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 la peau tâchée d'embruns...

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Sanz
phlaurian
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phlaurian




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MessageSujet: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeJeu 14 Jan - 20:43

...il regarda le navire accoster en silence. Le calme apparent, l'insouciance légère qu'affectaient les hommes d'équipage, auraient convaincu un pirate qu'il ferait ici un trou douillet. La quille fatiguée du voyage gronda en frappant les pierres du quai et les quelques braves qui n'avaient pas plongé pour arriver avant les autres, en abandonnant purement et simplement leur poste, manoeuvrèrent avec la force de l'habitude la coquille de noix pour qu'elle n'éclate pas. Phlaurian se rappela qu'il pensait sombrer dessus il y a quelques semaines et goûta un peu mieux l'air prometteur d'une nouvelle vie. Au moins pour quelques mois, quelques temps d'aventure avant de repartir sur un autre raffiot. Il ramassa en hâte la petite pochette de cuir abritant ce qu'il restait de papier vierge -avalé peu à peu par le tas de celui couvert des fins éclats noir que demandait sa folie douce- et d'encre sèche et se glissa doucement dans la cale où personne ne traînerait plus pour au moins une demi-heure. Là, au fond, il reconnu le sac du mignon matelot qui l'avait payé la veille parce qu'il ne pouvait plus attendre le rivage et les femmes du port. Il se pencha, défit la boucle et attrapa en un instant l'objet que celui-ci lui avait pris par la suite dans son sommeil... pour poser à la place la fleur de sel que lui avait donné l'homme. Puis, pour lui-même, il récita la petite prière :

- Ce n'était pas à toi, ce n'était pas à moi, et comme le bateau tangue il faut de l'équilibre, reprends sans m'en vouloir ce que le sable t'a offert et laisse-moi ce mot symbole de ma souffrance.

Ceci fait, il ne traîna pas, reboucla la sacoche du marin et sortit dans l'air frais et noir qui annonçait une nuit dangereuse. Phlaurian connaissait trop les ports pour se laisser guider au hasard des ruelles. Où était-ce déjà ? Il avait ça dans sa sacoche, dans une lettre où Sanz ne lui parlait pas de son pays mais du flots de ses mots qui devraient lui couler dans les oreilles. Cela faisait de nombreuses années qu'ils ne s'étaient revus, celui-ci serait-il surpris de le revoir ? Il ne savait qu'en penser, il ne savait même pas où le trouver, tant pis, c'était ça l'aventure...
Bon sang ! Il y avait trop de pages, trop de ratures... ha ! C'était marqué ici, de sa propre plume, Sous Le Divan. Il avait entendu ce nom dans la bouche d'un marin une fois dans un autre pays, qui lui avait recommandé l'endroit comme le plus sûr de la ville, il espérait que ce fût vrai...

Le bateau était assez près d'être arrimé maintenant, on allait lui faire payer le supplément¹ habituel du prix de la traversée pour le laisser débarquer. Il profita de l'ombre, aspira une grande goulée d'air et banda ses muscles. En un instant il avait traversé le pont, sauté le bastingage et roulé sur la pierre froide et huileuse du port. Il déguerpit sans demander son reste².

Il eut quelques mots pour lui même tandis que disparraissait derrière-lui l'image de cette baie où brillait Atalantë. Ils ne l'avaient dépassé que le matin même, et d'assez loin d'ailleurs, il la visiterait une autre fois :

- Les couleurs y sont claires, ce pays promet des lignes qui demeureront présentes dans les bouches des générations futures... tant de vie à écrire.


Puis il se coula dans le noir, trouva ce qu'il cherchait.

Au matin suivant l'aubergiste de Sous Le Divan trouva quelques piècettes d'un pays qu'il ne connaissait pas³ dans sa caisse, et ce fut tout.
___

¹il y a toujours un supplément, il le savait trop bien.
²ce livre écrit par le mage Rincewind sur l'art de l'escapade était une pure perle, une lecture obligatoire pour un homme comme lui, fatigué des embrouilles...
³et dont le nom n'avait pas d'importance, phlaurian lui-même n'aurait su dire d'où chacune d'entre elle venait.
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Sanz
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Sanz


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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeJeu 14 Jan - 21:33

AU noir des rivages, la mer tranquille ou Sanz s'évade, tel un lent radeau volant qui songe mollement entre les nuages. Et qui fixe lentement l'échappé du silence.

Phlaurian.

L'Ange noir ne se presse pas. Les chemins les ont toujours retrouvé. Faisant dans ronds dans l'air il jouait nonchalamment avec le vent. Puis se lassant de son manège il redescendit sur terre et pénétra dans l'auberge que son vieil ami avait choisi pour la fin de sa course à la sauvette. Pénétrant dans l'air vicié il se dirigea dans la salle en reniflant l'odeur du vadrouilleur. Phlaurian était déjà parti. Il soupira. Pris d'une fatigue soudaine il se reposa durant la nuit avant le lendemain de reprendre sa traque monotone.

Il le trouva assis par terre à manger une pomme qu'il avait probablement volé la veille. Dans une danse légère il atteint sa hauteur et lui tapotta l'épaule. Sir Équilibriste sursauta et se tourna vers l'homme aux yeux brûlés.

Camarade. LA folie t'étreint toujours c'est bien beau à voir.
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Cordelia Melicerte

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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeJeu 14 Jan - 22:03

Au coin de la rue où les deux hommes discutaient, une jeune adolescente en petite robe rouge se tenait appuyée contre le mur. Sa peau était d'un bel ocre tendre et ses cheveux d'un noir profond. Lorsque Sanz prit la parole, l'enfant eu un petit sourire entendu. C'est bien ce que je pensais, encore un de ces poétes fous.

Elle se dirigea vers le nouveau venu, sautillant de pavé en pavé. Arrivée à son niveau, elle jeta un regard à Sanz, hocha la tête, puis l'ignora. Se tournant vers Phlaurian, elle lui fit une petite révérence, l'air grave.

Bienvenue dans nos contrées, Étranger ! J'espère que bientôt je n'aurai plus à te nommer de la sorte et que tu feras tiennes ces Terres d'Aelis.

Puis, elle agita la tête d'un geste vif et tira sur sa robe. Un sourire gourmand se dessina sur son visage de gamine.

Rha ! Ce que j'aime ces phrases ampoulées ! On se sent important, tout de suite, hein, en parlant comme ça ?

Tout en s'exclamant, elle changea de couleur, de tenue, de forme... bref, d'apparence. Elle grandit et s'allongea. Sa peau devint bleu électrique et la petite robe disparut, laissant place à un léger voilé de gaze grise. Ses cheveux, d'où dépaissaient la pointe de ses oreilles, étaient d'un vieux rose et ornés de plumes bleues et violettes. Ils tombaient jusqu'au sol en ondulant souplement. La métamorphe fixa Phlaurian de ses yeux dorés.

Je suis Cordelia Melicerte et j'aime les nouveaux venus. Il y a de tout ici, tu verras. Des tisseurs de mots et des sculpteurs, tous rêveurs de Mondes.

Elle tendit légèrement la main en direction de Sanz, puis termina sur ces mots, avant de disparaitre dans un éclair orangé :

Fais-y ton nid et surtout : partage !

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Cassiopée
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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeJeu 14 Jan - 22:24

Lorsqu’elle résidait sur Galvorn, Cassiopée ne savait pas résister au besoin toujours inassouvi de contempler la mer. Ce soir là, ses pas l’avaient menée sur les quais, là où l’océan acceptait de se glisser entre les murs, dompté le temps d’une marée. Il y prenait des teintes brunes et sales, irisées sous le soleil couchant et les traces de graisse.

Sur le navire qui faisait son entrée, on aurait pu croire que les marins fuyaient la maladie ou le feu. Mais ils riaient en se jetant à l’eau, refusant de rester sur ce rafiot fatigué et puant.
Seuls, quelques courageux restaient pour les manœuvres, affalant les voiles au dernier moment pour bénéficier de la dernière risée que leur offrait cette soirée sans vent.

Alors que le navire venait sans douceur s’amarrer sur le quai central, Cassiopée se retrouva aux premières loges pour observer l’équipage. Ces hommes burinés, tachés par les embruns, ferlaient les voiles par habitude, fatigués mais heureux d’être arrivés à bon port.
Ils quittèrent leur embarcation rapidement, comme désireux de prendre enfin du large avec le large et s’en allèrent, en groupe ou solitaire, tous titubant de se retrouver à terre.


Cassiopée attendit la nuit pour y plonger ses rêves. Le repos de la nuit l’irradiait d’une trainée d’étoiles et ce n’est qu’au matin que l’envie lui prit d’aller vers la ville.
Elle emprunta les ruelles sinistres, évitant toutefois les lieux où le sang avait marqué son être.

Une présence l’attirait.

C’est en arrivant aux abords de la taverne « sous le divan » qu’elle les vit. La présence de son confrère Sanz ne la surprenait pas. Ce dernier offrait une pomme à un homme qu’elle reconnut pour être un des marins qui avaient débarqué la veille. Une gamine jouait autour d’eux. Mais elle se métamorphosa soudain et Cassiopée sut qu’elle était devant Cordelia Melicerte.
Le nom de l’homme fut comme un écho de Sanz en elle : « Phlaurian »
Elle s’approcha du trio, toute son attention tournée vers le nouveau venu.

- Phlaurian… Ce nom ne m’est pas inconnu. J’ai entendu un poète se nommer ainsi. Ses mots étaient joueurs et sonnaient de malice. Tu es le bienvenu.

Elle se tourna vers Sanz, dont le corps fatigué semblait ne plus vouloir aller plus loin.

- Sanz ne saurait être bon guide pour te montrer nos terres. Si tu le souhaites, nous pouvons, Cordelia et moi-même, te mener visiter notre monde et ses merveilles.

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phlaurian




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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeJeu 14 Jan - 23:17

La pomme est un fruit rond, songeait Phlaurian dans sa contemplation, qui pousse sur un arbre, qui pousse sur la terre. Et tout cela, dans un autre pays que le mien... comment est-ce possible ? quelle est cette nourriture qui vient dans l'estomac et pour laquelle ici tout le monde se bat ? pourquoi les gens sont-ils satisfaits après avoir englouti toute cette nature ? voilà une question à ma mesure... qu'est-ce donc, on me frappe ?


- Camarade. LA folie t'étreint toujours c'est bien beau à voir.


Il n'en fallu pas plus à Phlaurian pour savoir que les bras de Sanz étreignaient encore l'air et l'accueilleraient toujours sur des terres nouvelles. Il regarda ahuri cet homme qu'il avait connu il y avait si longtemps, et dont la fatigue semblait avoir mangé les yeux, les muscles, le corps, mais jamais la fureur qui faisait qu'ils se comprendraient. Le temps de capter l'image de son ami fut trop grand pour qu'il ne soit pas surpris par l'arrivée soudaine d'une... d'une fillette, oui, il semblait bien que ce fût une fillette. Une fillette qui parla, avec de drôles de mots, comme si elle l'avait déjà vu. Phlaurian se rendrait compte par la suite que tous en ce pays semblaient en savoir tant et tant sur les autres que les formes n'étaient pas les mêmes, mais tout d'abord il fut tout à fait étonné d'entendre ce qui n'était déjà plus une fillette mais une sorte de rêve dont le contour tout d'abord flou apparaissait désormais voilé de petites pointes, à la façon d'une coiffure de hérisson, d'entendre cette brume et ce corps qui se tenait face à lui dans une dualité dure à accepter pour ses yeux étrangers, de l'entendre enfin lui parler en ces termes :

- Bienvenue dans nos contrées, Étranger ! J'espère que bientôt je n'aurai plus à te nommer de la sorte et que tu feras tiennes ces Terres d'Aelis. Rha ! Ce que j'aime ces phrases ampoulées ! On se sent important, tout de suite, hein, en parlant comme ça ? Je suis Cordelia Melicerte et j'aime les nouveaux venus. Il y a de tout ici, tu verras. Des tisseurs de mots et des sculpteurs, tous rêveurs de Mondes. Fais-y ton nid et surtout : partage !

Comme la brume s'était dissipée sans que Phlaurian ait eu le temps de faire sienne cette image décidément bien étrange, il n'eut que le temps d'essayer de balbutier une réponse à ces gens qui arrivaient tous ensemble :

- Bienvenue à toi aussi en mon esprit, fillette... ou fée ou folie qui me tombe dessus sans que j'y aie rien compris, je serai enchanté de...

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase, la demoiselle avait déjà perdu toute consistance et il pensa qu'elle ne l'entendrait plus. Mais une deuxième femme l'avait abordé, et comme cette rapidité le laissait tout perdu¹ il n'arriva pas à entendre les premiers mots que celle-ci lui adressait :

- ...
Ses mots étaient joueurs et sonnaient de malice. Tu es le bienvenu.
Sanz ne saurait être bon guide pour te montrer nos terres. Si tu le souhaites, nous pouvons, Cordelia et moi-même, te mener visiter notre monde et ses merveilles.

Il ne sut pas plus que répondre, tout ici l'étonnait, mais il verrait bien quoi faire plus tard. Il prit donc un instant pour réfléchir, puis répondit :

- merci, mais je sais déjà que ce sont les chemins et les pierres qui m'indiqueront le mieux là où me rendre, je ne te demanderai que ton nom...


Il se tourna vers Sanz :

- Ami, ô doux ami, tu sembles délétère, dis-moi comment tu vas, et ce que je puis faire. Dis-moi ce que tu ne m'as pas dit quand tu cachetais ces lettres que tu m'envoyas, ce qui se passe ici. Tes écrits me disaient que nous pourrions plonger nos bras dans l'encre et tatouer sur les visages des hommes nos noms endoloris. Comme tu vois me voici, mais je réalise soudain que tu fais partie d'un monde où je suis encore neuf et que je ne comprends pas toute la magie qui règne en ces lieux. ce que tu as accompli seul je dois le faire aussi, traverser ces territoires et m'abreuver de cette force qui ondoie sous la roche. Ce pays est étrange, je veux m'y oublier un moment et revenir te voir, dis-moi seulement où tu iras que je puisse retrouver tes domaines et que nous soyons encore une fois des flots de mots !

Et tandis qu'il parlait sa voix s'enflait et semblait résonner de l'écho d'un lointain souvenir, comme si il avait parlé d'un autre monde où rien n'était pareil, comme s'il sortait lui-même d'un livre et n'était qu'une folie qui ne savait pas qu'on pouvait ne pas être vraiment un mot. Il se retourna vers l'étrange demoiselle et lui dit :

- Excuse mon impolitesse, mais ton monde est si étrange... j'arrive à peine de plusieurs mois de voyage et je ne sais même pas à quoi je ressemble. On m'a parlé d'une invention étrange qui existerait ici, le miroir, je voudrais en voir un et contempler dedans comment j'ai été écrit. Je voudrais aussi qu'ensuite tu me dises de quelles couleurs je peux parer mes lames et s'il existe chez vous ce que je nomme musique. J'ai laissé pour paiement de mon voyage mon luth au capitaine du bateau et je ne saurais survivre très longtemps sans en trouver un autre...

Et ce disant il ouvrait ses yeux en contemplant le ciel qui se décomposait et où les lueurs rousses de la joie que prenait le soleil à naître laissaient place à un bleu céruléen, frais et crissant quand on l'effleure...

___

¹il en fallait peu pour le perdre, tant il était facilement ébahi et frappé de stupeur à la vue de n'importe quelle chose commune. À l'inverse, son étonnement était tel que passé le cap du raisonnable il était capable de réagir froidement en face de l'inintelligible puisque celui-ci n'était pas plus étrange que le reste pour lui.
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Alynea
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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeVen 15 Jan - 4:51

Comme pour répondre à l'une des nombreuses questions du nouveau débarqué, une mélodie enjouée s'éleva du bout de la ruelle. Et au rythme des notes allaient les pieds de la flûtiste, rapide et dansants sur les pavés mal calés. Le visage dissimulé par une large capuche d'où n'émergeait que l'instrument, c'était bien par hasard qu'elle avait atterrit ici, si tant est que le hasard put agir quand les liens du sang entrent en jeu.
Si ses mains avaient été libres, elle aurait cabriolée, mais la musique cessa et les mains et la flute s'alignèrent le long du corps.


Bonjour...

La voix timide qui s'éleva dénotait particulièrement de l'attitude précédente de la musicienne. Elle porta la main à sa capuche pour la reculer légèrement, améliorant sa vision des personnages présents.

Cassiopée, Sanz, quant à vous... Cordelia, vous êtes connue d'être changeante.

S'étant adressée tour à tour aux noms connus, elle se tourna vers celui qu'elle n'avait jamais vu.

Mais vous... Venez vous d'arriver? Je ne vous connais pas.

Elle lança des regards furtifs à ses Confrères de Sang avant de terminer.

Vous semblez en bonne compagnie, je vous laisse à leurs bon soins. Si vous aviez besoin de quelconque renseignements, je me nomme Tàranis. Vous me trouveriez facilement, je suis les routes. Mes confrères apprécient les montagnes. Au revoir.

Et reprenant sa route sur une légère révérence, la mélodie de nouveau résonna avant de s'éteindre, à l'autre bout de la ruelle.


Dernière édition par Tàranis le Ven 15 Jan - 5:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeVen 15 Jan - 5:04

La pomme bien en main, sans encore oser la croquer de ses belles dents, Phlaurian regardait son ami d’un visage doux, chargé de souvenirs. Le visage d’un homme qui ne sait ce qu’il va devenir et qui se penche en arrière pour ne pas tomber en fonçant droit devant.

Ainsi, il avait entendu parler du « miroir » et ne semblait pas craindre de se voir au-delà du conscient. Peut-être le voyait-il comme ce miroir aux alouettes qui n’étonne qu’un jour sans plus laisser de traces.

Cassiopée attendit qu’il se taise pour lui répondre :

- Je suis Cassiopée, que je sois surnommée Dame des Etoiles ou Nymphe, je suis sur Ter Aelis « Maudit Compère », un titre qui n’a rien d’honorifique et qui me confère des droits de maître en l’administration de nos terres. Je suis aussi sculpteuse et je peux pour te plaire sculpter le vent, l’eau et l’air, mais tu peux voir, sur Atalante, mes œuvres de pierre et de bois. J’aime à peindre la vie, les hommes et leurs exploits. Si j’écris, c’est pour apaiser mon esprit et rêver de mondes où je ne suis pas.
Ce que je fais ici, tu peux le faire aussi, si tu te sens l'âme curieuse de découvertes étranges.
En tant que Gardienne des récits rôliques (^^), je ne saurais trop te conseiller de visiter Echoriath et d’atteindre les monts. Notre manoir pourra t’accueillir le temps que tu voudras.

Mais avant de poursuivre ta route, dis nous tes voyages, d'où vient le navire que t'a mené ici. La route a du être longue et pénible si j'en crois la ruée vers la Terre à laquelle j'ai assisté hier.

Comme l’homme restait à contempler le ciel, elle ne put à son tour résister aux douceurs de l’aurore et ses brumes dorées exaltant l’ombre brune.
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phlaurian




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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeVen 15 Jan - 5:55

Phlaurian était encore en train d'essayer de faire comprendre à la jeune femme qu'il aurait besoin d'un peu d'aide au début pour se repérer mais que sinon il était plutôt du genre à partir se balader tout seul, quand quelque chose de particulièrement inattendu attira son attention. Il reconnaissait, comme surgissant du fond de la ruelle, un son envoûtant, qui gagnait en force à mesure qu'il s'approchait. Ce n'était jamais qu'une flûte mais elle jouait une mélodie inattendue, insolite. Phlaurian avait déjà entendu un air similaire, lascif et entraînant tout en étant capable d'évoquer un paysage de guerre. Cela aurait pu aussi bien être joué avant un assaut dans le feu d'un combat qu'après une moisson de poëmes dans un village de son propre pays.

Comme l'ampleur de la mélodie allait l'envahir il retint une larme, persuadé sans trop savoir pourquoi qu'un charme le retiendrait lié éternellement à cette flûte s'il venait à pleurer. Puis, les mesures défilant et rappelant en lui des souvenirs sans fin ni commencement, une silhouette se tailla un bout de son regard. Irrésistiblement, comme si la prénombre légère qui entourait sa cape avait dévoré avec des minuscules becs et rogné silencieusement le jour qui l'entourait. Ce qui n'était que petit grandit avec le rythme syncopé, à la fois fluide et haletant. On sentait la douceur féminine émerger de sous ce capuchon. Sensation diffuse et sourde qui agitait la ruelle. Ce n'était peut-être que le rythme après tout, mais il croyait sentir comme une béatitude...

Lorsque la damoiselle fut assez près, elle laissa doucement mourir la mélodie entre ses lèvres. Phlaurian était convaincu que tous sentaient comme lui qu'elle continuait à courir sous leur peau. Était-ce juste le fait qu'il soit plus réceptif à la musique ? il n'était sûr de rien... et la dame parla. Dans l'imagination de Phlaurian avait émergé des icebergs de discours cachant des révélations sans fins, la voix fut en réalité très douce, mais aussi très brève :

- Bonjour... Cassiopée, Sanz, quant à vous... Cordelia, vous êtes connue d'être changeante. Mais vous... Venez vous d'arriver? Je ne vous ai jamais vu. Vous semblez en bonne compagnie, je vous laisse à leurs bon soins. Si vous aviez besoin de quelconque renseignements, je me nomme Tàranis. Vous me trouveriez facilement, je suis les routes. Mes confrères apprécient les montagnes. Au revoir.


Alors qu'il avait retenu son souffle tout le long de ces paroles, Phlaurian se demanda soudain si tout ne s'était pas figé. Cette dénommée Tàranis s'était pourtant adressée à ses compagnons mais... comme elle s'évanouissait par l'autre bout de la ruelle sans que le temps ait semblant être marqué par sa présence, celle qui s'appelait Cassiopée lui répondit comme si de rien n'était :

- Je suis Cassiopée, que je sois surnommée Dame des Etoiles ou Nymphe, je suis sur Ter Aelis « Maudit Compère », un titre qui n’a rien d’honorifique et qui me confère des droits de maître en l’administration de nos terres. Je suis aussi sculpteuse et je peux pour te plaire sculpter le vent, l’eau et l’air, mais tu peux voir, sur Atalante, mes œuvres de pierre et de bois. J’aime à peindre la vie, les hommes et leurs exploits. Si j’écris, c’est pour apaiser mon esprit et rêver de mondes où je ne suis pas.
Ce que je fais ici, tu peux le faire aussi, si tu te sens l'âme curieuse de découvertes étranges.
En tant que Gardienne des récits rôliques (^^), je ne saurais trop te conseiller de visiter Echoriath et d’atteindre les monts. Notre manoir pourra t’accueillir le temps que tu voudras.


Alors il se tourna sur lui-même, et, tordant son dos assez loin pour qu'on crût qu'il se brisat les côtes, il rangea la pomme dans sa pochette. Il n'avait certainement pas faim et il n'y comprenait pas grand chose. Mais ces mystères l'intriguaient et se retournant comme un ressort il se releva en un seul geste, comme si la gravité n'avait que peu d'emprise sur lui, qu'il fût attiré par la lune ou autre chose, du moins sans faire d'effort. Elle, pendant ce temps, avait tourné son regard sur les couleurs du ciel. Pris d'un doute, il hésita, puis finit par demander :

- Si tu as tant de pouvoir tu dois être une reine ! Tu dois régner sur des continents et tout savoir de leurs habitants, de leurs secret. Saurais-tu me dire si il reste dans ce monde des mots qui n'ont pas de sens ? Des mots sauvages et indomptés, qui foudroieraient les livres tentant de se les accaparer, bouleversant les hommes lorsqu'ils sont prononcés, des mots que seuls deux ou trois hommes savent...

Et, en parlant, il avait attrapé un carnet et l'entrouvrait, le parcourait d'un doigt prudent. Les rares pages ouvertes, ne serait-ce qu'un instant, laissaient entrevoir des lueurs et des formes alambiquées, des dessins perdant les sens. Il avait lui-même pris un regard fou, halluciné en les effleurant, et on sentait poindre dans sa voix une anxiété croissante. Aurait-il fait ce voyage pour quelque chose ou n'avait-il aucune chance ? Il referma le livre, il espérait que tout ce qu'elle avait entrevu inciterait la Belle Dame à l'aider dans sa quête, ne serait-ce que pour essayer d'y gagner elle-même quelque chose. Quelque chose dont elle n'avait peut-être pas idée, mais lui, en avait-il seulement une ?
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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeSam 16 Jan - 4:50

Le parfum de Tàranis allié au refrain sibyllin de sa flûte était passé comme un songe auprès de Cassiopée. Le sourire d’une sœur qui envoute et qui chante en son cœur.
L’appel du sang les menait vers le nouvel arrivant.
Puis le son du fifre se mourrut dans les remugles des ruelles comme un relent d’amitié qui ne veut s’en aller.

Cassiopée se laissait, à présent, glisser vers ce petit morceau d’horizon qui plongeait vers la mer au bout de la ruelle. La lumière coulait ses rais presque bleus vers le contraste saisissant de la pénombre des pignons et des silhouettes noires des frontons.
Elle en aurait presque oublié le nouveau venu s’il n’avait pas ajouté :

- Si tu as tant de pouvoir tu dois être une reine ! Tu dois régner sur des continents et tout savoir de leurs habitants, de leurs secrets. Saurais-tu me dire si il reste dans ce monde des mots qui n'ont pas de sens ? Des mots sauvages et indomptés, qui foudroieraient les livres tentant de se les accaparer, bouleversant les hommes lorsqu'ils sont prononcés, des mots que seuls deux ou trois hommes savent...

- Reine ?

Elle se mit à rire tant le mot lui paraissait lointain. Elle ne put s’empêcher alors de lever les yeux vers le ciel.

Non, je ne suis pas reine, je ne fais que partie des trois, ces trois maudits compères qui tentent d'administrer, chacun leur territoire. Ici rien n’est sacré et nos âmes damnées sont les vrais maîtres en puissance. Mon seul trône est là haut… Je me présentais simplement à toi, afin que tu saches que tu ne pouvais te perdre et que ces Terres accueillantes regorgeaient des mille découvertes qui mûrissent les Hommes.

Cassiopée regardait les dernières étoiles se perdre dans la lumière d’une aurore qui se levait toujours plus haut.

Les secrets des Hommes restent impénétrables. Tu cherches des mots imprononçables, qui n’ont de sens que pour ceux qui n’osent les écrire ?
J’ai connu un mot de la sorte. Il fut tout comme moi maudit d’avoir voulu parler. Ici, beaucoup de mots sont tourmentés par les êtres qui les exploitent, ils n’en demeurent pas moins sauvages et indomptés. Peut-être sauras-tu trouver ceux que tu cherches, si tes yeux s’ouvrent devant leur émoi et si leur phobie des pleutres ne leur fait craindre ton audace. Il faut être intrépide pour tenter de les voir.

Quel est ce livre dont la magie semble éveiller tes sens ?

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phlaurian




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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeSam 16 Jan - 19:28

Phlaurian entendit les paroles de la reine qui n'en était pas une, c'était tout comme pour lui, elle en avait le sens, elle rimait avec ce mot dans chacun de ses gestes...

- Quel était ce mot dont tu veux me parler, qu'a-t-il fait, s'est-il enfuit d'un mondre trop affreux ? Dis m'en plus, il me faut tout savoir. Je parcourrai ces terres et je trouverai tout ces mots que tu décris. Je ne serai plus seul, j'irai pêcher au fond du miroir la forme exquise qui me fit.

Il baissa le regard, et on sentait qu'il résonnait de tout ce qu'il ne savait pas dire. Il reprit :

- Ce livre ne contient presque rien que ce qui est ma vie. Des frères, d'autres mots, mon monde... j'occupe seul la première page parce que je m'y suis écrit quand je n'étais pas encore moi, et je suis devenu ce que je ne sais plus lire. Mais mon corps est toujours celui qui m'écrivit. Je suis devenu double, et je résonne désormais de ce pouvoir. J'ai la main dans un monde et l'autre main dans le votre. Il y a ici des mots que personne n'a jamais lu et qui sont des personnes, il y a des mots qui tiennent des rôles qui vous feraient peur, et d'autres mots badins... en fait c'est un monde et j'en suis le gardien. Mais un monde qui n'a pas de limites, dont il me faut trouver toutes les lettres, qui est écrit en des milliers de langues... il m'en faut d'autres pour que cette architecture ne s'effondre pas. C'est pour ça que ce livre est anodin est contient tant de force. C'est pour ça que j'ai besoin d'aide. Aide-moi, montre moi le miroir que je comprenne ce qui est écrit sur la première page...

Et ses yeux se fermaient et se rouvraient convulsivement, comme s'il lisait un livre, comme s'il se scandait on le sentait en mouvement, dansant...

Et sous le coup d'une fièvre, d'une brève étreinte et d'un baiser de sa folie, il s'effondra.
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Ruby

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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeDim 17 Jan - 22:16

Yo.

Certains ont le poil qui s'hérissent, alors on va accoster.

Post de bienvenue, il semble que tu sois déja bien inséré, intégré
Avec le club du sang pas de risque, en fait c'est le club des cinq mais en plus "on est des méchants".

Mais dis moi hormis le rp que tu dégustes, qui es tu? qu'aimes tu? qu'abhorres tu?
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phlaurian




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MessageSujet: Re: la peau tâchée d'embruns...   la peau tâchée d'embruns... Icon_minitimeLun 18 Jan - 1:24

Ha ! La délicieuse sensation d'être appelé, "autre part" au même endroit... Phlaurian tourna son regard au-dedans de lui-même :

- Yo Xupinette ! Excuse-moi d'être juste compulsivement dans la mise en scène de moi-même en tant que personnage jouant son propre rôle... (ça me perdra !) voici, puisque c'est ce qui sous-tend tes questions, ce que j'aimerais qu'on retienne de moi :

Je suis un vulgaire étudiant, mais pas que. J'étudie les lettres-modernes et la philosophie, mais si je les étudiais mes profs le sauraient. Bien au contraire, à la façon d'un anthropologue qui étudie sa propre société et a un nécessaire détachement, un "Époché" philosophique, d'un scientifique qui travaillerait son propre ADN, on peut dire que j'aime me charcuter, me disséquer, m'arguer, me vendre. En fait, à l'instar de ces messieurs très-bien, je crois que je suis ce que j'étudie :

un mot

Une phrase, un vocable, une expression, un passage, tant que je vivrai je me redéfinirai sans cesse en cherchant dans vos mots des compatriotes et dans vos regards des dictionnaires compatissants.

Je me décline dans la vie de tous les jours au travers de la danse, de la musique (dans les deux cas je suis un amateur de jazZ) au travers de mon amour pour la vie, de mes éclats de joie et de tristesse. J'aime me croire trop spontané, même si je me soupçonne depuis fort longtemps d'être en réalité un vil calculateur, manipulateur du monde entier, et de me le cacher à moi-même. Si cette idée ne tient pas debout, elle a au moins le mérite de me faire rire.

Certains de mes amis m'appellent l'homme-calembour, vous comprendrez pourquoi sous peu, et j'en suis désolé, bien que je puisse me retenir sur un forum de faire la plupart des blagues pas drôles que j'affectionne tant.

J'aime beaucoup faire n'importe quoi, et surtout de tout, de la même façon que je fais de la danse, de la musique, des lettres ou de la philosophie, j'ai aimé dessiner (va falloir que je m'y remette, ou bien que je réussisse à scanner quelques petites choses si vous en voulez un aperçu) et faire de la forge (c'est un de mes-secrets-connu-de-tout-le-monde-et-même-de-moi) puisque j'ai aussi une formation en ferronnerie d'art (mais là, c'est surtout pour dire que je fais vraiment tout et n'importe quoi, parce qu'avant que vous en voyez un bout... bah déjà faudrait que j'y retouche, et si j'en ai bien l'envie, c'est sans doute pas pour après-demain...)

Mais ce que j'aime, tant au travers de mes jeux de moi, de ma danse ou de ma musique, c'est ricocher, écho. Me dire et me redire pour comprendre un peu mieux ce que je suis (ce qui n'est pas de l'égocentrisme, mais bien de l'égotisme, hein ? Faudrait pas mal comprendre, je vous aime tous, j'aime le monde entier !).

Ce qui nous a amené au dernier point : le monde ! Toute cette affection, cette redondante incompréhension de ce que je suis m'a fait me poser depuis mon éternelle jeunesse (oui, j'ai pas envie de vieillir... mais de mûrir) tout un tas de questions sur ce qu'est le monde. Si j'y suis un mot, est-il un livre ? Un lecteur ? Je ne penche pour aucune de ces deux solutions, plutôt pour une bibliothèque de Babel à la Borges, mais j'aurai tôt fait de me contredire à ce sujet... en tout cas je le cherche, et c'est ma poësie qui se fait l'outil le plus tranchant pour fendre la couche tendre du réel et ouvrir en deux la vie de tous les jours. Je vivissèque l'amour, les tables, les chaises, les levers de soleil, tout ce qui fait que je suis. Et si je ne suis pas toujours en train d'écrire ce qui me passe par la tête c'est parce que j'aime bien l'idée que tout ce que je perds comme droit à l'inspiration me sera bientôt rendu, ailleurs, sous un autre forme, puisqu'on est pas dans une guerre des mots, qu'on est pas rationné...

Et puisque je suis pas rationné, je suis pas rationnel non plus. Je fais ce qui me plaît, avec une folle envie de douceur. Je fais sans m'inquiéter que ce fonctionne, m'en fous pas mal en fait. Je fée. Et j'aime bien regarder s'envoler les idées absurdes qui sont bien réelles, puisque je les ai prises entre les doigts avec tout le sérieux qui me caractérise...

Si je n'aimais pas quelque chose, je crois que je déblatèrerais des heures dessus, sans m'arrêter, que j'en dirais du mal, nan mais vraiment, ch'uis sérieux là ! Mais bon, pas de chance, j'y arrive pas. Bon, bien sûr je suis tellement fan de la Liberté qu'y coller une définition me fait sauter en l'air, bien sûr du coup je suis pas d'accord avec tout le monde et tout ce qui se passe dans le monde, mais bon... je sais pas, je crois que je suis tellement patient que n'importe qui peut m'apparaître bon, je crois, je crois... je crois en trop de choses, et pis en l'homme pour commencer ! J'ai grandi dans une joyeuse ouverture d'esprit qui a fait qu'à dix-huit je me suis dit que je pourrais peut-être commencer à croire en moi-même. C'est la même chose que pour la patience envers n'importe qui, là, et pourtant je suis chiant, donc si j'y arrive avec moi, bah avec le reste... bon, j'avoue, j'ai une sérieuse tendance à l'idéelisme, mais je me soigne, j'essaie d'argumenter en me parlant d'idéalisme pragmatique, mais non, l'idéel ça me botte. Après tout, je suis bien un mot, non ?

Ah oui ! je signale que je m'appelais à l'origine Florian, mais que depuis que je suis persuadé d'être un mot j'ai compris qu'il me fallait me réécrire, je suis donc un individu auto-thérapeutique, voui, c'est très pédant, je sais... en même temps l'aut'Florian était très mal dans sa peau (je peux parler de lui comme ça, il m'entendra pas, ou bien ça le soignera de se voir un peu mieux) et donc il vaut mieux que je sois Phlaurian (c'est-à-dire indéniablement heureux, même quand je suis triste, c'est-y pas trop bon ça ?) et que ce soit Phlaurian qui vous écrive, parce que Phlaurian il a très envie de vous faire danser avec ses mots, comme si c'était une guitare et qu'il était espagnol. Donc Phlaurian, ce qu'il va faire un-peu-là-maintenant-tout-de-suite, plutôt que de dire n'importe quoi (parce qu'un fois le Phlaurian lancé, c'est difficile de l'arrêter, il est plutôt du genre à vouloir prouver qu'il est de la bavardise à l'état pur, une solution-mère de bêtise, un concentré d'extravagant ou un extrait de consternant...) c'est aller chercher des textes à vous coller dans l'pof (oui, l'pof, c'est joli, non ? Ah bon...) et vous les coller dans l'pif (si vous y tenez...)

Vouali-voualou ! J'espère que ça vous permettra de cerner le personnage (même si l'un de mes plans pour la conquête du monde exige que non, mais tant pis, je vais faire semblant...)

Ah ! Heu ! Et... oui, j'y pense, si vous voulez me cerner un peu littérairement :

- Camus trône chez moi, assis dans l'envers et l'endroit il me regarde toujours en me demandant si j'ai vraiment aimé le monde et si je me suis assez posé de questions sur ce que ressentaient les autres, sur ce que nous étions...

- Les rythmes infinis de Verlaine et le feu de Rimbaud m'ont évidemment cloué au mur dans mon adolescence. La saveur suave et grave de Baudelaire aussi, mais je dis des choses que tout le monde pourrait dire...

- J'aime la folie qui résonne chez Apollinaire, chez Supervielle, chez tant de ces messieurs qui firent le début du vingtième siècle. Je suis ivre en lisant la première partie du manifeste du surréalisme d'André Breton, mais je n'ai même pas encore assez parcouru son oeuvre pour en parler vraiment.

Enfin tant d'autres choses que j'oublie (exprès, sinon c'est pas drôle) et qui me font brûler...

- Bon, je rajoute que je suis un coquelicot et que je n'ai pas pu finir la poëtique de la rêverie parce que Bachelard dit qu'un coquelicot n'est pas poëtique, mais bon, un jour j'arriverai bien à lui pardonner, je me fais confiance...

Arg ! j'l'avais dit que j'étais un bavard... Hey ! Mais mon dîner est froid !

__


Je m'édite environ dix-neuf heures plus tard pour signaler que j'ai posé quelques textes qui viennent d'un blog que j'entretiens depuis un petit moment ( http://raghnarockstar.unblog.fr ) mais que je me suis arrêté en voyant que j'en avais importé sept et que j'avais envie d'en ramener encore vingt-sept... puisque je ne voulais pas vous assommer de ma grandiloquence, une petite voix en moi a crié : « T'es dingue ? » et m'a suggéré de plutôt en rajouter de temps en temps, mais pas tout de suite, parce qu'il faudrait que vous puissiez me digérer tout de même...
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