Rendu PSVL [Tour I]

Les couloirs descendaient de la salle principale en se tortillant, laissant de chaque côté de multiples alvéoles de plusieurs dizaines de mètres carrés, voire quelques fois même près d'une ou deux centaines. Plus bas, deux grands hangars vides baignaient leurs pieds dans l'eau salée. Tous les murs étaient lisses et imberbes de toute humidité ou souillure marine, le sol très légèrement incurvé pour faciliter l'écoulement des eaux. Quand nous sommes arrivés là, tout était vide, dépouillé de ce que cela avait pu être par le passé, aucune relique des temps plus anciens où d'autres s'établirent ici n'était restée. Nous avons donc investi les lieux pour bâtir ce qu'est désormais la Base Sous Marine Stigers.

Enfin, la seule chose que nous ayons retrouvé c'est un requin de près de quatre mètres de long, énorme, terrifiant. Il occupait le hangar secondaire et nous n'avons pu l'en chasser, aussi nous avons pris le parti de l'adopter. À présent, un requin est toujours en demeure là, l'esprit de l'endroit. Nommé du nom de la base, Stigers.

L'aménagement a été entrepris en collaboration avec Atalantë, et ce bien que ce soient les gens de Galvorn qui aient découvert le lieu. Des équipes furent dépêchées afin d'emplir les pièces vides de matériels scientifiques, d'engins motorisés, d'armements de dissuasion. Au départ, près de deux cents personnes vivaient dans le complexe, travaillant dans la recherche sur les rapports entre les mouvements océaniques et les évènements à la surface, développant de nouveaux moyens de transports et d'armements de transports sous-marins.

Cependant, quelques années après notre établissement, les dommages psychologiques endurés par le personnel produisirent de nombreux problèmes. Les agents se suicidaient en pleine mer, se jetant en dehors des enclaves conditionnées, crashant les véhicules submersibles sur les coraux. Des crises de démence se produisirent, parfois à l'échelle de dizaines de personnes. Il y eu des meurtres aussi.

C'est pourquoi le Conseil amena sur place une équipe complète de spécialistes en paranormalologie, nul ne sait trop ce qu'ils firent mais après avoir recommandé de n'établir sur place pas plus de quatre-vingts personnes et de leur accorder une permission longue toutes les deux semaines, les choses revinrent à la normale. Depuis ce moment, l'équipe resta avec sa doyenne Evelaine Trode et devint la troisième composante de la base. Ils se concentrent à présent sur l'étude des comportements à cette profondeur, dans des lieux confinés et plus anciens que notre civilisation, ainsi que la corrélation entre les mouvements océaniques avec les phénomènes paranormaux extérieurs.

- Mais le plus important, c'est tout de même qu'il y a plus de femmes que d'hommes à résider et travailler à la base. Je préfère ça que retourner au département maritime. Sérieusement.

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