C'est un cri, c'est une plainte. C'est une bête blessée qui désespère. Ses blessures sont profondes, elle sait qu'elle va mourir. A petit feu, tout doucement, et c'est la torture qu'elle hurle au vent. Si elle avait pu, si elle avait voulu. Si elle pouvait changer sa nature, si elle pouvait être plus forte. Un monde, un univers de « si », elle se forme pour survivre encore. L'espoir la lacère, l'amour la tue, c'est peine perdue.
Elle a voulu ses chaînes, les pensant légères, les pensant belles. Et voilà qu'elles lui enserrent l'âme, le cœur, l'esprit et le corps. Bête sauvage traquée, enfermée et exposée, sans possibilité de fuite. Elle s'était promise de ne plus se laisser enchaîner, de ne plus se laisser attraper. Mais la douleur au fond de ses yeux, de ses mots, un piège qu'elle connaît et pourtant. Pourtant elle s'y laisse prendre encore.
Son chagrin, elle l'a voulu, elle l'a cherché. La voilà perdue, seule à lécher ses blessures qui jamais ne se referment. Elle se terre maintenant au fond de sa cage. Elle souffre en silence le jour, explose de douleur la nuit.