Midgard – 3400
Chaque être nait, vit et meurt. Il en est de même pour les choses qui nous entourent. Cette logique implacable vaut également pour notre monde.
A ses tout débuts, il était composé de deux royaumes. Deux mondes contenus dans un seul et unique. Il y avait le Niflheim, terre de glace et de brume, sa surface était totalement gelée. Aucune parcelle de terre ne pouvait échapper aux morsures et aux assauts du froid. Les montagnes étaient recouvertes de neiges et de blocs de glace sculptés par le souffle du vent. Aucun homme n’avait jamais foulé ce monde, seul les Dieux possédaient le moyen de s’y rendre. La légende raconte qu’une Valkyrie y serait allé pour noyer son chagrin. Ses larmes coulant sur son corps se seraient cristallisées, formant ainsi une statue de glace d’une grande beauté.
Le deuxième monde, le Muspellheim, était l’opposé complet du Niflheim. Terre de feu et de braise, son air était bouillant et irrespirable. Aucun être ne pouvait y vivre. Son relief était rude et tranchant. Composé de pierres volcaniques nues de toute végétation. Même les Dieux n’y allait qu’en cas d’extrême nécessité. Les seules choses qui semblaient vivant étaient les volcans en éruption perpétuelle.
Comment notre royaume a-t-il pu voir le jour avec de telles origines ? Bien avant l’histoire de la Valkyrie, bien avant l’aube des hommes, les premiers Dieux et Géants vinrent au monde. La première entité vivante fut Surt, le géant de feu, gardien du Muspellheim. Buri le premier Dieu, était lui prisonnier de la glace et fut libéré de celle ci par une vache géante. Ce bovidé était né de la rencontre des deux mondes, d’une vapeur qui fut regelé par la température du Niflheim. Buri enfanta Bor qui à son tour eu trois enfants avec une géante des glaces nommée Bestla. Ainsi naquirent Odin et ses frères Vili et Vé.
Ces trois Dieux, ne supportant pas le géant Ymir, nait en même temps que la vache géante, le tuèrent. A partir de son cadavre, ils formèrent Midgard. Le monde des hommes, notre monde, mon monde. Sa chair devint la terre, ses cheveux les arbres, ses os furent élevés en montage, ses dents devinrent les pierres et les rochers. Son sang emplit les mers et les océans. Son crâne servit à faire le ciel et sa cervelle les nuages.
Par la suite, six autres mondes furent créés, dont Asgard la demeure des Dieux et Helheim, le monde des morts. Ainsi naquit Yggdrasil, l’arbre cosmique, supportant les neufs mondes. Puis Odin et ses frères décidèrent d’engendrer l’humanité. Pour cela ils sculptèrent deux humains dans des troncs d’arbres. Ask, fut le premier homme et Embla la première femme.
Les hommes étaient né, et avec eux notre culture. Les Dieux, devenus plus nombreux, les aidèrent. Les guidant au travers des âges, les conseillant dans les moments de doutes, les protégeant encore et toujours contre les Géants qui avaient juré leurs pertes. Les siècles s’écoulèrent. Les hommes vénéraient et remerciaient les Dieux pour leur aide, et de leur côté les Dieux continuèrent d’être les guides spirituels des hommes. Au fil des siècles Ils avaient même fournis aux Hommes la technologie et le savoir. Cependant les Dieux avaient commis une erreur. Certes, Ils protégeaient les Hommes des Géants, mais Ils oublièrent de protéger les humains d’eux même.
Les Dieux négligèrent la cupidité de l’Homme et sa soif de pouvoir. Les grandes lignées s’étaient réunies pour recréer deux peuples. Les Ases et les Vanes. Lignées de sang divin, comme ils aimaient se nommer. Les royaumes décidèrent de se faire la guerre comme les Dieux l’avaient fait par le passé.
Voici maintenant trois cents ans que les hommes se battent sans cesse, les Dieux nous ont abandonnés pour nous punir de nos actes. La majorité des personnes ne croyait plus en eux. Les cultes ne sont plus effectués. A la place les hommes se massacrent détruisant sans scrupules tout ce qui les entourait. Notre monde ressemble aujourd’hui à une terre de chaos, où plus rien ne vit en dehors des citées et les soldats sur les champs de bataille en train de se battre. La nature a été anéantie. Il ne reste plus rien de ces grandes étendues vertes parsemées de fleurs multicolores, foulées par des animaux divers et variés. Cette nature, si inspiratrice pour les amoureux des lettres comme moi, n’existe plus. Les seuls endroits où on peut encore l’apercevoir c’est sous bulle dans les musés, dans des jardins intérieurs des grandes maisons privés des riches familles ou encore en hologramme. La technologie à vraiment…
Le jeune homme s’arrêta d’écrire et leva la tête un instant pour regarder le ciel rouge qui surplombait la citée. Asbourg de Bertrade, la capitale des Ases, était une citée éloignée du front. De ce fait, son air restait respirable et elle ne craignait pour l’instant pas les assauts. Du coup la citée n’était pas engloutis dans un bouclier énergétique protecteur comme la plupart des villes du front… Dans ses grandes tours de métal, où slalomaient les chars et chevaux de métal volant, se reflétait les faibles rayons rougeâtres de l’astre.
Le jeune écrivain, assit sur une pierre à la sortie de la ville, était fin, élancé et plutôt grand. Ses cheveux étaient blonds, mi long détachés, se laissant tendrement balancer par les souffles du vent. Son visage était délicat et agréable, un sourire captivant ornait le bas de son visage. Quelques fines mèches de cheveux venaient balayer ses deux yeux, deux perles d’un bleu profond qui venait idéaliser son visage. Il portait une tunique légère. Un haut noir, à manche courte, orné de runes brodées au fil d’or. Un pantalon banal beige. Il portait également un collier, un trois quart de cercle d’or, terminé par deux pierres aigue marine. Cet homme se nommait Osfrid.
Alors qu’il allait se remettre à écrire une voix l’interrompit.
- Allons bon. Encore à rêvasser frangin? A t’acharner avec tes mots contre cette pauvre feuille qui ne demande rien à personne ?
Osfrid ne détourna même pas la tête. Il savait rien qu’à son timbre de voix qui était ce trouble fête.
- Laisse moi tranquille Osvald. Tu n’as donc personne à tabasser aujourd’hui ? Personne à défier en duel ? Tu as fini par tuer tous les adversaires qui pouvaient t’échauffer ?
- Oh c’est petit, très petit ça, frérot. Comme si ma seule raison de vivre était de taper sur tout le monde !
Osvald était le frère jumeau d’Osfrid. Bien qu’ils se ressemblaient physiquement, ils étaient très éloignés l’un de l’autre dans leurs centres d’intérêts. Osfrid aimait la nature, ou du moins ce qui en restait, les mots, l’art… Alors que son frère se consacrait aux combats, aux courses de chevaux et à son entrainement pour la guerre.
Osvald avait les mêmes traits que son frère, la même bouche, les mêmes yeux excepté la couleur, qui lui arborait un gris clair. Son corps comparable à celui de son jumeau était beaucoup plus musclé et sculpté, témoin de ses longues heures d’entrainement. Cependant il n’était pas grossier comme certains soldat. Il restait fin, distingué et bien proportionné. Il avait également les cheveux mi long détaché, mais de couleur blanche. En plus de son frère il portait un bouc assez court blanc lui aussi. Osvald portait une armure, celle ci se trouvant en position fermée. C’est à dire qu’il avait des pièces protectrice uniquement sur le torse, les jambes jusqu’aux genoux, les mains, les avant bras jusqu’aux coudes et une épaisse ceinture. Le métal étant très souple n’enlever en rien les mouvement du corps, pourtant cet alliage était à la pointe de la technologie et de ce fait se trouvait être extrêmement solide. Le reste, il portait une tunique en toile comme son frère, mais lui elle était entièrement noir. Les mêmes broderies ornées les manches de sa tunique. Il porte le même collier que son frère. Signe de leur rang et de leur famille.
Sur son bras gauche, il avait un brassard, lui aussi fait du même matériau que son armure. Sur la plaque que tenait le brassard brillait une rune et des chevrons. Emblème de sa section et de son rang. Il était capitaine de la division de réserve des jeunes de moins de 25 ans. Avec ses 20 ans, cela faisait de lui le plus jeune capitaine de l’histoire.
Derrière lui trônait un cheval de métal volant, appelé plus communément Slapnan. La structure de ces montures ressemblait à celle des vrais chevaux. Sauf que ceux-ci ne possédaient ni encolure ni tête, ils n’avaient également pas de pattes et de queue. Toutes extrémités avaient été coupées. Leurs corps métallique étaient remplit de différents moteurs énergétiques et plasmas. Quatre réacteurs se trouvaient à la naissance de l’emplacement des pattes servant à faire décoller le véhicule du sol, et un autre plus gros à l’arrière de la monture qui faisait avancer le cheval dans les airs. Très rapide soit dit en passant.
Osfrid se remit à écrire alors que son frère s’asseyait sur une pierre un peu plus haute que la sienne en posant à côté de lui son casque. Osvald leva les yeux au ciel et dit à voix basse :
- Toi et ta nostalgie du passé…
Les deux frères restèrent ainsi les visages caressés par le vent et baignés des rayons du soleil.
|