Pour quelques années, quelques heures,
On m'entendit, jeune tambour
Crier le même rythme sourd :
Aujourd'hui mon vieux chant se meurt.
Ariette lasse de gamine,
Douce mélopée des ténèbres,
Régulière marche funèbre :
La mélodie au loin décline
La vigueur farouche qui me faisait sonner
Succombe désormais aux profondes blessures
Qui zèbrent ma membrane autrefois blanche et pure,
Comme autant de douleurs toujours impardonnées.
Mon cadre déséché soutient tant bien que mal
Mes pauvres idéaux déchus, réduits en cendres.
Pourquoi donc me battais-je ? Quel instinct animal
Longtemps m'aura permis d'encore me défendre ?
La substance vitale qui anime mon coeur,
Musicien consciencieux, toujours infatigable,
S'écoule sur le sol, ruisseau imperturbable,
Eloignant de mon être compassion et douleur.