Etude d'un protocole

Histoire bâclée d'une trêve mal entamée, je me retrouve seul, la queue entre les jambes de l'humanité. Je cartographie les paysages associables de ma personnalité et dessine les contours pastels d'une guerre d'usure qui me mine de l'intérieur. Cette farouche indépendance qui combat mon amour et ma compassion. Cette douleur sourde qui tend l'oreille, cette belle inconnue qui séduit mon âme. J'étudie la géographie de ces plaines pleines de peines où ruisselle la haine. La Haine de la faiblesse, celle qui pousse mes limites aux frontières du supportable.

Je transforme mes penchants pour la douceur en une force tranquille qui écrase ou protège, j'aliène mon envie de paresse en une reconstruction passive de ma conscience consciencieuse, je mute ma solitude en liberté inconditionnée. Je travaille à la sublimation d'un corps imparfait pour arriver à l'apogée d'un être sans cesse en réhabilitation. Je suis la femme et l'homme, je suis le prédateur et la proie, je suis le meurtrier et sa victime. La fleur et la pluie qui la nourrit.

Je me force à me suffire, une forge qui fabrique son propre combustible. Je ventile mes incompréhensions dans des flots de questions, j'essaie de voir toujours plus loin dans cette atmosphère souillée qu'est l'idéo sphère de mes pensées. Dur labeur d'un Sisyphe incapable de payer sa faute. Cette faute de ne pas être né tel qu'il l'aurait voulu. Un présent qui me permet d'aller plus loin chaque jour dans mon introspection, trébuchant et cahotant. Admirant et rêvant, je suis le fantôme de moi-même, l'ombre de mon avatar, le filigrane d'un levé de soleil.

Je n'arrive pas à être stable puisque mon être est fait d'eau et que je change d'état sous les coups du sort. Je lorgne le magicien qui m'envoie des rafales de situations, comme l'on distribue des bonbons. Pas sur le pouce mais à pleines poignées.

Alors je l'affirme sans distinctions, je m'appelle à être l'omniscient puisque je me regarde par tous les référentiels. Sans prétention, je pense pouvoir toujours plus, puisque je ne sais pas où se situe mon apogée. Ne me jugez pas pédant mais comprenez que j'exorcise les limites de l'humain en croyant qu'il peut toujours gagner en force. Trouver plus que l'équilibre. La complémentarité des fonctions de l'idéo scope de ma vision.

Secourir les plus faibles Oui.
Mais seulement pour qu'ils deviennent plus forts.

» [Divagation] Les courants d'air