Au fil de l'âme

Un sang pourpre a coulé, lent, a flot sur les pages,
Encre ruisselant vive de profondes plaies
S'égouttant en mots tendres, funèbres ou sages,
Les sentiments fuyant en de minces filets.

Des pleurs noirs ont coulé, amers, fleuve exalté,
Versant en pluie ébène la peur, sans mesure,
Emportant avec lui la honte surannée,
La folie transcendant une détresse obscure.

Un sang sauvage coule, ardent, sous le glacier,
Il éteint les angoisses qui voudraient jaillir.
Source pure de vie défiant l'humanité,
Noyant doute et frayeur en cascades de rires,

Une larme limpide, ce soir, refoulée
La joie ou la souffrance dictera son départ
Au gré de l'avenir qui la fera couler,
Signature d'un rêve ou d'un doux cauchemar.

C'est très beau et harmonieux, Oxalys.

Une fluidité dans la musicalité et la versification, qui se retrouve également dans un vocabulaire adapté (coule, à flot(s), ruisselant, s'égouttant, filets, fleuve exalté, pluie d'ébène etc.).

Il y a de la maîtrise et de la maturité dans ce poème. Non seulement le fond est riche et génère de l'émotion, mais la forme est impeccable sur le plan rythmique et la cohérence des métaphores. Il y a même une recherche dans la mise en page qui, même si son sens ne me saute pas aux yeux (on a bien passé, présent et futur, mais ça n'explique pas la disposition des strophes je trouve), est en tout cas visuellement très agréable.

Un grand bravo pour ce texte que j'aime beaucoup.

Nombre de messages : 505 Age : 51 Date d'inscription : 14/08/2009

Le style ne me parle qu'à moitié, mais je trouve cependant ton écriture, sensible et délicate. De belles tournures.