Sur un fil

Spoiler:

Evidez mon cerveau qu’il ne serve plus
Evitez-moi, que je ne vive plus
Annihiliez mon esprit qu’il ne nie plus.
Parlez-moi, que je ne parle plus
Criez sur moi, que je ne m’entende plus
Endormez-moi que je ne me repose plus.
Faites-moi jouer que j’oublie ce qui m’entoure.

Non, je ne suis pas un mouton.
Un âne bâté bêlant toujours la même bêtise.
Composons un tableau de toi.
Détruisons encore un peu de moi.
Commençons sans jamais finir le tableau de ta vie.
Détruisons à jamais cet arbre aux possibilités infinies.
Arrachons à même le tronc cette belle ramure.
Arrêtons d’imaginer ce que seras notre futur
Jamais nous ne verrons cela se réaliser.
Un jour ce sera la fin de notre réalité.
Nos pieds seront à nouveau posés sur ce qui reste de l’humanité.
Comment réfléchir, comment écrire dans ce monde qui n’aspire qu’à nous détruire ?
La solution reste de fuir, de se prémunir des possibles avenirs en oubliant d’être.
Etre humain.

Nombre de messages : 2050 Age : 27 Date d'inscription : 07/02/2008

J'aime bien parce que j'ai lu sans véritable accroche (par contre, la répétition de "plus" dans le premier strophe m'a gênée) et puis que ce sont des pensées, choses qui m'intéressent toujours. C'est fluide. par contre, je n'ai pas eu non plus de coup de foudre qui m'a donné envie de le relire.

Mais sympa quand même. Heureux Cyan

Erlidann a écrit:: Evidez mon cerveau qu’il ne serve plus Servir n'est peut-être pas le verbe que j'aurais choisi afin de correspondre le mieux, mais pourquoi pas.
Evitez-moi, que je ne vive plus L'allitération en v est bien vue, mais un peu au détriment du sens.
Annihiliez mon esprit qu’il ne nie plus. Même remarque.
Parlez-moi, que je ne parle plus Là, malgré la simplicité, c'est plus coulant déjà.
Criez sur moi, que je ne m’entende plus
Endormez-moi que je ne me repose plus. Un peu trop alambiqué (endormez-moi...)
Faites-moi jouer que j’oublie ce qui m’entoure.

Non, je ne suis pas un mouton.
Un âne bâté bêlant toujours la même bêtise. Là, jolie allitération, ça rebondit !
Composons un tableau de toi.
Détruisons encore un peu de moi.
Commençons sans jamais finir le tableau de ta vie. Répétition de tableau, un peu étrange quand même.
Détruisons à jamais cet arbre aux possibilités infinies. Là aussi, un peu trop alambiqué.
Arrachons à même le tronc cette belle ramure.
Arrêtons d’imaginer ce que seras notre futur
Jamais nous ne verrons cela se réaliser.
Un jour ce sera la fin de notre réalité. Un peu bateau comme phrase, non ? ^^
Nos pieds seront à nouveau posés sur ce qui reste de l’humanité.
Comment réfléchir, comment écrire dans ce monde qui n’aspire qu’à nous détruire ?
La solution reste de fuir, de se prémunir des possibles avenirs en oubliant d’être.
Etre humain. Pas mal du tout, excellente chute, qui reprend l'ensemble du texte. La boucle est très joliment bouclée.

Un poème qui me rappelle pas mal la chanson de Renaud, l'Aquarium, si tu la connais (sinon je t'enjoins à en consulter les paroles).
Attention cependant, je trouve que le poème devient assez décousu à partir du moment où tu commences à tutoyer une personne. Peut-être aurait-il fallu amener la chose moins soudainement.
Bon, le reste de mon commentaire est sur le texte, des choses à modifier et/ou à retravailler. Dommage que les bonnes tournures et les passages réussis n'abondent pas plus, mais pas mal dans l'ensemble.

Peut mieux faire.

A vrai dire, il y a un bon fond qu'il aurait été intéressant de traiter de manière musicale. Car tes vers ne se délient pas du tout de manière orale. Pour la première partie par exemple, il fallait un enchainement entre les sonorités arrêtées et celles prolongées. Je m'explique :

Citation :: Evidez mon cerveau qu’il ne serve plus (Ici tu démarres de manière fluide, les mots fonctionnent ensemble et la phrase ne trébuche pas)
Evitez-moi, que je ne vive plus (Déjà là, malgré un bon début, c'est plus hésitant. La deuxième partie du ver est difficile à prononcer et manque de percutant qu'un [p] ou un [t] peut procurer)
Annihiliez mon esprit qu’il ne nie plus. (On sent bien que tu as voulu jongler entre les deux composantes de ton ver, mais le [n] doit être utilisé de manière très attentive dans un poème, tout simplement parce qu'il est plus difficile à prononcer)
Parlez-moi, que je ne parle plus
Criez sur moi, que je ne m’entende plus ("Criez moi dessus" ne sonnerait pas plus juste ? Ca pourrait donner un équilibre entre tes deux moitiés de ver et ça ajoute des consonnes fortes)
Endormez-moi que je ne me repose plus.
Faites-moi jouer que j’oublie ce qui m’entoure.

Sinon pour le reste, je te conseille d'éviter de trop traîner autour des lieux communs. C'est généralement assez vu comme du recyclage et -même en ces temps d'écologie prononcée- c'est pas tip-top. Je pense à la métaphore des moutons pour les gens, de l'arbre de la vie, le "construire toi et détruire moi". Qui peuvent sembler un peu ressassés.

Ceci dit, je n'ai pas pas aimé ton poème. (Double négative, c'est pas clair.)

Merci à vous deux.

(quelques 3 mois plus tard.)

Je note ça et j'essaye de le remanier.