La Marelle, Boutique de Rêve

Une silhouette encapuchonnée passa la porte de la boutique. La cape, d'un gris argenté, tombait jusqu'aux pieds et cachait complètement les habits de son hôte. Autant que possible, elle souhaitait ne pas être reconnue. Si Teysa apprenait qu'elle était sortie, il risquait de mettre dans une colère noire, ce qui n'était jamais très agréable à vivre même si son don d'empathie lui permettait de calmer facilement l'ange déchu. Sa capuche resta donc bien sagement en place une fois que la dame fut entrée dans la Marelle. L'endroit lui hérissait le corps, comme lorsque'on se sait proche d'un danger mortel, aussi prit-elle bien soin de ne toucher à rien. Elle laissa son regard vagabonder sur les étagères, les murs, les plafonds, sursautant quand le borgne derrière le bureau se met soudain à parler. Sa conversation avec Béa, la boutique?, la fait sourire et un certain amusement teintait sa voix quand elle répondit à Gwydion.

Je cherche un artéfeact pouvant protéger des souvenirs et des rêves. Qu'ils ne puissent se frayer un chemin en mon être lorsque je ne le souhaite pas. Auriez-vous ça?

Elle avait relevé la tête pour lui parler, dévoilant ses yeux bleux ainsi qu'un un visage doux et pâle.

[HRP] De l'inspiration tirée d'aphex twin, kaamelott peut être pour la créature, je dirais pratchett pour l'idée du magasin, et un perso de caractère, j'aime *.* l'idée des catchs est sympa en tout cas[/HRP]

Cocoon avait déjà entendu parler de ce genre de boutiques, ce genre d'endroits qui, d'un coup, apparaissait dans le coin d'une ruelle, au moment où vous en aviez le plus besoin, et qui semblait là depuis toujours. Paradoxalement, ces magasins étaient réputés pour disparaitre lorsque vous aviez trouvé l'objet de vos désirs. Cette invention était sans doute la plus géniale, mais surtout la plus folle jamais vue dans le monde du commerce de proximité (vous n'espériez tout de même pas avoir un modèle "grande surface", rassurez-moi ?).

Quand la porte du magasin se découvrit à ses yeux, au tournant d'une ruelle de Galvorn, autant dire qu'il ne fallut bien longtemps à l'homme pour passer le pas. La boutique, il fallait bien l'admettre, empestait l'encens, les décoctions "maison", la poussière, l'ingrédient exotique, le vieux fauve, et un soupçon d'alcool désinfectant. Bref, cet endroit sentait bon la magie.

Comme il s'y attendait, la pièce semblait sans fin, et le mur du fond devait être à des centaines de mètres derrière les étagères, si ce n'est à un ou deux bons kilomètres, voir plus encore. Cocoon avait déjà pénétré dans un magasin comme celui ci. Il était le dernier vestige d'un vieux village, mais la bicoque, à l'intérieur, avait la taille d'une mégalopole à elle seule ! Il avait passé deux mois entiers à explorer chaque recoin, revenant souvent faire le plein de nourriture au comptoir. Ce fut une période terriblement passionnante pour un féru de magie comme lui.

Deux personnes étaient à l'entrée, une personne vêtue d'une longue cape argentée, et un vendeur...pour le moins étrange (Pour éviter un tome sur l'étrangeté, les caractéristiques physiques, olfactives, et les impressions de Cocoon sur ce nouveau personnage, nous nous contenterons de cet humble terme, voulez-vous ?). Visiblement, le vendeur cherchait déjà quelque chose pour sa cliente. Quelque chose contre les mauvais rêves...ou quelque chose du genre.

Profitant d'avoir le gérant occupé, Cocoon se mit à scruter les environs. Des crânes, des fioles de toutes formes, quelques produits visiblement organiques, il y avait vraiment de TOUT, et l'homme s'amusa à chercher plutôt ce qu'il n'y avait pas. Mais au gré de ses errances, la boutique semblait déterminée à lui donner tort. A chaque fois qu'un objet lui venait en tête, fourchette, lance en caoutchouc, lance-chocolat, la marelle lui fit même apparaître une catapulte d'époque médiévale en kit EKIA... Vaincu, le terraformeur donna quelques tapes affectueuses à l'étagère près de lui, content de voir une telle boutique enfin pointer son nez sur Ter Aelis. Il y aurait beaucoup à faire prochainement.

Revenant vers l'entrée, il décida d'écouter un peu où en était la transaction avec la belle à la cape grise.

Grendelor avait fait une moue de plus en plus dépité à chaque énonciation d'objet avant d'avoir un sursaut d'intérêt pour le dernier. La voix de la boutique s'adressant à elle ne la troubla pas le moins du monde puisqu'elle sentait son essence depuis le début. La femme hésita simplement sur sa façon de répondre mais choisit la plus simple, à savoir parler à Gwydion, mais son esprit incluait la Marelle dans sa pensée.

Ce collier, il fonctionne même quand on est éveillé? On doit faire quelque chose pour l'activer? On voyait à ses questions que la dame avait une idée bien précise en tête. Quel est le rayon d'action pour le vol de rêve? Je me fiche de devenir aigrie ou déprimée, mon dernier combat approche je le sais. Ce qui aurait pu être dit sur un ton défaitiste le fut sur un ton décidé et combatif.

C'est le moment que choisit le nouveau client pour revenir vers eux. Sur le coup, Grendelor n'avait pas fait attention à celui qui entrait dans la Marelle. Mais maintenant qu'il s'était approché d'elle, elle reconnut l'esprit de Cocoon, ce qui lui valut un instant de panique. Si jamais le terraformeur la reconnaissait, cela risquait de créer quelques ennuis. Toutefois, n'y pouvant aps grand chose, elle vérifia juste que sa cape était bien en place et modifia légèrement sa voix avant de reprendre.

C'est important que cela marché éveillé. Très.

Grendelor réfléchit un long moment pour finalement demander un nouveau détail.

Hmmm, si je le porte sur moi, il s'activera sur mon sommeil? Je ne veux pas voler les rêves des autres pour me protéger.

Elle contempla un instant le vendeur, haussant un sourcil surpris en entendant une autre voix parle à Cocoon. Elle ne se retourna cependant pas, veillant à conserver son anonymat relatif.

S'il marche ainsi, je le prends et je signerais la reconnaissance de service.

Melaka se baladait seule dans les rues de Galvorn. Son regard suivait les différentes enseignes des magasins qui bordaient son chemin. L'elfe-vampyre savait très bien qu'aucune boutique ne la laisserait entrer, faute de moyens financiers ... D'ailleurs elle était habituée à voler les villes et non à se présenter chez les commerçants pour acheter une quelconque babiole. Pourtant, pendant que les noms habituels des échoppes défilaient sous ses yeux inattentifs, un en particulier attira son attention. Elle s'arrêta net dans son élan.

La Marelle, lit-elle intérieurement.

L'extérieur ne payait pas de mine, mais il semblait renfermer quelque chose d'inhabituel, quelque chose d'intéressant. Malgré ses poches vides, la jeune femme fut attirée par les lieux et poussa timidement la porte. Tout un autre univers déferla alors devant ses prunelles scintillantes. Une ambiance beaucoup plus chaleureuse se dégageait de la pièce, bien plus grande qu'elle n'y paraissait depuis la ruelle. Des étagères pullulaient de différentes sortes d'objets, fioles et bibelots en tout genre. Melaka patienta, observant timidement le vendeur occupé à marchander avec une mystérieuse femme qui semblait se cacher sous son capuchon argenté. Elle aperçut également un autre client qui se trouvait non loin d'elle, lui aussi visiblement émerveillé par le charme de la boutique.

"Mon dernier combat approche, je le sens"

Ces mots résonnaient dans l'esprit de Cocoon, battaient, tambourinaient, comme son coeur à l'entente de cette grave nouvelle. Ainsi, la guerre demanderait un tel prix, le prix du sang. De la vie des siens.
Bien que la cliente semblait vouloir se cacher de l'homme, il était difficile de modifier, ou de dissimuler l'une des choses les plus aisément reconnaissable: la voix. Après leur petite balade dans les souterrains du territoire lunaire. Son amie parlait d'une voix forte, de cette voix qui se sait condamnée, mais déterminée à aller jusqu'au bout pour les siens.

Quoi qu'il en soit, il faudrait bien défendre leur patrie, quoi qu'il en coûte... Respectant le désir apparent de Grendelor de rester discrète, Cocoon se reconcentra sur le vendeur, et décida d'oublier cette triste nouvelle.

Déplacement temporel? Ah oui, la tâche de vin! Il avait remarqué le gérant s'en renverser sur la manche. Il pouvait donc se déplacer dans le temps et l'espace... Intéressant, et surtout: Pratique, quand on tient une échoppe de cette taille.

-Oui, bonjour, pas mal votre "jumeau", vous faites comment? Ahem... Voilà, j'ai déjà visité ce genre d'échoppe, et j'ai fait ami-ami avec la votre. Visiblement, elle a déjà tout ce dont j'ai besoin, reste à trouver donc... Vous pouvez m'indiquer où se trouve le rayon des pierreries magiques ? J'aimerais faire un cadeau à une amie... Voyez, elle a deux jolies lames, avec une garde de cette taille environ, je voudrais lui offrir une pierre à incruster dans chacune d'elles pour qu'elles s'imprègnent de son pouvoir. Des pierres-éponges de ce que certains m'en disent. Une fois un essence absorbée, elles pourraient "recracher" cette essence, sous forme d'énergie. Vous voyez le genre ?

L'inconnue à la capuche avait décidé de faire affaire pour un objet concernant les souvenirs. Lorsqu'elle signa le contrat, elle dût laisser couler son sang sur le parchemin légalisant la transaction. La fragrance du liquide écarlate envahit les narines de Melaka, se répandant à travers tout son corps comme un bourdonnement assourdissant. Tout à coup interpellée, elle sortit de sa torpeur. Le marchant la regardait avec insistance et l'elfe-vampyre ne savait même pas pourquoi elle s'était laissée entraîner par son désir de découvrir la nouvelle boutique. Un peu perplexe, elle répondit quand même au vendeur.

Je suis certaine que beaucoup de choses pourraient m'intéresser par ici ... Malheureusement je n'aurais pas les moyens de vous payer.

Elle s'apprêta à sortir du magasin mais le commerçant la retint en lui annonçant qu'il n'était pas question d'argent à La Marelle, mais de services. La jeune femme se retourna en esquissant un sourire qui dévoila ses fines canines acérées.

Oh ... Et bien dans ce cas-là, c'est différent ! se réjouit-elle.

Après une courte réflexion suivie d'un regard furtif autour d'elle, par réflexe, Melaka exposa sa requête.

Ma télépathie me joue des tours. Elle marche parfaitement avec les animaux auxquels je suis habituée, mais concernant les humains - elle eut une pause et dévisagea son interlocuteur, comme si elle n'était pas sûre d'avoir bien choisi son mot - c'est parfois plus difficile. Auriez-vous quelque chose qui m'aiderait à mieux gérer la situation ?

En fronçant les yeux, Gwydion avait semblé lui-même étonné par ses propres paroles, comme s'il ne maîtrisait pas ce qu'il disait. Melaka trouvait le personnage étrange, tout autant que cette boutique visiblement dotée d'une âme. Pourtant elle sentait qu'elle pouvait lui faire confiance, même si sa méfiance naturelle lui fit refuser poliment le verre qu'il lui proposa. Revenant sur son problème, elle écouta les interrogations du commerçant avant d'écarquiller les yeux à l'écoute de sa dernière théorie.

Un jeune homme ?! Heureusement, vous n'êtes pas sérieux ...

L'idée la faisait presque rire intérieurement. Elle qui n'avait vécu qu'avec des loups ne pouvait guère imaginer un tel effet, causé par un sentiment qu'elle ne connaissait pas. Du moins pas de cette manière-là.
La jeune femme se reconcentra sur le sujet.

En fait, il y a plusieurs dysfonctionnement suivant les situations. La plupart du temps, il m'arrive d'entendre un brouhaha incompréhensible d'où s'échappent clairement seulement quelques phrases, voire même que quelques mots. Parfois, s'ajoutent à ce symptôme des maux de tête qui peuvent être puissants à m'en brouiller la vue et l'esprit.

Hum, je ne dois avoir qu'une chose ou deux qui pourrait vous satisfaire je pense...

Gwydion claqua doucement dans ses mains deux fois, faisant apparaître un petit coffre à ses pied et commença à farfouiller dedans.

Voyez vous, ce sont des problèmes très commun à tous les télépathe que vous m'exposez là, comme les objets dont je dispose sont tous plus ou moins unique, il ne me reste plus grand chose pouvant vous soulager de vos maux de têtes...

Alors tout d'abord, voici le bandeau de sieste d'un défunt ami à moi, éminent télépathe dans sa jeunesse, en veillisant il ne parvenait plus à trouver le sommeil, troublé par les pensées des mondes sur lesquelles il veillait. Il s'est donc construit ce bandeau, que vous pouvez porter comme vous le souhaitez. Sur un mot de commande, il coupera toutes forme de communication entre votre esprit et ceux des autres êtres sentient. Généralement, les végétaux vous fiche la paix. Il s'en est débarrassé lorsque, alors qu'il faisait sa sieste du siècle, l'un de ses fils , comment s'appelait-il déjà ? Oris, Orus ? Ouras ? satanée mémoire ! bref, son fiston préféré le trahit et s'allia est des puissances dont les goût esthétique sont des plus... saugrenus dirais-je... Ça lui a miné le moral vous avez pas idée...

Ensuite... que me reste-t-il ? Ha ! je sait !

Gwydion s'approcha d'un vivarium qui trônait sur une étagère à présent à quelque mètre de lui. Ouvrant le couvercle, et murmurant "petit petit petit... vient voir papa...." Il agrippa d'un geste vif une sorte de scorpion pourvu de nombreuse tentacule en lieu et place de pinces et de pattes. Posé placidement sur sa main, Melaka avait le sentiment que la bestiole la dévisageait, alors même qu'elle était dépourvu d'yeux.

Je vous présente Daerly, empathe sans emploi.Dit Gwydion en caressant l'espèce de scorpion. Il fusionnera avec votre tête, et vous permettra de faire un tri parfait entre chaque murmure et sentiment ressenti. Par contre il commente tout. Ce qui peut fatiguer à la longue. Bien entendu, la fusion n'est pas permanent . Sur ces mots, les caresse de Gwydion se firent plus appuyé. N'est-ce pas Daerly ? On n'as pas envie de retourner dans la boite noire cette fois ? hummmm ?

Je crois bien que c'est tout ce qu'il me reste... Quelque chose vous intéresse ?

HRP/ mille excuse pour le temps de réponse, j'ai été bien trop occupé cette semaine :/ /HRP

Melaka écoutait attentivement ce que le marchand avait à lui proposer. Un bandeau de sieste ... Ce n'était pas une mauvaise idée ! Le fait de pouvoir commander immédiatement le silence dans sa tête la fit sourire, imaginant enfin pouvoir contrôler ses maux. Mais vint ensuite une étrange bestiole. L'espèce de scorpion avait un air qui la fascinait. Posé délicatement au creux de la main de Gwydion, la créature ondulait légèrement ses petites tentacules. La jeune fille observa de plus près l'animal, un peu effrayée qu'il puisse s'incruster en elle.

Hummm ... J'hésite. Le choix est difficile. Comment se comporte Daerly ? Je crains qu'il ne soit trop envahissant et me dérange plus qu'autre chose. D'un autre côté, je ne suis pas forcée de le garder en permanence dans mon esprit, si j'ai bien compris ?

L'elfe-vampyre se laissait manifestement entraîner par ses instincts sauvages. L'idée d'un nouveau compagnon à ses côtés la rassurait davantage que de se servir d'un bout de tissu ayant appartenu à un actuel défunt, bien que ses propriétés en soient néanmoins assez intéressantes ...