Rêve sensuel

Ne faites surtout pas de bruit. Vous risqueriez de la réveiller. La jeune femme qui sommeille sous vos yeux, a besoin encore de rêver. Voyez comme elle semble reposée.

Dans les méandres de ses inspirations inconscientes, un jeune homme s’expose à son esprit. Charmant Indiana Jones sous ses airs de Prince aventurier. D’abord fascinée par cette apparition, notre dame le détaille de haut en bas, puis de bas en haut, appréciant et s’intéressant au mélange troublant de son costume.

En effet, un blanc chapeau de cowboy orné d’appliques argentées trône au-dessus de son regard de glace. De fines lèvres séjournent sur un visage fin aux traits nets mais doux. La veste en queue de pie, blanche elle aussi, s’ouvre sur un pantalon immaculé, retenu à la taille par une ceinture de cuir blanc aux motifs indéfinis.

Avis aux jeunes âmes, le deuxième passage, la deuxième étude consciencieuse de la maîtresse des lieux, déshabillera pour son plus grand plaisir ce mirage personnel. N’y voyez pas là de l’écœurant voyeurisme dégradant, ni même une certaine débauche sexuelle de sa part. Il s’agit seulement là d’une description qui ne saurait souffrir d’un quelconque manquement de précisions. Vous voilà prévenu.

Le regard perçant de la jeune femme détaille donc, à présent, les jambes musclées de l’homme. Cherchant à les voir plus précisément, à sentir leur ligne, elle imagine ses mains les remonter lentement jusqu’à la ceinture. Ceinture qu’elle rend inutile. Elle fait ensuite glisser la fermeture et libère les membres de l’homme. Elle découvre ainsi des muscles finement ciselés que l’on devine fort. La peau luisante qui les recouvre semble se jouer de la lumière, les faisant discrètement scintiller. En laissant son regard poursuivre sa progression, la jeune femme laisse échapper un soupir de désir face au membre viril.

Si vous arrachez votre regard au tableau ici dépeint, vous pourrez observer que notre dormeuse s’agite maintenant langoureusement dans son sommeil, les lèvres entrouvertes et humides. Plus question de repos, ou sinon un d’un tout autre genre. Le genre qui ne s’atteint qu’après la douce déferlante d’émoi et d’ébats, qu’après l’instant de deux corps se jouant de leur complémentarité. Mais ne vous attardez pas trop longtemps, vous manqueriez le rêve.

Le boxer tendu, sur le point de se déchirer, lui donne l’envie de le préserver en en délogeant l’objet de ses désirs. Elle se mord le coin des lèvres en glissant un de ses doigts sous l’élastique. Une main se pose sur sa nuque, la désensorcelant. Ses yeux en rencontre alors une autre paire et se perdent en eux, se perdent dans cette glace embrasée. Elle frissonne. Ses mains s’attardent une dernière fois sur ses cuisses puis remontent le long de ses fesses, passant ainsi sous la veste en queue de pie. Des abdominaux se dessinent nettement sur son ventre et elle ne peut s’empêcher d’y goûter. L’inconnu trésaille et halète, se courbe. Les mains de la jeune femme se crispent sur la taille de l’homme. Sa respiration s’accélère et elle ne retient plus ses caresses fébriles. Sa langue se veut de la partie et entre en scène, sillonnant son torse. La veste tombe enfin et des bras masculins l’entourent, la prenant au piège. Oh un piège si délicieux. Sa bouche se porte alors à la rencontre de ces lèvres si fines et désirables…

Notre belle ouvre alors brusquement les yeux, papillonne. L’image de l’inconnu imprimée sur ses paupières, comment se rendormir ?