(Je poursuis sur la lancée des poèmes non commentés encore.)
Bonjour, Kosmos.
« L'astre du jour ardent éclaire ces contrées,
Ces récifs agressifs sur la côté étriquée, »
« L’astre du jour » c’est déjà pompom, mais « l’astre du jour ardent » c’est carrément tarte à la crème. En écriture comme partout, il faut se garder d’en faire trop. Méfie-toi des « métaphores qui claquent » et ne veulent pas dire grand-chose.
« Les craquelures du lit sec
De cataractes utopiques,
L'aridité de ces rocs grecs
Incarcérés au cœur des criques. »
Soyons francs, ici tu t’es amusé à enfiler de jolis mots : cela dit les sonorités sont sympa (notamment l’allitération en [k]), elles traduisent bien cette idée de dureté, de parole qui accroche ; après les mots tordus, les mots pointus.
« Pays brûlant.
A-pics terrifiants. »
Problème de versification : 4/5.
« Dans ces terres rien ne subsiste,
Car l'atmosphère étouffante
N'est que poussière irritante. »
La rime « étouffante » / « irritante » est un peu naïve (une rime plate avec sur deux adjectifs verbaux, c’est pas forcément le summum de la recherche poétique). Il y a aussi un problème de versification : 8/7/7 (le « e » muet de « ces terrEs » se prononce car il est suivi d’une consonne, ce qui rajoute une syllabe).
« Ceux qui s'y terrent et qui persistent
Souffrent, suffoquent, car l'air leur manque.
Et pour finir ils meurent au creux d'une calanque. »
Versification : 9/9/13, pas très régulier tout ça. L’abus de pronoms relatifs alourdit beaucoup ton écriture (ceux qui… et qui…). Le vers « Souffrent, suffoquent, car l’air leur manque » est assez vilain à l’oreille, d’autant que les « e » muets sont prononcés ce qui donne « souffreuh, suffoqueux, etc… ». Le dernier vers est en principe celui qu’on travaille le plus car il fait office de chute ou de conclusion, c’est le « concetto », or le tien est somme toute assez banal : tout le monde meurt, et la calanque on sait pas trop ce qu’elle vient faire là (la rime sans doute).
Plus de rigueur dans la versification et plus de recherche dans les images te permettraient d’améliorer grandement ton poème. Je n'ai pas vu de fautes d'orthographe ou de grammaire, ton français m'a l'air très bon.