Mélodie au piano

Quand tes doigts ont effleuré le clavier
J'ai frémi
Toi qui parlais si peu et dont la voix chantait tant de mépris
Tu as commencé à jouer

J'ai lu ta souffrance
En deux notes étranglées
Tout ton corps en musique
La danse de tes mains contre le mien

Tu jouais pour toi seul et pourtant

Entre deux notes essoufflées

Comme une mélodie sur mon nom

J'ai cru que tu m'aimais

Ce n'était pas un chant d'adieu
Il n'y a jamais eu de musique entre nous
Mes mots contre tes notes
Ont buté

Tu jouais comme tourne une page
Le lecteur tout juste éveillé
En nage
Hésitant mais comblé

Ce n'était pas un chant d'adieu alors

Je suis partie sur la pointe des pieds

Tu m'avais déjà quittée et moi

J'ai laissé ton nom en marque-page

Le piano a toujours été étrange et douloureux, fragile et sauvage. Il laisse au coin des lèvres des tressautements d'impatience, de colère, et de tranquillité douloureuse. Il fait croire, rêver, espérer. D'une note il prend, abandonne, parfois revient pas à pas avant de continuer finalement. Le piano ce sont des mots ajointés qui semblent couler ensemble et font couler le reste finalement : l'humain, l'amour, l'homme et la femme. L'Humain.

Heureux de te voir retrouver ces chemins et reprendre le cours de ton écriture pour le plaisir de tout le monde.

Continue va. Continue.