La Peau du désir

« As-tu peur de ôter mon tissu délicat ?
N'en aies surtout pas peur ; comme du chocolat

Je vois, oh oui, la vie en orange et en noir.
Arrosons tout le drap ! ce minuit je veux voir

Son regard indiscret, caché comme une mouche
Tout son rose alphabet sur le rouge et ma bouche

Arrache-moi le cœur rouge de mon sein :
Répartis tous les morceaux du soir au matin... »

Ce matin, leurs corps nus flottaient comme un drapeau.
Et l'on peut désormais, quand le désir s'émousse,
Voir le ciel se poser doucement sur la housse...
Indélébiles peaux ; dans le bain, sur la mousse
Ce matin, son corps dru flottait comme un bateau...

Questo a écrit:: « As-tu peur de ôter mon tissu délicat ? --> "de ôter" ? Hiii, berk, vilain hiatus, pourquoi pas d'apostrophe ? Si ce n'est qu'une question de métrique, je suis sûre qu'il y a moyen de rajouter un pied autrement, parce que là ça m'écorche vraiment la bouche :/ !
N'en aies surtout pas peur ; comme du chocolat --> comme du chocolat ? quoi quoi quoi ? comme quoi, du chocolat ?

Je vois, oh oui, la vie en orange et en noir. --> Hum, d'accord, pourquoi pas.
Arrosons tout le drap ! ce minuit je veux voir

Son regard indiscret, caché comme une mouche
Tout son rose alphabet sur le rouge et ma bouche --> ces trois vers sont magnifiques. RAS.

Arrache-moi le cœur rouge de mon sein :
Répartis tous les morceaux du soir au matin... » --> "morceau" me fait un peu tiquer mais sinon ça va !

Ce matin, leurs corps nus flottaient comme un drapeau.
Et l'on peut désormais, quand le désir s'émousse,
Voir le ciel se poser doucement sur la housse...
Indélébiles peaux ; dans le bain, sur la mousse
Ce matin, son corps dru flottait comme un bateau...--> "dru" ? Pourquoi, oh, pourquoi ? Ce mot tombe un peu comme un cheveux sur la soupe : c'est un mot dur à prononcer, alors que tout ce qui est écrit avant n'est que douceur et volupté. Et puis ça ne colle pas avec le sens non plus.

Bon... j'ai eu du mal à comprendre le pourquoi de ce bain, du bateau, de la mousse... J'ai fait preuve de bonne foi et de curiosité, j'ai relu et réfléchi. Puis j'ai regarder l'histoire des "morceaux" un peu différemment. Le rose, le rouge (sang ?), la peau arrachée ; l'orange et le noir, couleurs d'Halloween (c'est pour cela, le chocolat ?) et donc pas extension des morts et de la magie noire. Bref. Serait-ce l'histoire d'un démembrement sensuellement morbide dans un bain ? La Peau du désir 726972

Sinon, comme à ton habitude il y a de très beaux passages, même si la cohérence d'ensemble mériterait d'être retravaillée, je pense. Et la construction "citation/commentaire" est bien foutue ! La Peau du désir 199849

Citation :: « As-tu peur de ôter mon tissu délicat ?
N'en aies surtout pas peur ; comme du chocolat

J’aime beaucoup cette comparaison… Parce qu’il m’apparaît impossible d’avoir peur du chocolat et qu’en fin de compte, quoiqu’il arrive, on veut bien l’enlever ce tissu délicat, métal léger, armure fragile qui l’enveloppe.
C’est vrai que « de ôter » m’a heurté violemment lorsque j’ai lu cette strophe, et j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois pour trouver la lecture adéquate qui me permettait de le glisser ainsi.
Cette répétition du mot « peur » m’intrigue. Te connaissant, tu ne choisis rien par hasard, elle est donc volontaire comme les suivantes dans les strophes qui suivent. Mais je n’en comprends pas la raison. La répétition me gêne ici. Mais elle existe en opposition : as-tu peur ? N’aies pas peur.

Citation :: Je vois, oh oui, la vie en orange et en noir.
Arrosons tout le drap ! ce minuit je veux voir

La vie en orange et en noir… Tout en contraste, j’imagine ici la couleur fluo de l’orange, celle qui va le plus être en opposition pour être plus violente et forte.
Cet arrosage de drap me donne l’impression qu’il va prendre feu, s’enflammer de grandes flammes oranges et éclairante.
Ici aussi le mot « voir » est répété. Je vois… Je veux voir. Il n’est pas directement en opposition mais il sous-entend que tu ne voyais pas bien.

Citation :: Son regard indiscret, caché comme une mouche
Tout son rose alphabet sur le rouge et ma bouche

Quel érotisme véhiculé dans cette strophe par les mots utilisés. Le second vers est presque un baiser.

Citation :: Arrache-moi le cœur rouge de mon sein :
Répartis tous les morceaux du soir au matin... »

Encore du rouge…
Le second vers est terne, méthodique. Il contraste durement avec le premier. Il me gêne.

Citation :: Ce matin, leurs corps nus flottaient comme un drapeau.
Et l'on peut désormais, quand le désir s'émousse,
Voir le ciel se poser doucement sur la housse...
Indélébiles peaux ; dans le bain, sur la mousse
Ce matin, son corps dru flottait comme un bateau...

Le calme après la tempête… Mais les peaux restent indélébiles… malgré le bain, malgré la mousse. Le dru du corps vient s’opposer à la douceur de la mousse et du ciel.

Le drapeau pourrait même être rouge^^.

Merci Questo. Ecris encore.

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