Barbie.

Poète de comptoirs, psy’ des bas quartiers, pseudo alcoolo, sourires manqués, larmes versés, ado sur les bords, soit disant anglophone sous prétexte que tu sais dire «i love you », amoureuse de la dernière seconde, légèrement menteuse, talentueuse dans les yeux des autres, mordue de télé-réalité, dite populaire, crainte mais pas respectée. Ouais aujourd’hui t’es la meilleure, ouais aujourd’hui tu sais tout faire, même voler, aujourd’hui tu te sens la reine, ouais aujourd’hui tu te crois unique, mais rêve pas trop ma Barbie, des comme toi, il y en a partout. Dans quinze ans que tu seras en train de pleurer parce que t’auras passé une énième journée pourrie à servir les autres, que tu seras fatiguer, que t’auras même plus un sous pour bouffer à cause des impôts et du gosse que t’as même pas voulue, avec un de tes souvent «c’est l’amour de ma vie, puis t’façons la vie est trop courte, on s’en fou de la capote ! », dans quinze ans et que tu seras vielle et moche avant l’âge, personne viendra te tendre la main sous prétexte que quand t’étais ado’ t’étais belle. Tu te demanderas pourquoi toi, souvent tu te poseras « mais comment j’en suis arrivé là, moi qui étais si belle » et tu regretteras les bras protecteur de ta mère qui t’avais pourtant prévenue maintes fois avant de te mètre à la porte, tu regretteras cette vie dont tu as si souvent rêvée quand tu étais cette jeune ado’ de quinze ans. Ta vie passera, toujours caissière, shooté au antidépresseur parce qu’ILS t’auront enlevé ton gosse parce que t’étais pas une bonne mère, ironie du sort toi qui l’avais même pas demandé ce marmo, et tu continueras à vivre dans le passer, même pas capable de regarder en face qui tu es devenue. Puis un beau jour, une journée de trop, on lira dans la partie nécro' du journal une toute petite annonce, disant que tu t’es ouvert les veines. Toutes mes condoléances Barbie.

Vas-y craches, cries, hurles !

Ca fait du bien de gueuler un bon coup.


Je reconnais ces envies vengeresses et violentes de s'en prendre à des images, des destins, des personnes qu'on transpose en projection sur un écran... Ca fait du bien ^^

Ce qui le fait un peu moins par contre, c'est le manque d'attention progressive apportée à la rédaction. Alors oui, ça peut sembler paradoxal, mais esthétique, grammaire et cri du coeur peuvent cohabiter sans heurts :p

Méfie toi aussi des raccourcis, j'ai rarement lu d'annonces nécrologiques qui parlaient du modus operandi d'un suicide d'indigent, tout comme je connais très peu de junkies de trente ans à qui on a enlevé un enfant unique et qui continue à avoir un métier public somme toute relativement important socialement (arrêtez de cracher sur les caissières à la fin ! vous préférez sourire à des automates quand vous passez à la caisse ou taper la discute avec des vrais gens ? suffit ce mythe de la caissière décérébrée :p)

Alors je ne sais pas si au final ton texte est trop court ou trop long, puisque tu sembles hésiter entre l'envie d'y étaler des détails sur la vie imaginée ou connue de ton personnage, et celle de faire des ellipses à tout va.

Bon, je ne vais pas être objectif, certes, mais ...

OUAISSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS, à mort !

Ca fait du bien ^^

Alors, pour ma part, petit avis sur ton texte, j'aime. Mais le fond plus que la forme. Le message fait plaisir à lire, on sent un peu la frustration, la colère qui explose, un bon gros crachat dans un stéréotype méprisable et méprisé. C'est noir, pas fin, virulent, bref : tout ce qu'on aime. Défoulant comme un poing dans la face.

J'aime bien ce flux de pensées qui ne souhaite que le meilleur malheur possible. Cette forme de perversion cachée en nous tous et inavouée pour raison de code social.

Points négatifs maintenant : Texte à l'image de l'explosion de la pensée: brute et sans structure.

Dommage... Pas d'espace, pas d'aération, on voit un bloc brut de rancœur, mais un peu d'espace aurait été bienvenue. Cependant, si tu veux garder ce texte à la même image que son message, je pense que le laisser comme ca serait d'autant mieux ^^

Un peu précipité, j'oserais avancer que c'est ce qu'on pourrait écrire sous le coup de la colère après une mauvaise journée et une mauvaise rencontre. Donc pas assez réfléchit, mais sujet à travailler, ca peut être une source pour d'autres choses intéressantes.

Dans l'ensemble, texte à lire, car porteur d'une pensée qui je pense ne cessera de grandir dans les prochaines années, ou le modèle de fille gentille en apparence mais garce à l'intérieur style barbie, comme tu le décris si bien, sera à mon avis rejeté. A moins que le sexe "fort" continue de penser avec son entrejambe et à courir après les belles donzelles, auquel cas je pense qu'on aura encore de nombreuses filles qui se reconnaitront dans tes lignes ^^