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| [Background] l'Enfant sans Ame (Rôle Play en Ter Aelis) | |
| | Auteur | Message |
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Sanz Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 1197 Age : 37 Date d'inscription : 26/08/2008
Personnages RP Pseudo: Hezeriel Shinobi ( I) Pseudo : Sanz Pseudo : Anwen
| Sujet: [Background] l'Enfant sans Ame (Rôle Play en Ter Aelis) Lun 7 Déc - 18:47 | |
| >> CHapitre I <<
l'Enfant sans Ame
Centre de des Réseaux Stratégiques de la Base Methyl. 19h ( Heure régionale).
Les infinis déserts de Methyl tenaient sous son joug les Cités reculées d’Akhama. Bastion caché du Commandant Archange Azäel et de son armée, elle était restée depuis la dernière grande guerre un refuge de paix et de planification des Stratégies de maintien de paix dans les territoires conquis.
L’Archange se tenait sur le balcon de son palais surplombant la Ville, les mains accrochées à la rambarde, fixant l’horizon comme s’il devait poindre dans les illusions de chaleur de fantasques événements. A ses côtés, ses lieutenants adoptaient semblable comportement. Au loin le Soleil de Methil se reflétaient sur les toits courbées des demeures célestes, donnant un espace rayonnant d’une lumière presque aveuglante. Le Commandant serra un peu plus fort le parapet tout en murmurant comme pour lui-même :
- Il est revenu… je le sens… . Il traîne quelque part ici. Soyez attentif… .
Ses hommes levèrent un sourcil inquiet avant de rapprocher leur main droite vers leur arme qu’ils tenaient à leur taille. L’un d’eux, le plus jeune, Sosé, frissonna. Il n’avait entendu parler de l’étranger que d’après ce que racontaient les vieilles légendes sur le chasseur d’Ange.
- Il a tellement changé, je n’arrive presque pas à le sentir…vague… évanescent..comme sur le point de s’évader… et pourtant tu nous regardes depuis longtemps… . Ancien Frère., qu’attends-tu… . Rien ne t’appelle ici.
- Oh.. ce n’est pas pour moi que je viens… Commandant Azaël, lui répondit une voix indistincte.
Dans l’ombre des murs se dessina une forme vague d’un jeune homme aux yeux frappé d’un triple iris d’un bleu éclatant. Autour de ses yeux des arabesques noires se mêlaient au teint sombre de son visage. Vêtu d’habits amples il semblait vivre dans un halo de brume constant. A son cou un tatouage en forme de dragon pulsait au rythme de son cœur, passant parfois d’un noir ébène a un violet pourpre. Azaël ne s’était pas retourné, la présence de son ancien collègue le glaçait.
- Tu n’es plus chez toi, ici, Hezeriel Shinobi. Notre Père à tous ne te reconnaît plus comme son fils, tu le sais bien. Tu devrais repartir avant que mes hommes ne fassent de toi le prochain Martyr d’une révolution avortée… . Qu’ose tu espérer en venant a Methyl ?
- Tu n’as pas changé Camarade..
Dans sa voix, l’Ange noir dressait un ton suave.
- Les choses ont changé ici, vieil Ami… Les Anges finissent par mourir, comme tout être. Dieu ne veille sûrement plus assez sur eux. C’est la fin d’un cycle. Jadis, aux premiers temps, furent les Dieux Anciens te souviens tu ? Souviens toi… Azäel, des Dragons Noirs.
Le Commandant frissonna. Les longs combats aux limites du Néants, contre ces Dieux qui régnaient jadis sur la majorité des systèmes solaires. Des Aspects noirs, enfant Du Néant, Dragon aux yeux brûlants ; des monstres sacrés tel des icones païennes. Longtemps il avait mené les pires affrontements qu’il ait connue aux frontières du monde réel, contre…
- Contre le rien, le vide..le Néant.. Commandant… Sais tu que…
Les yeux d’Hezeriel Shinobi se consumèrent peu à peu dans un feu brûlant alors que ses longues ailes sombres prenaient forme dans son dos. La température autour chuta d’un coup. - ..je ne suis plus seul, Azäel.
Son ancien frère n’eut pas le temps de réfléchir. Une Ombre se jeta sur le ciel, et Methyl plongea dans la nuit alors que la forme d’un Dragon se dessina devant les Palais célestes.
- Je te présente Shyon.
Les yeux de la bêtes jaillirent de ses prunelles tel des soleils doubles. Remuant l’air pour se tenir face aux anges, un vent violent se jeta brusquement vers eux. Azäel se tint d’une main tout en fermant le col de sa veste lumineuse.
- Crois tu me faire peur Hezeriel, avec un pauvre dragon ?
La voix de l’Archange se brisa dans le souffle de la bête. Hezeriel tira sa longue épée du fourreau. Dans la nuit artificielle, il semblait n’être plus qu’une silhouette indistincte.
- Shyon n’est pas un Dragon. Ce n’est…
Il s’approcha d’Azël. Les autres Anges étaient figés dans une angoisse persistante. Incapable d’un mouvement ils fixaient l’ombre avant de voir la lame siffler et les deux corps s’étreindre dans un flot de sang brusque. L’Ange damné serrait son frère contre lui tout en tenant fermement son épée au travers du corps de sa proie.
- Qu’un ancien Dieu… et vous… rien que des mortels… . Une civilisation qui disparaît peu à peu dans l’Oubli, rongé par leur propre sang… . Votre Dieu….mon Père…tombe peu à peu de son trône et bientôt..bientôt l’on verra son front tâché heurter le sol qu’il a tant de fois..brûlé..au nom d’un Ordre Naturel… . Même les Dieux meurent aujourd’hui… . Car ils ont des âmes.
Ses ailes noires s’affinèrent jusqu’à devenir plus tranchantes qu’une lame et prenant de l’ampleur vinrent sectionner d’un coup les ailes de l’Archange. Azäel hurla.
- Seulement des âmes. Qui finissent un jour par mourir. Les Anges ne sont plus éternels. Mon frère.
Hezeriel lâcha son épée fichée dans le ventre de sa victime. La main libre, il tendit la paume vers le sol tandis que ses lèvres murmuraient un chant repris en cœur par le Dragon. Une pétale de rose naquit au rythme des incantation qui lentement dans un ballet léger comme l’air vint se mêler à la chair blessée.
L’Empire de Shyon était.. un bel Empire. A chaque décès, les proches plantent une rose sensée recueillir la mémoire sacrée du défunt, et chaque pétale était un fragment de ses souvenirs. Tout le temps que la rose tenait sur la tombe et aspirait ainsi ses réminiscences, ils gardaient leur habit de deuil. Et quand les derniers pétales tombaient, ils organisaient de grandes fastes avant de retrouver leurs habits ordinaires. Sous la rose fanée, le mort pouvait enfin respirer sa nouvelle vie… . Dans cet instant un Dieu Obscur, du Nom de Shyon approchait la tombe. Étendant ses vastes ailes sur le Sépulcre, l’on dit qu’il aspirait l’âme retenue dans le corps avant de s’envoler dans les entrailles de la Terre. Ainsi c’est en offrant leur âme qu’ils remerciaient leur Dieu d’avoir vécu cent ans… . Un jour que tu connais si bien, Azäel…Des Anges vinrent réduire en cendre l’Empire, et enfermèrent dans une gangue glacée celui qu’ils ne purent tuer… . Shyon, le Mangeur d’Ame… .
Le Commandant dans une convulsion cracha encore un peu de sang, un genou au sol. D’un geste concis il retira l’épée qu’il jeta au loin, et posa ses mains sur la plaie. Les yeux fermés il essaya par le pouvoir de la lumière de refermer sa blessure. Seulement, son corps ne semblait plus vouloir lui obéir. Ses gestes devenaient de plus en plus raide sa respiration haletante.
Ce que ne disent pas les Légendes, c’est que les pétales touchées par les réminiscences deviennent des foyers de Mémoires qui au contact d’un corps blessé parasitent l’âme en la saturant d’une mémoire insupportable… . Celle que tous les morts, tes propres crimes, offrirent à Shyon.
Le visage d’Azäle se tordit dans une grimace effrayée, ses traits jadis si purs ne formèrent plus que des rides qui creusaient ses joues. Dans des contractions brûlantes, il rampa au sol, essayant de retrouver une respiration calme. Mais lentement son âme semblait se morceler, puis éclater.
Il murmura dans un dernier effort. :
- Tes crimes…
- Nos Crime.
Sa tête retomba mollement sur le sol taché de sang. Deux larmes qui avaient glissé sur son visage glissèrent tel des cristaux et se brisèrent, laissant au vent une poussière argentée. Hezeriel tourna alors son regard vers les Lieutenants.
- Finissons, Shyon.
- Ce sera un Plaisir.
- Si nous restons trop longtemps, il se doutera de quelque chose et viendra nous chercher.
Le Dieu Shyon fit battre ses ailes et ses yeux allumés se fermèrent. De l’air battu en orage apparurent de longues corolles de pétales qui se dispersèrent au vent. Ce fut une danse macabre qui s’abattit sur la Cité. Hezeriel Shinobi quitta la passerelle non sans avoir sectionné les ailes des Lieutenant d’un coup bref et en ayant laissé sur leur corps trois pétales de roses. D’un bond il sauta sur la bête et s’envola avec elle. Liés par la même volonté, ils crachèrent un feu Noir sur toute la ville, brûlant tout sur leur passage. Et le lent voile rose finit leur terrible ouvrage en explosant tout âme vivante . La ville sembla être l’Enfer un moment avant de plonger dans un silence funeste. Dans le carnage l’Ange Noir sentit quelque chose lui résister, quelque chose qu’il ne sut nommer ou définir. Une forme imprévisible semblait tenir vers la place centrale. Le Vol de Shyon s’en approcha, mû par une curiosité ardente. Qui pouvait bien résister au déferlement des Réminiscences ? D’un saut souple, il sauta au sol. Au lieu de la fontaine un cône de glace gisait, tel un mur protecteur impénétrable. Au-dedans, un enfant fixait le Prince.
- Il n’a pas d’âme, Hezeriel.
Il tressaillit.
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| | | Cordelia Melicerte
Nombre de messages : 2068 Age : 34 Localisation : Complètement à l'ouest, sous les épines d'un hérisson Date d'inscription : 12/10/2009
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Background] l'Enfant sans Ame (Rôle Play en Ter Aelis) Lun 7 Déc - 19:40 | |
| >> Chapitre II <<
Parfois le vent lui-même prend vie
Il vient toujours un temps où la trame du monde hoquète. Elle se froisse, s'hérisse et ... et puis rien, cela arrive, simplement. Seulement, l'exception existe et parfois, parfois seulement cet éternuement cosmique génère un quelque chose qui s'extrait de la masse indéterminée des essences. Ce quelque chose s'enroule sur lui-même et s'isole durant un éclat d'intemporalité. Puis, par un autre heureux hasard, il apprend le mouvement et partant la forme et partant une certaine conception de l'identité. Quelque chose était devenu quelqu'un, capable de se rêver. Cordelia était née. Oh, bien sûr, Cordelia ne s'est pas appelée Cordelia dès le début. Il lui a fallut du temps pour s'inventer un moi nommable et reconnaissable. Ce qui suit se passe bien avant cet espoir de nom. Ce qui suit se passe tout juste après le choix de Cordelia de prendre forme humaine. Elle avait été rat, pierre, tornade de sable, iris et buisson d'aubépine pour finalement se fixer sur ce qui pouvait ressembler à un jeune enfant.***
L'enfant allait nu. Les normes sociales et par conséquent la notion de pudeur ne lui étaient pas encore familières. Ceci dit, jamais vraiment Cordelia n'intègrerait comme siennes les valeurs humaines : elle se contenterait la plupart du temps de les mimer le temps d'une interaction, plus par souci d'identification d'ailleurs que par une réelle volonté d'intégration.
L'enfant était comme tous les enfants : il n'avait pas encore totalement conscience de son corps. Ses mains répondaient rarement de manière exacte aux ordres donnés. Se saisir d'un caillou était une mission hautement complexe qui exigeait un degré d'attention extrême. Le fait qu'en plus de cela l'enfant ne restait pas tout à fait un enfant mais changeait d'apparence toutes les dix secondes semblait sévèrement lui compliquer la tâche : tantôt bébé de feu, tantôt bébé d'eau, corps fait de lianes ou de serpents ondulants, la forme générale restait humanoïde. Mais allez vous emparer d'un caillou quand votre menotte grassouillette aux mouvements aléatoires n'a, en plus, pas la dureté voulue pour tenir quoi que ce soit... Surtout lorsque le-dit caillou se trouve sous l'eau d'une fontaine, derrière un parapet. Il est donc compréhensible que l'enfant soit sur cette tâche ardue depuis près de deux années. Surtout si l'on y ajoute le fait qu'il avait une notion du temps encore très balbutiante.***
Il y a des moments, comme ça, qui vous emplissent d'une joie immense, insoutenable presque. Cordelia, qui ne s'appelait pas encore Cordelia, découvrit la joie lorsqu'elle réussit enfin, après de longues, longues heures d'essais manqués, à attraper de ses deux petites mains potelées le caillou qui la narguait. Elle poussa un vagissement, signe évident d'une satisfaction profonde. Cordelia venait donc de découvrir la joie et, c'est malheureux mais c'est ainsi, elle fit l'expérience dans la même foulée de la frustration. Alors qu'elle contemplait, extatique, les fesses dans l'eau, ce caillou objet de toutes ses envies, un violent tourbillon rose le lui arracha des mains. L'eau de la fontaine se souleva, formant autour de l'enfant un mur qui se solidifia, devenu glace. Cordelia n'en revenait pas : qui avait osé lui ôter sa précieuse découverte ? On ne se jouait pas d'elle ainsi, elle n'était pas n'importe qui ! Mais, oh ... qui était-elle d'ailleurs... ? Alors qu'elle levait lentement la tête, cherchant un coupable à cet affront, un murmure lui souffla un mot, juste un. Cordelia. Parfois, le vent lui-même prend vie. Cordelia, qui à présent se nommait bien Cordelia, leva donc la tête et croisa un regard bleu, dur et froid.- Il n'a pas d'âme, Hezeriel. | |
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