’image illustratrice.
Le texte narratif devra respecter les règles de la narration la plus courante c’est-à dire présenter une intrigue et son dénouement. Il ne pourra excéder toutefois la longueur de deux pages écrites en Times New Roman-12. Il vous sera, toutefois, loisible de le présenter comme bon vous semblera. Dimensions de l’image :650 pixel de large maximum. 350 pixel de haut maximum. Création horizontale.Ce sont des maximums, libre à vous de moduler comme bon vous semble. Thèmes :Sujet 5: La peur jaune. Visuel
____________________________________________________________________ Rendu N°1
Lactaire Ictérique Les chats, même s’ils n’aiment pas l’eau, se réfugient auprès des mourants. Depuis Murano et son phare blanc, Alma contemple le fin littoral. Il fait doux malgré l’hiver. Adagio miaule dans ses bras ; il se nourrit des trompettes du carnaval, peu soucieux des nuages qui étendent leur voile d’ombre sur Venise.
Plus bas, une petite embarcation, solidement amarrée aux quais bariolés, se charge de caisses capitonnées. Les reflets brûlants du crépuscule embrasent les eaux ténébreuses. On l’appelle. Alma ajuste son masque, engloutit la volée de marches qui la sépare de l’appontement. Adagio vient lester la barque.
Le verrier est paré pour la livraison, plus au sud, dans la Venise festive. Après avoir ajusté la forcole, il met tout son poids sur la rame. Alors, péniblement, l’embarcadère s’éloigne. Murano disparaît dans les affres du coucher ; embrasée, la cité des Doges absorbe toute lumière.
A mesure que Venise grossit gonfle le mal-être d’une ville angoissée. Vision de bâtiments enflés, gagnés par la moisissure grivoise, des quais boursouflés aux boiseries grasses. Adagio ronronne à l’intention des Vénitiens. Un cruel appétit s’étend d’une rive à l’autre. Alma n’aime pas ces rumeurs de caves gorgées de champignons soufrés, de lueurs rampantes à la surface des ondes. Même si le Doge étudie sérieusement l’affaire, la ville souffre et les spores se mêlent aux réjouissances.
Partout, des volutes irisés s’emparent des canaux, des ponts. A mesure que le cœur de la ville s’ouvre aux bateliers, là où les festins abondent, les terribles assauts hépatiques exposent leurs méfaits. Ce sont des corps dansants, couverts de marques galopantes, frénétiques jusqu’à l’épuisement. Les chiens grondent, les colombes conquièrent les toits, et les miaulements désignent les victimes suivantes.
Les mycètes crémeux encouragent l’effroi. De curieuses vapeurs jaunâtres emplissent les brumes. Pourtant, le bateau avance encore, malgré les alarmes animales. Alma essaie d’ignorer la maladie. Sous son masque, elle redoute l’eau, elle tremble aux mélodies joviales qui parcourent la cité. Il y a des hurlements de plaisir, des rires grassouillets, des costumes flamboyants liés dans la pénombre.
Une faible secousse, des voix étouffées, puis des cordes s’envolent. Adagio quitte le navire, paré pour la grande chasse. Et Alma le suit, trop pressée de se dégourdir les jambes. Les imprécations du verrier résonnent dans une chape silencieuse. La fièvre de sucreries élance la fillette indocile ; la vague multicolore l’enlace au-dessus des eaux hivernales. Parmi les masques crochus, les voiles envoûtants et les dentelles écarlates, Alma oublie.
Les noceurs sereins ne dissimulent aucune ardeur, ils se consument en une confusion d’extases. Alma retrouve son chat au cœur de la grande place. Adagio s’est épris d’une harmonie de fifres, il observe les pigments se teinter de chaleur. Les colonnes entourent le palais des Doges, stoïques malgré le faste et les paillettes. Leurs pieds s’enorgueillissent de lactaires doucereux.
Et les gens dansent au rythme des éclosions, douchés par les explosions sporulées ; ils déambulent, avinés, ensorcelés par les germinations successives. Alma retient son souffle, elle ne quitte plus Adagio du regard, à présent horrifiée par les inflammations grotesques et les foies en rébellion.
Venise poursuit son incroyable métamorphose, ses volumes fluctuent, ses palais s’inondent d’espaces et d’humides contenances. C’est un feu d’artifices, Alma sent des larmes obstruer sa vision et renforcer cet univers improbable. La basilique roule vers elle en une menaçante reptation. Alma ramasse son chat, puis elle tourne les talons. Des petits pas pressés en une course effrayée. Sous le masque, l’air s’alourdit.
Des matrones joufflues lui bloquent l’accès aux appontements, les loups accusateurs s’apprêtent à dévorer ses espoirs innocents. Mais Alma lutte et protège son matou. Adagio peste, une marée fongique détourne l’attention des diffamateurs éméchés et Alma se faufile hors de leur putride portée.
Le navire l’attend, entouré de verreries ruisselantes d’éclats. Alma manque tomber à l’eau mais le verrier l’attrape par la manche. Les nuages éclatent enfin, ternissant le carnaval d’une averse pittoresque. L’eau ruisselle des tricornes en rigoles amusantes. Les rames propulsent l’embarcation parmi les gondoles tachetées, meurtries par les avaries.
Lorsque la brume se lève, les chants ont cessé.
Alma sursaute. Le réveil est brutal, avec ces masques d’oiseaux goguenards. Un grand duc l’observe à travers une vasque en verre. Une chouette glousse sur sa droite. Et le fou rame de plus belle. Alma se lève, malgré les vertiges. Murano n’est plus très loin, on peut voir son géant protecteur et son apaisante flamme. Adagio minaude pour glaner quelques câlins.
Le jour se lève. Alma s’en veut d’avoir manqué le carnaval, trop épuisée pour se maintenir éveillée. Son chat la nargue. Il se montre prévoyant, affectueux. Au loin, Venise resplendit, bien loin de ses mauvais rêves. L’île des verriers se pare de somptueux reflets ; les souffleries régulent sa respiration. Pourtant, Alma se fige, effarée. Une sourde terreur lui fait tomber le masque. Un flocon soufré s'est posé sur sa main. ____________________________________________________________________ Rendu N°2
J’ai chaud et suis ruisselant de sueur. Là ça ne se voit pas mais je suis tellement anxieux que j’en suis presque à me retenir de me faire dessus. Jamais je ne crois m’être senti aussi tendu que je ne le suis actuellement devant cette porte. Mais je n’ai pas le choix, j’ai promis que je tenterais le coup. Patrick est là à m’attendre dehors, tranquillement installé dans la voiture et je lui ai juré que je ne sortirais pas avant de l’avoir fait. Et il n’est pas le seul à attendre : le videur commence à me regarder un peu trop fixement derrière ses lunettes teintées, du genre « Décide toi, rentre ou ressort mais reste pas planté là comme un con, tu vas gêner les autres ! ». Je respire un grand coup, serre très fort le petit sachet en plastique qui est dans ma poche et remet en place le masque que l’on m’a donné au guichet, un joli masque vénitien, rouge et blanc, avec des plumes sur le dessus. Et puis, je pousse la porte et je rentre. J’avoue que je ne m’attendais pas trop à ça. Pas que je m’attendais à quelque chose en particulier, mais pas vraiment ça quoi… Les gens discutent sur les nombreux canapés ou boivent un verre au bar. La musique est discrète mais ne passe pas inaperçue non plus. Les lumières sans cesse en mouvements se reflètent sur les murs et les clients, jouant avec mes perceptions, donnant à cette grande salle des dimensions changeantes, aux couleurs éphémère. Je m’avance un peu plus loin et décide de me poser sur le premier canapé venu. De là, je peux enfin apercevoir distinctement les innombrables portes qui parsèment les murs en plus de celle par laquelle je suis arrivé. Elles s’ouvrent et se referment selon un rythme affolant, laissant entrer et sortir des groupes de deux à trois personnes, rarement plus. Plus les secondes passent et plus je me détends. J’arrive même à trouver l’ambiance agréable, malgré l’appréhension. Je regarde les couples qui se font et se défont, passant devant moi caché par leurs masques vénitiens. Et puis c’est mon tour. Après moins de dix minutes, une jeune femme s’assoie à côté de moi. Elle porte un masque blanc et noir et arbore une jolie chevelure rouge. J’aime bien le rouge. C’est peut-être bête mais j’ai l’impression que ça me met en confiance. Je commence à me laisser faire : elle dirige la conversation, m’offre un verre, devient plus entreprenante au fil des minutes. Puis elle me demande enfin si je suis intéressé : une des chambres, elle et moi. Personne pour juger puisque personne pour nous reconnaître. Juste un peu de plaisir. Je me laisse entraîner lorsqu’elle me prend la main et m’emmène en direction d’une chambre libre. Plus je la regarde et plus je me dis que ça va peut-être marcher. Elle a de l’élégance. Elle a un caractère attirant. Et elle a un joli cul, je dois bien l’avouer maintenant que je marche derrière elle. On rentre dans la chambre. J’ai un petit moment de battement, le temps que mes yeux se réhabituent à un éclairage plus conventionnel. Elle, elle se dirige vers un canapé à l’ancienne, style Louis XV ou un truc dans le genre. Toute la pièce est décorée dans la même idée d’opulence : tablette, chaises, lit à baldaquin ainsi qu’une multitude de reproduction, posés sur les meubles ou cloué sur ce mur jaune vif. J’aime pas le jaune. Des voiles d’un jaune presque canari sont étendues depuis le plafond jusqu’aux angles de la pièce. Je n’aime vraiment pas le jaune. Miroirs et objet polis, entre leurs cadres dorés, reflètent tous ce même ton, ce dégradé oppressant qui me donne l’impression d’être tombé dans une pièce surexposée, à l’éclairage aveuglant. Je déteste ce jaune. Toute ma certitude ainsi que mon calme commencent à fuirent très loin au fur et à mesure que je reste à contempler ce mur. Les questions que j’avais éludés me reviennent quant à elle au grand galop : est-ce que j’ai le droit ? Est-ce que ce n’est pas une trahison ? Patrick me dit que non, mais moi c’est comme ça que je le vois : coucher avec cette fille que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam c’est de l’infidélité, quoi qu’il en dise ! Mais j’ai promis et c’est là le problème. Je me le suis promis que j’allais essayer, comme lui. Mais c’est pas pareil ! Et tout ce jaune, merde à la fin, j’en n’arrive même plus à penser correctement ! Un léger toussotement me rappel à la réalité. Allez, on se ressaisit. On respire un grand coup et c’est bon. Je me retourne vers ma compagne d’un soir. Elle est assise, ses jolis yeux noisette me fixant avec attention. Et dans ses bras elle tient un chat. Un chat ? Mais que fout un chat dans un endroit comme celui-là ? Putain, dans quoi je suis tombé ? Ou plutôt sur qui ? Merde, j’ai vraiment l’impression que tout fout le camp. Bon, on fait abstraction de la boule de poil. On se concentre sur la fille. Elle a des yeux superbes, maintenant que j’y regarde de plus près. C’est ce qui me plait le plus chez les autres d’habitude. Je m’approche d’elle avec mon plus beau sourire. Une main dans la poche et l’autre qui s’apprête à lui caresser le visage. Le chat ne semble pas réagir. Son visage conserve la même attitude un peu provocante, avec un « je ne sais quoi » qui me plait bien. Je retourne sur ses yeux. Ils sont magnifiques. Je peux y voir mon reflet qui avance doucement. J’y vois toute la pièce qui se reflète dans deux gigantesques miroirs. Les meubles, les tentures, le mur, les décorations, le mur jaune, ma main, ce putain de mur jaune… Tout chavire. Ma peur saute sur l’occasion et s’en prend à ce qui la maintenait au loin jusqu’à présent. En un instant c’est comme si la pièce venait de se trouver plongé dans le noir et que seul ses yeux arrivaient à capter la lumière, à projeter une image en couleur. Je ne vois plus que deux cercles d’un jaune irradiant qui me fixent, deux soleils qui me brûlent ! C’est pas un jaune or, non : c’est une affreuse nuance pisseuse, deux points noir entourés de pus immonde. Je perds toute retenue et je pousse une sorte de cri étouffé, du genre de ceux qui vous valent les moqueries lorsqu’ils sont fait en publique. Mais là elle ne se moque pas : ses grands yeux jaunes m’interrogent. Qu’est-ce qui ne va pas ? Mais je ne lui réponds même pas. Je m’éloigne d’elle en courant, tente d’ouvrir la porte en baragouinant un truc du genre « désolé c’est pas toi c’est moi je vais pas bien ». Je sors en courant de la pièce pour replonger le temps de quelques secondes dans la grande salle encombrée de dizaines de personnes enlacées. Le chat en profite lui aussi pour se faire la malle. Je passe par la porte par laquelle je suis rentré la première fois. Toujours en courant, je balance le masque dans les mains d’un videur plutôt surpris, révélant un visage affolé. A l’instant où je sors dans la rue, j’entends une vague insulte de sa part concernant la taille de mon attribut masculin mais je m’en fous. Je fonce vers la voiture dans laquelle Patrick boit tranquillement un café, en lisant le premier journal qui lui est tombé sous la main. Je monte comme un fou dans la voiture, il en reverse presque son gobelet. Et je me calme enfin. La tête plongée dans mes mains, je recommence à respirer normalement. Lui me demande ce qui ne va pas, pourquoi je suis sortit dans cet état ? Je lui explique tout : j’ai craqué, j’ai pas pu le faire, même si c’est lui qui me l’avait proposé, parce que justement c’est lui que j’aime. Je me sentais sale rien que d’avoir penser à le tromper et j’ai craqué devant cette fille. Il sourit, soupir légèrement et me prend dans ses bras. C’est pas grave qu’il me dit. C’était peut-être pas non plus la meilleure façon pour essayer… Mais c’est pas grave, c’était déjà courageux de vouloir essayer, et puis y’aura d’autres occasions. Et on peut parfaitement préférer les mecs même si on n’a jamais essayé les filles, c’est normal… ____________________________________________________________________
Le code pour les votes:
- Code:
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[color=skyblue]Le Rendu N°1 mérite:[/color] Graphisme: XX /3 Littérature: XX/3 Cohésion: XX/7 Respect des consignes: XX /3 Originalité de l’interprétation: XX/2 Avis personnel XX/2 Total: XX/20
[color=lightcoral]Le Rendu N°2 mérite:[/color] Graphisme: XX /3 Littérature: XX/3 Cohésion: XX/7 Respect des consignes: XX /3 Originalité de l’interprétation: XX/2 Avis personnel XX/2 Total: XX / 20 Pour plus d'informations je vous conseille ce topic. | |
| | | Layz Coordonnateur Chromatique
Nombre de messages : 4611 Age : 35 Localisation : Sûl-Nar Date d'inscription : 23/11/2007
Personnages RP Pseudo: Laylay Pseudo : Django Pseudo :
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Dim 20 Sep - 23:25 | |
| Le Rendu N°1 mérite: Graphisme: 2 /3 Littérature: 2/3 Cohésion: 6/7 Respect des consignes: 2 /3 Originalité de l’interprétation: 1/2 Avis personnel 1/2 Total: 14/20
Le Rendu N°2 mérite: Graphisme: 1 /3 Littérature: 2/3 Cohésion: 6/7 Respect des consignes: 3 /3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1/2 Total: 15 / 20 | |
| | | Grendelor Rôliste
Nombre de messages : 3940 Age : 44 Localisation : Dans son coeur Date d'inscription : 25/12/2007
Personnages RP Pseudo: Grendelor Pseudo : Lùthien Pseudo : Pr. Lim
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Lun 21 Sep - 10:42 | |
| Le Rendu N°1 mérite: Graphisme: 2 /3 Littérature: 3/3 Cohésion: 5/7 Respect des consignes: 2.5/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1.5/2 Total: 16/20 J'ai beaucoup aimé le texte, son rythme, ses images. L'image qui l'accompagne me gêne un peu en ce qu'elle semble révéler une ville qui brûle, ce qui n'est pas vraiment le cas dans le récit.
Le Rendu N°2 mérite: Graphisme: 1.5 /3 Littérature: 2/3 Cohésion: 5/7 Respect des consignes: 3/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1/2 Total: 14.5 / 20 Je trouve l'image trop simple et le flou, trop flou. On voit à peine le chat. Le texte est plus simple mais plaisant. J'ai aimé la fin, à laquelle je ne m'attendais pas.
Du bon boulot dans les 2 cas. Un plaisir. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Lun 21 Sep - 13:18 | |
| Le Rendu N°1 mérite:
Graphisme: 2/3 Littérature: 3/3 Cohésion: 3.5/7 Respect des consignes: 2/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 2/2 Total: 14.5/20
Un point en moins pour la consigne qui voulait que le titre soit incorporé dans le visuel (et non le thème). Les règles sont les règles.
Mis à part ce seul défaut, j'ai aimé l'originalité du texte, bien plus que son interprétation graphique qui m'a laissé assez insensible je dois dire, malgré le respect des thèmes abordés et le choix approprié de la couleur jaune dominante.
Je trouve juste dommage que l'impression de peur ne soit pas suffisamment exploitée, laissant la part (trop) belle aux symboles fongiques (très original au demeurant). La fin faisant écho à la première phrase introductive est elle aussi très bien menée et sert efficacement le dénouement (dommage que j'ai dû tout de même consulter Wiki pour bien saisir le titre :-/).
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Le Rendu N°2 mérite:
Graphisme: 1/3 Littérature: 0.5/3 Cohésion: 3/7 Respect des consignes: 1.5/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1/2 Total: 9 / 20
J'aurais aimé aimer !
Mais le rendu est malheureusement insuffisant à plusieurs points de vue. Autant le choix audacieux des thèmes matures était très courageux, autant leur exploitation poussive et caricaturale vient gâcher le travail.
Le graphisme est correct mais vraiment trop simpliste (alors qu'il aurait pu être riche de symboles en collant un peu mieux au texte).
Le texte est bourré de fautes et décridibilise l'utilisation du langage familier. Il y a des maladresses et quelques erreurs de syntaxe, en soit rien qui soit réellement "très mauvais", mais l'accumulation de toutes ces coquilles réduisent grandement l'intérêt du texte. Heureusement il reste encore le respect de la narration et du dénouement.
Egalement un point en moins, le texte étant un peu trop long et le titre pas très lisible.
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| | | Sharah'In Rédactrice en chef
Nombre de messages : 1150 Age : 35 Localisation : Quelque part entre ici et là-bas Date d'inscription : 03/08/2009
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Lun 21 Sep - 15:20 | |
| Le Rendu N°1 mérite: Graphisme: 2.5/3 Littérature: 2/3 Cohésion: 6/7 Respect des consignes: 2/3 Originalité de l’interprétation: 1/2 Avis personnel 1/2 Total: 14.5/20
Le Rendu N°2 mérite: Graphisme: 1/3 Littérature: 2/3 Cohésion: 6/7 Respect des consignes: 1.5/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1/2 Total: 13.5/ 20 | |
| | | itadakimasu
Nombre de messages : 78 Age : 36 Localisation : dans mon caleçon Date d'inscription : 09/02/2008
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Lun 21 Sep - 17:42 | |
| Le Rendu N°1 mérite: Graphisme: 2 /3 Littérature: 2/3 Cohésion: 5/7 Respect des consignes: 2 /3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1,5/2 Total: 14,5/20
Je trouve le graphisme un peu sale ce qui n'est pas très effrayant =) mais j'ai aimé ce texte qui a su rendre angoissant un moment joyeux comme un carnaval. Peu de choses à dire, c'est bien ficelé.
Le Rendu N°2 mérite: Graphisme: 2,5 /3 Littérature: 2/3 Cohésion: 6/7 Respect des consignes: 3 /3 Originalité de l’interprétation:1/2 Avis personnel 1/2 Total: 15,5 / 20
Le visuel est plus oppressant, le fait de ne voir que certains éléments qu'on arrive à peine à distinguer, après avoir lu le texte bien sûr, respecte le thème de la peur. Le texte lui trop accentué sur le jaune devient vite lourd, par contre j'ai beaucoup aimé la fin. | |
| | | Drystan Rôliste
Nombre de messages : 3758 Age : 31 Localisation : A l'Ombre du Chêne Date d'inscription : 23/12/2007
Personnages RP Pseudo: L'Histoire Pseudo : Le Kaessendryn Pseudo :
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Lun 21 Sep - 18:45 | |
| Le Rendu N°1 mérite:Graphisme: 01/3 Littérature: 2.5/3 Cohésion: 06/7 Respect des consignes: 3/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1.5/2 Total:15/20
Well. D'un point de vue graphique, je trouve la création assez foulli, ce qui gâche le travail. Je met un car quelques aspects me plaisent. Mais dans l'ensemble, elle rebute. Le texte, quand a lui, est bien mieux. Stylé, peu de répétitions, accrocheur. Bravo. La cohésion est bonne. On retrouve l'élément principal de l'histoire. J'aime bien. Le Rendu N°2 mérite:Graphisme: 0.5 /3 Littérature: 0.5/3 Cohésion: 06/7 Respect des consignes: 03/3 Originalité de l’interprétation: 02/2 Avis personnel 00/2 Total: 12/ 20 Hum. La transparence n'est vraiment pas génial. Un cercle en adouci, c'est assez banal, et ne colle pas du tout. L'intégration du personnage n'est pas au top... Bref, je n'adhère pas. De même pour le texte. Des fautes de syntaxe, de style, des répétitions. Puis, mais ça c'est vraiment personnel, je pense que le le travailler un peu, ne serai-ce qu'en le mettant en [justify] ça n'aurait pas été du luxe. La cohésion est pas au top. La fille a des yeux marrons... X) Non, ça va, pas de soucis. mais ça aurait pu être mieux. Le thème est en lui même bon. Mais je n'aime pas l'interprétation. | |
| | | Tobine
Nombre de messages : 170 Age : 60 Date d'inscription : 25/11/2007
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Lun 21 Sep - 21:54 | |
| Le Rendu N°1 mérite: Graphisme: 2 /3 Littérature: 2.3/3 Cohésion: 5/7 Respect des consignes: 2.7 /3 Originalité de l’interprétation: 1.7/2 Avis personnel 1.7/2 Total: 15.4/20
Le Rendu N°2 mérite: Graphisme: 2/3 Littérature: 1.5/3 Cohésion: 4/7 Respect des consignes: 2.7/3 Originalité de l’interprétation: 1.7/2 Avis personnel 1.5/2 Total: 13.4 / 20 | |
| | | Nahïs Rôliste
Nombre de messages : 607 Age : 35 Localisation : Où m'emporte le vent Date d'inscription : 02/02/2008
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Lun 21 Sep - 22:15 | |
| Le Rendu N°1 mérite: Graphisme: 3/3 Littérature: 3/3 Cohésion: 6/7 Respect des consignes: 1,5/3 Originalité de l’interprétation: 1/2 Avis personnel 1/2 Total: 16 /20
Le Rendu N°2 mérite: Graphisme: 3 /3 Littérature: 2,5/3 Cohésion: 6/7 Respect des consignes: 3/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1,5/2 Total: 18 / 20
Bah franchement, j'ai trouvé ça pas mal du tout. Le texte 1 est moins original que le texte 2 ( pour moi ^^), mais la tournure est plus recherchée, le style plus afffirmé. Les deux textes sont traités très différemment c'est intéressant. Le thème de la peur jaune se ressent plus dans le texte 2, parce qu'il set plus simple. Ce qui fait la différence pour moi, c'est l'originalité du texte 2 qui est bien trouvée. | |
| | | Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Mar 22 Sep - 23:51 | |
| Le Rendu N°1 mérite: Graphisme:2 /3 Littérature: 2/3 Cohésion: 4/7 Respect des consignes: 3 /3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1.5/2 Total: 14.5/20 Le texte est très poétique et je ne retrouve pas la même poésie dans l'image. C'est mon principal regret.
Le Rendu N°2 mérite: Graphisme: 1.5 /3 Littérature: 1.5/3 Cohésion: 5/7 Respect des consignes: 3 /3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1.5/2 Total: 14.5 / 20 Le hasard fait que les notes soient identiques. J'ai trouvé l'idée très originale et bien menée. J'ai pourtant un grand regret d'avoir vu trop de fautes dans le texte et des tournures de phrases qui m'ont gênée, ainsi que trop de jaune dans l'image^^. | |
| | | overdead
Nombre de messages : 971 Age : 30 Date d'inscription : 20/02/2009
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Mer 23 Sep - 17:20 | |
| Le Rendu N°1 mérite:
Graphisme: 2/3
Gros problème de focal : on est de suite attirer par le gros point jaune à gauche du visage de la femme ce qui nous "empêche" de découvrir l'ensemble de l'image. Sinon dans l'ensemble c'est pas mal mais d'un point de vu entièrement subjectif j'aime pas le style. La typo c'est pas adapté je trouve
Littérature: 2.5/3
J'avoue avoir eu beaucoup de mal a renter dans l'histoire, je me suis ennuyer, j'étais un peu perdu mais après plusieurs relecture j'ai vraiment apprécié ce texte, manque juste un peu d'action mais l'ambiance et vraiment sympa.
Cohésion: 5.5/7
La même ambiance est perceptible dans les deux créations.
Respect des consignes: 3/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1/2
-1 parce que j'ai pas accrocher à l'image du tout, je la trouve vide de sens et de personnalités. j'ai également eu un peu de mal avec le texte au début mais au finale il est vraiment beau ce texte. Total: 16/20 ________________________
Le Rendu N°2 mérite:
Graphisme: 1.5/3 C'est vraiment vide et la type est pas très lisible.
Littérature: 2/3 Je peut pas caché que sur le coup j'ai carrément préféré ce texte mais après réflexion, objectivement le texte 1 est meilleur. Au niveau du style, de l'ambiance ...
Cohésion: 5/7 On retrouve pas assez d'éléments du texte dans l'image
Respect des consignes: 3/3 Originalité de l’interprétation: 2/2 Avis personnel 1.5/2 J'ai tout de suite accroché au texte mais beaucoup moins à l'image.
Total: 15/ 20
Très jolie duel avec un sujet vraiment pas évident. | |
| | | AsPhArOtH Chromatique
Nombre de messages : 7151 Age : 33 Localisation : Quelque part à traîner autour d'une étoile. Date d'inscription : 25/06/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Mer 23 Sep - 20:53 | |
| Je clos le vote. Merci aux votants. Les résultats arrivent dans la soirée | |
| | | AsPhArOtH Chromatique
Nombre de messages : 7151 Age : 33 Localisation : Quelque part à traîner autour d'une étoile. Date d'inscription : 25/06/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Résultats] Cortexte Coloriphage VS Sushis Kikoup' Jeu 24 Sep - 0:05 | |
| Voici donc les résultats du second vote: Le Cortexte Coloriphage remportent la manche avec une note de 15,04/20. Rendu N°1
Lactaire Ictérique Les chats, même s’ils n’aiment pas l’eau, se réfugient auprès des mourants. Depuis Murano et son phare blanc, Alma contemple le fin littoral. Il fait doux malgré l’hiver. Adagio miaule dans ses bras ; il se nourrit des trompettes du carnaval, peu soucieux des nuages qui étendent leur voile d’ombre sur Venise.
Plus bas, une petite embarcation, solidement amarrée aux quais bariolés, se charge de caisses capitonnées. Les reflets brûlants du crépuscule embrasent les eaux ténébreuses. On l’appelle. Alma ajuste son masque, engloutit la volée de marches qui la sépare de l’appontement. Adagio vient lester la barque.
Le verrier est paré pour la livraison, plus au sud, dans la Venise festive. Après avoir ajusté la forcole, il met tout son poids sur la rame. Alors, péniblement, l’embarcadère s’éloigne. Murano disparaît dans les affres du coucher ; embrasée, la cité des Doges absorbe toute lumière.
A mesure que Venise grossit gonfle le mal-être d’une ville angoissée. Vision de bâtiments enflés, gagnés par la moisissure grivoise, des quais boursouflés aux boiseries grasses. Adagio ronronne à l’intention des Vénitiens. Un cruel appétit s’étend d’une rive à l’autre. Alma n’aime pas ces rumeurs de caves gorgées de champignons soufrés, de lueurs rampantes à la surface des ondes. Même si le Doge étudie sérieusement l’affaire, la ville souffre et les spores se mêlent aux réjouissances.
Partout, des volutes irisés s’emparent des canaux, des ponts. A mesure que le cœur de la ville s’ouvre aux bateliers, là où les festins abondent, les terribles assauts hépatiques exposent leurs méfaits. Ce sont des corps dansants, couverts de marques galopantes, frénétiques jusqu’à l’épuisement. Les chiens grondent, les colombes conquièrent les toits, et les miaulements désignent les victimes suivantes.
Les mycètes crémeux encouragent l’effroi. De curieuses vapeurs jaunâtres emplissent les brumes. Pourtant, le bateau avance encore, malgré les alarmes animales. Alma essaie d’ignorer la maladie. Sous son masque, elle redoute l’eau, elle tremble aux mélodies joviales qui parcourent la cité. Il y a des hurlements de plaisir, des rires grassouillets, des costumes flamboyants liés dans la pénombre.
Une faible secousse, des voix étouffées, puis des cordes s’envolent. Adagio quitte le navire, paré pour la grande chasse. Et Alma le suit, trop pressée de se dégourdir les jambes. Les imprécations du verrier résonnent dans une chape silencieuse. La fièvre de sucreries élance la fillette indocile ; la vague multicolore l’enlace au-dessus des eaux hivernales. Parmi les masques crochus, les voiles envoûtants et les dentelles écarlates, Alma oublie.
Les noceurs sereins ne dissimulent aucune ardeur, ils se consument en une confusion d’extases. Alma retrouve son chat au cœur de la grande place. Adagio s’est épris d’une harmonie de fifres, il observe les pigments se teinter de chaleur. Les colonnes entourent le palais des Doges, stoïques malgré le faste et les paillettes. Leurs pieds s’enorgueillissent de lactaires doucereux.
Et les gens dansent au rythme des éclosions, douchés par les explosions sporulées ; ils déambulent, avinés, ensorcelés par les germinations successives. Alma retient son souffle, elle ne quitte plus Adagio du regard, à présent horrifiée par les inflammations grotesques et les foies en rébellion.
Venise poursuit son incroyable métamorphose, ses volumes fluctuent, ses palais s’inondent d’espaces et d’humides contenances. C’est un feu d’artifices, Alma sent des larmes obstruer sa vision et renforcer cet univers improbable. La basilique roule vers elle en une menaçante reptation. Alma ramasse son chat, puis elle tourne les talons. Des petits pas pressés en une course effrayée. Sous le masque, l’air s’alourdit.
Des matrones joufflues lui bloquent l’accès aux appontements, les loups accusateurs s’apprêtent à dévorer ses espoirs innocents. Mais Alma lutte et protège son matou. Adagio peste, une marée fongique détourne l’attention des diffamateurs éméchés et Alma se faufile hors de leur putride portée.
Le navire l’attend, entouré de verreries ruisselantes d’éclats. Alma manque tomber à l’eau mais le verrier l’attrape par la manche. Les nuages éclatent enfin, ternissant le carnaval d’une averse pittoresque. L’eau ruisselle des tricornes en rigoles amusantes. Les rames propulsent l’embarcation parmi les gondoles tachetées, meurtries par les avaries.
Lorsque la brume se lève, les chants ont cessé.
Alma sursaute. Le réveil est brutal, avec ces masques d’oiseaux goguenards. Un grand duc l’observe à travers une vasque en verre. Une chouette glousse sur sa droite. Et le fou rame de plus belle. Alma se lève, malgré les vertiges. Murano n’est plus très loin, on peut voir son géant protecteur et son apaisante flamme. Adagio minaude pour glaner quelques câlins.
Le jour se lève. Alma s’en veut d’avoir manqué le carnaval, trop épuisée pour se maintenir éveillée. Son chat la nargue. Il se montre prévoyant, affectueux. Au loin, Venise resplendit, bien loin de ses mauvais rêves. L’île des verriers se pare de somptueux reflets ; les souffleries régulent sa respiration. Pourtant, Alma se fige, effarée. Une sourde terreur lui fait tomber le masque. Un flocon soufré s'est posé sur sa main. Il ne manquait qu'un soupçons d'assaisonnement aux Sushi Kikoup' pour remporter la manche. Ils obtiennent la note de 14,04/20. Rendu N°2
J’ai chaud et suis ruisselant de sueur. Là ça ne se voit pas mais je suis tellement anxieux que j’en suis presque à me retenir de me faire dessus. Jamais je ne crois m’être senti aussi tendu que je ne le suis actuellement devant cette porte. Mais je n’ai pas le choix, j’ai promis que je tenterais le coup. Patrick est là à m’attendre dehors, tranquillement installé dans la voiture et je lui ai juré que je ne sortirais pas avant de l’avoir fait. Et il n’est pas le seul à attendre : le videur commence à me regarder un peu trop fixement derrière ses lunettes teintées, du genre « Décide toi, rentre ou ressort mais reste pas planté là comme un con, tu vas gêner les autres ! ». Je respire un grand coup, serre très fort le petit sachet en plastique qui est dans ma poche et remet en place le masque que l’on m’a donné au guichet, un joli masque vénitien, rouge et blanc, avec des plumes sur le dessus. Et puis, je pousse la porte et je rentre. J’avoue que je ne m’attendais pas trop à ça. Pas que je m’attendais à quelque chose en particulier, mais pas vraiment ça quoi… Les gens discutent sur les nombreux canapés ou boivent un verre au bar. La musique est discrète mais ne passe pas inaperçue non plus. Les lumières sans cesse en mouvements se reflètent sur les murs et les clients, jouant avec mes perceptions, donnant à cette grande salle des dimensions changeantes, aux couleurs éphémère. Je m’avance un peu plus loin et décide de me poser sur le premier canapé venu. De là, je peux enfin apercevoir distinctement les innombrables portes qui parsèment les murs en plus de celle par laquelle je suis arrivé. Elles s’ouvrent et se referment selon un rythme affolant, laissant entrer et sortir des groupes de deux à trois personnes, rarement plus. Plus les secondes passent et plus je me détends. J’arrive même à trouver l’ambiance agréable, malgré l’appréhension. Je regarde les couples qui se font et se défont, passant devant moi caché par leurs masques vénitiens. Et puis c’est mon tour. Après moins de dix minutes, une jeune femme s’assoie à côté de moi. Elle porte un masque blanc et noir et arbore une jolie chevelure rouge. J’aime bien le rouge. C’est peut-être bête mais j’ai l’impression que ça me met en confiance. Je commence à me laisser faire : elle dirige la conversation, m’offre un verre, devient plus entreprenante au fil des minutes. Puis elle me demande enfin si je suis intéressé : une des chambres, elle et moi. Personne pour juger puisque personne pour nous reconnaître. Juste un peu de plaisir. Je me laisse entraîner lorsqu’elle me prend la main et m’emmène en direction d’une chambre libre. Plus je la regarde et plus je me dis que ça va peut-être marcher. Elle a de l’élégance. Elle a un caractère attirant. Et elle a un joli cul, je dois bien l’avouer maintenant que je marche derrière elle. On rentre dans la chambre. J’ai un petit moment de battement, le temps que mes yeux se réhabituent à un éclairage plus conventionnel. Elle, elle se dirige vers un canapé à l’ancienne, style Louis XV ou un truc dans le genre. Toute la pièce est décorée dans la même idée d’opulence : tablette, chaises, lit à baldaquin ainsi qu’une multitude de reproduction, posés sur les meubles ou cloué sur ce mur jaune vif. J’aime pas le jaune. Des voiles d’un jaune presque canari sont étendues depuis le plafond jusqu’aux angles de la pièce. Je n’aime vraiment pas le jaune. Miroirs et objet polis, entre leurs cadres dorés, reflètent tous ce même ton, ce dégradé oppressant qui me donne l’impression d’être tombé dans une pièce surexposée, à l’éclairage aveuglant. Je déteste ce jaune. Toute ma certitude ainsi que mon calme commencent à fuirent très loin au fur et à mesure que je reste à contempler ce mur. Les questions que j’avais éludés me reviennent quant à elle au grand galop : est-ce que j’ai le droit ? Est-ce que ce n’est pas une trahison ? Patrick me dit que non, mais moi c’est comme ça que je le vois : coucher avec cette fille que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam c’est de l’infidélité, quoi qu’il en dise ! Mais j’ai promis et c’est là le problème. Je me le suis promis que j’allais essayer, comme lui. Mais c’est pas pareil ! Et tout ce jaune, merde à la fin, j’en n’arrive même plus à penser correctement ! Un léger toussotement me rappel à la réalité. Allez, on se ressaisit. On respire un grand coup et c’est bon. Je me retourne vers ma compagne d’un soir. Elle est assise, ses jolis yeux noisette me fixant avec attention. Et dans ses bras elle tient un chat. Un chat ? Mais que fout un chat dans un endroit comme celui-là ? Putain, dans quoi je suis tombé ? Ou plutôt sur qui ? Merde, j’ai vraiment l’impression que tout fout le camp. Bon, on fait abstraction de la boule de poil. On se concentre sur la fille. Elle a des yeux superbes, maintenant que j’y regarde de plus près. C’est ce qui me plait le plus chez les autres d’habitude. Je m’approche d’elle avec mon plus beau sourire. Une main dans la poche et l’autre qui s’apprête à lui caresser le visage. Le chat ne semble pas réagir. Son visage conserve la même attitude un peu provocante, avec un « je ne sais quoi » qui me plait bien. Je retourne sur ses yeux. Ils sont magnifiques. Je peux y voir mon reflet qui avance doucement. J’y vois toute la pièce qui se reflète dans deux gigantesques miroirs. Les meubles, les tentures, le mur, les décorations, le mur jaune, ma main, ce putain de mur jaune… Tout chavire. Ma peur saute sur l’occasion et s’en prend à ce qui la maintenait au loin jusqu’à présent. En un instant c’est comme si la pièce venait de se trouver plongé dans le noir et que seul ses yeux arrivaient à capter la lumière, à projeter une image en couleur. Je ne vois plus que deux cercles d’un jaune irradiant qui me fixent, deux soleils qui me brûlent ! C’est pas un jaune or, non : c’est une affreuse nuance pisseuse, deux points noir entourés de pus immonde. Je perds toute retenue et je pousse une sorte de cri étouffé, du genre de ceux qui vous valent les moqueries lorsqu’ils sont fait en publique. Mais là elle ne se moque pas : ses grands yeux jaunes m’interrogent. Qu’est-ce qui ne va pas ? Mais je ne lui réponds même pas. Je m’éloigne d’elle en courant, tente d’ouvrir la porte en baragouinant un truc du genre « désolé c’est pas toi c’est moi je vais pas bien ». Je sors en courant de la pièce pour replonger le temps de quelques secondes dans la grande salle encombrée de dizaines de personnes enlacées. Le chat en profite lui aussi pour se faire la malle. Je passe par la porte par laquelle je suis rentré la première fois. Toujours en courant, je balance le masque dans les mains d’un videur plutôt surpris, révélant un visage affolé. A l’instant où je sors dans la rue, j’entends une vague insulte de sa part concernant la taille de mon attribut masculin mais je m’en fous. Je fonce vers la voiture dans laquelle Patrick boit tranquillement un café, en lisant le premier journal qui lui est tombé sous la main. Je monte comme un fou dans la voiture, il en reverse presque son gobelet. Et je me calme enfin. La tête plongée dans mes mains, je recommence à respirer normalement. Lui me demande ce qui ne va pas, pourquoi je suis sortit dans cet état ? Je lui explique tout : j’ai craqué, j’ai pas pu le faire, même si c’est lui qui me l’avait proposé, parce que justement c’est lui que j’aime. Je me sentais sale rien que d’avoir penser à le tromper et j’ai craqué devant cette fille. Il sourit, soupir légèrement et me prend dans ses bras. C’est pas grave qu’il me dit. C’était peut-être pas non plus la meilleure façon pour essayer… Mais c’est pas grave, c’était déjà courageux de vouloir essayer, et puis y’aura d’autres occasions. Et on peut parfaitement préférer les mecs même si on n’a jamais essayé les filles, c’est normal… Bravo à vous quatre. | |
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