Si ordinaire

Une enfance joyeuse, ou plutôt innocente. Une enfance normale dans une monde normal. A dix ans, il ne s'inquiète de rien, sauf peut être de comment dire à Camille qu'il l'aime. Ses dix ans, il les célèbre aujourd'hui. Il voulait faire une très grande fête, et même si ce n'est pas le cas, il s'amuse. L'insouciance de son âge le lui permet. Des amis, des jeux, des voyages avec ses parents. Le dernier au Maroc, ou au Portugal, il ne sait même plus. La légèreté, l'ignorance, c'est si beau. Mais il ne s'en rend pas compte à dix ans de cette chance. Il ne s'en rendra peut-être jamais compte. Il entre au collège à cette période. Pas d'inquiétude, c'est facile. Quelques amis, quelques amours pas forcément partagés, mais qu'importe, il a la vie devant soi. Il grandit au fur et à mesure, et qu'importe, il aura tout le temps de se rattraper. Premiers jeux vidéo aussi, c'était si bien. Et le métal aussi, c'est stylé, c'est bourrin, tout ce qu'il faut pour passer ses nerfs d'adolescent submergé d'hormones bizarres. Et cela se passe sans inquiétude aucune. Mais un jour vient La question, qui derrière tant de banalité, reviendra tout le temps.
« Alors, tu veux faire quoi plus tard ? »
Il est plein d'illusions, plein de rêves, et tous semblent pouvoir se réaliser.
« Informaticien » Sans même savoir ce que c'est.
« Concepteur de jeux vidéo » Où, faire de sa vie un loisir.
« Ingénieur » Idem que pour l'informaticien.
« Militaire? » Non évidement, à cet âge-là, ce sont des enculés de fachos qui sont soumis à un régime politique dictatorial. Et oui, vers la troisième, il commence à devenir rebelle, sans rien connaître à la société, et sans chercher plus loin que « La politique c'est de la merde » Et pourtant il fantasme sur des films de guerre type la Chute du Faucon Noir, fait de l'airsoft, joue aux premiers Call-Of. Mais au fond, cette question insidieuse le ronge discrètement, pour l'instant en tout cas. Et il continue, sans s’inquiéter outre mesure de son orientation.
 
Comme tout le monde, il va au Lycée, en seconde générale. C'est là que débute la fin de l'apothéose de l'insouciance. L'enfance disparaît définitivement. Les parents tels qu'on les connaissait aussi. Ils se séparent, et le Père qu'on arrivera jamais à haïr se barre avec une Psy qui le pourrira jusqu'au bout, et il laisse la mère dans la merde, à s'occuper de deux gosses. Elle doit bosser comme pas dieu, mais il est incapable de lui exprimer de la gratitude, et pourtant qu'est-ce qu'elle en mérite. Mais cette période, il faut malgré tout en profiter. On est grand maintenant, on a déjà bu, fumé sa première clope, le bédo vient à grand pas. Le lycée, il se croit adulte, alors qu'il n'est qu'un de ces gamins qui veut tester ses limites. Jusqu'ici, ce n'est pas très grave. Tester ses limites c'est normal à la sortie de l'adolescence. Les parents n'en savent rien, et c'est tant mieux. Mais cela se banalise, on commence à raconter nos cuites, cela passe. Au fond, ce n'est pas grave, boire, fumer, ça fait du mal mais on s'en fout un peu. Il y' aura toute la vie pour se rattraper. Toute la vie ? On en prend conscience de cette vie, elle arrive à grand pas la salope. La vraie vie. Le bac, un peu de stresse, mais c'est facile. Et après ? Le néant.
« Alors, tu veux faire quoi plus tard ? »
A cet age là, on perd ses illusions, on a commencé à apprendre. Le chômage, la précarité, surtout chez les jeunes, on ne veut pas y penser, mais au fond, ça fait peur.
« Euh une fac de géographie, il paraît qu'il y'a des débouchés, enfin je crois »
Dire qu'on voulait faire infographiste, où d'autres trucs dans le genre, mais les écoles sont chères. Et un divorce réussi est un divorce qui bouffe des thunes pour que dalle. Pas les moyens donc.
« T'aimes bien la géographie, t'as choisi ça pourquoi?  
-Euh, les débouchés ? Non plus sérieusement, je ne sais pas, c'est pas pire que le droit, un peu par défaut en fait. »
Cela revient à choisir sa vie pas défaut, non? Il n'y avait pas de choix de toute façon, c'était ça ou bosser au McDo, mais à quoi bon. La vie étudiante, l'arrivée dans une grande ville. On oublie l'espace de quelques semaines, quelques mois, tous ses soucis.
« Alors, tu veux faire quoi plus tard? »
« Je sais pas, laisse moi tranquille, j'en ai rien à foutre »
Mais ça nous bouffe. Ces quelques mois, ils sont passés vite. Découverte des soirées étudiantes, de l'autonomie, de la vaisselle, quoique non, pas la vaisselle. Et aussi pas de profs chiants sur ton dos pour t'obliger à aller en cours le matin à huit heures les lendemains de cuites. Ça tombe bien, il fallait dormir un peu pour décuver. Deux heures de CM ratées? Pas grave, on les rattrapera. Six, huit, ah non trente? On demandera le cours à quelqu'un. Ah et trois TD ratés, bon bah, avec une matière en moins, c'est faisable non? Non, malheureusement ce n'est pas faisable, et à nouveau, une crise de lucidité. C'est foutu, l'année est gâchée. Mais il y'a des raisons, ça ne sert à rien de faire ce que l'on aime pas. Enfin c'est ce que l'on tente de se dire. Dans le fond, c'est pas faux, vaut mieux s'en rendre compte tôt qu'au bout de quatre ans et demi de galérien, pour rien. Pis il y'a des solutions. Bosser, pour que l'année serve à quelque chose, pour se faire des thunes. Plein de bonne volonté on envoie trois CV sur le net, trois réponses négatives. Ok, il n'y a plus qu'à prendre des vacances. Le boulot, on le trouvera bien en janvier. Au Subway, ou au McDo. Et merde, boulot de merde, mais il y'a des thunes qui tombent. On veut oublier cette question.
« Alors, tu veux faire quoi plus tard? »
On veut tout oublier, repartir au début... y rester.

J'ai une heure à tuer.

En vert : les petites fautes d'étourderie. Je te laisse les corriger tout seul.
En rouge : les trucs qui me donnent envie d'avaler du cyanure.

Citation :

Une enfance joyeuse, où plutôt innocente. Une enfance normale dans une monde normal. A 10ans (Note De Franz) : c'est maladroit de ne pas écrire les nombres en toutes lettres), il ne s'inquiète de rien, sauf peut être de comment dire à Camille qu'il l'aime. Ses 10 ans, il les célèbret aujourd'hui. Il voulait faire une très grande fête, et même si ce n'est pas le cas, il s'amuse. L'insouciance de son age le lui permet. Des amis, des jeux, des voyages avec ses parents. Le dernier au Maroc, ou au Portugal, il ne sait même plus. La légèreté, l'ignorance, c'est si beau. Mais il ne s'en rend pas compte à dix ans de cette chance. Et plus tard non plus d'ailleurs. Il entre au collège à cette période. Pas d'inquiétude, c'est facile. Quelques amis, quelques amours, quoique jamais partagé, mais qu'importe, il a la vie devant soi. Il grandit au fur et à mesure, et qu'importe, il aura tout le temps de se rattraper. Premiers jeux vidéos (NDF : un jeu vidéo, des jeux vidéo) aussi, c'était si bien. Et le métal aussi, c'est stylé, c'est bourrin, tout ce qu'il faut pour passer ses nerfs d'adolescent submergé d'hormones bizarres. Et cela ce passe sans inquiétude aucune. Mais un jour vient La question, qui derrière tant de banalités, reviendra tout le temps.
« Alors, tu veux faire quoi plus tard ? »


A cet age là, il est plein d'illusions, plein de rêves, et tous semblent pouvoir se réaliser.
« Informaticien » Sans même savoir ce que c'est.
« Concepteur de jeux vidéos » Où, faire de sa vie un loisir.
« Ingénieur » Idem que pour l'informaticien.
« Militaire? » Non évidement, à cet age là, ce sont des enculés de fachos qui sont soumis à un régime politique dictatorial. Et oui, vers la troisième, il commence à devenir rebelle, sans rien connaîtra à la société, et sans chercher plus loin que « La politique c'est de la merde ». Et pourtant il fantasme sur des films de guerre type la Chute du Faucon Noir (mettre les titres de films, chansons, livres en italique !! Il en va de même pour les mots étrangers : les mots latins, germaniques), fait de l'airsoft, joue aux premiers Call-Of. Mais au fond, cette question insidieuse le ronge discrètement, pour l'instant en tout cas. Une faible inquiétude quant à l'orientation d'après collège, mais finalement, pas la peine de chercher très loin. (NDF : en réalité, tes phrases sont maladroites car elles proviennent de l'oral. Tu écris comme tu causes, mon ami.)

Comme tout le monde, il va au Lycée, en seconde générale. C'est peut être là que débute la fin de l'apothéose de l'insouciance. L'enfance disparaît définitivement. Les parents tels qu'on les connaissait aussi. Ils se séparent, et le Père qu'on arrivera jamais à haïr se barre avec une salope de Psy qui le pourrira jusqu'au bout, et il laisse la mère dans la merde, à s'occuper de deux gosses. Elle doit bosser comme pas dieu (NDF : d'où vient cette expression ? Je connais "comme pas deux" à la limite), mais il est incapable de lui exprimer de la gratitude, et pourtant qu'est-ce qu'elle en mérite. Mais cette période, il faut malgré tout en profiter. On est grand maintenant, on a déjà bu, fumé sa première clope, le bédo vient à grand pas. Le lycée, il se croit adulte, alors qu'il n'est qu'un de ces connards de gamins qui veulent tester leurs limites. Jusqu'ici, ce n'est pas très grave. Tester ses limites c'est normal à cet age là, à la sortie de l'adolescence. Les parents n'en savent rien, et c'est tant mieux. Mais cela se banalise, on commence à raconter nos cuites, cella passe. Au fond, ce n'est pas grave, boire, fumer, ça fait du mal mais on s'en fout un peu. Il y' aura toute la vie pour se rattraper. Toute la vie ? On en prend conscience de cette vie, elle arrive à grand pas la salope. La vraie vie. Le bac, un peu de stresse, mais c'est facile. Et après ? Le néant.


« Alors, tu veux faire quoi plus tard? » (NDF : je t'en prie, mets un espace entre tes points d'interrogation et la dernière lettre du mot)
A cet age là, on perd ses illusions, on a commencé à apprendre. Le chômage, la précarité, surtout chez les jeunes, on ne veut pas y penser, mais au fond, ça fait peur.
« Euh une fac de géographie, il paraît qu'il y'a des débouchés, enfin je crois »
Dire qu'on voulait faire infographiste, où d'autres trucs dans le genre, mais les écoles sont chères. Et un divorce réussi est un divorce qui bouffe des thunes pour quedale (NDF : "que dalle", c'est mieux). Pas les moyens donc.
« T'aimes bien la géographie, t'as choisi ça pourquoi?
-Euh, les débouchés? Non plus sérieusement, je ne sais pas, c'est pas pire que le droit, un peu par défaut en fait. »
Cela revient à choisir sa vie pas défaut, non? Il n'y avait pas de choix de toute façon, c'était ça ou bosser au McDo, mais à quoi bon. La vie étudiante, l'arrivée dans une grande ville. On oublie l'espace de quelques semaines, quelques mois, tout ces soucis.
« Alors, tu veux faire quoi plus tard? »
« Je sais pas, laisse-moi tranquille, j'en ai rien à foutre »
Mais ça nous bouffe. Ces quelques mois, et bien, ils sont passés vite. Découverte des soirées étudiantes, de l'autonomie, de la vaisselle, quoique non, pas la vaisselle. Et aussi pas de profs chiants sur ton dos pour t'obliger à aller en cours le matin à huit heures les lendemains de cuites. Ça tombe bien, il fallait dormir un peu pour décuver. Deux heures de CM ratées? Pas graves, on les rattrapera. Six, huit, à non trente? On demandera le cours à quelqu'un. Ah et trois TD ratés, bon bah, avec une matière en moins, c'est faisable non? Non, malheureusement ce n'est pas faisable, et à nouveau, une crise de lucidité. C'est foutu, l'année est gâchée. Mais il y'a des raisons, ça ne sert à rien de faire ce que l'on aime pas. Enfin c'est ce que l'on tente de se dire. Dans le fond, c'est pas faux, vaut mieux s'en rendre compte tôt qu'au bout de quatre ans et démis de galérien, pour rien. Pis il y'a des solutions. Bosser, pour que l'année serve à quelque chose, pour se faire des thunes. Plein de bonne volonté on envoie trois CV sur le net, trois réponses négatives. Ok, il n'y a plus qu'à prendre des vacances. Le boulot, on le trouvera bien en janvier. Au Subway, ou au McDo. Et merde, boulot de merde, mais il y'a des thunes qui tombent. Alors pour oublier cette question.
« Alors, tu veux faire quoi plus tard?
-J'vais me rouler un gros joint, et j'vais me le fumer.
-Et après?
-Un autre... »

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Contrairement à l'avis d'Egorann, je trouve ce texte très superficiel. On comprend tout de même qu'il est question d'événements personnels. Tu as une vision très pessimiste.
En ce qui concerne la grammaire/orthographe, l'aperçu des couleurs vertes et rouges parle pour moi. A l'oral, je jure à longueur de journée comme une bûcheronne, mais à l'écrit, je trouve que ça n'apporte rien au texte.

Justement, c'est une façon d'écrire sur le vif, écrire comme je parle. C'est du premier jet, sans relecture. Je suis conscient que ça peut ne pas être apprécié, "Ouais, c'est plus facile d'écrire comme ça, y'a aucun travail".... effectivement, c'est vrai Y'a pas beaucoup de travail. C'est un texte qui s'écrit vite, très vite, c'est du ressenti, du sur le coup. T'as pas vraiment le temps de réfléchir, tu prend ce qui te passe par la tête, et tu le formule comme ça vient sur ta feuille de papier (ou clavier), d’où une certaine vulgarité, qui n'apporte certes rien, mais qui exprime plutôt bien ce que je pense (notamment pour la "salope de psy", je ne trouve pas beaucoup d'autres mots pour la décrire ) Et c'est aussi pour ça qu'il y'a "quelques" fautes

Après, c'est vrai que c'est très personnel comme texte, ça n'a peut être rien à faire ici, dans ce monde d'imagination qu'est Ter Aelis, j'en suis conscient.

Et "comme pas dieu", ça doit faire parti des expressions que j'utilise fréquemment, et qui n'existent finalement que dans le bouche des deux ou trois personne desquelles j'ai pu les entendre. Ou c'est peut être haut savoyard, vu qu'on met du "dieu" un peu partout dans nos expressions "Adieu (don')" pour dire bonjour, au revoir, salut. "De dieu" pour jurer, mais ça je crois que c'est courant, etc...


Ah, par contre je ne comprend pas pourquoi certaines expressions sont en rouge (mis à part la lourdeur je pense)

"Et plus tard non plus d'ailleurs"
"quoique jamais partagé, mais qu'importe"
"sur ton dos pour t'obliger à aller en cours le matin à huit heures les lendemains de cuites"

Je tiens à signaler cependant que ton texte a sa place ici. Il fait découvrir quelque chose, et c'est le but de cet endroit.

Pour ma part, je n'ai pas plus apprécié ce texte que ça...

Etant moi même fils de parents divorcés, je me suis pas reconnus dans ce passage. C'est un peu comme "Rose bonbon" à mes yeux, impulsif, craché, pessimiste. Ça se veut un tantinet acide et au final la prestation passe mal.

En restant objectif, je note en effet quelques phrases qui m'ont faire sourciller (cf: en rouge), et certaines formulations que j'aurais revu (notamment une ou deux répétitions pas très jolies). Mais bon après tout, on a vu pire. Donc tu gagnerais à te relire ne serait ce qu'une fois ou deux. Car sans parler de réel "travail", une correction orthographique/grammaticale/de syntaxe ne prend que peu de temps, et rend le résultat plus agréable


D'un point de vue plus personnel, on voit ce que ca donnerait si un étudiant pessimiste en fac de lettres nous dirait avec un ou deux joints dans les poumons. C'est dommage car la forme ne met pas en valeur le fond. L'enchaînement de désillusions aurait put être mieux transité, et la chute est un peu fade :/

Mais le sujet des nouvelles générations, avec un plus grand taux de divorce dans les couple ces dernière années est un thème intéressant (bien que maintes fois exploré). Aussi, je placerais un "dommage" pour ce texte, mais c'est peu important, vu que tu ne prétends pas non plus nous avoir pondu un Jules Verne ^^

Voilà pour moi

Bon, je me suis permis de corriger quelques fautes, sans toucher outre mesure à la forme. L'original reste en dessous.

Et oui en effet, je pense qu'il mérite une petite réécriture, mais je ne sais pas trop par ou commencer, quoi changer, sans toucher au fond.