Transparent

Elle accroche à sa bouche des mots ciselés,
Comme autant de bijoux sur sa gorge effilée
De môme médiocre, qui aimerait éclore ;
Quelques-uns la méprisent, le reste l’ignore.

Elle orne de dentelles ses moindres tournures,
Comme elle dissimule les égratignures
Sur ses genoux ingrats qui souvent se dérobent
Par des broderies fines, au bas de ses robes.

Elle farde ses paroles comme son image,
Assurant sa survie pendant qu’elle ravage
Son âme, proie de son paradoxe aberrant ;
Importer en ce monde en étant transparent.

Spoiler:

NB : Edité.

Je n'aime pas ... les textes sans commentaires donc je m'y colle, tu as du bol.
J'apprécie plutôt tes écrits en règle générale donc ce n'est pas un calvaire, bien au contraire.

Pour répondre à ta demande, je vais tâcher de faire du ressenti et du technique, dans la limite de mes capacités, je ne reste qu'à un niveau relativement proche du tiens, si ce n'est moins bon.

J'ai accroché sur le troisième ver :

Citation :

De môme médiocre

Sur le coup, j'ai buté sur ces mots. Pourquoi effilée de môme médiocre ? Et puis c'est du singulier... Oh, c'est la suite d'une énumération commencée avec

Citation :

de bijoux

Mais pourquoi n'y a-t-il qu'un qu'un seul môme s'il y a plusieurs bijoux ? Diable, serait-ce une erreur ?

Une image d'une femme avec des piercings aux lèvres qui lui martyrisent la bouche m'est venu.
Ces mots qui lui percent les joues mais qu'elle garde pour elle.

Tu esquisses ensuite un mélange assez plaisant de cache-misère moral et physique, si j'ai bien compris. Et j'aime le résultat de ce creuset de sentiments et de ressentis physiques. Ton jeu sur les mots est très bien brodé, vraiment. Tu grimes ton personnage en rime dans ce monde qui la brime.

En parlant de ça, tes rimes sont très bien choisies. j'aime le message de l'image qui vient rimer avec ravage !
Les mots qui veulent éclore mais le reste qui l'ignore !

J'espère avoir répondu à ta demande !

Je trouve ce texte particulièrement réussi même s'il y a une petite coquille qui gêne légèrement la lecture, si je ne m'abuse.

Merci Erlidann de te coller à cet exercice, j'apprécie d'avoir de la critique sur ce texte !

J'ai beau me relire, bien que je puisse admettre sans problème que ma tournure soit alambiquée, je ne vois pas de coquille dans la "gorge effilée de môme médiocre" (= petits seins ridicules de gamine sans éclat) qu'elle tente d'amplifier par autant "de bijoux" que de mots... Tu peux être plus explicite sur la nature de la coquille ? Car vraiment, je n'y arrive pas...

Tu as effectivement bien compris le sens (que j'ai toujours peur d'étouffer dans mes phrases quelquefois suffocantes), c'est déjà ça de gagné pour moi. ^^'

Et je suis heureuse que ce texte soit jugé, au final, "particulièrement réussi".

D'accord !

Non, je n'avais effectivement pas bien compris :

Citation :

Comme autant de bijoux sur sa gorge effilée
De môme médiocre, qui aimerait éclore ;

Au temps pour moi.

Il n'y a donc pas de coquilles, juste une erreur de compréhension, je retire ce que j'ai dit à propos d'une erreur.

j'avais compris, mais je comprend souvent les choses de travers :

Citation :

Comme autant de bijoux sur sa gorge effilée, [autant] de mômes médiocres, qui aimeraient éclore ;

Dans le sens métaphorique où je voyais les mots comme des enfants médiocres qu'elle refusait d'enfanter/d'exprimer.

La faute sans doute à mon regard ensommeillé du matin.

Citation :

Tu as effectivement bien compris le sens (que j'ai toujours peur d'étouffer dans mes phrases quelquefois suffocantes), c'est déjà ça de gagné pour moi. ^^'

Tu as effectivement un style tout en circonvolutions et en tournures alambiquées qui demande une lecture attentive pour bien saisir le sens de tes mots mais rien de bien méchant.