Bonjour,
Etant donné que tu as voulu t'essayer aux vers fixe, je vais me concentrer sur la technique et les petits points à changer.
Relevons d'abord les vers faux au niveau de la métrique de base :
À la passion d'un baiser, elle me transperce 12
En profondeur le cœur, puis elle me berce. 12
Je n'arrive à me détacher de ses chaines, 11
Si empoignantes et envoûtantes sont elles. 12
Ses caresses, sa maladresse m'assènent 11
À la douleur de cette pointe qui s’emmêle , 12 (pas d'espace avant une virgule)
Se démêle, savourant l'instant de jouissance. 12
Une fois retirée, de mon corps mis à nu, 12
Éprouve si belle cette essence mise en latence. 14
Parcourue d'un frisson, de ce fruit défendu 12
Croqué passionnément, me laissant rassasiée; 12
Je ne pus me contenir à l'envie d'y gouter 13
A nouveau, de ma fougue je le saisis 11
Et s'en vint le début de ma folie... 10
Voici. Alors essayons de comprendre et d'en fixer les règles. Pour tous les vers où il y a a priori moins de syllabes qu'escomptées, je n'ai a vrai dire pas de réelle explication. C'est généralement dû à une erreur de comptage, où alors à une volonté de faire 10 et un oubli d'un "e" muet en prose mais exprimé en poésie versifiée.
Le vers à 14, c'est clairement une question de "e" non compté, vu le nombre qu'en possède ta phrase. Pour rappel, donc, on prononce absolument tous les "e" de fin de mot lorsqu'ils sont suivi d'une consonne, et on l'élide (on ne le prononce pas), lorsqu'il est suivi d'une voyelle. (be/lle / ce/tte e/ssen/ce). Lorsque le mot est pluriel, donc fini par un "es" ou un "ent", on prononce le "e".
Lorsque tu écris en vers fixes. Avant de t'intéresser au nombre de syllabes, penses avant tout à tes phrases en prose. Un vers n'est ni plus ni moins qu'une phrase normale. La seule différence c'est qu'en plus du rythme naturel de la phrase, qui est très important et l'écueil de la poésie en vers libre ou en prose, on y ajoute un rythme mécanique et prédéfini. Si le rythme initial de la phrase n'est pas bon, la versifier ne fait que mettre en exergue le côté bancal. Ca demande de l'entraînement, de l'oreille. Lis des phrases à voix haute lorsque tu écris, c'est une bonne aide. Si tu ne dirais pas ça à l'oral, bien souvent ce n'est pas la peine de l'écrire non plus. Alors oui bien sur on peut se permettre plus de choses à l'écrit, mais il faut y faire attention.
Si je te dis ça, c'est vis à vis de vers tels que :
Parcourue d'un frisson, de ce fruit défendu
Croqué passionnément, me laissant rassasiée;
Mais globalement, le rythme est bon. Je ne rejoins pas Green sur ce point. Même si les enjambements (esprits pervers, vous êtes ici conviés) sont très présents, ils ne sont pas gênant du moment qu'ils sont considérés comme tels ; il faut lire le changement de vers comme s'il n'y en avait pas.
J'aime beaucoup le mot latence, mais il fait un peu "geek" à mes oreilles dans ce texte qui ne l'est pas vraiment.
De jolis efforts sur les assonances et allitérations. Vraiment.
C'est sympathique, dans l'ensemble.