Paradoxe.

Je trouve que c'ets un peu tassé au niveau de la mise en page ! Aère, saute des lignes, joue avec le visuel XD


J'ai beaucoup aimé. Tu décris vraiment ce sentiment paradoxal et tu suggères énormément sans décrire directement. Il y a une force latente dans ces lignes qui appuient d'autant plus le propos central; de fait on sent bien tout ce qu'impliquait le poids de cette souffrance désormais disparue. Ca rend d'autant plus pénible son absence soudaine.

chouette conclusion sur les deux dernières phrases.

Droite. La réalité est droite. Malgré tout les défauts de ce monde et de cet univers, la seule variable sur laquelle nous pouvons tous compter, c'est que la réalité est droite, sans surprise, rectiligne, prévisible. Chaque trait, chaque forme, chaque solide est la symbolique même de la précision et de l'harmonie. Chacun d'entre nous est une droite, même si chacune de ces droits a ses petits travers, ses coudes, ses distorsions, ses angles... Mais ce monde est solide, sûr, bâtit comme un pilier qui supporterait l'univers.

Nos vies sont faites de parallèles, de croisements, d'échanges entre chaque secteur du périmètre "Cube", la conscience supérieure présente en nous tous. Nous sommes un, nous sommes tous frères, tous soeurs. Pas un n'est différent de l'autre, et pourtant tous sont différents, c'est cela qui rend beau notre monde, notre unité dans notre différence. Comme les fines gravures qui divergent sur la pierre et le métal, nous sommes tous du même monde, à soutenir le même désir: la fusion universelle, former tous ensemble, enfin, le Grand Pilier d'Acier. Notre rêve à tous. L'union utopique de tout un peuple.

Savourez le coin, jouissez sur les pliures, vénérez tout ce qui est droit, ils méritent votre plus grand respect.

C'est le discours qu'a toujours tenu le Grand Segment, guide de notre peuple fait de tiges et de pilons. Je n'ai jamais remis en doute la moindre de ses paroles, le moindre de ses mots, car rien n'est jamais venu contredire ses paraboles; Aucun fait n'a jamais contredit sa véracité. Aucune...non-droite n'est jamais apparue dans notre existence. Comment redouter ce qu'on n'a jamais vu ? Comment croire en ce qui n'est jamais arrivé ? Même pas dans les plus folles histoires de nos conteurs ?

J'étais un fervent croyant il y a peu, mais la grande ligne de l'histoire en a voulu autrement. Il y a deux intervalles, je suis passé devant la statue du Grand Pilier d'Acier. Notre icône à tous. Elle était faite de plaques de fer rigides, de morceaux d'acier assemblés et fondus parfaitement ensemble afin de donner à la statue de magnifiques stries de multiples nuances. Mais Droite sait pourquoi, la structure pourtant si parfaite, si rectiligne et sans défaut de notre seigneur s'est fissurée; Un peu au début, je crois bien être le seul à l'avoir remarqué, puis de plus en plus, jusqu'à créer d'horribles sillons horizontaux, puis des failles entières sur toute la surface carrée de notre seigneur. Pour finir, l'armature s'effondra faute de liens efficaces entre les particules métalliques, et libéra de son étau une forme sans nom d'une couleur dont je ne saurais faire la description, une couleur qui n'était pas de ce monde, une couleur effroyable.

L'entité, qui semblait vivante, était droite, comme nous tous, mais quelque chose d'innommable la transforma sous mes yeux hallucinés. La créature, aussi consciente ou non soit-elle, se plia. Pas comme nous le faisons, le peuple de la Droite, de façon efficace, nette et précise. Mais sembla se pencher, se liquéfier, se fondre comme les métaux de nos usines, qui pourtant ne semblent se liquéfier que de part une grossière illusion d'optique. Eux se tassent, se plient, se tordent et se recoupent pour arriver finalement à la forme voulue dans nos étaux. Mais cette créature se "penchait" lentement, formant une droite abominable, contre-nature.

La chose se mouva dans plusieurs directions, toujours dans des formes et des positions atroces à regarder. Je fais encore des cauchemars sur ces quelques minutes qui me plongèrent dans le doute, dans la peur de l'inconnu, de l'irréel. Etait-ce vraiment possible ? Que notre seigneur ait laissé engendrer ce genre de malédictions ? Ces non-droites ?

Peu après cette "éclosion", la chose semblait libérée de sa prison d'acier, et sortit de son espace pour se perdre dans notre espace de vide à des centaines de longi-mesures de haut. Ce qui m'angoisse d'autant plus, mis à part le fait d'avoir rencontré cette horreur qui n'aurait jamais dut être, c'est qu'en quittant notre monde, elle produit un cri qui contre toute attente était la plus agréable des vibrations qui me fut donné d'entendre... Comme si cette chose était...heureuse...de s'en aller.

Après avoir raconté mon histoire au Grand Segment et à ses plus éminents chercheurs, la conclusion est la suivante: ce qui s'est passé ce jour là est un caprice, ou un test de la grande Droite pour vérifier ma foi en elle. Quoi qu'il en soit, cette chose a été officiellement classé depuis lors comme un "Paradoxe", ce qui se traduit en langage non ecclésiastique : "Chose qui n'aurait jamais du arriver".

Je me demande encore pourquoi m'a-t-elle laissé un chant si doux comme cadeau d'adieu. Peut être que ces paradoxes sont plus heureux que nous là où ils s'en vont...

Spoiler:

Sinon, pour le commentaire du texte que tu nous proposes, je dirais comme DVB, ça manque d'espace. N'hésites pas à éditer ta nouvelle. Mets des espaces, des interlignes, sépare moi ces blocs de lettres, aère nous tout ça, la lecture n'en sera que plus facile =)

Sinon, le message passe très facilement, c'est agréable de voir cette fin, simple mais plaisante: je me sens bien. Et si la forme manque un peu d'air, le fond, lui, en fournit une bonne dose. C'est tellement agréable de lire un peu de bonheur par ces temps de peur... Merci pour cet agréable moment de lecture. (Et pour l'inspiration que tu m'as donné au passage ^^ )

Ce texte est tellement criant de vérité à mes yeux ! Il exprime bien la contradiction qu'il y a à vouloir être heureux, l'esprit tranquille et la peur du vide lorsque nos soucis se sont tous éteints. Comme si le bonheur ne tenait qu'au peu de problèmes que l'on pourrait rencontrer ... Alors qu'en fait, tout ce qui fait que "notre cœur s'emballe" - pour reprendre tes mots - fait que nous nous sentons vivant, que nous avons un but, quelque chose à quoi nous raccrocher d'une manière ou d'une autre.

Voilà, c'était juste ma petite pensée du moment Je ne saurais dire autre chose de plus constructif, sinon que je l'ai beaucoup aimé.