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 Macchabées délicieux ...

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3skel

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MessageSujet: Macchabées délicieux ...   Macchabées délicieux ... Icon_minitimeLun 28 Sep - 8:07

… bienvenue sur Smach fm , il est 6 heures et vous êtes sur la radio
numéro une du bloc 6 à 8 tout de suite un petite voie suave pour vous
réveillez en …

la main s’abat sur le réveil, de toute sa lourdeur. Le raclement de
gorge qui suit entraîne une quinte de toux qui force l’homme a se
relever de façon irrévérencieuse gêné par son ventre… le regard encore
hagard, la bouche pâteuse, l’inspecteur Harry observe sa chambre un
instant. Petite pièce faisant office de maisonnée, cuisine, salle de
bain, wc… et encore ce dit il, il est bien lotit les plus pauvres
vivent dans les couloirs du satellite soufrant du froid de l’espace ou
dans les mur couchette, empilement de corps, las et perdu, catacombe
grouillante et puante.

Se levant il évite les cadavres de bouteilles pour attraper son paquet
de cigarette sur le coin du lavabo. Là face a son image, vieillit,
fatigués pas la boisson, mal rasé… cela aurait pute être pire ce dit il…
Lui au moins il a un coin a lui, le satellite bien qu’énorme n’offre
pas a tous le monde le droit au logement… l’avantage c’est qu’avec
l’air pollué, la sous alimentation et la surpopulation, plus des trois
quarts de la populations souffrent de stérilité. Comme si d’elle même
l’espèce cherche a se réguler.
Il esquissa un sourire cynique a cette pensée… et alluma sa cigarette…
tira une longue taffe et expulsa la fumée lentement qui ne tarda pas a
remplir son espace de vie. Se retournant il fit refasse a son lit, il
appuya ses lourdes fesses sur le lavabo le faisant craqué, tendis la
main sur la droite afin d’attraper la bouteille de whisky de synthèse
et s’en verser dans une tasse qu’il porta aussi tôt a sa bouche…

Le son d’un vibreur se fit entendre, enfoui sous un petit tas
d’affaire… tirant son pantalon il en sortit le dit objet encore tous
vibrant accompagné de vieux papier.



Dès qu'il a reçu cet appel il a su. Pourquoi est-ce que ça serait différent cette fois?
A son arrivée, la même rengaine de girophares et de flics braillards.
Comme souvent dans ces cas-là, c'est à lui qu'on a fait appel.
En dehors des lois, en dehors des Strates, caméléon de l'ombre se fondant dans les masses.

Il s'approche du porche et contemple les cosmonautes aux reflets bleus
et rouges qui terminent de relever les lieux. Même leur air est filtré,
surtout ne pas laisser la moindre particule risquer de les compromettre.
Il les envie.

A peine l'embrasure passée, il est assailli par l'atmosphère vicié.
L'odeur... L'odeur d'un lieu parle pour lui. Témoignage silencieux des
évènements. Il sourit à l'idée de l'odeur de foutre qui emplissait sa
chambre le matin quand sa mère venait le réveiller.
Il hume. Ses yeux se ferment. Un goût de zinc cuivré se dépose sur ses
papilles, du sang, beaucoup, aussitôt dépassé par la puissance des
miasmes échappés du corps sans vie.

-"C'est où?" demande-t-il abruptement à un sous-fifre, les yeux toujours clos.
-"... Par là. Mais j'ai rarement vu un truc pareil! Même dans les
archives du vingt-et-unième siècle! Un véritable carnage..." Ses mots se
perdirent au loin.

En ouvrant les yeux l'inspecteur se rendit compte du silence
envahissant. Le bleu avait toujours le doigt tendu, vers la cuisine
semble-t-il. Son regard de gamin avait vieilli subitement. Il est des
choses qu'on oublie pas et qui vous marquent les entrailles.
L'inspecteur le savait. Il en avait trop vu pour oublier.
-"Va fumer!"
-"Merci M'sieur..."
Le calme. Les différents services ont finit d'oeuvrer. C'est son tour.

Il s'approche. Elle est là, un énorme couteau à la main. La lame brille
à chaque mouvement de va et vient. Elle taille des légumes sur la
console centrale en inox.
Il est juste derrière elle, peut sentir son parfum. Un musc subtil. Sa
main lui agrippe les cheveux. Le crâne s'écrase sur le comptoir d'un
coup sec. Elle est sonnée, pas assommée, juste sonnée. Tant mieux. De sa
main libre il lui prend le couteau. Bien tranquillement, c'est un agneau
docile qu'il a trouvé cette fois.
Elle ne peut plus bouger. Elle est maintenue, plaquée face contre
l'acier. Elle voudrait hurler mais rien ne sort. Son crâne va exploser,
elle ne voit que des tâches blanches dansantes. Que se passe-t-il? Elle
sent le couteau s'éloigner de sa main... Merde! Pourquoi n'y a-t-elle
pas pensé avant? Trop tard!
Elle sent la pointe glacée sur sa nuque. Un frisson de terreur la
parcourt. Alors que la lame ouvre un chemin dans ses vêtements une
larme perle.
La lame descend, lentement, si lentement, et la lame déchire, si lentement mais si sûrement.
Sa longue robe rouge tombe à terre dévoilant sa peau diaphane. Une
longue robe de soie rouge portée sans autre artifice pour mieux sentir
la caresse du tissu sur sa peau.
Elle sent son souffle près de son oreille, un halètement un peu rauque.
Et ce cri qui ne sort pas. Et ses muscles qui n'obéissent pas...

La lame affutée flatte ses chairs, dessine muscles et galbe, s'insinue
dans les plis de ses fesses. Et le halètement devient râle satisfait
alors que la douleur l'envahit.
La lame la déchire de l'intérieur. Elle tourne de l'oeil. Ses jambes le
lâchent. Elle s'agrippe, de toutes ses forces, de toutes ses griffes.
Elle ne sent pas les ongles qui accrochent l'acier. Elle ne sent pas
les ongles qui griffent et s'éjectent de ses doigts. Elle ne sent pas
la peau s'arracher avec eux. Elle ne sent que la terreur de cette lame
en elle. Ne pas tomber. Ne pas s'empaler plus.
-"Pitié..." arrive-t-elle à murmurer en s'effondrant sur le sol poisseux de ses entrailles.

Il s'amuse. Quel plaisir que d'ainsi la prendre. Il se souvient d'un
livre des temps anciens où le protagoniste, tueur en série cela va de
soi, perce ainsi l'une de ses victimes à l'aide d'un tournevis. A vrai
dire, il se trouve beaucoup plus chanceux, le couteau offre bien
d'autres perspectives.
Il fouille en elle avec cette lame qui fait désormais partie de lui, va
et vient, s'ouvre un passage en ses profondeurs. Sa main passe par le
sphincter déchiré. Il plonge en elle jusqu'au coude.
Elle est là, affalée par-terre, molle, le regard vide, mais toujours
là. La savoir toujours en vie l'excite encore plus. Il lui tranche le
périnée d'un geste vif. Agrandir ce sexe béant, la posséder toute
entière...


L'inspecteur reprend ses esprits.
-"Mouai, pourquoi est-ce que ça aurait été différent cette fois? Fait chier!"
Il fouille dans ses poches, en tire une cigarette. C'est le signal pour les autres. Il a finit...
-"Besoin de cul. Vous aurez mes conclusions demain."




Un projet né sur une idée de Daath. A l'époque dvb avait à coeur d'y participer et avait déjà fourni belle matière.
Messieurs, la poussière est soulevée vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Je vous attends pour le titre, et pour la suite.

Dvb ... à toi l'honneur.


Dernière édition par 3skel le Lun 28 Sep - 23:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Macchabées délicieux ...   Macchabées délicieux ... Icon_minitimeLun 28 Sep - 14:03

« Besoin de cul »

En voilà une phrase ! Il a dit ça par fanfaronnade, mais plus il y pense, plus il se dit qu'il a vraiment besoin de décompresser. Il pense à quelques girls à qui il rend visite de temps en temps. Mais aucune motivation ne lui vient alors qu'il traine dans les couloirs relativement propres de ce quartier de Jéricho, la plus grande et la plus ancienne des « stations vitales ». La plus vétuste aussi. Il sort dans ce qui fait office de rue : un enchevêtrement de coursives plus ou moins larges, d'esplanades crasseuses, dans lesquelles les auto-rails tombent en pannent et où les SDF se réfugient. Enfin, il y a aussi les beaux quartiers, un peu plus bas. Et tout en bas, face au Bourbier, vivent les nantis, ceux qui peuvent encore se permettre d'admirer en face la Planète Mère.

Il crache par terre. Une baisse de gravité lui fait rater un pas, il se retient à la main courante la plus proche, et voit une grand-mère se vautrer, ses boites d'oranges et de fromage liquide tombant doucement tout autour d'elle comme autant de plumes légères. Putain de vie ! Ca arrive une bonne quinzaine de fois par jour, et à chaque fois, il manque de dégueuler.

Il lâche la main courante pour reprendre son chemin une fois le zéro G à nouveau dépassé. Il passe à côté de la vieille qui maugrée quelque chose à propos de son genou, de sa vie et des sales connards égoistes qui ne s'arrêtent pas pour l'aider.

Il se dit qu'il aimerait bien voir Janice finalement. Ca fait bien trois ou quatre mois qu'ils n'ont pas baisés ensemble. Janice est une « semi-pro », elle va au lupanar occuper un box chic, et n'étant pas à proprement dit professionnelle, elle se fait payer la location par « ses » clients, vu qu'elle peut se permettre de les choisir. Il rigole doucement, en pensant à la belle Janice; elle au moins, elle a tout compris à la vie en flottaison ! Son mari est un de ces trous du cul de cadres qui bossent pour une des holdings internationales de ravitaillement, un des « nouveaux maîtres de l'univers ». Il descend régulièrement dans le bourbier, prospecter ou inspecter les champs ou les mines encore viables de la surface terrestre, et il revient de temps en temps à Jéricho pour les mondanités d'usage. Là il a tout le loisir de montrer à ses pairs, le décolleté aguicheur de « sa » femme lors de soirées ou la vraie bouffe et la vraie boisson sont servies dans les plus belles salles de réception de l'atmosphère : dans la coupoles inférieure de Jéricho, en plein au-dessus de ce qui fut la corne d'Afrique. Le reste du temps, elle vit dans l'opulence des stock-options maritales, et quand elle s'ennuie, elle se tape des mecs prêt à louer ses vices de dame du monde.

En fait, lui constitue une exception. Ils sont « amis ». Enfin, disons que leurs rapports vont plus loin que la partie de jambes en l'air minutée. C'est certainement l'une des personnes qui lui est le plus chère ici, sur orbite.

Il cherche une tel-cab, pour la contacter. La première qu'il croise est en dérangement, la seconde fait sa mise à jour, la troisième est complètement défoncée, et ses entrailles électroniques se répandent par terre... Il continue sa marche futile, laissant son imagination prendre le dessus sur sa conscience. Il rêve de tétons bien dressés, de jambes glabres et douces, chaleureuses et accueillantes. Il en a la trique ! Il a hâte de retrouver sa belle de jour. Et puis, au milieu de tout, sa conscience lui joue un sale tour. Il repense au cadavre de tout à l'heure. Il a à peine regardé son visage, se contentant de voir un paquet de chair violenté, une masse inerte qui abritait une vie il y a encore quelques heures. Il est pris de tournis et s'accroche à la main courante. Non, ça n'est pas une baisse de gravité cette fois. C'est le vide de sa propre psyché détraquée qui lui a donné le vertige. Cette femme lacérée devait être belle pourtant. Peut être était-elle « gentille », « adorable », « attentionnée ». Peut être qu'avant d'être une pièce à conviction elle avait mené un semblant de vie, connu le bonheur. Il aurait très bien pu s'agir de Janice, finalement.

Putain de vie ! Putain de station !

Sans vraiment s'en apercevoir, ni vraiment se rappeler pourquoi, il est parvenu près d'une nouvelle « tel-cab » publique. Il déloge le clodo qui y a élu résidence, et alors que celui-ci ahane une contestation en bonne et due forme apprise par coeur, il lui flanque sa carte de flic sous le nez. Le clochard rumine une insulte inintelligible puis migre vers un autre recoin sordide de la station vitale.

Quelques secondes plus tard, le joli visage de Janice illumine l'écran de la cabine téléphonique. Ils conviennent de se retrouver chez elle en fin d'après-midi.

L'inspecteur se sent dès lors immédiatement soulagé. Il ne lui reste plus qu'à trouver de quoi s'occuper pendant deux heures.
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MessageSujet: Re: Macchabées délicieux ...   Macchabées délicieux ... Icon_minitimeLun 28 Sep - 14:15

Tiédeur.
Infâme velours carmin.
Vie répandue.

Il se repaissait dans cette orgie. Ici. Maintenant. Perdu dans l'immédiateté du temps. Il n'avait jamais vécu avant cet instant de grâce et il ne resterait de lui qu'une coquille vide l'instant d'après. Vide comme ses babioles marines d'un ancien temps, fossile solide d'un animal qui n'aurait vécu que pour laisser cette trace sur le Monde.

La coquille perdurerait, figée dans sa beauté nacrée pour l'éternité. La vacuité matérialisée. Mais pour l'instant il devait s'accrocher à l'instant présent. Il vivait. Maintenant. Ici. Les mains dans la chaleur de ce ventre, il sentait les litres d'organes se déverser sur ses pieds, éclaboussant le plancher, maculant l'appartement minable. Il n'arrivait pas à fixer son attention. Il était le flux, la bête, la proie, il était l'appartement, et toute la station au delà. Il était le monde qui l'avait engendré. Il était le foie dans sa main, se décrochant pour venir éclater sur le carrelage. Il était fluctuant comme son sperme se mêlant au sang de la victime. Il était la mort et la vie. Et puis, comme si tout ceci n'avait aucune importance, il se décorpora pour atteindre cet état d'omniscience, de plénitude absolue. Ce n'était pas une décharge d'endorphine, ce n'était pas un orgasme, ni une naissance, ni un absolu divin et encore moins la compréhension finale de la mort. C'était plus grand, bien plus grand. C'était universel. L'Univers s'était ouvert en un point, brièvement, ici et maintenant, pour qu'il puisse atteindre la Compréhension globale. Il réussit à appréhender le Tout. Aucune particule, aucun atome, aucune force fondamentale n'échappa à son champs de conscience. Ici. Maintenant. Alors qu'il avait les mains dans les viscères de cet homme encore vivant et terrorisé.


Très rapidement et très violemment tout reprit sa place dans le monde, et il redevint un être humain. Une créature vivante qui en tuait une autre. Le grotesque de la situation lui donna la nausée. Il sentit la honte affluer en lui. Tout comme lors de ses séances de branlettes juvéniles, lorsque, caché dans les toilettes communes, sa mère gueulait pour qu'il vienne à table. Il avait honte. Il se sentait sale. Humilié. Le type tourna péniblement la tête vers lui. Il avait vomi et sa barbe crasseuse puait le fiel. Il essaya d'articuler quelque chose. Brusquement il tira ses mains du ventre du mec et le poussa violemment devant lui. Il trouva le couteau sous l'épaisseur d'intestins et trancha la gorge du type. Il n'osa pas le regarder mourir. Il fallait qu'il se change, et fissa. Cet imbécile avait fait pas mal de bordel. Il avait cogné contre les murs avec un ustensile de cuisine pendant au moins une minute, avant de se laisser finalement aller par la douleur.

C'est ce qu'il détestait par dessus tout, c'était l'instant d'après. Là où tout redevenait tellement normal, tellement concret. Il se souvenait à peine de la sensation de béatitude qu'il avait éprouvé la minute d'avant. Il ne pouvait jamais en profiter longtemps. Il fallait effacer sommairement les traces de son passage. Il fallait penser à ce que chercherait les flics lancés à ses trousses. Il ne voulait pas être pris, il voulait continuer librement, contrairement à toutes les conneries que disaient les « psycho-profilers ». Il ne voulait pas être pris, il ne jouait pas avec la police, pour montrer sa grandeur d'esprit. Il ne faisait pas ça parce qu'il avait refoulé un tas trucs bidons depuis son enfance, ou parce qu'il avait un petit zizi. Les moyens de la police étaient bien moindres qu'il y a un siècle. A cette époque là, entre les détections d'ADN et les relevés d'empreintes, il se serait fait chopper en quelques heures. En 2195 à Jéricho, c'était une autre paire de manche. La police était revenue à l'âge de Pierre. L'Humanité frôlait chaque jour l'extinction, et ce qu'il restait des ressources scientifiques ne devait pas être gaspillé dans des choses aussi triviales qu'un élément perturbateur opérant un peu de ménage par le vide dans des stations surpeuplées.


Vingt minutes plus tard, il déguerpissait, laissant le charnier derrière lui. Le quartier était sale, loin des « anneaux », ces circuits circulaires qu'on trouvait à différentes latitudes des stations vitales et qui desservaient les quartiers, seuls transports en commun en dehors des ascenseurs bien sûrs. En fait, ce coin délabré était parfait pour ses petites affaires. Ici personne n'existait vraiment, personne ne se regardait survivre droit dans les yeux. Ce type manquerait peut être à quelqu'un. Mais la valeur de la vie humaine avait pas mal baissée depuis que l'économie mondiale s'était cassée la gueule en même temps que l'atmosphère ténue qui recouvrait jadis le bourbier. Secrètement les gens épiaient toujours les signes de maladies, espéraient les accidents mortels plus ou moins opportuns. Il y avait trop de monde et les logements individuels pouvaient accueillir à peine le tiers de la population totale. La moitié des gens végétait dans de grands dortoirs communs, parqués à longueur de journée dans d'immenses « zones de sauvegarde sanitaire ». Le reste des habitants squattaient les recoins ou se battaient pour un taudis improvisé près d'une gaine d'évacuation de chaleur. Là ils étaient chauffés gratos, et ils pouvaient récupérer l'eau de condensation qui ruisselait au niveau des échangeurs thermiques.

En quittant le bloc d'habitation, il vérifia que personne ne trainait dans le coin. Pas de témoins. Jamais. Il mit son sac sur son dos et s'avança dans la coursive mal éclairée. Un bruit métallique sembla dégringoler d'un tas d'immondices. Un gosse en sortit. Il souriait bêtement. Ses yeux étaient voilés. Cataracte dysgénique. De plus en plus de gamins naissaient avec ce genre de tares. Il ne devait pas y voir grand chose.

« Hey M'sieur ! C'est toi qui faisait du raffut chez le vieux O'Reilly ? Tu l'as dérouillé pas vrai ? Je l'ai entendu gueuler comme une chienne.
- Dégage ! Tu sais même pas ce que c'ets une chienne !
- Une chienne c'ets une salope comme celle qui m'a accouché dans une poubelle !
- Casse-toi je t'ai dit.
- Hey M'sieur ? Tu l'as tabassé parce qu'il te devait du pèze c'ets ça ?
- ...
- T'en fais pas ! A moi aussi il devait du pognon. Il devait du pognon à tout le bloc d'ailleurs !! Hey M'sieur ! Si tu l'as détroussé, t'as peut être pris plus que ton dû. Ca se pourrait, hein M'sieur ?
- Tu parles trop gamin.
- Ouai ben tu sais ce que c'ets hein ?! J'y vois que dalle ! Je compense !! Alors ?
- Alors quoi ?
- Alors tu penses à ma quote-part ? Hein M'sieur ? Moi aussi je suis débiteur ! Allez ! On va dire quinze pour cent.
- Lâche moi !
- Allez quoi ! Tu sens bon le déodorant. T'es un gars de la Basse ! Je parie que t'as une chambre qui donne sur la mer !!
- Casse toi à la fin »

Il le bouscula contre un antique container auto-broyeur.

« Hey ! Mais ça va pas ?! »

Il pressa le pas avant que ce sale mioche ne revienne à la charge.

« Je le dirai au Comité de Quartier que t'es venu fourrer ton nez dans nos affaires »

Il s'arrêta soudainement en entendant ces mots.

« Combien tu veux tu m'as dit ?
- J'avais dit quinze pour cent. Mais c'était avant que nos relations d'affaires s'enveniment M'sieur ! On va dire vingt pour cent de la rapine du vieux O'Reilly et on sera quitte. T'as qu'à considérer ça comme des dommages et intérêts.
- Ok ! Ça me va.
- Vraiment ? T'es sûr ? Tu veux pas négocier avant ?
- Non, non. Je tiens à m'excuser. Vingt pour cent c'ets bien.
- Waow ! On dirait que c'ets mon jour de chance !! »

Il releva le marmot de la flaque de fange dans laquelle il baignait, puis épousseta ses épaules. Il le souleva ensuite pour le faire assoir sur le vieux container massif, afin qu'il se tienne en face de lui. Les diodes étaient miraculeusement encore allumées, ce qui laisser espérer qu'il était en état de marche. Quand bien même, ce genre de matériel pouvait toujours fonctionner en mode manuel grâce à des leviers. Aucun témoin. Jamais.







Voilà... on en éta resté là je crois, c'est tout ce que j'ai retrouvé dans mes archives en tout cas Heureux
La main au suivant !
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Daath

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MessageSujet: Re: Macchabées délicieux ...   Macchabées délicieux ... Icon_minitimeLun 28 Sep - 17:50

et j'enchaîne une suite, cependant un texte a disparu (de moi en plus -_-) qui dans le temps se plaçait avant celui de tri. si on le retrouve on éditera...

Il attend, le regard perdu dans le vide. Là en contrebas de sa coursive, le marché de la zone de Jericho, le plus grand de la station, lui envoie les effluves sales et mélangées d'huile, d'essence synthétique et de nourriture réhydratée. Bien longtemps qu'on n'a plus rien de vraiment frais, seuls les privilégiés peuvent s'offrir quelques fruits clones et embryons transgéniques de mets maintenant oubliés.

« Et cette foutue communauté chinoise qui est obligée de faire frire tout ce qu'elle mange... »

Dit-il en expirant la fumée de sa cigarette.

Un jeune homme à l'allure chaloupée, pris dans une bouffée toxique d'un produit sûrement inhalé quelques minutes avant, s'approche de lui. Prenant appui sur son épaule, il sent alors toutes les odeurs des produits ingérés s'évaporant par sa sueur et l'agressant jusque dans son intimité.

« T'aurais pas une clope ?! »

Lui demanda-t-il l'haleine aussi chargée qu'un vieil éboueur de station, complètement ivre en fin de semaine. 'faut dire qu'il font sûrement le travail le plus abject de la cité volante, beaucoup meurent jeune, les organes complètement attaqués par les vapeurs nocives des déchets. Alors boire devient une nécessité, un droit absolu pour supporter une vie qu'on nous a imposé. Se dégageant de cette étreinte non voulue, il lève légèrement son imper laissant découvrir le chien de son arme, et accompagne son geste par un léger mais néanmoins subtil : « Dégage »

Ce soupir d'homme s'évapore comme il était venu, nauséabond et titubant.

« Qu'est-ce qu'elle fout »

Il repose sa tête contre le mur, sentant sa fraîcheur. Il regarde en l'air, les dix-huit niveaux supérieurs. Machinerie ; dortoir pour les plus démunis ; laboratoire Es Meu Gein Corp... Pensif, oublié sur son pan de mur. ces foutus laboratoires contrôlent tout. Depuis que le taux de stérilité dépasse les 90%, ils gèrent le projet de natalité. Être fertile aujourd'hui c'est pire que tuer ; on vous pourchasse, vous enferme afin de comprendre pourquoi vous et pas les autres...

Le bruit des talons le réveille, il se redresse et tourne la tête. Janice le regarde, avançant lentement, arborant un sourire mutin. Ses cheveux bruns caressant ses épaules dénudées se balancent légèrement à chaque pas. Elle porte un de ces nouveaux hauts que s'arrachent les riches, sans bretelles, plaquant sa poitrine à la manière de ces corsets que portaient les femmes sur les images des cours d'histoire. Elle est heureuse apparemment, elle accentue chacun de ses mouvements de bassin, tels une parade afin d'aiguiser le désir de son partenaire. Ses cuisses se découvrent dans son petit short, rebondissant à chacun des coups que rend le sol sur ses bottes montantes. Oui, Janice n'a rien d'une grande dame, elle est vulgaire mais n'importe quel mâle en serait excité. Elle est de ce genre de femme qui vous rend fou, par leurs manières, leur gestes et leurs murmures. Elles est femme, objet de désir ultime, bien consciente de son pouvoir et prête à en user. Pas de celles qu'on marie, bien que certains soient assez cons pour croire qu'on peut la dompter... Non, Janice elle se respire, elle se vit, Janice c'est l'instant présent, la passion, l'inconséquence, l'oubli d'une réalité oppressante et invivable.

Elle lui dépose un baiser effleurant la commissure de ses lèvres, cet acte accompagné par ce parfum délicat électrise chacun de ses sens. Et d'un air léger, à la manière d'une enfant, elle lâche un « On y va ? » qui l'entraîne machinalement, complètement envoûté, vers la petite chambre louée pour l'occasion.

La lumière de la pièce tamisée donne des reflets dorés à sa peau légèrement tannée. Elle se prélasse sur le drap carmin, vêtue de cette unique culotte noire en dentelle, les seins galbés, les bras légèrement ouverts. Il s'approche d'elle, posant sa main sur sa jambe, qu'elle accompagne d'un petit rire. Il suit le prolongement de ses lignes afin d'arriver à son bassin qu'il maintient d'une main ferme. Là, ils plongèrent leur regard l'un dans l'autre, se découvrant bien avant l'acte, accordant leurs âmes. Elle passe ses mains autour de sa tête, l'appuyant contre son cou, tiède. Il sent son cœur battre plus fort. Il embrasse cette encolure puis délicatement descend le long de sa poitrine. Petite et menue, elle s'oppose à son baiser s'arquant sous le contact de sa langue. Il l'entend soupirer, ses mains se serrant contre ses épaules, les siennes caressant sa croupe généreuse. Elle l'encourage à continuer, il se laisse aller, plongeant sur son ventre, dévorant chaque espace de peau, exalté à son contact. Il sent la dentelle effleurer son menton, elle se courbe en appuyant sa bouche contre le dessous, qu'il retire vivement. Là, au rythme de ses soubresauts, il lui donne ce qu'elle désire, se laissant tantôt guider tantôt devenant indiscipliné, lui esquissant son plaisir... Finalement, elle l'invite totalement. Se libérant chacun, il entre alors dans une danse d'amnésie où la satisfaction devient le seul dessein.

Là dans cette chambre perdue, dans cette station insalubre et injuste, abandonnée dans cet espace vide et silencieux, leur union crie à la face de cette fatalité leur abnégation à continuer à s'aimer encore un instant
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