[WIP] Introversion.

Donc voilà, y'a quelques jours, j'ai écrit ce petit bout de texte d'une traite :

Du rêve à la réalité, l’enfant s’égare sans le savoir. Les yeux ouverts ou fermés, pour lui, c’est du pareil au même : le même enfer, les mêmes terreurs et jusqu’aux mêmes douleurs, étourdissantes et lancinantes. Il n’y a rien à faire, et d’ailleurs il ne fait rien : il ne bouge pas, prisonnier d’un corps sans muscles. Il grandit, pourtant. Comme tout être humain, il prend de l’âge, du poids, des centimètres. Mais il garde son aspect d’enfant imberbe et innocent, malgré les horreurs que cache son regard blanc. On ne peut pas les voir, il ne peut rien transmettre. A sa naissance, ils l’ont cru mort, mais son cœur battait. D’un rythme lent, très lent, il battait. Allez savoir tout ce qu’il peut imaginer du monde. Il n’a jamais vu le visage d’un humain, et n’a aucune idée de ce à quoi il peut ressembler. Nous, nous pouvons dire qu’il n’est pas malformé, même si sa peau est presque translucide, que ses veines bleues semblent vouloir s’échapper et pulsent une vie éteinte, doucement, tout doucement.

Maintenant, j'aimerais l'étoffer, lui donner plus de consistance, tout ça, mais mon problème c'est que je n'arrive pas à trouver comment faire. J'aurais donc besoin de conseils sur ce qui devrait être plus détaillé, ce que je pourrai pousser plus loin sans que ça ne soit trop lourd, tout ça, tout ça...

J'aime bien ce texte. Je vois une sorte de conditionnement, de fatalité à naître humain. Et d'un autre côté un personnage qui ne peut s'affirmer par sa différence, sa non-conformité avec n'importe qui d'autre.

Je ne sais pas trop comment t'aider à l'améliorer, mais j'ai relevé deux passages qui me semblent moins bons que le reste :

Tàranis a écrit:: A sa naissance, ils l’ont cru mort, mais son cœur battait. D’un rythme lent, très lent, il battait.

Ici c'est la deuxième phrase qui me gêne un peu. Trop de répétitions peut-être ... Tu devrais plus décrire son état je pense, avec un vocabulaire plus varié.

Tàranis a écrit:: Nous, nous pouvons dire qu’il n’est pas malformé

Je trouve cette formule un peu en décalage avec le reste. Par contre, la suite de la phrase est très belle.

Et bien...

La question est : que veux-tu raconter ? Qui est cet enfant ? Où vit-il ? Qui sont ses parents ? Comment s'occupe-t-on de lui ? Tu peux te poser des centaines de questions en relisant ton texte pour l'etoffer de toi même. D'une description tu veux aller vers où, vers quoi, comment ?

l’enfant s’égare sans le savoir

Où ?

jusqu’aux mêmes douleurs, étourdissantes et lancinantes

Qu'est ce qui est douloureux ?

prisonnier d’un corps sans muscles

Ses os par exemple ?

Comment peut-il penser s'il n'entend ni ne voit rien (mythe de la caverne) ? Comment sont ses perceptions et ses sensations ? Si elles sont absentes tu ne peux que jouer sur les rêves. Les rêves de quoi puisque c'est un petit personnage qui est enfermé dans la caverne ? Que voit il chaque jour ? Quelle est sa notion du temps ? Autant de questions qu'on peut se poser progressivement. Comment représenter le temps dans cette situation ? J'ai des idées, mais ce n'est pas à moi de les trouver. Il suffit de se substituer au personnage, à ce noir qu'il doit voir, au silence qu'il doit entendre, juste les battements de son propre coeur et encore... Ressent-il l'extérieur ?

Tout ça pour aboutir à ma question initiale : que veux tu montrer ?