|
|
| Bonne année! | |
| | Auteur | Message |
---|
Egorann
Nombre de messages : 2050 Age : 27 Date d'inscription : 07/02/2008
| Sujet: Bonne année! Ven 1 Jan - 5:18 | |
| J’ai les sourcils froncés sans même savoir pourquoi. Je suis petite, si petite parmis ces gens qui me regardent de haut. Je suis un de ces brins d’herbes que vous écrasez, une de ces coccinelles que certains posent sur leurs doigts, les empêchant de s’envoler. Je veux le prendre, cet envol qu’on me tend. Il est si proche que toute ma vue en est occupée, mais en même temps si loin que jamais je ne pourrais réellement l’atteindre.
Ma seule porte de secours n’est pas devant moi mais à quelques centaines de kilomètres. Cette porte de secours est en train de rire, de dormir peut-être tandis que moi je suis là, seule devant mon ordinateur à regarder s’inscrire les caractères sur une bête page word. J’ai froid aux pieds, aux doigts, aux mains, j’ai froid et je suis froide dans cette maison ou tout me rappelle que le passé n’est pas à renier. J’aimerais simplement me débarrasser de cette chose gluante et gelée qui s’accroche à moi comme une sangsue.
J’ai peur. J’ai peur de devenir une de ces filles idiotes qui se prennent pour des princesses et dédaignent les autres, les autres qui sont comme moi, celles qui ne savent pas trop bien s’habiller, qui rient seulement à ce qu’elles trouvent drôles et qui sont un tant soit peu naturelles. Celles qui ne savent pas trop bien s’habiller. Je deviens une adepte des phrases clichées ! Je deviens quoi, au juste ?
Est-ce que je suis réellement en train de devenir l’enveloppe de moi-même, ce robot branché à son écran avec ses espérances lamentables ?
Bonne année, passez de bonnes fêtes. Bonne année. Mais quelle phrase idiote ! Je ne peux pas seulement dire ça, me dire que c’est seulement une année de plus et que le compte à rebours n’en est pas plus usé que ça. Je ne veux même pas accepter que cette phrase, aussi idiote soit-elle, est utilisée dans toute la France à minuit pile. On transforme des fêtes à la base religieuses en fêtes commerciales et en sottises incomparables. Je déteste la superficialité ! Et pourtant, pourtant et malgré tout ce que je dis, je le deviens peu à peu. C’est une chose qui me ronge de l’intérieur, qui me croque des petits bouts de moi-même, qui me critique dès que je fais un faux pas – et mes faux pas sont nombreux.
Je ne marche pas droit sur mon petit chemin. Est-ce que c’est seulement parce qu’il est sinueux, plein de virages cachés derrières des nid de poule ? Non, c’est parce qu’un jour dernier j’ai été ivre d’un bonheur qui ne m’appartenait pas et qui m’a été repris dès que ç’a été possible. Il m’a été repris par cette femme, cette fameuse femme. Celle qui m’apprends peu à peu que certaines choses lui sont réservées. Elle le connaît depuis deux ans, et encore ? Et alors ! Il est à elle à présent, ce n’est plus mon père mais son copain, son chéri, son jouet. Elle en fait ce qu’elle veut !
Bonne année, soyez heureux !
Mais enfin c’est quoi, être heureux ? Se terrer pour échapper à l’ouragan ? Alors je devrais être heureuse, heureuse mais à point qui ne me serait même pas imaginable ! C’est impressionnant ce que certaines personnes peuvent m’être détestables, à attirer sur eux un monopole dont ils n’ont pas le mérite. C’est familial, qu’est-ce qu’elle foutait là ? Oh, excusez-moi, j’avais oublié : mon avis, mon amour pour cet homme ne rentrent pas en compte. Nos avis, notre amour pour cet homme, plutôt. C’est vrai, je ne suis pas seule. Mais face à l’amour qu’il lui porte, qu’est-ce qu’on peut faire ?
Tout ce que j’ai envie de dire ce soir, c’est NON ! Non, non, toujours non. Non aux paupières qui se ferment, non à la béatitude de l’enfant et à son bonheur. Non à ce qu’il peut penser, surtout ! Non à ce que je pense !
J’oubliais, en réalité ce n’est pas seulement ma voix que j’impose – pour une fois -, c’est la voix de tout ces gens, de tous ces enfants qui n’on pas vécus cette soirée comme ils le voulaient.
Mais en tout cas et surtout...
Bonne année ! Même si cette phrase est narquoise, Bonne année ! Clochards, vous allez peut-être mourir dans l’hiver sous un pont, Bonne année ! Chiens, vous serez méprisés et battus, mais Bonne année ! J’aimerais pouvoir vraiment y mettre du cœur si je vous disais : Bonne Année !
Dernière édition par Egorann le Ven 1 Jan - 21:31, édité 1 fois | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: Bonne année! Ven 1 Jan - 14:39 | |
| ayé, je suis déprimé :-(
bon ben tant pis, je retourne manger le reste de bûche, seul et plein de rancoeur après la suite d'...
un texte en dent de scie qui pourtant ne manque pas des qualités habituelles de l'auteur, entre sincérité, fraîcheur candide et désillusions d'adultes. Le ton est tout de suite donné dans les premières phrases, très touchantes et assez légères, avant de sombrer dans une introspection assez sombre...
Et c'est là que tu sombres dans l'éparpillement des rancunes et des craintes. Soit c'est très personnel et très dirigé, mais puisque tu le présentes à des yeux extérieurs, c'est peut être dommage de n'avoir pas plus construit. En fait il aurait peut être fallu faire le choix d'opter pour un seul aspect des choses (la crainte de la jeune fille qui a l'impression de se renier elle-même, ou l'impossible équilibre entre être et s'intégrer, ou encore la désolation créée par cette femme extérieure) ou alors de faire une liste dirigée concluant sur le malaise général de cette période de l'année. Ici tu mélanges un peu tout et du coup on devine ton impression sans vraiment la saisir concrètement.
Mais celà reste tout de même ponctué de très belles réflexions ^^
Je te le souhaite pas, mais le coeur y est :p | |
| | | Egorann
Nombre de messages : 2050 Age : 27 Date d'inscription : 07/02/2008
| | | | Cordelia Melicerte
Nombre de messages : 2068 Age : 34 Localisation : Complètement à l'ouest, sous les épines d'un hérisson Date d'inscription : 12/10/2009
Personnages RP Pseudo: Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: Bonne année! Ven 1 Jan - 18:15 | |
| Une correction des quelques fautes qui trainent. J'avais le temps. Je me permets aussi au passage une remarque qui s'adresse à tous : surtout, "justifier" vos textes (je parle de la mise en page), surtout quand ils sont longs. C'est beaucoup plus lisible !! - Spoiler:
J’ai les sourcils froncés sans même savoir pourquoi. Je suis petite, si petite parmis -> parmi ces gens qui me regardent de haut. Je suis un de ces brins d’herbes que vous écrasez, une de ces coccinelles que certains posent sur leurs doigts, les empêchant de s’envoler. Je veux le prendre, cet envol qu’on me tend. Il est si proche que toute ma vue en est occupée, mais en même temps si loin que jamais je ne pourrais -> pourrai réellement l’atteindre.
Ma seule porte de secours n’est pas devant moi mais à quelques centaines de kilomètres. Cette porte de secours est en train de rire, de dormir peut-être tandis que moi je suis là, seule devant mon ordinateur à regarder s’inscrire les caractères sur une bête page word. J’ai froid aux pieds, aux doigts, aux mains, j’ai froid et je suis froide dans cette maison ou -> où tout me rappelle que le passé n’est pas à renier. J’aimerais simplement me débarrasser de cette chose gluante et gelée qui s’accroche à moi comme une sangsue.
J’ai peur. J’ai peur de devenir une de ces filles idiotes qui se prennent pour des princesses et dédaignent les autres, les autres qui sont comme moi, celles qui ne savent pas trop bien s’habiller, qui rient seulement à ce qu’elles trouvent drôles -> drôle et qui sont un tant soit peu naturelles. Celles qui ne savent pas trop bien s’habiller. Je deviens une adepte des phrases clichées -> cliché, je ne crois pas qu'on puisse en fait une adjectif... ! Je deviens quoi, au juste ?
Est-ce que je suis réellement en train de devenir l’enveloppe de moi-même, ce robot branché à son écran avec ses espérances lamentables ?
Bonne année, passez de bonnes fêtes. Bonne année. Mais quelle phrase idiote ! Je ne peux pas seulement dire ça, me dire que c’est seulement une année de plus et que le compte à rebours n’en est pas plus usé que ça. Je ne veux même pas accepter que cette phrase, aussi idiote soit-elle, est utilisée dans toute la France à minuit pile. On transforme des fêtes à la base religieuses en fêtes commerciales et en sottises incomparables. Je déteste la superficialité ! Et pourtant, pourtant et malgré tout ce que je dis, je le deviens peu à peu. C’est une chose qui me ronge de l’intérieur, qui me croque des petits bouts de moi-même, qui me critique dès que je fais un faux pas – et mes faux pas sont nombreux.
Je ne marche pas droit sur mon petit chemin. Est-ce que c’est seulement parce qu’il est sinueux, plein de virages cachés derrières des nid -> nids de poule ? Non, c’est parce qu’un jour dernier j’ai été ivre d’un bonheur qui ne m’appartenait pas et qui m’a été repris dès que ç’a été possible. Il m’a été repris par cette femme, cette fameuse femme. Celle qui m’apprends -> apprend peu à peu que certaines choses lui sont réservées. Elle le connaît depuis deux ans, et encore ? Et alors ! Il est à elle à présent, ce n’est plus mon père mais son copain, son chéri, son jouet. Elle en fait ce qu’elle veut !
Bonne année, soyez heureux !
Mais enfin c’est quoi, être heureux ? Se terrer pour échapper à l’ouragan ? Alors je devrais être heureuse, heureuse mais à un point qui ne me serait même pas imaginable ! C’est impressionnant ce que certaines personnes peuvent m’être détestables, à attirer sur eux un monopole dont ils n’ont pas le mérite. C’est familial, qu’est-ce qu’elle foutait là ? Oh, excusez-moi, j’avais oublié : mon avis, mon amour pour cet homme ne rentrent pas en compte. Nos avis, notre amour pour cet homme, plutôt. C’est vrai, je ne suis pas seule. Mais face à l’amour qu’il lui porte, qu’est-ce qu’on peut faire ?
Tout ce que j’ai envie de dire ce soir, c’est NON ! Non, non, toujours non. Non aux paupières qui se ferment, non à la béatitude de l’enfant et à son bonheur. Non à ce qu’il peut penser, surtout ! Non à ce que je pense !
J’oubliais, en réalité ce n’est pas seulement ma voix que j’impose – pour une fois -, c’est la voix de tout ces gens, de tous ces enfants qui n’on -> ont pas vécus -> vécu cette soirée comme ils le voulaient.
Mais en tout cas et surtout...
Bonne année ! Même si cette phrase est narquoise, Bonne année ! Clochards, vous allez peut-être mourir dans l’hiver sous un pont, Bonne année ! Chiens, vous serez méprisés et battus, mais Bonne année ! J’aimerais pouvoir vraiment y mettre du cœur si je vous disais : Bonne Année !
Et sinon... ton texte est très bien écrit : plein de sensibilité sans pour autant entrer dans un pathos cliché. Tout en justesse, donc. Et contrairement à Dvb, le côté pèle-mêle ne m'a pas gênée. Je le trouve même plutôt construit, ton texte ! C'est vrai qu'il aborde pas mal de thèmes différents et que tu aurais pu essayer de plus faire ressortir le fil conducteur... car en fait j'aurais même du mal à définir la ligne rouge de ton texte, à part le mal-être que la narratrice ressent. M'enfin, c'est déjà un bon texte ! | |
| | | Egorann
Nombre de messages : 2050 Age : 27 Date d'inscription : 07/02/2008
| Sujet: Re: Bonne année! Ven 1 Jan - 21:32 | |
| A vrai dire le fil conducteur, je ne le trouve plus moi-même, et ce que je trouve à la place, c'est bien mon mal-être. mais j'ai pas envie qu'on me plaigne alors je m'étalerais pas.
Merci pour ton commentaire, j'ai mis le texte en justifié, voilà. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Bonne année! | |
| |
| | | | Bonne année! | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|