Crépuscule

La Fin. C'était Hier.

Il y a une pluie finie sur mes joues heureuses ; et des larmes pour mes sourires. Mon cœur est vide. La route me sert contre elle, m’emporte dans ses clapotements discrets. Je domine l’asphalte, assis au milieu du Monde. Je respire.
Je me noie, j’aspire mon sang. Il est bleu clair qui file en goutte sur mon corps martelé. J’aspire mon vent, et me gorge du Temps.
J’inspire.
Chatoiement d’onde, perforation lente des transpirations salées. Et dans tous mes pores se règle la lente métrique des mélodies extatiques. J’ouvre mes lèvres : la fièvre vient du ruissellement des heures sur ma peau nue. Je voudrai avaler l’horizon gris, m’y noyer, et entendre ma prière quitter ma tête folle. J’ouvre ma bouche à m’en arracher la mâchoire. Laisse-moi hurler l’étreinte du corps sur mes tempes. Je brûle, je brûle… .

Et je hurle. La rage silencieuse, étouffée aux commissures de ces lèvres gorgées de sang. Je crache, m’arrache du long silence, et couvre mon monde d’une tâche monochrome. Pourtant, je ris. Dans ces frissons ardents mêlés de pluie chaude, je laisse la route se défaire du sol et s’enrouler autour de ma gorge. Elle veut s’envoler aussi. C’est une Mer, et je nage libre dans ses reflets écarlates.
Prend moi, transporte-moi. Je veux respirer en ton sein les vies consumées au bord d’une route, seul, la chair mêlée au métal sombre de mes horizons brisés. Je veux respirer dans ton ombre et fondre dans ton odeur.

J’hurle. Mes yeux sont un globe de lumière. Je hurle, je hurle, j’ai froid.

Lente mélopée enivrante.

La fin est de trop à mon goût, elle gâche la poésie du texte, alors qu'on y était si bien, enroulé dans des métaphores inversées, exquises. Vraiment, le genre de texte que je peux lire et relire... sans la fin. En plus, elle n'apporte rien je trouve, qu'importe qu'il y ait des témoins et qu'ils s'en aillent, seul ton personnage compte. De trop, vraiment de trop ces quelques lignes.

Mis en étoile pour la dissocier, c'était à l'origine un texte de départ. J'ai vaguement hésité sur son utilité mais je rejoins ton avis, et je le vire. De toute façon j'aimais pas^^

Citation :: et des larmes pour mes sourires

Hé ! C'est une phrase d'un de mes futurs textes, ça (ou presque). Après on va me prendre pour une vile copiste.

Citation :: la lente métrique des mélodies extatiques.

Alors là, je ne sais pas pourquoi, je lis toujours "mélodies exaltiques"... mais je ne crois pas que ça existe, comme mot. M'en fiche, c'est joli.

Bref, passons. C'est un bien joli texte, prenant. Étourdissant, même. Il n'y a pas toujours une continuité dans les images : quand je lis, tout ne vient pas nourrir le petit film qui tourne dans ma tête en échos à tes mots. Mais je ne suis pas certaine que ça soit gênant. Juste un peu... cahotique (non non, ce n'est pas une faute de ma part... je suis juste à court de mot alors j'en invente).
Voilà !

Cordy, chaotique existe si tu l'écris bien ^^

Moi ce que j'aime bien dans mes textes,personnellement c'est qu'on ne comprend pas tout, que ça reste dans un champ de milles interprétations. Ta dernière phrase avec le je hurle au lieu d'hurle me gêne un peu, je trouve que ça bloque dans la lecture, et un hurlement normalement ne reste pas étouffé dans la gorge ça doit rester fluide comme le reste du texte. Mais je suppose que c'est un écho à je brule, je brule, donc il y a une certaine continuité.

La phrase première qu'a quoté Cordy est sympa mais déja entendue, ça aurait été super que tu nous proposes autre chose que la simple inversion.

Par contre j'aime bien ton mélange de couleurs bleu et rouge.

Non non, je sais bien que chaotique existe, mais je voulais dire "plein de cahots"... donc : cahotique. Cahoteux ? Cahotant ? Peu importe, j'aimais bien cahotique, justement pour le rapprochement avec chaotique.

Loool soit je vois, ça existe peut être, à voir, tant que tu expliques!