De la maladresse ? Voyons ! Je n'accepterai jamais d'avoir été maladroit, quoique... bon, parfois je fais tomber des objets, c'est difficile de tenir un vase rare, et plus il est cher et plus il semble glisser des doigts, mais bon... ici c'est un changement de sujet qu'il faut lire. D'abord j'ai écrit sur le ciel qui se déboîte, la grande marmite dans laquelle bout le jour s'ouvre un peu, j'aime trop écrire sur le lever de soleil. Et puis ce sont les fleurs qui m'appellent, je fais danser mon coeur en quelque sortes, entre terre et ciel, comme si je m'éveillais... et puis soudain je pense à elle, et puis soudain je me rends compte de ce qu'elle me fait...
Pas le temps de dévelloper, c'est horrible ces bibliothèques universitaires qui ferment à 19 heures, et mon wifi ? arg !
Bon, pour finir je dirais que la muse et le poëte se bouleversent et bouleversent la métrique en changeant d'objet...
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Bon, changement de programme, je squatte le sol de la fac, y'en à marre du wifi de chez ouam...
Donc : Pour expliquer, l'explication précédente c'est de la merde, elle ne dit pas le quart du dix-huitième du ressenti, mais je trouvais que ça sonnait bien comme excuse.
La première partie, un peu lourdingue et chiante, c'est de la poësie auto-contemplative. Je joue avec les mots, mais de façon... un peu sucre-aspartame, tu vois ce que je veux dire ? C'est un peu l'homme qui s'aime aimant, comment on appelle ça déjà ? Zut tant pis... [superÉdith est là qui vient nous dire que c'est d'un amour pétrarquisant que je parle, pas dans le sens strict hein ! Dans le sens où c'est un sentiment qui ne mène à rien et qui ne subsiste que parce que... bah parce qu'il est perclu d'idéalisation] bon, c'est donc très fermé, presque stupide mais ça peut se comprendre. C'est, selon moi, la première étape de la poëticité, celle de se croire poëte et de vouloir mettre des accents d'infini et de langueur sur toutes les choses qui nous tombent sous le pif (attention, cela n'a pas été écrit intentionnellement comme ça, je ne voulais pas faire un poëme retraçant toute une évolution poëtique, je me sentais vraiment comme cela en écrivant le début...) ←c'est plutôt pour la première strophe.
Pour la deuxième, bizarrement, (je ne m'explique pas la façon dont tourne ce poëme, mais j'en suis assez content, parce qu'il me dévoile, tant dans mes défauts que dans ce que je veux montrer et faire voir comme des qualités) pour la deuxième strophe, disais-je, avant que de m'auto-interrompre grossièrement (« Dieu m'tripote » disait bien l'humoriste) il y a un glissement de cet état auto-contemplatif à une réelle contemplation du fracas du monde. J'aime beaucoup me relire, c'est une habitude que j'ai prise pour chercher à me débusquer tout d'abord, et puis j'ai pris l'habitude de mon style, ce qui l'a malheureusement un peu figé, mais bon, rien n'est jamais perdu, j'arrête souvent de lire, donc je peux m'oublier un peu...
Mais je vais finir par en parler de la deuxième strophe ou zut ? Bon alors je me trouve soudain un peu pris à ce piège de mettre des lumières sur les éclats du monde, ça brule les yeux, ou ça picote, selon vos sensibilités respectives (pas dans le poëme, dans ce que je veux dire... si un jour un de mes poëmes vous picote les yeux, prière de me le dire, parce que je serai alors très fier et je pourrai me balader dans des diners mondains en trouvant tout le monde misérable. HaHa ! Trêve de plaisanterie). Les deux derniers vers de la deuxième strophe sont un appel à la personnification de cette passion naissante pour le monde. On voit qu'apparaît la fleur, qui va devenir muse. C'est tenter de placer une sensibilité sur l'amour, ou l'inverse. C'est essayer de faire passer de ce qu'on ressent pour le monde à ce qu'on ressent pour l'homme. C'est la phase où la poësie se veut la tendresse offerte à tous, et la sauvegarde universelle de vos coeurs. Elle ne se croit plus un ressenti isolé et n'est plus dans sa propre contemplation, elle se métaphorise...
Au premier tercet, enfin.
Ah oui ! Ce serait pas mal si je finissais mon paragraphe moi. Au premier tercet, enfin apparaît la femme. Elle souffre encore de la puissance du monde que le poëte veut lui imprimer dans le corps. C'est une femme qui n'est pas une femme, elle n'est pas aimée pour ce qu'elle est, mais pour ce qu'elle évoque. Pour le fait que celui qui se croit poëte mais qui se saura bientôt homme ressent d'abord la transcendance du monde. D'accord, c'est nul, mais je sais pas le dire autrement, c'est vraiement une évolution qu'il faut lire ici, je réfléchis pas tout le temps quand j'écris, mais souvent je réfléchis beaucoup. j'accorde trop de sens à un seul mot pour réussir à passer trois pages, du moins la plupart du temps. La femme n'en est donc là, pas encore une. C'est un corps de femme, mais qui doit renfermer la muse, le souffle créateur, la mission divine du poëte et tout le tremblement.
Bon, je m'auto-cite pas parce que je suis pas sûr d'avoir vraiment le temps, puis je trouve ça évident mais si vous voulez je pourrai me compléter pour que ce soit plus clair. Comme par exemple le vers « d'un geste tu te redresses et je reste sans voix » qui amorce le changement d'objet de l'auteur, tout à la fois contemplatif de l'inaltérable beauté dont il se fait le devoir de retranscrire la... beauté. Zut, formule très redondante, tapez-moi s'il-vous-plaît...
Et, en même temps, cette beauté qui fige l'auteur est le tournant réel du poëme, pour aborder le dernier tercet (que d'ellipses...) où le poëte se ramène enfin (du moins ce que j'appelle un poëte, même si c'est très prétentieux) et veut montrer que ce n'est pas qu'une inspiration. En effet, j'ai toujours trouvé la muse de la beauté absolument froide (voyons-voir...« Je hais le mouvement qui déplace les lignes, / Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. » pooëme d'une grande beauté et franchement dégueulasse d'un point de vue idéal, je me rêve pas en Pygmalion, moi !) j'alloue à la beauté la vie (pour un peu plus d'information sur ce que j'en pense voir ce poëme, extrait de mon blog, que je transférerai ici un d'ces quat'matins... « le poëte se méfie des vers trop célèbres, il se méfie des siens aussi, il aime figer la beauté de l'inaltérable mouvement. / et quand il a bien tout figé, il enrage et se lève, s'élève contre lui-même (la beauté insurgée soulève quelques problèmes, de sorte que sa conscience, amie vague et fidèle, voile bien sa raison et le fait se rasseoir). »)
Bon, je disais donc (juste ça ?) que dans le dernier tercet je voulais donner vie à la femme, qui n'est plus muse qu'en ce que je la veux représenter (désolé pour l'antéposition du cod, c'était un pur réflexe...) et ça, dans les deux premiers vers de ce dernier tercet, puisque, dans le dernier (HaHa !) j'apparais ! Et pas comme un petit con péteux comme dans la première strophe, non Môssieu ! Non, j'apparais en moi-même comme en m'avortant, je veux dire cet amour qui a pris treize vers à naître, qui, s'il était faux au début est maintenant comme une étrange et réconfortante réalité. Mais c'est un amour dans le dialogue (oui Môssieur, il y a un « tu » à ce quatorzième vers) dans la peur de ne pas réussir avec ce conditionnel...
C'est sentir soudain la souffrance qu'il y a à ne pas avoir bien su se dire, oui Môssieu ! C'est même, et même Farpaitement (sentez toute la vigueur d'un Obélix enivré derrière ce mot, et comprenez-le, il ne boit que du lait de chèvre...), une souffrance doublée d'une joie... une joie... une Joie ! Voui c'est ça. J'aime pas les majuscules (même si je sais me forcer à mettre les formes, je trouve que la hiérarchisation nuirait à la constitution de la Grammarchie, pays imaginaire sur lequel je ne règne pas, même si j'en suis honorifiquement roi...) mais parfois elles sont bien utiles pour dire que certains mots sont vraiment des mots (je me comprends).
En bref, ce dernier vers, c'est la poësie, la peur, la réussite, un peu tout à la fois, et s'il n'y était pas, j'aurais sans doute tout loupé... mais bon, il y est, je n'ai pas perdu la face.
(Du moins jusqu'au prochain commentaire constructif...)
Je me relis pas, je compte sur vous pour le faire à ma place ? Moui, comme ça c'est bien ^^.
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Zut : je me suis relu, et aperçu que j'avais oublié de signaler que les citations entre guillemets et pas en italiques étaient bien entendu extraites de ce texte-ci, que celles entre guillemets et en italiques étaient extraites d'autres textes dont l'origine n'est pas mystérieuse puisque la source suit ou précède la citation. Enfin je veux demander pardon à Obélix, parce que je ne me souviens plus dans quel album il dit « Farpaitement », et que je ne l'ai pas mis entre guillemets, mais ça, c'est parce que je réclame que ce soit une locution courante, merci de votre compréhension.
Je tiens, à signaler, de la part d'Édith de Nantes, que mes liens étaient pourris et que je les ai transformés, ils sont intégrés aux citations, j'espère que ça marche maintenant...