éthernité

Journaliste Nombre de messages : 403 Age : 40 Date d'inscription : 09/02/2008

Lentement ils s’avancent. Énormes. Douloureux. Ils sont gris mais l’opale est pâle à côté d’eux. La profondeur les hante. Leurs bords déchiquetés se brûlent à la lumière. S’embrasent. Se déchirent. Un lent et silencieux divorce. Inexorablement. On les souffle. Ils n’ont jamais le choix. Ni de naître ni de mourir. Ils passent plus qu'ils ne sont. Ils se succèdent. Râlent, grondent, s’énervent. Puis passent. Et l’eau sale ruisselle quand leurs couches se gorgent. Croient-ils donc se purifier quand crachent leurs douches ? Non messieurs. Quand ça crache, ça pleure. Ça pleure de ne pouvoir rien faire. Rien faire, sans qu'ils ne meurent. Savent-il que le ciel sans eux serait bien terne ? Mais ils n’ont que faire du ciel. Puisqu’ils mirent la terre. Perdus dans leurs songes tristes lentement ils s’avancent, puis passent.

Une opacité plutôt déstabilisante.
J'ai bien aimé la formule "ils passent plus qu'ils ne sont", qui est peut-être une oasis de clarté dans ce jet, si je puis dire ^^. En tout cas le jeu d'allitérations me plait beaucoup dans cette phrase, outre la symbolique qu'elle dégage.
Le titre était attractif également, mais je dois avouer que je passe vraiment à côté du fond du texte.
Ceci dit je suis un commentateur très rationaliste, et certains auront peut-être un meilleur avis que le mien.

Edit : Gloups, évidemment...

Une belle poésie sur les nuages, très sympathique et fluide. Les métaphores sont efficaces et agréables, les images viennent alors rapidement à l'esprit qui peut construire ces entités d'une manière plus dramatique et tragique que le quotidien le permet. J'aime beaucoup.

Ci-mer.

Journaliste Nombre de messages : 403 Age : 40 Date d'inscription : 09/02/2008

merci pour vos commentaires. Effectivement, Les nuages sont les premiers visés par le texte. (y en a un qui mettait trois heures à sortir du cadre de ma fenêtre ; il m'empêchait de bosser, non mais ?!)
C'est aussi et surtout une allégorie sur les hommes, qui finalement eux aussi, passent plus qu'ils ne sont.

Ceci est une tentative de reprendre pied dans la poésie, que j'avais un peu délaissé au profit de mes études. Je suis ravi que ça plaise.