Nous avons flâné mollement dans les corridors. Il y en a beaucoup, on s'y perd vite. Peut-être l'urgence nous avait-elle jetés dans la transhumance... Peut-être avions-nous associé l'idée de l'immobilité au néant, tous persuadés que l'affolement de nos particules en formait la plus sûre négation. Peut-être que c'est pour cela que mon corps eût tôt fait de s'engourdir. Dans la torpeur des corridors, lignes brisées, déformées, tellement vaines. Peut-être que mon esprit avait compris bien assez tôt, oui, je crois. Peut-être avais-je compris bien assez tôt où nous allions. Et la chaleur des membres préludait la pesanteur qui nous mène chaque soir vers un sommeil un peu plus rapproché du silence véritable. Comme un brasier dans la forêt ; alors que les athées dansent leurs ombres s'oublient.
Voilà, c'est ici que tout a commencé. Dans ce ventre chaud qui se refroidira plus tard. Lumière carnée dont j'ai le souvenir tout à fait fabriqué par des documentaires. Ce creux contre la nuque, le même que, plus tard, je chercherai dans le lit, drapé, entouré, effrayé, loin de la symbiose, coupé en deux.
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J'éditerai par à-coups. Histoire de se remettre à écrire. Ca me titille depuis un moment sans que je sache comment le faire. Alors voici une introduction. En essayant de tenir un rythme régulier.